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i : USSEL (PIERRE) IUj’SSIE

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à Oxford. I] doit avoir composé des Commentaria super B. Raijmuudi Lulli scriplis, ainsi que Libri duo in utranque S. Pelri epistolam. Pierre Russe ! a aussi pris la défense des ordres mendiants contre leurs adversaires, principalement contre Richard Fitzralph, archevêque d’Armagh, en Irlande. Cela ressort d’une Declaralio magistri Joannis Whylced de Ilibcrnia in malcria de mendicitale contra fratres ; in qua respondel pro Radulpho archiepiscopo Armachano contra fratrem Petrum Russcl, conservée dans le ms. Digby 00, fol. 200, de la bibliothèque bodléicnne d’Oxford. Wadding et Hurler lui attribuent encore un commentaire sur les épîtres de saint Pierre.

L. Wadding, Annales minorum, t. x, Quaracchi, 1932, an. 1421, n. xi, p. 61 ; Scriptores O. M., Rome, 1906, r>. l’.'.’i ; J.-H. Sbaralea, Supplément, ad script. O. M., t. h. Home, 1921, p. 365 ; Aclti sanctorum, 3 juin.

Am. Teetært.


RUSSIE (Pensée religieuse) :
I. Jusqu’à l’établissement du Saint-Synode.
II. Depuis l’établissement du Saint -Synode.

I. JUSQU’A L’ÉTABLISSEMENT DU SAINT-SYNODE.


I. Introduction. Aperçu historique sur la conversion de la Russie.
II. Polémique anti-latine avant l’invasion des Mongols (col. 216).
III. Polémique anti-juive jusqu’à l’invasion des Mongols (col. 221).
IV. Traités doctrinaux et oratoires, canoniques et historiques composés à la même époque (col. 224).
V. L’invasion des Mongols et le synode de 1274 (col. 232).
VI. Les premiers métropolites de Moscou (col. 235).
VII. L’hérésie des strigolniki (col. 239).
VIII. Le con cile de Florence et l’autocéphalie moscovite (col. 242 1.
IX. L’hérésie judaïsante : conciles de 1490 et 1503 (col. 249).
X. Maxime le Grec et le métropolite Daniel (col. 262).
XI. Les conciles d’Ivan le Terrible ; Litté rature religieuse (col. 262).
XII. L’institution du patriarcat moscovite (col. 272).
XIII. Le concile de 1620 et la rebaptisation des latins (col. 276).
XIV. Les controverses avec les protestants (col. 281).
XV. Le patriarche Nikon ; le schisme des starovières ; les conciles de 1653, 1654 et 1666-1667 (col. 292).
XVI. Les théologiens kiéviens en Moscovie et le débat sur la forme de l’eucharistie ; concile de 1690 (col. 304).
XVII. La suppression du patriarcat (col. 324).

I. Introduction. Aperçu historique sur la conversion de la. Russie.

Observations préliminaires.

Nous nous efforcerons, dans cet article, de tracer le développement de la pensée religieuse en Russie depuis les origines jusqu’à l’établissement du Saint-Synode. Nous nous intéresserons à la théologie et à la littérature religieuse en général beaucoup plus qu’à l’histoire. On ne trouvera ici ni tables chronologiques, ni listes de sièges ou d’évêques. Nous donnerons simplement les aperçus historiques nécessaires pour comprendre l’évolution de la pensée religieuse. Nous ne ferons que de rares allusions, bien entendu, aux auteurs ascétiques et mystiques. Deux auteurs, surtout nous ont précédé en Occident. Ce sont Aurelio Palmier ! et le P. M. Jugie, A. A. ; le premier dans sa Theologia dogmalica orthodoxa ad lumen catholicm doctrines examinata, 2e éd., Florence, 1911-1913 ; cl son Nomenclaior Uiterarius theologiæ russicic ac greea récent ioris, 1908-1911 ; le second dans sa Theologia dogmalica chrisiianoruin orientalium ab Ecclesia catholica dtssideniium, t. i, Paris, l<>2t>, p. 546-592.

La pensée théologique de l’ancienne Russie ne s’est pas formée dans les écoles. À l’époque où, en Occident, les universités se multipliaient et où la théologie scolastique brillait d’un vif éclat, la Russie tombait sous le joug des Mongols ; aussi presque tous les traités théologiques dont nous aurons à nous occuper ne sont pas le fruit de paisibles recherches ; ce sont des traités de polémique suscités accidentellement au cours des siècles par diverses controverses : les uns sont dirigés contre les adversaires classiques de l’orthodoxie pravoslave, les latins, les juifs, les protestants : d’autres, plus spécialement russes, ont pour but de réfuter les diverses sectes nées de l’orthodoxie elle-même, comme celles des strigolniki, des judaïsants, des starovières. Certains événements politico-religieux, la chute de Constantinople venant après le concile de Florence, le sacre d’Ivan le Terrible sont à l’origine de plusieurs traités assez caractéristiques. L’union religieuse des Ruthènes (1595-1596) et les polémiques qu’elle suscita furent à la base d’une renaissance intellectuelle qui se lit vivement sentir en Russie septentrionale au cours des xviie et xviii siècles.

Il y eut pourtant une certaine évolution et un progrès positif ; les polémistes postérieurs se servaient des travaux de leurs prédécesseurs et ajoutaient à leurs arguments. La polémique antilatine du xviie siècle est un peu moins primitive que celle du xiii°, encore que la profession de foi rendue populaire par le patriarche Philarète soit bien dans les mêmes lignes que le LTepl twv <PpàyY wv - La production théologique de la fin du xviie siècle, née elle aussi de la polémique, compte cependant des ouvrages remarquables où la doctrine est exposée avec ordre, sérénité, esprit de suite, et même avec une certaine ampleur.

On trouvera des indications bibliographiques à la fin de chaque paragraphe plus important. Un grand nombre des études que nous citerons ont paru dans les diverses collections scientifiques de Russie ; pour les désigner, nous emploierons les abréviations suivantes :

Bog. Vêsi. = Bogoslovskij Vêslnik (Le messager théologique). Revue de l’académie ecclésiast qu - de Moscou, ou plus exactement de Scrgiev Troitsa.

Ctenija = Ctenija v imperalorskom obScestvê islorija i drevnoslej rossiiskikli (Lectures de la société impériale d’histoire et d’antiquités russes). Cette société était rattachée à l’université de Moscou. La collection des Ctenija est de toute première importance pour notre étude.

Izv. Otd. ----- Izvestija otdêlenija russkago jazyka i slovesnosti (Nouvelles de ht section de langue et de littérature russes), de l’académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

Khr. ("lien. = Khristjanskoe Clenie (Lecture chrétienne). Revue de l’académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg.

Lêt. zan. = Lêtopis’zanjatii arkheograflàeskoj Kommissii ( Annuaire des travaux de la commission archéographique), de l’académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

Prav. Sob. — Pravoslannyj Sobesednik (L’interlocuteur orthodoxe). Revue de l’acadé î.ie théologique de Kazan.

Russ. Jst. Bibl. Russkaja istoriëeskaja biblioleka

(liibliothèque d’histoire russe), publiée par l’académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

Sbor. Otd. -- Sbornik nUlclenija russkago jazgkai slovesnosti (Recueil de la section de langue et de littérature russes), de l’académie des sciences.

Trudg Trudg (Travaux), de l’académie ecclésiastique de Kiev.

Zwn. Miit. Nar. Pr. = Ëurnal ministerstva Narodnago ProsvéSlenija (Journal du ministère de l’Instruction publique).

Toutes ces collections, sauf Izv. Otd., Sbor. Otd., et Russ.

ht. Bibl. ont cessé de paraître depuis la révolution communiste.

On est toujours embarrassé quand on doit écrire sur la Russie. Il y a, en réalité, trois Russies plus ou moins distinctes et les esprits sont extraordinaircment divisés sur le degré de diversité qui les sépare : la Russie du Nord ou Grande-Russie avec Moscou pour capitale ; la Russie du Sud ou Petite-Russie qui est désignée aujourd’hui sous le nom d’Ukraine ; et la Russie de l’Ouest ou Russie-Planche. Il y aurait encore d’autres divisions à faire : nous pouvons les négliger. Jusqu’à l’invasion des Mongols et la chute de Kiev (1240), ces trois Russies étaient assez unies sous le sceptre du grand prince de Kiev qui exerçait une autorité nominale