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    1. SACREMENTS##


SACREMENTS. LE MOT

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Firmilien), n. 9, p. 810 ; ibid., n. 13, p. 819 ; ibid., n. 17, p. 821 ; l’auteur de Y Ad Novatianum, e. iii, édit. Hartel, p. 55 (ici le pluriel sacramenta fait allusion, outre le baptême, à d’autres sacrements) ; l’auteur du De rebaptismate. c. x, p. 81 ; la Passio SS. Mariani et Jæobi, n. 11, édit. von Gebhardt, p. 144, 1. 9 (utriusque sacramenti = baptême de sang, baptême d’eau).

Mais les exemples existent aussi pour le baptême et la confirmation réunis : Cyprien, Epist., lxx, n. 3, édit. Hartel, p. 770 ; lxxii, n. 1, p. 775 ; lxxiii, n. 20, p. 794 ; ibid., n. 21, p. 795 ; Sententim episc, n. 5, p. 139. Le premier et le troisième de ces passages ne se comprennent qu’en fonction de la théorie de Cyprien sur l’admission des hérétiques convertis : il faut les rendre à la vraie foi, non seulement par l’imposition des mains, mais par omnia sacramentel.

Enfin l’eucharistie est clairement indiquée en quelques autres textes : Cyprien, De catholicæ Ecclesise unilate, c. xv, p. 224 ; De lapsis, c. xxv, p. 255 ; De zelo et livorc, c. xvii, p. 131 ; Epist., lxiii, n. 14, p. 713 (précepte d’employer le vin pour le saint sacrifice ) ; ibid., n. 10, p. 714 ; la Passio SS. Mariani et Jæobi, n. 8, édit. von Gebhardt, p. 141, 1. 5. Pour d’autres textes, dans le sens de sacramentaux, voir ce mot, col. 467.

3. Les derniers auteurs anténicéens : Arnobe l’Ancien, Lactance, Commodien de Gaza, la traduction latine de saint Irénée.

Ce sont les auteurs étudiés dans la troisième partie du recueil de J. de Ghellinck.

Chez Arnobe, le mot sacramentum est employé presque uniquement dans son sens classique et païen de sacrement-serment. Adv. nationes, I. II, c. v (salutaris militiee sacramenta), P. L., t. v, col. 810 B ; 817 A ; t. III, c. vi (sacramenta… numinum), col. 944 A, et approximativement, t. IV, c. xx (sacramenta eondicunt), col. 1040 A. On note un sens se rapprochant de doctrine mystérieuse, supérieure, preuve du christianisme (immensi nominis hujus (Christi) sacramenta diffusa), t. II, c. v, col. 816 B, et enfin le sens de sacrement-mystère (verilatis absconditts sacramenta), t. I, c. iii, col. 24 A. Voir G. Lebacqz et J. de Ghellinck, op. cit., p. 226-234.

Lactance nous présente le mot sacramentum sous un jour nouveau. On trouve chez lui vingt-six exemples du mot sacrement : vingt-trois fois dans les Institutiones, deux fois dans le De opifteio Dei et trois fois seulement dans YEpitome. Dans ce dernier ouvrage, qui est un résumé des Institutions, on rencontre des synonymes et des périphrases utiles pour l’intelligence du mot sacramentum. Mais vingt-quatre fois sur vingt-six, le mot gravite autour d’une même signification fondamentale : « D’après Lactance lui-même, on peut donner, du mot sacramentum tel qu’il l’entend, la description suivante : c’est la seule vraie doctrine (sacramentum verilatis), qui ne peut être connue que par révélation (mysterium sacramenti) et qui ouvre des aperçus inconnus de la seule raison humaine, sur la nature de Dieu (sacramentum Dei), sur les rapports du Fils avec le Père (sacramentum natiuitatis sase), sur les destinées de l’homme (sacramentum liominis)vi du monde entier (sacramentum mundi et hominis) : doctrine mystérieuse, parce que révélée, et sacrée, parce que venant de Dieu. (Test tout le thème des Institutions et de YEpitome… Quant aux autres sens du mot, qui apparaissent à l’état isolé, nous n’en rencontrons que deux, le premier se traduisant par « rite symbolique ». (sacramentum ignis et aqiur), Inslil.. t. ii, c. ix (x), P. L., t. vi, col. 310 A, le second par < engagement sacré i (casti et inviolabilis cubilis sacramenta), Epitome, lxi (i.xvi), col. 1080 AH. Lebacqz-de Ghellinck, op. cit.. p. 205. Un seul cas représente donc, chez Lactance. l’évolution du mot siicranwntum dans le sens de rite sacré opérant le salut. Cet auteur est dès lors de minime importance dans le présent sujet.

Commodien de Gaza n’emploie qu’une fois le mot sacramentum, au vers 230 du Carmen apologeticum : sacramenta legis amittunt (Judeei), les Juifs perdent l’intelligence des prophéties relatives au Messie. Dans un autre vers, sacramenta de Sap., ii, 22, est remplacé par sécréta ; cette exégèse indique le sens que lui accorde Commodien. Un troisième passage rend par mijsterium le sens de sacrement, Inslrucliones, t. I, xxxviii, vers 1, P. L., t. v, col. 230. Les deux autres textes dans le Corpus de Vienne, t. xv, p. 129, 148. Lebacqz-de Ghellinck, p. 267-269.

La traduction latine du Contra hæreses d’Irénée (dont la date — fort approximative — peut se placer « entre le début du iiie siècle et le premier quart du v siècle) n’offre, à première vue, rien de bien particulier. La nature même du sujet traité par Irénée aurait dû amener plus souvent sous la plume de son traducteur le mot sacramentum. Or, contre une cinquantaine de cas où se rencontre le mot mijsterium, cinq seulement donnent sacramentum, avec le sens de sacré, mystérieux (plus exactement sacramenta, au pluriel), Cont. hter., t. II, c. xxx, n. 7, P. G., t. vii, col. 820 B ; cf. n. 6, col. 818 C (il s’agit des créatures spirituelles) ; t. IV, c. xxxv. n. 3 (les sacramenta des prophètes s’opposent à ceux de la gnose), col. 1088 B et C. Enfin, au 1. III. c. i, les sacramenta des apôtres, c’est-à-dire les mystères enseignés par eux, sont mis également en opposition avec les mystères de la gnose, col. 9Il Ji. Il semble bien, en l’absence du texte grec, que ce soit toujours le mot y.iùorr]çioi que le traducteur rende par son équivalent latin mysterium et parfois sacramentum. Si le traducteur avait employé la langue de Tertullien, de Cyprien, d’Hilaire ou d’Augustin, nul doute que sacramentum eût paru aussi fréquemment que mysterium. Mais jamais chez le traducteur d’Irénée, sacramentum ne se présente nettement avec le sens de rite sacré, de « sacrement », au sens moderne du mot. Lebacqz-de Ghellinck, p. 272 sq.

Les Actes des martyrs — un exemple dans les Acta sancti Maximiliani et trois dans les Acta sancti Marcelli — se réfèrent au sens de « serment militaire » et n’intéressent pas directement la présente recherche. Ibid., p. 281-288.

Enfin, les premiers documents donatistes fournissent trois exemples de l’emploi du mot sacramentum, sacramenta équivalant dans le premier (Acta martyrum Saturnini, 2, P. L., t. viii, col. 690 À et 705 A) à Scriptura sacra. Plus loin, col. 691 A, dominica sacramenta ne peut signifier que l’office liturgique du dimanche. Mais voici que, dans son réquisitoire contre les catholiques, l’auteur affirme la nullité des sacrements de ses adversaires : ce sens est très net puisqu’on accuse le pécheur de « célébrer des mystères pour la perte des misérables, cum erigit altare sacrilegus, célébrai sacramenta profanus, baptizat reus », etc. Acta martyrum Saturnini, 19, col. 702 C. Qu’il s’agisse ici de l’administration des sacrements en général ou de la célébration de l’eucharistie en particulier, peu importe : nous tenons le sens actuel de sacramentum.

Le Sermo de passione Donati fournit également trois exemples de l’emploi du mot sacramentum. L’auteur y parle tout d’abord des déserteurs des sacrements célestes, sacramentorum cœlestium desertores. Serm., 2. P. L., t. viii, col. 735 C. On peut traduire par sacrements divins, ou par serments divins. Un peu plus loin, il s’agit des mystères liturgiques : profanantur sacramenta. 3. col. 751 H : il s’agit de profanation des mystères liturgiques dans la basilique dont s’emparent de force les légionnaires. Le sermon a été pro nonce, en elTet.au joui’anniversaire. 12 mars 320 ( ?),