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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.1.djvu/423

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831 SAINT-SULPICE (COMPAGNIE DE) SAINTE-BEUVE (JACQUES DE)

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contemporaine, Paris, 1886, in-12. Il a été donné une traduction française de ce cours de philosophie scolastique. Un de ses auteurs, Mgr Farges (1848-1926) se regardait comme un vulgarisateur de la vérité philosophique thomiste. Il se fit connaître surtout par ses Études philosophiques, volumes ou brochures grand in-8°, qui se succédèrent rapidement et eurent plusieurs éditions : 1° La théorie fondamentale de l’acte et de la puissance, du moteur et du mobile ; 2° L’objectivité de la perception des sens extérieurs ; 3° Matière et /orme en présence des sciences modernes ; 4° La vie et l’évolution des espèces ; 5° Le cerveau. Venue et ses facullés ; 6° L’idée de continu dans l’espace et le temps ; 7° L’idée de Dieu d’après la raison et la science ; 8° Lu liberté et le devoir ; 9° La crise de la certitude. — De son côté A. Dupeyrat (1826-1905), professeur de philosophie à Limoges, avait imprimé Manuductio ad scholasticam, in primis thomisticam philosophiam, Paris, 1882-1883, 2 vol. in-18. La 5e édition est de 1898. -Pierre Vallet ( 18 15- L926), professeur de philosophie au séminaire d’Issy de 1872 à 1888, converti de la philosophie cartésienne à la philosophie scolastique, composa dans la ferveur première de son adhésion à saint Thomas l’nvlectioncs philosophicic ad menlem S. Thomæ, 1879. in-12. qui eut plusieurs éditions. Il y ajouta une Histoire de la philosophie, 3e édit., 1886, in-12 et quelques études particulières, comme Le kantisme et le positivisme, 1887, in-12 ; Les fondements de la connaissance et de lu croyance, 1905, in-12 ; L’idée du beau dans la philosophie de saint Thomas, 1883, in-12 ; La tête et le cœur, 1885, in-12 : La vie et l’hérédité, 18 !)}, in-12. — Clément Alibert (1853-1918), qui fut professeur au séminaire de philosophie de Lyon, y composa un Manuel de philosophie pour la préparation au baccalauréat, 1888-1892, 3 vol. in-8°. Ses œuvres, comme la Psychologie thomiste, 1903, et la Méthode pédagogique, révèlent un esprit de métaphysicien, d’une puissance de pénétration et de systématisation peu commune.

XII. Les sciences. — Avant la Révolution, les sciences faisaient partie du cours de philosophie qui durait d’ordinaire deux années : une année la logique, et l’autre la physique. Sous ces deux dénominations, étaient comprises la philosophie et les sciences. Après la Révolution, on continua dans les séminaires la même division du travail. Mais bientôt ces études seferonl au pelit séminaire ou dans les collèges. On conserva cependant au grand séminaire, certaines études de sciences, qui se firent surtout au point de vue apologétique.

Alexis Pinault (1793-1870) dont on a dit : < ce fut un savant, un original et un saint », et dont le grand Ampère disait : « Je n’ai que deux élèves, Pinault et Savart <, fut professeur de mathématiques spéciales et maître de conférences à l’École normale. Il entrait Saint-Sulpice en 1821, lut ordonné prêtre en 1827 et après sa Solitude, 1829, devint professeur à Issy. Son Traité élémentaire de physique, 1835, 2 vol. in-8°, est r.ii" œuvre de très haute, valeur où les questions sont traitées avec une rare compétence. Sans une dédicace à la sainte Vierge que l’auteur ne voulut jamais sup primer, ce livre aurait été pris pour manuel à l’École polytechnique. Lit si remarquable ouvrage de science pure devenait, quand on en connaissait l’auteur et sa sainteté, une Maie apologie ( I éditions). Linaulo donna aussi Tiailé élémentaire de mathématiques, contenant l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie synthétique, la trigonométrie, la géométrie analytique, des notions de calcul différentiel et intégral et le calcul des probabilités, Paris, 1836, in-8° ; il eut 3 éditions.

Pierre Lavaud de I. estrades (1824 1901), professeur de sciences au grand séminaire de Clermont, publia : Transformisme et darwinisme, réfutation théthodique, Paris, 1885. in 18 : Accord de la science avec le premier chapitre de la Genèse, Paris, 1885, in 18. L’auteur y |

suit les opinions assez générales alors parmi les catholiques sur le concordisme. On était séduit par les apparences premières d’un concordisme entre le premier chapitre de la Genèse et les découvertes de la science géologique : les progrès tant de la science que de l’exégèse ont obligé à y renoncer. — Jean Moyen (1828-1899), professeur de sciences physiques et naturelles au Canada, puis au séminaire de philosophie de Lyon, a publié : Flore du Canada ci l’usage îles maisons d’éducation, Montréal, 1870, in-8° ; 2e édition revue par M. Orban ; Les champignons : Traité élémentaire et pratique de mycologie, Paris, 1889, in-8°. Avec lui la science pure de la nature tournait parfois à l’apologie. — A. Raingeard (1839-1915), professeur de sciences au séminaire de Rodez, a publié Notions de géologie, puis Autour de la géologie, études apologétiques. Rodez, 1903, in-8°. Ces ouvrages parvinrent à une troisième édition et obtinrent les suffrages flatteurs d’un maître, M. Albert de Lapparent. L’auteur était un esprit précis, pénétrant, qui se faisait de. toutes les questions une opinion personnelle. Il avait de la profondeur, quelquefois de la hardiesse, mais toujours ramenée à la mesure de l’orthodoxie par un sens catholique très averti. — Jean Guibert (18571911). Son livre principal est intitulé : Les origines, questions d’apologétique : cosmogonie, origine de la vie, origine des espèces, origine de l’homme, unité de l’espèce humaine, antiquité, etc., 1896, in-8° ; plusieurs éditions ; la 6e, revue par M. Chinchole, mise au courant des dernières découvertes. Ouvrage d’apologétique scientifique de grande valeur. — Paul de Foville (1810-1909), ancien élève de l’École polytechnique, émule et ami de M. Albert de Lapparent, entra au séminaire Saint-Sulpice. Il enseigna les sciences à Issy. Il donna à la Revue des questions scientifiques de Bruxelles, un certain nombre d’articles fort remarqués sur les Etudes naturelles et la Bible, sur La Jlible et la science, sur La création et l’œuvre des six jours. — Léon Wintrebert (1871-1914), professeur de sciences au séminaire de Bordeaux, y prépara une thèse de doctorat es sciences physiques et chimiques sous la direction de M. Duhem : Étude de l’osmium. Par ses recherches, il a pu obtenir des combinaisons de ce métal inconnues avant lui, et montrer sa parenté étroite avec d’autres métaux de la famille du platine. Il fit de 1900 à 1905 des communications, remarquées dans leur temps, à l’Académie des sciences de Paris et à la Société des sciences physiques et chimiques de Bordeaux. Dans la Revue du clergé, il donna plusieurs travaux utiles à l’apologétique. La maladie et la mort ont brisé les espérances qu’on attendait de sa science.

On a pu le constater par cet exposé, c’est en vue des grands séminaires pour lesquels ils ont été établis et auxquels ils consacrent toute leur activité, que les prêtres de Saint-Sulpice ont écrit et publié des ouvrages, qui ont répondu aux besoins du moment et dont quelques-uns ont marqué.

E. Levesque.

SAINTE-BEUVE (Jacques de) (1613-1677). ne à Paris le lo avril 1613, fit de très brillantes études en Sorbonne ; reçu docteur en 1638, il fut nommé professeur de théologie-en 1643 : il défendit alors la doctrine de saint Augustin sur la grâce, sans tomber dans les exagérations de Jansénius dont il combattit les thèses. Cependant il était fort lié avec Port-Royal et il refusa de souscrire la censure portée en Sorbonne. le 31 janvier 1656, contre les deux propositions d’Arnauld ; à cause de celle opposition, il dut donner sa démission le 26 février suivant. Il signa le Formulaire prescrit par Alexandre VII, le 15 février 1665, et le clergé de France lui donna une pension de 1 000 livres, en le chargeant de rédiger une théologie morale. Il mourut à Paris le. 15 décembre 1677.