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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.1.djvu/424

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SAINTE-BEUVE (JACQUES DE) — SAINTE-MA RT HE


Jacques de Sainte-Beuve ne publia aucun écrit, niais son frère Jérôme, qu’on appelait « Le prieur », et qui mourut seulement en septembre 1717, recueillit ses écrits : De confirmatione et De exlrema unctione, in-12, Paris, 1686. Ces deux traités sont dirigés contre le pasteur Daillé et montrent que ce sont de vrais sacrements ; Résolution de plusieurs cas de conscience, Paris, 1689, 1692 et 1704, 3 vol. in-4° et in-8°. Cet écrit est rempli d’une très grande érudition ; l’auteur y étudie le dogme, la morale, la discipline et les cérémonies et il appuie ses décisions sur l'Écriture, sur les Pères, les théologiens, les coutumes et les lois civiles.

A la Bibliothèque nationale, il y a plusieurs manuscrits de Sainte-Beuve : Tractatus de gratia et Tractalus de libero arbitrio, ms. 10 669 et mss latins, n. 16 446 et 16 447 ; Tractatus de sacramento pœnitentiæ, ms. 16 448 ; Disquisitio de ordinationibus, exordinationibus et superordinationibus sive de sacrorum ordinationum iteralione, ms. 16 450.

Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, t. xix, p. 199-200 ; Mémoires du P. Rapin et de G. Hermant, édit. (iazier, passim ; Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, Époque moderne, t. iv, p. 346-355 ; Denis-Eugène de Sainte-Beuve, Jacques de Sainte-Beuve, docteur de Sorbonne et professeur royal ; étude historique contenant des détails inconnus sur le premier jansénisme, Paris, 1865, in-8°. L’auteur de ce travail est M. de SainteBeuve, magistrat au tribunal de la Seine, que SainteBeuve a vivement critiqué dans son Port-Royal, t. iv, appendice, p. 563-574 : « Livre singulier, qui, à travers des airs modestes, n’est pas sans de grandes prétentions… Il exagère tout et subtilise à l’excès ; il exagère le rôle du docteur dans le jansénisme proprement dit. » Le critique écrit que Jacques de Sainte-Beuve était un « maître en escrime sorbonnique », t. iii, p. 621, et il l’appelle « un Suétone chrétien », t. vi, p. 294.

, J. Cakreyre. SAINTE-CLAIRE (François de), frère mineur anglais du xviie siècle, appelé encore François llunt ou François de Coventry, ou encore de son nom dans le siècle Christophe Davenport. Originaire de Coventry, en Angleterre, où il naquit, en 1598, d’une famille protestante, après avoir terminé ses études primaires, il se rendit à Dublin pour y poursuivre des études supérieures. Après quinze mois, le 22 novembre 1611, il quitta cette ville, pour continuer ses études, avec son frère Jean, à Merton-College d’Oxford, où ils entrèrent en 1613. Obligés de le quitter, ils prirent leur résidence, en 1614, à Magdalen Hall, où Christophe conquit, le 28 mai de cette même année, le grade de bachelier es arts. Jean devint un célèbre purit ?in et émigra en Amérique, où il fonda, en 1638, la ville de New-Haven, dans le Connecticut. Christophe au contraire, pendant son séjour à Oxford, se convertit au catholicisme et en 1615 se rendit à Douai, en France. Attiré par le désir de rétablir la province anglaise des mineurs, il embrassa la vie franciscaine, le 7 octobre 1617, au couvent d’Ypres, en Belgique. Après sa profession, où il prit le nom de François de Sainte-Claire, il rejoignit le 18 octobre 1618, les mineurs anglais, établis dans le nouveau couvent de Saint-Bonaventure à Douai. Il fut envoyé ensuite à l’université de Salainanque, où il prit le grade de docteur en théologie, et retourna à Douai, où il enseigna la théologie et devint gardien du couvent de Saint-Bonaventure. Délégué en Angleterre après un certain temps, il fut nommé chapelain de la reine Henriette-Marie de France, et de la sorte il devint familier avec le roi Charles I er, l’archevêque Laud et les évêques Montague de Norwich et Goodman de Gloucester. Bèvant de convertir l’Angleterre au moyen de réunions collectives, il écrivit un traité : Paraphrastica expositio articulorum confessionis <inglicanæ, dans lequel il tend à démontrer que les trente-neuf articles de la confession anglicane sont susceptibles d’une interprétation qui est plus en har DICT. DE THÉOL. CATHOL.

monie avec la doctrine catholique, qu’on ne l’avait admis jusque-là. Ce traité, publié comme appendice à son ouvrage : Deus, natura et gratia, Lyon, 1634, offensa un grand nombre de catholiques et fut inscrit en Espagne parmi les livres défendus. Panzani, le nonce à Londres, put éviter toutefois qu’il ne fût condamné à Borne.

Le P. François fut élu provincial d’Angleterre le 19 juin 1637 et réélu à cette même charge le 10 juillet 1650 et le 4 juin 1665. Après la Bestauration il fut nommé chapelain de la reine Catherine de Bragance et retourna à Londres, où il résida habituellement pendant les dernières années de sa vie. Il réussit à convertir de nombreux protestants, parmi lesquels Anne, la duchesse d’York. Il mourut le 31 mai 1680.

Le P. François est l’auteur de nombreux ouvrages, dont la plupart ont été publiés séparément : Deus, natura et gratia, Lyon et Paris, 1634 ; Lyon, 1635 : Epistolium continens conjutalionem duarum proposilionum astrotogicarum. Douai, 1626 ; Apologia episcoporum seu sacri magistratus propugnatio, Cologne, 1640 ; The practise of the présence nf God, Douai. 1642 ; Sustenta fidei, seu de auctoritate conciliorum generalium, avec un appendice De origine papalus romani et an Petrus et Paulus fuerint simul papse, Liège, 1648 ; Opusculum de definibilitale controversise immaculalæ conceptionis Dei Genitricis, Douai 1651 ; Paralipomena philosophica de inundo peripatelico, Anvers, 1652 ; An enchiridion of jailli. Douai, 1655 ; Exploitation of the catholic beliej, Douai, 1656 ; M annale missionarium regularium, præcipue anglorum ont. S. Francisci, seu commentaria super nobiliores quæstiones régulée S. Francisci ad missionarios spectantes. Douai, 1658 et 1661 ; Vindication nj roman catholics, Douai, 1659 ; Liber dialogorum, seu summa veteris theologise dialogismis tradita, Douai, 1661 ; Religio philosophica, seu peripatetica discussio celeberrimi miraculi, Douai. 1662 el 1667 ; Fragmenta, seu hisloria min. prov. Anglia> fr. minorum ; Tractatus de schismate, pneserlim anglicano ; Problemala scholaslica et controversalia speculativa ; Corollarium dialogi de medio animarum statu. Tous ces traites ont été édités ensemble dans Opéra omnia Francisci a S. Clara, Douai, 1665-1667. Après cette date, le P. François lit imprimer encore : Disputatio de antiqua provinciæ prsecedentia, Douai, 1670 ; Supplemenliim historiée provinciæ Anglise, Douai, 1671.

A. Wood, Athense Oxonienses, éd. Bliss, t. iii, Londres, 1817, p. 1221 ; A. Clark, Reijister of the universily of Oxford, t. ii, dans Oxford hist. Soc, t. xi, Oxford, 1887, p. 37 1 ; Foster, Alumni Oxonienses, t. i, Oxford, 1891, p. 376 ; Sliahan, Christopher Davenport, dans Unit. States l'.atli. hist. magazine, t. ii, 1888, p. 153. Nous nous sommes inspirés surtout de Marcellin de Civezza, Sloria universelle délie missioni francescane, t. vii, l re part., Appendice bibliografica, l’iato, 1883, p. 73, et principalement de E. Burton, Davenport Christopher, dans The catholic encyclopedia, t. IV, p. 639-640.

A. Teetært.

    1. SAINTE-MARTHE##


SAINTE-MARTHE. La famille de SainteMarthe, originaire du Poitou, forme une véritable dynastie, qui s’est distinguée surtout aux wr et xviie siècles, par les hommes illustres qui ont brillé comme médecins, comme avocats et comme ecclésiastiques. Beaucoup d’entre eux se sont adonnes aux études d’histoire religieuse et de théologie. Le Gallia christiana peut être regardé comme une véritable propriété de famille. On ne signalera ici que les membres de la famille qui ont composé des écrits intéressant au moins indirectement la théologie. On trouvera des détails biographiques et bibliographiques dans deux écrits principaux : Dreux Du Badier, Bibliographie historique et critique du Poitou, t. v, p. 84-440, sous le titre : Savants du nom de Sainte-Marthe depuis / ; < » / jusqu’au XVIIIe siècle compris ; et l’ouvrage du P. de Longuemare : Une famille d’auteurs aux XVIe, ai //' et

T. — XIV. — 27.