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> « Hic l’acte de contrition ainsi que la pénitence soient récités sans contention. Il s’efforcera aussi de rechercher ce qui est à l’origine dos troubles de son pénitent. .s’il s’acit de causes d’ordre physiologique, il lui conseillera d’aller demander avis à un médecin éclairé qui saura indiquer le traitement à suivre (voir plus loin). Si te mal provient d’une disposition défectueuse île l’intelligence ou de la volonté, il lui suggérera les règles particulières les plus aptes, à son avis, à procu rer une amélioration.

L’obéissance aveugle est indispensable pour la correction des scrupules ; c’est pratiquement le seul moyen de les vaincre et de marcher avec surete dans la voie du salut : caret pœnitentibus scrupulis vexatis suadere, qwid ommno Ti’Ti’s incedit qui sui directoris consiliis aequieseit, et obtempérât in omnibus. S. Alphonse. 1. I. n. 13. Cette attitude doit être exigée ; le pénitent, qui ne s’y conformerait pas. devrait être repris avec bienveillance, mais avec fermeté : Cum scrupulosis obedientibus blande agendum est ; cum iis autan qui in obedienta delincjvent, maximus exercendus est rigor et uusteritas : hac enim obedientiæ anchora destituti, numquam ipsi sanari possunt . Ibid., n. 10.

Pour faciliter la tâche de leurs pénitent s. qui seraient particulièrement hésitants ou inquiets, les confesseurs pourraient avantageusement donner leurs directives particulières par écrit, mais courtes et précises. Quand surgiront les difficultés, les scrupuleux pourront les relire de façon à s’y mieux conformer, surtout lorsqu’ils n’auront pas près d’eux leur directeur habituel. La fidélité à la règle générale de la correction du scrupule suppose que le malade accepte également les rèules particulières de vie qui lui sont suggérées et moralement imposées par son guide.

Règles particulières.

Il ne saurait être question

d’apporter ici une liste exhaustive des moyens particuliers par lesquels peut se combattre le scrupule. Nous ne mentionnerons que ceux qui sont d’une portée assez générale, sans oublier de rappeler les privilèges des scrupuleux et le traitement médical auxquels certains d’entre eux doivent se soumettre, s’ils veulent sortir de leur angoisse spirituelle.

1. Règles particulières d’une portée assez générale. — a/ Chasser la mélancolie. — Pour vaincre, il faut combattre énergiquement la tristesse : « Chassez-la hors de vous, car elle n’offre aucun profit. déclare l’EspritSaint. Eccli., xxx, 2.">. Au contraire, elle nuit au cœur de l’homme >, Prov., xxv, 20, car elle est l’origine de beaucoup de nos malheurs, vu que « la tristesse fait venir la mort, et le chagrin du cœur abat toute vigueur ». Eccli., xxxviii. 10.

Pour triompher de cette mélancolie, si désastreuse. le malade en prendra les moyens pratiques. Voici les principaux : éviter de lire des ouvrages de théologie ou d’ascétique composés par des auteurs trop sévères ; ne pas assister aux sermons où sont traités des sujets austères, telles les vérités sur le péché, l’enfer, et ne pas fréquenter les personnes scrupuleuses, mais au contraire celles qui sont de tempérament optimiste.

b) S’en tenir à l’axiome i Lex dubia, lex nullu Cet aphorisme exprime ici une règle pratique d’importance pour les âmes scrupuleuses. Pour s’y conformer elles doivent considérer et traiter comme absolument nulles toutes les lois, obligations ou défenses douteuses, ainsi que toutes les craintes de pécher, douteusement motivées, peu importe s’il s’agit dans ce dernier cas de faute mortelle, ou vénielle ou d’une imperfection quelconque : car elles ne peuvent contracter que le mal dont elles ont une évidence suffisante. Aussi le P. Dubois peut-il écrire : Les directeurs ('claires, se basant sur la théologie la plus sure, s’accordent a tracer cette règle. Comme d’ailleurs elle est nécessaire pour le sauvetage des pauvres âmes noyées dans les

craintes de pécher, il est absolument sûr qu’elle est ratifiée par Dieu. Dubois, L’ange conducteur, p. 17.

Si, après avoir agi. le sujet hésite à reconnaître qu’il a gravement péché, il doit pratiquement se comporter comme s’il n’avait pas succombé et dès lors se considérer comme en grâce avec le I Heu. Si par ailleurs les hésitât ions portent sur de mauvaises pensées et sur le consentement qui leur a été donné, il lui faudra s’en tenir â la règle suivante fournie par saint Alphonse : non omittat semper uti régula Ma a doctoribus sapienter tradita, nenipe eus qui sunt timoratee conscientiæ, nisimoraliter cérto sciant se in grave peccarum consensisse, immunes a peccato esse fudicandos ; nain, ut ait pater Alvarez, impossibile est peccatum in animam ab illo abhorrentem ingredi quin ab ca dure agnoscatur. S. Alphonse, I. I. n. là.

Le scrupuleux méprisera aussi les minuties, car le bon sens demande que, dans les questions morales, il ne prête pas attention aux détails sans valeur et sans importance : Parum pro nihilo reputatur. « Tâchez, recommande sainte Thérèse, de bien comprendre que Dieu ne s’arrête pas, comme vous le voyez, à des minuties, et ne laissez pas votre âme et votre esprit se resserrer par des inquiétudes qui pourraient vous faire perdre de grands biens. Ayez une intention droite, une volonté bien déterminée à ne pas offenser Dieu, dilatez votre âme, autrement, au lieu d’acquérir la sainteté, vous tomberiez dans beaucoup d’imperfections. » Chemin de la perfection, c. xli. C’est aussi l’avis de saint Alphonse de Liguori : Libère agant, scrupulosque despiciant, et contra illos operentur, ubi evidens peccatum non apparct : quia ordinarie ipsi ob rationem perturbalam ex nimio timoré timent adesse peccatum ubi non est. L. 1, n. 17.

En supprimant ainsi, par le mépris absolu des doutes, l’effort stérile vers une certitude qu’il lui était moralement impossible d’atteindre, le scrupuleux étouffe ceux-ci dans leur germe : du même coup disparaissent tous les tourments qui en étaient la suite. Par le recours à la règle lex dubia, lex nulla, la difficulté des actes moraux est donc considérablement diminuée, le sujet s’oppose au développement de son mal et parvient peu à peu à un mieux sensible. A condition que l’obéissance au directeur de conscience demeure absolue, le principe de l'évidence s’il est suivi sera certainement efficace : celui qui n’est tourmenté qu’occasionnellement sera vite guéri et complètement. Celui dont le trouble provient de sa constitution physique ou spirituelle verra son état rapidement amélioré. Aussi peut-on conclure d’une façon imagée avec le P. Eymieu : « … La vie du scrupuleux docile, qui manie bravement son principe directeur (de l'évidence), ne se distingue plus guère des autres, à moins que ce ne soit comme le myope ou le presbyte qui ont de bonnes lunettes sur de mauvais yeux. » Eymieu, Obsession et scrupule, p. 255.

c) Former sa conscience. — Pour se libérer des angoisses, le sujet devra également porter ses efforts sur la formation de sa conscience : le résultat sera atteint quand il jugera sa vie morale avec la même sérénité que celle de son prochain. Cette éducation, dirigée par le confesseur, est favorisée par la mortification chrétienne, grâce à laquelle la volonté et l’intelligence reprendront leur place prédominante sur les facultés sensibles. Le chrétien se mortifiera aussi en s’appliquant à son devoir d'état professionnel < t a toutes ses autres obligations.

d) S’interdire, la répétition. — Ceux qui sont angois ses au SUJel de l’ai coinplisseinent de pn ce]

doivent pas non plus renouveler l’action qu’ils on ! déjà posée. La répétition, en effet, ne rend pas plus attentif et par ailleurs la mauvaise habitude de se répéter pnic a le i cesse il de plus en plus