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SCYTHES (MOINES


2° Capitula édita contra nestorianos et pelagianos,

(p. 10 ; P. G., col. 87-88). - Sous forme de douze anathématismes, qui rappellent par leur contexture les fameux anathématismes cyrilliens, ces textes expriment en raccourci la doctrine exposée précédemment. Elle culmine dans le capitulum -1 : Si guis non acquiescit confileri Christian unum de Trinitate clmrn cum carne propria, qui pro nobis passus est carne, quamvis secundum carnem non sit de substantiel Trinitatis, sed sit idem ex nobis, analhema sit. — Les trois dernier-, se rapportent à la question pélagienne ; en les traduisant en positif on obtient l'énoncé suivant : Il n’y a pas de péché de nature », mais il y a un péché d’origine introduit dans le monde par la prévarication d’Adam : il faut donc condamner la doctrine de Pelage, de Célestius et de qui leur ressemble et se rattacher aux actes posés contre eux par les évêques du Siège apostolique, Innocent, Boniface, Losime, Célestin et Léon, de même que par Atticus de Constantinople et Augustin de la province d’Afrique.

3° l’rofessio brevissima catholicie fidei (p. Il ; P. G., col. 89-90). — C’est la contre-partie positive de la doctrine ehristologique exposée sous forme négative par les anathématismes. L’accent est mis, avec une sorte d’acharnement, sur des expressions qui rapportent à la personne divine les attributs et les actions de la nature humaine : deus nalus, deus pannis involutus, deus esuriens, sitiens, lassus ; deus cruci/ixus, etc. Ht pour ce qui est de la formule unus es Trinitatc, voici comme elle est imposée : Rursus profltendum est Jesum Christum, ftlium hominis sive hominem, ante sxcula de Pâtre natum, unum ex Trinitate et per euin (acla omnia visibilia et invisibilia et sine ipso factum esse nihil, non tamen secundum humanilatem, sed secundum divinitatem.

4° Brevissima adunationis ratio Yerbi Dei ad propriam carnem (p. 11-12 ; P. G., col. 89-92). — C’est l’expression, en une vingtaine de lignes, de la façon dont s’est réalisée l’union de la nature divine avec la nature humaine, entre l’annonce de l’ange et le fiât de Marie ; plus exactement de la manière dont le Verbe a appelé à l'être, en se l’unissant, la nature humaine qu’il s’est appropriée : Sapientia sedificavit sibi domum. La formule très pleine est remarquable.

5° Responsio contra acephalos qui pus ! adunationem stalle unam profitentur in Christo naturam (p. 1214 ; P. G., col. 111-116). — Pour animé qu’il soit contre le néo-nestorianisme. Maxence est fort éloigné de donner des gages à l’hérésie opposée. Les « acéphales » ne sont pas autres que les monophysites qui, à la lin du v c siècle, se sont affranchis de la hiérarchie, suit égyptienne, soil syrienne, même après l’acceptation par celle-ci de l’Hénotique. (Test ù la formule « Deux natures avant l’union, une seule après », que Maxence s’attaque.

ii" Dialogi contra nestorianos (p. 11-11 ; P. G., col. 115-158). Ce dialogue en deux livres est l’ouvrage le [dus considérable de Maxence. I.a préface exprime

la haine vigoureuse de l’auteur contre la perversité nestorienne qui, jadis coupée dans sa racine, semble redevenir plus vivace et, par des syllogismes captieux, s’attaque aux fondements même de la foi catholique. Il faut en finir avec ceux qui, tout en confessant que le Christ est Dieu, refusent, par on ne sait quelle perversité, de le confesser comme l’un de la sainte et Indivisible Trinité.

Il est facile de voir qui sont les nestoriens attaqués ; l’on serait loin de compte en voyant en eux des représentants attardés soit de la doctrine prêtée à Nestorius sur l’homme.lésus devenu Dieu postérieurement à sa

naissance par inhahil al ion du Verbe, soil même de

la théologie antiochienne à laquelle se ralliait L’archevêque de Constantlnople. A lire les questions posées

par le catholique au nestorien > et les réponses de ce dernier, il n’est pas dillicile de voir que le nestorien » de Maxence est un chalcédonien très authentique, mais qui, conformément à la lettre et a l’esprit de Chalcédoine, ne croit pas être obligé, chaque fois cjn "il prononce le nom Jésus à ajouter : « l’un de la Trinité. » La subtilité de la dialectique n’arrive pas à masquer le vide de la discussion qui piétine sur place.

7° liesponsio aduersus epistolam quam ad Possessorem a Romano episcopo dicunt liseretici destinalam (p. 46-62 ; P. G., col. 93-112). — A ce que nul n’eu ignore, cette réponse » est précédée, dans le manuscrit, de la lettre même d’Hormisdas a Possessor dont nous avons dit ci-dessus l’histoire. De celle lettre du pape et de la publicité que le destinataire lui avait faite, Maxence fut extrêmement irrité. Soil tactique, soit persuasion intime, il commença par déclarer que Ce document était apocryphe. Aussi, dans le ms. qui rassemble les œuvres de Maxence, la lettre pontificale est-elle introduite par ce leminc : Incipit epistola quæ dicitur esse papw Hormisdæ, et dans le lemme de la Responsio l’attribution de la lettre au pape est mise au compte « les hérétiques — tous ceux qui ne partageaient pas les idées de Maxence ne pouvant être que des hérétiques. Sans s’attarder à prouver autrement le caractère supposé de la lettre, Maxence discute ligne par ligne la missive pontificale. Sans bien remarquer l’incohérence de son argumentation si la lettre n'était pas d’Hormisdas, à quoi bon discuter la conduite du pape ? - il s’en prend violemm -nt à l’attitude que le papa aurait eue à Rome à l'égard des Scythes, et cela pour ménager son légat Dioseore, empêtré dans les lacs de la perfidie nestorienne. Quant à Possessor, il est lui-même un nestorien, puisqu’il ne veut pas confesser que le Christ, fils du Dieu visant, est l’un de la sainte et indivisible Trinité, et qu’il s’oppose à ceux qui professent cette vérité. La réponse donnée par la « soi-disant » lettre pontificale sur les livres de Fauste de Riez, est par ailleurs d’une absurdité manifeste. Hormisdas avait dit que les livres de Fauste n’engageaient point l'Église romaine ; qu’il fallait donc, si on les lisait, le faire avec la prudence convenable. Et Maxence d’ironiser : » Oui ou non, ces livres sont-ils catholiques ? C’est toute la question et non point de savoir si l’on peut les lire. Le soi-disant rescrit d’Hormisdas donne, comme l’une des sources où l’on peut se renseigner sur la croyance romaine, les livres de saint Augustin. Il n’est (lue de faire la comparaison entre les enseignements de Fauste et les doctrines august iniennes pour se faire une religion ! » Suit une confrontation en règle des deux auteurs qui aboutit au verdict condamnant Fauste comme hérétique cl. naturellement aussi. Possessor qui a recommandé la lecture de ses livres ! De tous les écrits de Maxence, c’est celui-ci qui manque le plus de sérénité.

8° On peut se poser la question de savoir si la lettre envoyée par les Scythes aux évêques africains. Epist., xvi, inter epistolas Fulgentii, ne sérail pas elle aussi de Maxence. De fait elle ne se donne pas comme rédigée par celui-ci, mais par le diacre Pierre, et elle a porté de bonne heure le nom de Libellus Pétri : la réponse de Fulgence est adressée à ce même Pierre. Par ailleurs, comme le fait remarquer E. Schwarlz, op. cit., p. xi, la doctrine de l’anus de Trinitate passus n’y est pas affirmée avec la même véhémence que dans les opuscules de Jean Maxence ; la seule mention que l’on en rencontre se lit au n..S, /'. /… t. ixv, col. 445 D.

Les passages empruntés à Grégoire « le Nazlanze et a

saint Cyrille, n..">. col. 1 I 1 PC ne sont pas traduits de la même manière que dans le Libellas jUIci de Maxence.

Toutes ces remarques semblent bien exclure la composition par cet auteur.