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1926

ra117.ii. Marcantonio Flaniinio. Voir l’art. Pôle, t. xii, col. 2413-2416 ; dom H. Biron et J. Barennes, l’u prince anglais, cardinal-légal au zvre siècle, Réginald

Polr. Paris, s. d., passim. On sait, par le procès engagé quelques années plus tard devant l’Inquisition contre le notaire l’ietro Carnesecchi, familier de Pôle quèces dans Miscellanea di storia pairia, l' c partie, t. x, Turin, 1870°. quelles étaient les opinions des spirituali sur les problèmes théologiques du moment, en particulier sur la justification : il n’est pas douteux que Seripando, qui devait se faire le champion de la théorie de la « double justice au concile de Trente, n’ait confronté la doctrine traditionnelle de son ordre avec celle du cardinal Contarini, l’ami intime de l’oie. Pôle et Seripando, tous deux futurs légats au concile de Trente. échangèrent également leurs points de vue sur la réforme catholique et les moyens nécessaires pour l’opérer, lue solide amitié se noua entre eux : quelques temps après la mort de l’oie. Seripando pouvait écrire au saint archevêque de Valence, l’augustin Thomas de Villeneuve, qu' il ne saurait trop se féliciter d’avoir été admis dans l’intimité » de Pôle. Quirini, Colleclio epistolarum Reginaldi Poli. t. iv, Breseia, 1755, préface. Le concile, annoncé depuis si longtemps et retardé par d’invraisemblables complications politiques, était à la veille d'être ouvert. Par sa bulle du 19 novembre 1544. Paul III révoqua les suspensions antérieures et convoqua le concile à Trente pour le 15 mars 1545 ; en même temps étaient désignés comme légats J.-M. Ciccchi del Monte, cardinal-évêque de Palestrina, le futur Jules III, le cardinal-prêtre Marcel Cervini, du titre de Santa-Croce, qui devait devenir Marcel II, et l’ami de Seripando, Réginald Pôle, cardinal-diacre de Sainte-Marie in Cosmedin, déjà nommé légat en 1543. Seripando, réélu prieur général le 13 mai 1543, était de droit membre du concile ; il partit de Rome le 19 avril 1545 et arriva à Trente en compagnie du général des carmes le 19 mai ; il fit sa visite aux légats le lendemain. Comme le concile ne commençait pas, Seripando, qui avait toujours quelque ouvrage en chantier, quitta Trente au début de septembre, pour aller travailler à Vérone, mais son absence ne dépassa pas six semaines : dès la mi-octobre il était de retour. On verra ci-dessous, col. 1930 sq., le rôle joué au concile par le général des ermites de Saint-Augustin ; nous nous bornerons donc à noter les faits principaux de sa vie pendant la période conciliaire. Le Il mars 1547, le concile était transféré à Rologne ; Seripando quitta Trente le 14 mars, mais ne resta pas longtemps à Bologne : il en partait le 28 avril pour Faënza, où il présida le chapitre de la congrégation de Lombardie, puis se rendit au chapitre général de l’ordre à Recanati ; il fut réélu pour la troisième fois prieur général le 29 mai ; il se rendit ensuite à Rome et ne revint à Bologne qu’en septembre. Le concile était alors virtuellement suspendu en raison de nouvelles difficultés politiques. Seripando profita de la circonstance pour visiter les couvents d’Ktrurie ; il quitta Bologne le 21 août 1548 ; quelques semaines plus tard il était a Rome et y resta. Des difficultés s'élevèrent à cette époque entre le général et la congrégation de Lombardie : le pape dut intervenir en personne et donna raison à Seripando. Cette affaire causa une telle peine au général qu’il en tomba malade ; la visite des couvents de l’Ombrie qu’il entreprit le 22 juin 1550, au plus fort de l'été, acheva d'épuiser ses forces. Il rentra a Rome I'- 10 septembre mais dut en partir dix jours après pour aller se reposer a Naples. De la, il écrivit le 1 er février 1551 a Cervini, protecteur des augustins, pour lui présenter sa démission. Le chapitre général qui se réunit a Bologne, le 17 niai de cette année, pria Seripando de revenir sur sa décision, niais ce lut en vain : on élut a sa place Christophe de Padoue : désor mais c’est ce dernier qui représentera l’ordre des ermites au concile.

3° L'épiscopai à Salerne et la légation au concile. — Après sa démission, Seripando se retira au couvent du Pausilippe : il espérait bien y terminer ses jours dans la retraite. Il fui vite détrompé. Dès le 2 juin 1551, l’empereur Charles-Quint lui notifiait son intention de le nommer au siège épiscopal d’Aquilée ; Seripando refusa en prétextant le mauvais état de sa santé. Quelques mois plus tard, les Napolitains le chargèrent d’une délicate ambassade auprès de l’empereur ; Charles-Quint était à ce moment en Flandre ; Seripando partit le 23 avril 1553 et arriva à Bruxelles le 29 juin. Il eut des entretiens avec l’empereur, le ministre Granvelle. et la reine Marie, régente des Pays-Ras : il obtint à peu près tout ce qu’il demandait. Il ne quitta cependant la cour que le 5 mars 1554. Sur la route du retour, il apprit sa nomination par l’empereur et par le pape à l’archevêché de Salerne. Arrivé à Rome le 5 mai, il fut sacré le 10 ; le 25, il partait pour Naples rendre compte de sa mission. Il reçut le pallium à Naples le 21 septembre et se rendit aussitôt à Salerne. Il s’y montra administrateur plein de zèle et s’inspira des principes de la réforme catholique. De Salerne il suivait avec un intérêt passionné tout ce qui touchait au concile et au renouveau catholique. Comme tous les spirituali, il applaudit à l'élection du cardinal Cervini à la papauté et n’eut que plus de déception, après la mort prématurée de ce pape si zélé, de voir monter sur le trône pontifical le cardinal J.-P. Carafïa. Deux jours après l'élection de ce dernier, Seripando notait tristement dans son journal : Det illi Deus agere de reformanda Ecclesia, quæ Paulus III in ore habuit ! Hic enim dixit et non fecit, Julius nec dixit nec fecit. Marcellus fecit quæ lemporis puncto quo vixit facere potuit, non dixit. Utinam Paulus 1 1 1 1 dicat et facial, imo quæ dixit faciat, et qui hactenus potens fuit in sermone, nunc potens sit in opère ! Commentarii de vila sua, 25 mai 1555. L T n an plus tard, l’archevêque de Salerne gémissait de voir compromise la réforme de l'Église au profit des neveux du pape : Belli rumor increbrescebat : cujus causant asserebant Palliani et aliorum oppidorum qui in parte Columnensium erant ad Carafws translatio et munitio… Reformalio interea Ecclesiæ friget. Commentarii, 26 juillet 1550.

Paul IV avait montré peu de bienveillance à l'égard de Seripando, auquel il reprochait son attitude au concile dans l’affaire du décret sur la justification et surtout son amitié avec les spirituali, principalement avec Pôle et Morone. Dans sa violente réaction contre la politique de son prédécesseur, Pie IV fit appel au concours de ceux qui avaient eu à souffrir du gouvernement de Paul IV. Dès le 12 septembre 1560, Pie IV mandait Seripando à Rome. Arrivé le 13 octobre, l’archevêque de Salerne fut reçu par le cardinal Charles Iiorromée. le 19 et présenté au pape le 20 ; dix jours plus tard, il eut un très long entretien avec Pie IV sur le concile et la réforme ; le pape le nomma membre de plusieurs congrégations. Par bulle du 20 novembre, le pontife décida la réouverture du concile à Trente pour le jour de Pâques de l’année suivante. Quelques semaines plus tard, le 26 février 1501, malgré la violente opposition de l’ambassadeur de Philippe II, Vargas, Pic ; IV créait Seripando cardinal prêtre du titre de Sainte Suzanne ; le 10 mars, le pape nommait comme légats à Trente, outre les cardinaux Hercule Gonzague de. Mantoue et Jacques Puleo, précédemment désignés, Jérôme Seripando, le Polonais Stanislas llosius et Ludovic Simonetta ; le cardinal Mare Sittich de Iloheneiiis (Altæmps) devait être plus tard envoyé pour remplacer provisoirement Puteo malade.