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L923

SERGIUS SERIPANDO JÉRÔME

1924

Quétif-Échard, Scriplores S. on/mis pria lie, t. ii, 1721, p. 269-270.

M. -M. GOBCE.

    1. SERGIUS##


SERGIUS, patriarche de Constant inople de 610 à 638. — Il a été mêlé très intimement aux origines du monénergisme et du monothélisme. Pour son rôle dans l'établissement de la formule monénergiste, ses collusions avec Théodore de l’haran et CyrOS de l’hase (qui devint ensuite patriarche d’Alexandrie), ses discussions avec Sophrone de Jérusalem, on se reportera à l’art. Monothélisme, t. x, col. 2307-2323, et spécialement col. 2307, 2316-2320. A l’art. HoMOHTOS I er, t. mi, col. 97 sq., on trouvera l’analyse de la lettre écrite par Sergius au pape Honorius, qui fut l’occasion de la réponse de celui-ci. Les Règestes du patriarcal de Constantinople puhlics par V. Grume] permettront de sérier avec plus d’exactitude les actes successifs du patriarche, voirfasc. 1, 1032, p. 113-118. Se reporter aussi aux articles du même, Recherches sur l’histoire du monothélisme, dans Échos d’Orient, t.xxvii-xxix. 1028-1930.

    1. SERIPANDO Jérôme##


SERIPANDO Jérôme, théologien italien, cardinal et légat au concile de Trente, 1193-1563. — I. Vie. II. Œuvres (col. 1927). III. Rôle au concile de Trente et position doctrinale (col. 1930).

I. Vif.. — 1° Les débuts. — Jérôme Seripando naquit à Troja, dans la Pouille, le 6 mai 1 193 (plusieurs lexicographes donnent la date du 6 octobre 1 192, on ne sait pour quelle raison ». L’enfant manifesta de bonne heure un penchant prononcé pour la vie religieuse ; en 1506 — il avait treize ans — il s’enfuit de la demeure familiale pour gagner le couvent dominicain de Santa C.alarina ad Formellum ; il n’y resta pas longtemps : son frère aîné Antoine vint l’arracher au cloître et le ramena auprès de son oncle. L’année suivante, il fut enfin permis à Jérôme de suivre son attrait pour la vie religieuse, mais ce ne fut pas chez les frères prêcheurs qu’il entra. Le vicaire général de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, Gilles Canisio, le célèbre Gilles de Yiterhe(voir ce mot. t. VI, col. 13051371), étant venu dans le royaume de Naples, eut l’occasion d’entrer en relations avec la famille Seripando ; la rencontre fut décisive pour le jeune homme. Gilles de Viterbe était alors, comme l’a très bien noté H. Bochmer, huiliers Humjahrt, 1914, p. 18, l’un des représentants les plus caractéristiques « du désir ardent d’un renouveau dans l'Église et dans la religion », son influence parmi les ermites de Saint-Augustin était prépondérante, sa renommée dans le monde intellectuel était solidement établie ; il eut tôt fait de remarquer les qualités du jeune homme. Le 6 mai 1507, Gilles qui devait être élu prieur général le 12 juin suivant - - donnait l’habit de son ordre au jeune Seripando dans le couvent de San Giovanni da C.arbonara à N’ailles.

Après sa profession, Seripando étudia les rudiments du grec et de la dialectique, lui mai 1510, Gilles. voulant diriger lui même ses études, appela Seripando à Rome au couvent de Saut 'Agost ino où se trouvait le Sludium générale de l’ordre ; quelques mois après arrivait a ce même couvent l’augustin allemand

Martin Luther. On sait l’importance capitale du

voyage en Italie sur l'évolution de Luther, ce que l’on connaît moins c’est l’influence qu’exerça sur lui le général de s, in ordre ; c’est probablement Gilles quia provoqué la conversion philosophique de Luther en lui communiquant son aversion pour Axistote et son culte pour Platon ; par son général, Luther lit aussi

connaissance avec les traditions Idéologiques des aUgUStins italiens, en pari iculicr avec celles toiull.ml

la Justification, d’où il tirera sa t béorie de la justifies

lion par la foi seule. Il est intéressa ni de noter cette ut re <iit iv Lui lier et Seripando.

Dans le courant de l’année 1511. Seripando suivit Gilles à Viterbe, au couvent du mont Cimino ; il y étudia le grec et très probablement aussi l’hébreu et le chaldéen ; il suivit également des cours de philosophie et de théologie. Ordonné prêtre à Rome en 1513. il continua ses études pendant un an ou deux ; Gilles se l’attacha alors comme secrétaire ; c’est en cette qualité que Seripando accompagna son général dans la visite des couvents de l'Êtrurie et de Bologne, en 1515. Le 25 juin de cette année. Seripando était nommé professeur à Sienne, puis, en décembre, à N’aples ; il revint à Sienne en juin 1516. C’est à cette époque que sa réputation de prédicateur commença à s'établir. Gilles de Viterbe, créé cardinal par L^ou X en 1517, résigna le gouvernement de l’ordre quelques mois après (25 février 1518) ; son successeur nomma Seripando lecteur de philosophie, charge qu’il exerça peu de temps, car le chapitre général tenu à Venise en 1519 le désigna comme régent des études à Saint -Jacques de Bologne ; désormais le nom de Seripando figurera dans les actes tic chaque chapitre général ; il n’avait alors que vingt-six ans. En 1523, Seripando reçut le gouvernement du couvent de San Giovanni da Carbonara où il avait pris l’habit ; il exerça dans la suite d’importantes charges qui le désignèrent à l’attention de tous ; aussi quand Paul III voulut nommer un vicaire général pour gouverner l’ordre pendant la m iladie du prieur général, ne fut-on pas étonné de voir le choix du pontife se porter sur Ira Girolamo Seripando ; les lettres pontificales portent la date du 19 décembre 1538. Le 21 mai de l’année suivante, au chapitre tenu à N’aples, .Seripando était élu prieur général.

2° Le génrralut ( 1539-1551). — Le chapitre général de 1539 eut une grande importance pour l’ordre des ermites de Saint-Augustin. A la suite de leur confrère Martin Luther, nombre d’augustins étaient passés a à la réforme ; les deux congrégations d’Allemagne — observantins et conventuels -étaient réduites à rien : en Italie même, beaucoup de couvents étaient infectés par l’hérésie ; dans sa séance du 28 mai. le chapitre décida de retrancher de l’ordre tous les suspects et édicta des peines très graves contre les religieux soupçonnés d’indulgence pour le luthéranisme : le nouveau général décida alors de faire une visite de l’ordre tout entier ; deux visiteurs furent nommés pour l’Allemagne, les Pays-Bas et la Flandre ; Seripando se réserva de visiter lui-même les couvents des autres pays. Le général attendit la fin de l'été pour se met Ire en route. Auparavant, il écrivit a ses religieux pour les mettre en garde contre les nouvelles doctrines : « Si de près ou de loin certains ont été contaminés par la dépravation luthérienne, ce qu'à Dieu ne plaise, qu’ils s’en aillent. Ou’avec eux les livres de cette hérésie, s’il s’en rencontre, soient « jetés dehors pour être foulés

aux pieds. Si l’on sait ou que l’on soupçonne que quelqu’un est infecté de ce venin, qu’on se garde de le lui reprocher ou de l’injurier, mais qu’on nous en avertisse aussitôt, i Lettre du 12 juillet, m-, a la lin d’un exemplaire des constitutions îles ermites de Siinlvugustin, Paris, Bibl. nat., vélins, n. 898 ; cette lettre est inconnue à Merkle [voir 11' partie]. Seripando quitta Rome le 18 novembre 1539, visita d’abord les couvents d’Italie, puis ceux de France, d’Espagne et de Portugal : il rentra à Home, le 3 avril 1542. Le pape se montra satisfait des résultats obtenus et lui manifesta sa confiance eu lui demandant son avis sur l'épineuse question du futur concile : Seripando eut avec Paul III plusieurs eut retiens a C6 sujet.

C’est vers Cette même époque, probablement a l’occasion d’une visite au couvent du mont Cimino, à Viterbe, que Seripando entra dans le cercle des amis

du cardinal l’oie, alors légal « lu Patrimoine, les spi’rflunli : Vittoria Colonna, Alvlse Priuli, Vittorio Soi