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SEHMY Ml Y A CI VI III.

1960

dominicains, il tient à saint Thomas d’Aquin et à Monsieur de Meaux. Selon Sony. p. 63, les dominicains

ne finit pas cause commune avec les jansénistes ; niais tout récemment le Parlement avait du condamner au feu un méchant libelle des jésuites.

En 1700, la première édition du grand ouvrage de Serrj paraissait à Louvain sous le nom d’Augustin Le Blanc, pseudonyme dont le prénom sentait la bataille janséniste. L’ouvrage était intitulé Historia congregationum De auxiliis divines gratise. Il comportait dans cette première édition quatre parties. La première relatait les diverses discussions qui, en Belgique d’abord et bientôt en Espagne, avaient fait envisager, vers 1597, l’idée d’une congrégation appelée De auxiliis à Home. La seconde partie racontait ce qui s'était passé aux premières sessions jusqu’en 1602. Le I. III expliquait les débats qui se déroulèrent jusqu’en 1605 devant Clément Ylll et ses cardinaux, l.e I. IV exposait les dernières sessions et ce qui s'était passe sous Paul V. On disait naturellement pis que pendre de l’inspiration du P. Serry. On racontait que l’ouvrage avait été imprimé par les soins de Quesnel ». Cf. Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle, t. iv, 2° étlit., p. 167. Des anonymes, partisans des jésuites, publièrent deux brochures : Questions importantes, etc…, et Errata de l’Histoire des congrégations De auxiliis. Le P. Serry répliqua par deux opuscules : L’Histoire des congrégations De auxiliis justifiée…. 1702, et Le correcteur corrigé, Namur, 1704. In inconnu qui prit le nom de Charles Gaspard Metzenc et qui se disait syndic de l’université de Trêves, essaya de soulever cette université contre le P. Serry en déclarant que le. dominicain avait maltraite les théologiens de Trêves.

Les adversaires du P. Serry le mirent bientôt dans une situation encore plus difficile. Ils firent publier sous le nom de Théodore Éleuthère, pseudonyme du P. Liévin de Meycr, une histoire des congrégations De auxiliis à Anvers, en 1705. Voir ici, t. x, col. 1632. Ce fut pour combattre toute cette opposition et en particulier Théodore Éleuthère, lequel attaquait avec beaucoup d'érudition, que le P. Serry publia à Anvers en 1709 une nouvelle édition de son Historia congregationurn De auxiliis, augmentée d’un cinquième livre et comportant de nombreux appendices. C’est l'édition définitive du monumental ouvrage. C’est elle qu’il faut consulter pour connaître, au terme des débats soulevés par la première édition, toute la pensée et toute la science historique de Serry. Cette fois-ci, le P. Serry a signé son ]ire dont le litre exact devient : Historia congregalionum De auxiliis divinse graliæ sub summis pontifleibus Clémente V 1 1 1 ri Paulo Y in quatuor libros distributa et sub ascititio nomine Augustini l.e Blanc Lovanii primum publicata : mme autem magna rerum accessione aucta ; insertisque passim pro re nata, adoersus nuperos oppugnatores, vindicationibus, asserta, defensa, illustrata. Cui prseterea accedit liber quintus, super iorum librorum Apologeticus, adversus Theodori Eleutherii eodem de argumento Pseudo-Hisloriam, . iiclarc et defensore F. Jacobo Hyacintho Serry, ord. l’uni, ilminre Sarlum ira. ri in Srrcn issinur ReipublicSS nirhi Academia Pataoina theologo primario. Après une centaine de pages de préface et de tables, l’ouv rage

comporte ! » 2 I colonnes pour les cinq livres et 132 colonnes pour les appendices, en deux paginations disI metes. Les principales divisions ilu volume sont pré cédées de vignettes d’une inspiration et d’une exécu

I ion a la fois line et naïve. Ce sont des scènes religieuses

mentées de sentences qui Illustrent fort bien les thèses chères a Serry : Sine me nihil potestis facere… Qui spiritu Dei aguntur u saut fllii Dei… Dais omnis gratise vocavit nos… Diffusa est in cordibus nostris in laudem <ilori ; v gratise suse… Non ex operibus ut ne quis

glorietur… Ubi vult spirat… Lex sine gratin litlera occidens… Lex in gralia spiritus vivi/ieans… Adesto nobis Sancte Spiritus, doce nos quid agamus, quid efpeiamus sperare et iunge nos Ubi efjieæiler sidius tuæ grotiie dono… Qui dixerii effleaciam gratise pendere a consensu liberi arbitrii errai… Qui dixerit eum hoc dono perseverantise ium consistere arbitra créai i libertatem errât… Postulai pro nabis gemitibus inenarrabilibus… Sine tue numine nihil est in hnmine. nihil est innoxium… Da virtutis merilum. du salutis exilum. du perenne gaudium. Le livre Y entend prouver que l’histoire d’Lleuthère était un tissu de faux, d’erreurs et de calomnies. La pointe la plus habile d’b.leul hère consistait à trouver des dominicains ennemis de la thèse traditionnelle de leur ordre. Mais, pour parvenir à ses lins, il dénaturait la pensée d’excellents thomistes, ou bien il évoquait îles gens impossibles comme ce P. Joseph de Vita, voir dans Serry, col. 77 : s sq., qui n'était ni moliniste. ni thomiste dans sa théorie de la grâce. Les autorités dominicaines avaient désapprouvé ce novateur. Éleuthère avait eu tort d’applaudir ce hasardeux, qui n'était même pas un moliniste. Cf. Lchard. Scriptores S. ordinis prsedic, Lu, p. 671.

En appendice, Serry donne : Joannis Grimani Patriarchse Aquileiensis Epistola ad vicarium Utinennem circa malcriam de prædestinalione et indirecte de gralia. F.xcerptum ex libro cui litulus theoremala… a Jacobo Marchisello… — Libellas supplex R. 1'. II. 11. de la Nuza… — Indiculus loeorum omnium !.. Moli/i.'c… — Canones doctrinse damnandse a consultoribus ultimo élaborât i, jubente Paulo Y… Idea bullse jussir Pauli Y pontifleis maximi méditatif pro (inienda auxiliorum eontroversia De juramento quo aeademia Salmanliccnsis S. Augustini doctrines et de S. Thomst conclusionibus docendis se addixit… — Quæslio… quæ fucrit mens concilii Tridentini circa grutiam cfjicaccm cl scientiam mediam…— Animadversiones in viginti gui ligue proposil innés P. Ludovic ! Molinie, S..L, de concordia liberi arbitrii eum grali ; c dunis, auctore H. D. Jacobo l.e Bossu… Thèses Jesuitarum : Jcsuitarum Remensium… jesuitarum Parisiensium… jesuitarum Rolomagensium… jesuitarum Cudomensiiim… — Auctarium de peccaio philosophico… — Scriptum R. P. Th. de Lemos Paulo V daluin…

Moréri, dans son Dictionnaire, paraît savoir que les adversaires de Serrv se gardèrent pour une fois de riposter. Cependant, la partie n'était pas gagnée complètement par les dominicains. Lai 1731, un autre dominicain, qui sympathisai ! beaucoup avec les idées de Serry, René Billuart, s’occupait encore de défendre Serry contre ses adversaires. Billuart écrivit eu clïel une Apologie du thomisme triomphant contre les neuf lettres anonymes gui ont paru depuis peu. On justifie aussi par occasion l’Histoire des congrégations De auxiliis du P. Serrij contre les chicanes de ses adversaires. L’un des personnages les plus désagréables à Billuart dans cette affaire était Stiévenard, chanoine de Cambrai et ancien secrétaire de Tendon, lue fois de plus, on trouve que le parti de Serry rejoint le parti

de Bossuet,

2° Polémiques diverses. Le P. Serrv édita en 1692,

in L. les leuvres de Melchior Cano. Dès ce premier ouvrage, dans sa préface, il avait commencé a batailler contre les jésuites. Cano avail écrit : b’idelis Deus per

ipiem vocati esiis m socielatem Filii ejus Jésus Christi, quæ sine dubio societas, eum Christi Ecclesia sit, gui titiilum illum sibi arrogant, a videani ne hæreticorum

more peurs se Ecclesiam existere mentianliir. Serrv

reprend toute cette affaire avec une apparente courtoisie OÙ il disse la plus désagréable érudition.

Serrv disputa bientôt conlrc un inorl. I.auuov. à qui

il attribua en 1702, un ouvrage qui venait de paraître

sous le titre de : Véritable tradition de V Eglise sur la