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miraculeux, en 1 164 : Il faut s’en tenir à la doctrine traditionnelle et acceptée de tous, et confesser simplement que le Saint-Esprit procède du l’ère. Sous-enten<lre autre chose est périlleux. T. III, |>. 133. Ce n’est plus tout à fait, on le voit, la position de Photius, mais une position de neutralité et d’expectative. Seholarios finit par n’être ni tout à fait latin ni tout à fait grec, après avoir été successivement l’un et l’autre.

Si maintenant nous cherchons à deviner les raisons profondes qui l’ont déterminé à abandonner les unionistes pour Ne rallier au parti de Mare d’Kphèse. il faut. semble-t-il, mettre en première ligne l’amour propre national. Après s’être convaincu de l’accord foncier dis l’ères grées et des Pères latins sur la procession du Saint-Esprit, au point de se faire fort de démontrer cet accord en l’espace de deux heures (cf. le 1° discours à Florence, t. i, p. 299), il s’est arrêté aux difficultés qui sitrouvent dans l’une et l’autre thèse. Pour n’avoir pas a donner un dément i aux an( êtres, qui depuis Photius axaient combattu la doctrine latine, il a opté pour la thèse de Mare et l’a défendue avec toutes les habiletés de l’avocat. Flatté d’avoir été choisi par l’évêque d’Éphèse pour défendre le dogme national, il a employé à cette tâche toutes les ressources de son génie. Au lieu d’examiner la question sur le pian de l’union, il l’a considérée désormais sous l’angle de la controverse et de la polémique. Ne pouvant, malgré tout, oublier ie qui avait déterminé ses premières convictions. voyant en particulier toute la difficulté qu’il y avai à faire de saint Augustin un disciple anticipé de Photius - il est allé, nous l’avons dit. jusqu’à tenter ce tour de force il a fini par conclure : tant que les Latins resteront sur leurs positions : tant qu’ils refuseront de nous donner cette petite satisfaction d’effacer du symbole ce petit mot Filioque, nous autres nous resterons sur les nôtres. A supposer qu’il soit impossible de concilier entre eux les Pères latins et les Pères asiatiques, nous devons nous déclarer pour ces derniers. qui sont les nôtres, jusqu’à ce qu’un nouveau concile vraiment oecuménique vienne trancher définitivement le débat. Cf. Traité I, t. I, p. 230-234.

Kst-il téméraire de supposer que les unionistes l’auraient eu de leur côté, s’ils avaient su s’y prendre ? Il aurait fallu le mettre en avant et lui donner le beau rôle. Il avait tellement conscience de sa supériorité. qui était réelle ! Ce qui nous fait hasarder cette hypothèse, c’est le caractère de l’homme, tel qu’il se révèle dans ses écrits. L’insistance qu’il met a parler des honneurs que reçurent certains unionistes en récompense de leur conduite : ce dépit non voilé contre Bessarion, qui. au lieu île consulter de plus savants que lui, ceux qu’il considérait auparavant comme ses maîtres, a pris sur lui de concilier à la hâte et sans examen approfondi les l’ères grecs et les l’ères latins et de démontrer l’équivalence des prépositions èx et Su£ (t. iii, p. 110-113. 1 1 5 I : tout cela nous porte a croire que les unionistes auraient pu facilement se l’attacher, s’ils avaient touché la corde sensible.

Angélologie.


Mlle est en étroite dépendance de la doctrine thomiste. ( est ce que l’on voit en lisant les n.."> et 6 des Questions théologiques, t. iii, p. 396-407. Pour le théologien byzantin comme pour saint Thomas, chaque ange constitue une essence différente ; les anges connaissent par des espèces infuses : leur épreuve a été très (ourle. Leur béatitude ne peut recevoir d’accroissement substantiel. On peut cependant admettre pour eux un progrès accidentel provenant :
1. des révélations que Dieu leur fait, soit immédiatement soil médiatement, sur le gouvernement de l’univers par s ; i providence ;
2. de l’actuation de leur science naturelle habituelle. Seholarios f ; iit sienne aussi la théorie augUStinienne et thomiste de la double connaissance des anges : connaissance matinale et connaissance espe raie. Sur l’époque de la création des anges, il signale les deux opinions qui axaient cours chez les Byzantins, les uns admettant qu’ils furent créés en même temps que le ciel et la terre, les autres que leur création pré céda celle du cosmos. De toute manière, dit-il, il faut tenir qu’ils furent créés dans le temps. Contre Pléthon pour Aristote, 1. I. I. iv, p. 13. 1.’existence d’un ange gardien pour chaque homme est affirmée à plusieurs reprises. Cf. t. i, p. 7, 110, 123 ; t. iv, p. 302.

Origine de l’âme humaine.


Nous avons vu plus haut. col. 1532, que notre théologien avait consacre deux dissertations à l’origine de l’âme humaine et nous avons signalé sa doctrine sur cette question. Il y a intérêt à noter les preuves scripturaires qu’il apporte en faveur de la thèse créatianiste pour réfuter soit la théorie de la préexistence des âmes, soit le traducia nisme. Ces textes sont Gen., ii, 7 : IV. xxxii, lô : Zach., xii. 1 ; Joa., v, 17.

5° Mariologie. Des trois homélies mariales de Seholarios signalées plus haut on peut tirer un petit traité de mariologie. A l’article Immaculée Conception, t. vii, col. 954-950, nous avons rapporté le passage de l’homélie sur l’Assomption où est indiquée la sainteté initiale de Marie et sa préservation du péché originel a primo instanti coneepiionis. Ce n’est pas le seul endroit où notre auteur ait affirmé d’une manière tout à fait explicite le dogme catholique, que beaucoup d’Orientaux dissidents rejettent de nos jours. Déjà dans [’Homélie sur l’Annonciation, 42, t. i, p. 40, Marie est déclarée véritablement bénie, « parce que seule, entre toutes les femmes, elle a ignoré complètement les hontes de la première malédiction ». Dans le Second traité sur l’origine de l’âme, 20, t. i, p. 501, nous trouvons un passage, dont la clarté ne laisse rien à désirer : « La Vierge, toute-sainte, parce que née de la semence, ne devait pas être exempte du péché originel, car ses parents, quoique d’une vertu incomparable, avaient participé, eux aussi, au sort commun ; mais la grâce de Dieu la délivra complètement, tout comme si elle était née sans semence, afin qu’elle put fournir une chair toute pure à l’incarnation du Verbe divin. C’est pourquoi, parce que complètement soustraite à la culpabilité et à la peine originelles, et parce que seule parmi tous les hommes, favorisée de ce privilège, elle fut absolument inaccessible dans son âme aux brouillards des pensées mauvaises et devint ainsi dans son corps et dans son âme un temple divin. » Le disciple de saint Thomas n’a pas craint, sur ce point, d’abandonner son maître.

Seholarios est favorable à l’assomplion glorieuse de Marie au ciel en corps et en âme, après qu’elle eut passe par la mort ; il ne présente pas néanmoins cette doctrine comme appartenant à la foi, mais comme la conjecture la plus sage et la plus convenable. Il écarte résolument l’idée que le corps de la Mère de Dieu ait pu subir la corruption du tombeau : il ne condamne pas absolument l’opinion de ceux qui pensent que ce corps est conservé incorruptible au paradis terrestre en attendant la résurrection générale : Sermon pour la fête de l’Assomption, 11, t. i, p. 205.

Notre théologien célèbre aussi en la Mère de Dieu la coopérât rice a Druvrc de la rédemption des hommes. Il lui donne équix alemment le nom de corédemptrice en l’appelant notre libératrice, noire rédemptrice, notre évergète après Dieu, en tant que cause secondaire cl ministérielle : £è awretpav icxà 0eov xal ^liortv y.’/X eùepYéTiv, Ôaoxi êv 67coupyoû rà ; r’. >tal Siax6vou, xjoA Eopev L-P. ôu.oXoyo0u£v. Prière « lu Vierge, t. iv, p Cette coopération de la Vierge a notre salut est déve loppée dans le Sermon sur PAssomption. 10, I. I, p. 2H3 204.

I il autre point que Seholarios met bien en lumière est la sainteté acquise de Marie’, ses progrès Ince