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SIXTE IV


et aurait composé une lùrpositio (le distinctione fornuili. Voir Y. Lampeil, op. cit., p. 14. Il aurait travaille aussi à mettre Bn aux lattes doctrinales qui divisaient les Franciscains et les dominicains et à cet effet se serait efforcé de démontrer que l’opposition entre Duns Scot et saint Thomas n’est pas réelle, mais purement verbale.

II. I.i PONTIFICAT. A la mort de l’aul II (26

juillet 17 in. le conclave composé de dix-huit car dinaux se réunit a Rome le 6 août 1471 et. le 9 août suivant, fut élu comme souverain pontife le cardinal François Délia Rovere, qui prit le nom de Sixte IV.

La lutte contre les Turcs.

— Couronné le 20 août

1471. Sixte IV consacra ses premiers soins à la guerre contre les Turcs : Mahomet II, qui avait déjà conquis une partie de la chrétienté, menaçait d’envahir l’Italie et de s’emparer de Home. Le pape s’efforça d’abord d’unir entre elles les principales puissances italiennes. Naples, Florence, Milan et Venise, et de renouveler les alliances antérieures. Il réussit à aplanir les difficultés avec Venise et Naples et entretint les meilleurs rapports avec la famille des Sforza de Milan et celle des Médicis de Florence, dont il avait été l’ami avant son élévation au pontificat. Il fallait ensuite rallier les autres puissances européennes. A cette fin, le pape résolut de convoquer une assemblée générale de tous les princes ; le projet échoua. Sans se décourager, Sixte IV entreprit alors de négocier l’affaire par des légats et, au consistoire secret du 23 décembre 1471, il désigna quatre cardinaux pour traiter avec les principales puissances européennes et les gagner à l’idée de croisade. Il envoya Bessarion en France, R. Borgia en Espagne, M. Barbo en Allemagne, Hongrie et Pologne, tandis que O. Caraffa était chargé du commandement de la flotte destinée à opérer contre les Turcs dans la Méditerranée. Ces légations échouèrent à leur tour. Sixte IV toutefois, avec l’aide de Venise et de Naples, réussit à réunir une flotte de 82 galères, qu’il confia au cardinal Caraffa. Elle parvint, en 1472, à forcer l’entrée du port de Satalie, mais sans pouvoir emporter la ville. D’ailleurs la brouille se mit bientôt entre Napolitains, Vénitiens et Pontificaux. Le 23 janvier 1473, Caraffa rentrait à Rome, sans avoir fait grand’chose, en dépit de circonstances générales favorables, en particulier de la diversion tentée par le roi des Perses, L’ssunhassan. Mahomet II réussit à infliger à celui-ci une défaite définitive (26 juillet 1473) et s’en vint ensuite dévaster la Carinthie et la Styrie.

L’espoir nourri pendant un certain temps par le Saint-Siège de recruter un nouvel allié contre l’Islam en la personne du grand-duc Ivan III de Moscou et de réaliser l’union entre l’Église russe et l’Eglise romaine par le mariage avec Ivan de Zoé Paléologue, nièce du dernier empereur de Byzance, élevée à Home dans la foi catholique, n’aboutit lui non plus a aucun résultat. Sur la promesse des délégués russes, reçus par Sixte IV le 2°> mai 1472, relative à l’union projetée entre les deux Églises et sur rengagement de la princesse Zoé de ne pas abandonner la religion catholique, le pape permit le mariage qui se lit par procuration le 1 er juin 1472 dans la basilique de Saint-Pierre. Mais. à peine Zoé eut-elle mis le pied en Russie, qu’elle se comporta en schismatique et adhéra pleinement a l’Église orthodoxe. Le légat cpii l’accompagnait se it interdire l’accès de Moscou et fut obligé de retourner a Home. En 1474, Ivan III voulut renouer les relations et envoya une ambassade a Sixte IV pour y traiter de la concession du titre de roi ou d’empereur. Le roi de Pologne toutefois, craignant ce rapprochement de la Russie avec Home, ht échouer ces négociations, bien qu’il travaillât à opérer l’union de Kiev avec Home. qui trouvait des partisans dans les métropolites de cet I e

ville, M. Drucki < i 17 i 1477) et Sinnon, son successeur.

La politique italienne.

L’harmonie réalisée

entre les Etats italiens par la ligue de Lodi (1 loi) et celle de Naples (l 155) fui compromise, sous Sixte i.

par les ambitions de Laurent de Médicis, qui s’engagea

dans des entreprises moins profitables à Florence qu’à sa propre maison, lai reconnaissance de la protection reçue jadis de la famille îles Médicis, Sixte IV, des son élévation au pontificat, confia aux Médicis, qui axaient une banque à Rome, le trésor pontifical et les combla de faveurs. Laurent néanmoins mit tout en œuvre pour faire échec au Saint-Siège ; les rapports s’aigrirent des deux côtés. Laurent se crut lésé de ce que le pape avait refusé la pourpre au jeune.Iules de Médicis et accordé en 1 17 1 l’archevêché de Pise à François Salviati, que Laurent considérait comme un rebelle, mais surtout de ce que le pape avait acheté Imola, dont il confia le gouvernement à son neveu Jérôme Hiario, et réuni de la sorte aux États de l’Église ce territoire que Laurent convoitait. Le pape, de son côté, fut profondément attristé de voir que Laurent soutenait la révolte fomentée en Ombrie, principalement à Città di Castello, par Nicolas Yitelli qui, défait et vaincu, se réfugia chez les Florentins. Néanmoins ce fut dans une paix relative que fut célébré le grand jubilé de 1475, dont le retour avait été fixé par Paul II tous les vingt-cinq ans, ce qu’avait confirmé Sixte IV. En vue de ce jubilé, le pape avait fait apporter de nombreuses restaurations aux églises de la Ville éternelle et fait embellir les rues et les bâtiments de la ville. Plusieurs princes vinrent à Rome pour gagner les indulgences du jubilé, ainsi la reine Charlotte de Chypre et le roi Ferrand de Naples, dont le but principal toutefois paraît avoir été de déterminer l’attitude à adopter par rapport à l’alliance conclue en novembre 1474, entre Venise, Milan et Florence. Le roi Christian de Danemark avait rendu visite au pape l’année précédente (1474). Le concours des pèlerins ne répondit cependant pas à l’attente des Romains ; la cause en était dans les guerres qui sévissaient partout : en France, en Bourgogne, en Allemagne, en Hongrie, en Pologne, en Espagne. Le pape étendit le jubilé à plusieurs provinces de l’Église, et à plusieurs villes de différents États européens.

Cependant les relations entre Sixte IV et Florence se tendaient de plus en plus. Laurent de Médicis rêvait de mettre l’Ombrie et la Romagne sous l’influence florentine et, dans ce but, ne cessait d’exercer dans les États pontificaux une influence hostile au pape. En mars 147(>, Laurent refusa de payer au pape les dîmes promises pour les croisades ; en 1177, il soutint l’insurgé C. Fortebraccio dans ses tentatives infructueuses pour soulever Pérouse contre Sixte IV et surtout dans sa campagne contre Sienne. Les Siénois, surpris de ces attaques inattendues contre leur territoire, se liguèrent avec Naples et le pape contre Florence, et conclurent avec Sixte IV une étroite alliance le 8 février 1478. Laurent, de son côté, chercha et obtint l’alliance avec Milan et Venise ; une moitié de l’Italie était ainsi opposée à l’autre et la guerre était en perspective. Au début de l 178, l’hostilité entre Rome et Florence était tellement aiguë qu’une catastrophe semblait inévitable. Devant

les tentatives continuelles de Laurent pour affaiblir

l’État i titical. Sixte IV, avec tous les adversaires

des Médicis, jugea que seule la ruine de cette famille pouvait sauver l’Italie d’une guerre et raffermir l’Étal pontifical. Ce projet était surtout défendu par le neveu de Sixte IV. Jérôme Hiario. qui avait reçu le gouvernement d’Imola. C’était un homme insatiable, vindicatif, sans pitié comme sans conscience, encoui

encore dans ses ambitions par sa femme, Catherine

Sforza qui, fille de Galéas Sforza, avait de sa cervelle dans le crâne et qui partageait sa haine pour Floren