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SIXTE III — SIXTE IV


pape Kyste par un certain Bassus et qui se serait terminé d’ailleurs à la confusion de l’accusateur. Il s’est inspiré en ceci d’une pièce faisant partie des apocryphes symmaquiens, les Gesta de Xt/sti purgatione. Voir l’art. Symmaque ; le texte dans Mansi, t.. col. 1061-1070. A son tour la narration du Liber pontifiealis a inspiré une des fausses Décrétâtes, Jaflé, n. 307. Le pape Xyste mourut le IN août ; c’est la date où son nom figure au martyrologe romain ; son pontificat prépare dignement celui de saint Léon qui lui succédera.

Le l.ibcr pontiflcalis, éd. Duchesne.t. i, p. 88-89, 2 : 12-2 : 17, et, pour ce qui concerne les Gesta de Xusti purgatione,

p. cx î-i w n ; Jaflé, Regesta pontificum ramanorum, t. t, p. 57-58 ; les lettres de Xyste III sont rassemblées dans P. L., t. l, col. 581-618, qui reproduit l’édition de Constant ; pour celles qui sont relatives à la fin de la question de Nestorius non-— avons renvoyé aussi aux Acta conciliorum eectunenicorum de Schwartz (A. C. 0.), cf. art. Nestorius, t. xi, col. 156. Pour les rapports avec Proclus, voir aussi V. Grumel, Les regestes du patriarcat de Constantinople, fasc. 1. 1932, ]>. 36 sq.

Parmi les t ravaux récents, outre les histoires de l’Église : L. Duchesne.t. m ; Fliche-Martin, t. iv, voir P. Batifiol, Le Siège apostolique, 1924, c.vi, §6, p. 398-410 ; E. Caspar, Geschichte des Papsttums, 1. 1, 1930, p. 356 sq., : 581, 116-122.

É. Amann.

4. SIXTE IV, de son nom François Della li" ERE, de l’ordre des frères mineurs conventuels, né en 1411. pape du 9 août 1471 au 12 août 1484.

[.Avant le pontificat.— Né d’une famille ancienne et illustre, mais appauvrie, le 21 juillet 1414, à Celle Ligure, près de Savone, il fut voué par sa mère dès son âge le plus tendre à saint François d’Assise. Confié dès l’âge de neuf ans au franciscain Jean Pinarola, le jeune François apprit à estimer la vie franciscaine, qu’il embrassa plus tard dès qu’il eut atteint l’âge canonique. Il apprit la grammaire au couvent de Savone. la dialectique au couvent de Chieri, la philosophie cl la théologie aux universités de l’adoue et de Bologne. Après avoir conquis le grade de docteur en théologie à Padoue, le 14 avril 1444, François Della Rovere enseigna avec beaucoup de succès aux universités de l’adoue. Bologne, Pavie, Sienne, Florence et Pérouse. François fut aussi un prédicateur recherché. Sa renommée de savant et d’orateur ne lui attira pas seulement la bienveillance et l’amitié du cardinal Hessarion, mais aussi l’estime de ses confrères et de ses supérieurs. Ainsi en I 160 il fut élu provincial de la Ligurie et, peu après, on lui confia l’importante charge de procureur général. Le général Jacques de Sarzuela se l’attacha comme son vicaire pour l’Italie. François prit aussi une part active dans la fameuse controverse sur le sauf » du Christ, qui divisait à celle époque les franciscains et les dominicains et s’illustra spécialement dans la dispute qui eut lieu en décembre 1462 sur ce sujet en présence du pape Pie II. Voir ci-dessus, t. vi i. col. 2’. il et t. xiv, col. Il m I s ;. Les discussions durèrent trois jouis et, dans l’examen de la question qui sui it et auquel participèrent aussi les cardinaux, la majorité se prononça en Faveur de la thèse dominicaine. I, e pape se rallia également à leur avis, mais ayant besoin des franciscains pour la prédication de la croisade, il ne publia pas le décret condamnant la

thèse franciscaine.

Au chapitre général tenu a Pérouse le 19 mai l 164, François Della Rovere lut élu ministre général de l’ordre entier de Saint-François. S’appliquant non seulement à avoir la sympathie des observants, dont contrairement à ses prédécesseurs il fut l’ami, mais aussi a réformer la communauté ou les conventuels, François mit fin temporairement aux dissensions

internes qui divisaient les membres « le l’ordre. Il lit

construire un couvent près de la basilique des Douze

Apôtres, qui avait été donnée, en 1463, aux conventuels par le pape en compensation du couvent de l’Ara Ca-li. qu’ils avaient été obligés de céder aux observants. Son gouvernement fut toutefois de courte durée. Après le chapitre général de Florence, en l lt’>7. François, qui avait passé l’été dans son pays natal pour refaire sa santé, s’apprêtait à se rendre à Venise pour y donner des leçons de théologie pendant l’hiver, quand, arrivé à Pavie, il fut prévenu de son élévation au cardinalat le IN septembre 1 167. Il se rendit immédiatement à Home, où il arriva le 15 novembre, et recul comme titre l’église Saint-Pierre-ès-Liens. Il continua toutefois à mener la vie de franciscain et à gouverner l’ordre Jusqu’au chapitre général qui fut célébré a Venise le m mai 1469, et dans lequel Jean Zanetto d’Udine fut élu général. Voir I’. Paschini, Fraie Zanetto da Udine, dans Arch. jrane. hist., t. xxvi, 1933, p. H’! ’sq. Sur l’activité déployée par François pendant son cardinalat, on peut voir les nombreuses lettres autographes de cette époque, éditées par l’.-.M. Sevesi, (). F. M., dans Arch. jrane. hist., t. XXVIII, p. 198-234 et 177-499. Sa vie était si régulière et si édifiante que son palais, à côté de Saint-Pierre-ès-Liens, ressemblait plutôt à un couvent qu’à l’habitation d’un prince de l’Église.

François profita de sa liberté pour s’adonner aux études et composer quelques ouvrages. Ainsi il aurait rédigé vers cette époque un Tractatus de sanguine Christi, où il développe la thèse franciscaine sur le sang du Christ, déjà exposée et défendue lors de la dis pute solennelle, tenue à Noël 1462, en présence de Pie II. Ce traité, dédié à Paul II. fut édite à Rome, en 1471 ou l 172 ; à Nuremberg, en 1173 et

I 17 l ; cꝟ. 1.. llain, Repertorlum bibliographicum, t. ii, Berlin, 1025, n. 14796-14 798. Ces mêmes éditions comprennent un autre ouvrage de François Della Rovere, intitulé Tractatus de potentla Dei, également dédié à Paul II. dans lequel il attaque la thèse d’un carme bolonais, selon qui Dieu par sa toute-puissance ne pourrait pas sauver un damné. François Della Rovere est aussi l’auteur d’un Tractatus île juin ris contingentibus, composé à l’occasion d’une controverse agitée à l’université de Couvain au sujet de la vérité des futurs contingents. Ce Iraité fut imprimé à Home, en 1473, in-fol.. lu IT. ; cf. I.. llain. op. cit., n. Il 800. Ces trois traités sont conservés dans le ms. lai. L’930 de la Bibliothèque nationale de Paris et dans le ms. l’rh. lai. I’> / de la bibliothèque Yaticane. Si François a composé vers cette même époque un Tractatus de conceptione bealissimte Virginis, ce traite. d’après Th. Accurti, n’aurait été jamais édité, comme le soutiennent à tort C. Schottgenius (cf. J.-A. l’abri cius, Bibliotheca latina, t. vi. Hambourg. I7lii, p. 556), G.-W. Panzer. Annales typographici, t. n. p. 128, n. 69, L. llain, op. cit., t. n. n. 1 l 799, W. Lampen, H. Joannes Dans Seul us et Sancta Sales, Quaracchi, 1929, p. 15-16, et Fr.de Sessevalle, Histoire générale de l’ordre de Saint-François, t. î. Paris. 1935, p. 618.

II n’aurait pas été dirigé contre les erreurs d’un carme bolonais, comme l’affirment ces mêmes auteurs, qui confondent le Tracta/us de conceptione Virginis avec le Tractatus de potentia Dei. Voir.1. 1 1. Sbaralea, Supple mentum ad scriptores ont. min.. 2e éd., t. m. Home, 1936, p. nu’". D’après W. Lampen, op. cit.. p. Il 16, François Della Rovere aurait été un fidèle disciple de Duns Scot ; il le dit lui-même dans une inscription auto graphe a la fin iu ms. Vat. lai. 888, qui contient le Conunentarius m / " m Sent, de Duns Scot. Dans son Tractatus de sanguine Christi, Home, l 172. fol. 58 r", il écrit. Theologica adeo subtiliter et bene tractavit ut nihil erroneum, nunquam, m suis scriplis fuerit cornpertum. D’après Jacques Textor, 0. F. M.. François Della Rovere aurait suivi Duns Scot dans ses leçons