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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/364

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amèrement par le pape, qui l’exalta dans le consistoire du 7 janvier 1587. Sixte V revint doue à son projet de faire la guerre aux musulmans de l’Afrique <ln

Nord. mais, ne pouvant gagner Philippe II à cette noble cause, il se it obligé à renoncer à toute guerre contre les ennemis de la religion,

Après la mort d’Etienne Bâthory, la Pologne fut l’objet des soins de Sixte V, à cause des difficultés qu’on rencontra dans l'élection du successeur de Ba thory. qui était mort sans enfants. Le pape institua une Congrégation spéciale, le 7 juin 1587, chargée de traiter les affaires de la Pologne. Tandis qu’au début le pape se contenta de recommander aux Polonais de se choisir un roi catholique, il manda à partir du 31 mars 1587. au nonce Annibal de Capoue, de travailler pour l'élection d’un archiduc autrichien, croyant pouvoir travailler ainsi plus efficacement à une guerre contre les Turcs, puisqu’un Habsbourg pouvait compter sur l’appui de l’empereur et de Philippe II. Le 19 août 1587, toutefois, dans la diète, réunie depuis le 30 juin, Stanislas Karnkowski, archevêque-primat de Gniezno, et Zamoiski proclamèrent roi de Pologne Sigisniond, prince héritier de Suède. Les partisans de l’Autriche de leur côté élurent, le 22 août, l’archiduc Maximilien, de sorte que la Pologne eut deux rois. C'était aux armes à décider. Le 2 1 janvier 1588, Maximilien fut défait et fait prisonnier et. de la sorte, la couronne de la Pologne revint à Sigisniond de Suède. Dès le 1 2 mars suivant, Sixte V reconnut Sigisniond comme roi légitime. Le 23 mai 1588 il nomma le cardinal Hippolyte Aldobrandini légat en Pologne pour travailler à la délivrance de Maximilien. Après de longs pourparlers on arriva enfin, le 7 décembre 1588, à un accord entre Sigisniond de Suède, l’empereur Rodolphe II et son frère Maximilien.

3. Les Étals italiens.

Quant aux relations de Sixte V avec les ËtatS italiens, tout en insistant sur la nécessité de la concorde entre eux, il s’opposa à la conclusion d’alliances qui pouvaient être une occasion et une cause de guerre. Il recommanda avant tout les bons rapports avec le grand-duc deToscane. Comblant de faveurs la république de Venise, Sixte V voulait s’unir étroitement à elle parce qu’elle était le seul état italien, avec l'État pontifical, qui eût conservé sa pleine indépendance, mais aussi, et surtout, parce qu’il voulait faire front contre le protestantisme et l’exclure le plus possible de l’Italie. De même qu’il avait appuyé dans le même but les ambitions du duc Charles-Emmanuel de Savoie dans sa conquête de Saluées et de Genève, où de nombreux protestants italiens avaient cherché un refuge, ainsi favorisa-t-il Venise, parce qu’il la considérait comme le bastion contre le luthéranisme.

Politique ecclésiastique.

1. La réforme de

l'Église. — La même sévérité dont Sixte V avait fait preuve contre les bandits des États pontificaux, il la montra comme chef suprême de l'Église. Un de ses premiers soins fut la réforme intérieure de l'Église, qu’il ne cessa de poursuivre jusqu'à sa mort, non seulement dans ses états et dans l’Italie, mais aussi dans les autres pays. Pour éliminer les abus qui s'étaient de nouveau introduits à Rome pendant le règne de Grégoire I1I. Sixte chargea, le 23 juillet 1585, deux évêques, Philippe Sega de Plaisance et Jules Ottinelli de Castro, de la visite de toutes les églises et des collèges de Rome, où ils devraient sévir contre tous les abus qu’ils rencontreraient. Il procéda avec une telle vigueur que, dans le consistoire du 16 novembre 1587, il pouvait affirmer que le clergé de Rome était entièrement réformé de haut en bas. Il sévit avec une grande sévérité contre les simoniaques et contre le cumul des bénéfices. Il insista sur la slricte application du décret du concile de Trente sur la résidence

des évêques, des curés et aussi des cardinaux. Pour promouvoir plus efficacement la réforme dans l'Église universelle. Sixte V. par la bulle du 20 décembre 1585. rétablit la visite obligatoire ad liruina de tous les évêques, tombée en désuétude après le Cirand Schisme, et imposa aux évêques de lui faire à cette occasion un rapport détaillé de la façon dont ils s’acquittaient de leurs obligations pastorales et de ce qui regardait l'état de leurs Églises. Il détermina aussi le temps auquel devait se faire cette visite, qui varia d’après la distance plus ou moins grande de Home. Les effets salutaires de cette mesure ne se firent pas attendre, surtout dans les pays où les protestants étaient nombreux. On ne peut nier que ce fut là un des facteurs qui contribuèrent le plus efficacement à la réforme intégrale de l'Église, Le pape s’attacha aussi avec succès à la réforme du clergé régulier, sévissant avec vigueur et fermeté contre le vagabondage des religieux et contre les infractions à la clôture.

2. A II i lude à l'égard des ordres religieux. — Sixte V approuva les feuillants, dérivés de l’ordre cistercien, les ermites augustiniens de Centorbia, les hospitaliers de Saint-Hippolyte, les clercs réguliers minimes, les frères de la Bonne mort, fondés par saint Camille de Lellis, qu’il autorisa à émettre les quatre mêmes vœux que les frères de Saint-Jean de Dieu. Sa prédilection allait toutefois à Tordre franciscain auquel il appartenait, principalement à la branche des conventuels, dont il promut de nombreux membres à la dignité épiscopale (cf. D. Sparacio, op. cit.. p. 09-102) et Constance Torri de Sarnano à la pourpre (20 avril 1.587). Sous Sixte V, au chapitre général de 1587, le supérieur général prit de nouveau officiellement le litre de » ministre » au lieu de « maître », comme il était désigné depuis la séparation entre observants et conventuels (1517). Le pape décréta, en 1587, que la charge du ministre général des branches de Tordre franciscain ne s'étendrait pas au delà de six ans et celle du provincial pas au delà de trois ans. Il institua dans la basilique de Saint-François à Assise Tarchiconfrérie des chordigères (19 novembre 1585) et porta la fête de saint Antoine de Padoue au rite double pour l’Eglise universelle. En 1588, il éleva au rang des saints Diego d’Alcala des mineurs observants. Par la bulle du 14 mars 1588, il proclama saint Bonaventure docteur de l'Église et porta ainsi le nombre des docteurs à six. Il recommanda dans la même bulle l'étude de la doctrine du Docteur séraphique. Il avait d’ailleurs déjà fondé, dans ce but, en 1587, le collège de Saint-Honaventure, à côté du couvent des Douzevpôtres à Home, pour les conventuels. On ne pouvait y recevoir que des jeunes gens d'élite qui devaient se consacrer à l'étude des œuvres de saint Bonaventurc. Bien que, par le bref du 3 septembre 1580, il eût concédé, sur la demande de François Gonzaga, général des observants, l’occupation des couvents, même de ceux qui axaient été pris aux conventuels et qu’ils possédaient à cette époque, Sixte V cependant, par la bulle du 30 août 1587, reprit aux observants le couvent de Corinalto, dans la Marche d’Ancône, pour le restituer aux conventuels. Les préférences de Sixte V allaient toutefois à la congrégation des conventuels réformés, qui vivaient d’après les décrétâtes Exiit et Exivi et se rapprochaient des capucins pour leur habit. Il les prit sous sa protection contre les nombreuses attaques dont ils étaient l’objet et leur donna, en 1589, les couvents des mineurs déchaussés fondés en Italie par Jean Baptiste de Pesaro. Aussi, sous Sixte Y, cette congrégation prit elle une grande extension surtout en Italie, mais les tentatives faites pour réunir les Observants et les capucins et les autres branches réformées de Tordre n’aboutirent pas. Le pape lut aussi 1res lié a Tordre des capucins, non seulement a cause