Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2261
2262
SMITH (RICHARD) — SOANEN (JEAN)


eut adjectutn est legalum Antonii Champnei, doctoris Sorboniei, fratribus suis eleri anglicani sacerdotibus testamento relictum, Paris. 1647, in— 12 ; — 8. A treatise

of the best kinde of cou/essors by which preisl in Rngland may see how they may be and lay catholics sec how they may chuse the best kinde of confessors, Londres, 1651, in-12 ; — 9. An historical epislle of the great amitié and good offices betwat the popes of Rome and kings of Great Rritain. wrilten to king James soone after his coming in to England by Richard Smith now bishop of Chalcedon, 1652. in-S° ; trad. latine : Epistola historica de mutais offlciis inler Sedem aposlolicam et Magnæ Britanniæ reges christianos anglice olim scripla ad Seren. M. Britanniæ regem per Jacobum Smithivum nunc episcopum Chalcedoncnscm, latine versa per Richardum Lascelles, Cologne. 1687, in-12 ; — 10. Of the ail sufpcient eternal proposers of malters of faith, 1653, in-8° ; — 11. Florum historiée ecelesiasticæ gentis Angloriwi libri VII, Paris, 1(554. in-fol.

The catholic encgclopedia. I. xiv, New-York, 1912, p. 59 (bonne bibliographie) ; Dictionary of national biography, t. xviii, Londres, 1909, p. 510-511 ; Moréri.Le granddictionnaire historique, éd. de 1759, I. ix, p. 467 ; Bayle, Dictioiui. hist. el critique, éd. d’Amsterdam, t. iii, p..050 ; Micbaud, Biogr. universelle, t. xxxix, p. 452-454 ; The first and second diaries of the English collège, Douay, (Records of the English calholics under the pénal lau>s, ii, Londres, 1878, passim ; Babel, therarchia catholica, t. iv. Munster, 1935, p. 197.

J, Mercier.

    1. SOANEN Jean##


SOANEN Jean, prêtre de l’Oratoire et évêque de Senez (1647-1740). — N’é à Riom le 6 janvier 1647, il était fils du procureur présidial de cette ville et, par sa mère, Gilberte Sirmond, petit-neveu du P. J. Sirmond, S. J., confesseur de Louis XIII. I. Le prédicateur. II. L’évêque (col. 2262). III. Le gallican janséniste (col. 2263).

I. Le pkédicateur.

Après ses études faites dans sa ville natale, il entra très jeune (24 novembre 1661) à la maison d’institution de l’Oratoire à Paris, où il eut pour premier directeur le P. Quesnel qui exerça une grande influence sur sa conduite et ses idées. Il étudie la philosophie au collège de Troyes, enseigne ensuite les humanités et la rhétorique dans plusieurs villes de province : à Notre-Dame de Grâce en Forez, à Troyes, Beaune, Dieppe où il est ordonné prêtre, à Riom. Il revient ensuite faire la théologie à Saint-Magloire où il retrouve Quesnel qui prépare son édition de saint Léon ; il aide le P. Cocquery dans l’établissement du séminaire de Vienne.

Les supérieurs le laissent ensuite suivre son goût pour la prédication, 1676 ; il prêche en province d’abord, à Lyon en 1681, à Orléans en 1682, où il rencontre encore une fois Quesnel ; il donne le carême à Paris à Saint-Benoît en 1683 ; la même année, il fait l’oraison funèbre de la reine Marie-Thérèse à la chapelle de l’Oratoire de la rue Saint-Honoré ; en 1684, il prêche le carême à Saint André des-Arcs, en 1685 à Noire-Dame, en 1686 et 1688 à la cour ; par la faveur du cardinal de Bouillon il est nommé prédicateur ordinaire du roi ; entre deux, le 8 février 1687, l’Académie de peinture le choisit pour célébrer à la chapelle Saint-Honoré ses actions de grâces après la guérison du roi. Ce qu’il prêche, ce n’est ni une morale trop facile, ni un rigorisme outré, mais la vraie doctrine chrétienne. Cependant, après un sermon sur les spectacles le maréchal de La Feuillade, poussé par quelques princesses, se plaignit au roi qui répondit : Le prédicateur a fait son devoir ; tâchons de faire le nôtre, i En 1687, il prêchait à Saint-Merry, en 1680 a Saint-Germain l’Auxirrois, [mis a Saint —Jacques de la-Boucherie, à Saint-Paul, à Saint-N’icolas-des-Champs, à Saint-Eustache. Il était un de ceux qu’on appelait à l’Oratoire « les quatre évangélistesnle la congrégation,

Le P. de La Chaise et le P. Bourdaloue, qui se faisaient un plaisir d’assister à ses prédications, disaient de lui que « la noble simplicité le mettait au-dessus de tous les orateurs les plus brillants et les plus pompeux ». La Bruyère pense à lui quand il écrit dans ses Caractères : « l’n meilleur esprit néglige ces ornements étrangers, indignes de servir ù l’Évangile ; il prêche simplement, fortement, chrétiennement. » Fénelon le proposait avec Massillon comme un modèle : « Le P. Soanen. disait-il, me plaît d’autant mieux qu’il prêche comme chacun croirait pouvoir prêcher. » « Louis XIV l’entendit avec beaucoup de satisfaction et il fut surtout frappé de son sermon contre les spectacles, ainsi que de ceux qui roulent sur l’orgueil et sur la mort ; il les appelait la Trompette du ciel. » Préface des Sermons. Soanen n’est pas janséniste alors ; il est lié d’amitié avec les PP. Bourdaloue, La Rue, Giron, Gaillard, de La Chaise, tous jésuites. Il affirme la nécessité d’un commencement d’amour de Dieu pour être justifié, la volonté de Dieu de sauver tous les hommes, la possibilité de pratiquer ses commandements, la liberté que nous avons de n’être ni contraints, ni nécessités, la possibilité où nous sommes de résister à la grâce, etc. Il est un des premiers à dénoncer le danger du quiétisme. Nommé député du roi à l’assemblée générale de sa congrégation en 1690, il concourt à paralyser le pouvoir du P. Abel de Sainte-Marthe, accusé, faussement d’ailleurs, de favoriser le jansénisme. Voir Batterel. Mémoires domestiques, t. iv, p. 41. On a publié de cette époque, Sermons sur différents sujets prêches devant le roi, Lyon, 1767, 1769, 1771, 2 vol. in-12 ; Sermons choisis dans le t. xix de la Bibliothèque des orateurs sacrés, 1830, Salmon. in-12, p. 157. Quelques-uns cependant doutent qu’ils soient de lui.

IL L’évêque. — Pour le récompenser de ses prédications, le roi le nomma à l’évêché de Senez, dans les Basses-Alpes actuelles, 8 septembre 1695 ; cela ne l’empêcha pas de continuer à prêcher, en particulier Pavent à la cour cette année : ce qu’il fit en costume de prêtre de l’Oratoire sans aucune marque distinctive. Il signa le Formulaire, fut consacré le 1 er juillet suivant à Saint-Honoré par M. de Noailles et ne partit que trois mois après. Il travaille de suite à la réforme de son diocèse et en particulier de son clergé, tient régulièrement les synodes, indique des conférences ecclésiastiques auxquelles il assiste autant qu’il le peut, visite souvent les paroisses en s’attachant à n’être pas à charge à ses curés. Son prédécesseur aimait le faste, il s’habille très simplement, diminue le plus possible son train de maison, mène une vie exemplaire, se lève tous les jours à quatre heures du matin. Avec un revenu très modique, 7 à 8 000 livres, il fait beaucoup d’aumônes, donnant même ses propres couvertures et son repas, son anneau épiscopal un jour qu’il est tout à fait dépourvu ; il refuse malgré cela le revenu d’une riche abbaye.

Le diocèse ne comptait que 56 paroisses : il peut encore donner deux carêmes à Aix, 1698, 1708 ; un à Toulouse dans l’église de la Dalbade, 1700 ; à Montpellier. 1701, où il se lie avec M. de Colbert qui devait jouer un rôle dans les affaires jansénistes.

Malgré l’éloigncment, il fait trois fois le voyage à Paris ; en 1701, pour des affaires indispensables. II sollicite la générosité du roi en faveur de son diocèse devenu hôpital « de dix lieues de long sur huit de large » ; en 1705, comme député de la province d’Embrun à l’assemblée générale du clergé.. Il y fait le discours d’ouverture et prononce le panégyrique de saint Augustin. L’affaire principale fut celle de la réception de la bulle Vineam Domini dans laquelle le pape Clément XI avait décidé que le silence respectueux ne salisfaisait point aux décisions des souverains pontifes mais qu’il fallait donner aux faits décidés par l’Église