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SOMMES THÊOLOGIQUES. ÉNUMÉRATION


plan et la méthode. On en trouve un texte suffisamment correct dans /'. /… t. ccxr, col. 789-1280.

Etienne Langton.

Il s’agit de la Somme de

Bamberg qui lui est attribuée, niais dont l’authenticité

est contestée. L'état du problème est bien expose par O. Lottin, Rech. tlu'-ol. ane. mëdiëv., 1929, ». 372 sq. ; 197 sq. Divisée en trois parties, elle étudie d’abord Dieu et son œuvre, l’ange, l’homme, le péché, les commandements, les vertus : puis dans la II 1- partie, l’incarnation : dans la Ill p. les sacrements. Elle aurait été composée vers 1185-1190.

Raoul Ardent.

Son Spéculum universelle doit

être antérieur à Simon de Tournai, mais postérieur au III » concile du Latran (H7 ; » t. Il faut toujours se reporter à l'étude de B. Geyer, Radulphus Ardais und dus Spéculum universale, dans Theolog. Quartalschrift, t. xcm. 1911, p. 63-89. On en connaît six manuscrits ; cette œuvre est encore inédite.

Simon de Tournai.

On connaît six mss de sa

Somme qui se place vers la tin du xir siècle. Encore inédite, elle est très personnelle. Après une introduction De sermone Iheologico elle traite : De Deo et divina natura ; puis De rébus divinis quæ sunt ipse Deus, id est de personis ; ensuite : De rebusdivinis quæ sunt a Deo : l’ange, l’homme (création, chute, péché originel, vertus') : DeChristo incarnato pro liomine lapso reparando (l’incarnation, la loi. le Décalogue) ; De sacramentis Christi per qu ; r fit reparatio hominis. Voir Grabmann, Ceschiclite der scholastischen Méthode, t. ii, p. 535-552.

7° Martin (peut-être Martin de Fougères). — Il écrit vers 1200 sa Somme inspirée de celles de Simon et de Pierre de Poitiers. Trois parties : 1. De Deo uno et trino ; 2. création, péchés, vertus et dons, incarnation ; 3. De signis, c’est-à-dire les sacrements : eucharistie, baptême, ordre, mariage, suivis des fins dernières. L'œuvre est restée inédite. On en connaît cinq mss. Voir Grabmann, op. cit., t. ii, p. 524-530.

Pierre de Cttpoue.

Dédiée à Gauthier, archevêque de Païenne (1201-1202), sa Somme marque le

début du xiiie siècle. Dix mss au moins la conservent encore. I.e plan est assez voisin de celui de Martin ; mais le traité de l’incarnation y est rejeté au début du IIP livre. Voir Grabmann, op. cit., t. ii, p. 532-534.

Robert de Courçon.

Treize mss sont connus de

sa Somme composée entre 1204 et 1207. Du double objet de la théologie, la foi et les mœurs, il retient le second ; traitant longuement d’abord de la pénitence, puis des divers péchés et des cas de conscience. Après quoi, il aborde les autres sacrements, réservant pour la fin la prière, les suffrages, le châtiment des mauvais et la gloire des bons. Voir Grabmann, op. cit., t. n. p. 10 1.

10° Prévostin. — A côté de sa Summa de ofjuns et de sa Summa contra hæreticos, qui appartiennent plutôt a d’autres catégories, vient se placer sa Summa théologien. G. Lacombe, à qui il faut recourir pour étudier cet auteur, La vie et les ouvres de Prévostin, assigne à la composition de cette somme les années 1206-1210 ; certains pensent qu’elle pourrait être antérieure. On n’en a pas moins de 36 exemplaires manuscrits. Elle est divisée en quatre livres qui traitent de Dieu, des créatures, de la christologie, de la doctrine sacramentaire et eschatologique. On en trouvera la liste très détaillée dans Lacombe, op. cit., p. 168-178.

11° Godejrou de Poitiers. — Sa Somme, dont on a huit mss, se place vers l’ilô, certainement après 1210. Divisée en quatre livres, elle suit le plan classique : Dieu, la création, le Christ, le salut. Dans le I. II, le traité de l’homme est suivi (Je (eux du péché, des commandements, des ertus et des dons. I.e tout demeure inédit.

12° Guillaume d’Auierre. — Sa Summa uurea au contraire, eut un énorme succès (on en connaît une soixantaine de mss), exerça une profonde influence et

a été éditée a plusieurs reprises. Il y étudie dans son t. I, r : De mundo archetypo : Dieu, ses perfections, ses

personnes, ses noms : 2. Dr mundo cre<do : les anges et les hommes, le monde matériel, l’homme et sa chute, et le péché ; 3. la réparation du péché par le Pilsde Dieu : incarnation, rédemption, suivie du traité des vertus, du Décalogue ; 1. enfin les sacrements et leurs effets, à savoir la résurrection et la vie éternelle. Sa composition vient se placer entre 1215 et 1220.

13° et 1 I" Ardengus et Herbert d’Auxerre, reprennent et résument la Somme de Guillaume d’Auxerre, le premier avant 1230 (dans le ms. Klosterneuburg, 700) ; le second avant 1231 ; de celui-ci existent au moins Il copies manuscrites.

15° Saint Edmond. — Il serait, suivant G. Lacombe, La Summa Abendonensis, dans Mélanges Mandonnet, t. ii, p. 163-181, l’auteur de cette somme dont un ms. de Londres, liritish Muséum, King’s libr. 9. E. XIV, contient 28 et 121 questions ; mais dont on trouve encore des extraits dans le ms. de Paris, Bibliothèque nationale, lat. 16 ion et dans le Vatic. lai. 782. On n’a malheureusement que des membra disiecta. Ils permettent cependant de constater la présence de deux rédactions. L’ensemble se placerait entre 1215 et 1233. Autres détails et précisions dans Rech. théol. anc. médiév., 1934, p. 80-84.

16° Gui d’Orchclles. — Sa Somme se place elle aussi entre ces mêmes dates. Elle ne comporte que les deux traités des sacrements et de la résurrection ; mais peutêtre ceux-ci font-ils corps avec le traité De ecclesiasticis ofiiciis que le ms. de Paris, Bibliothèque nationale, lat. 17 501, reproduit à la suite ; et peut-être avec d’autres questions que conserverait le ms. de Douai, 434. Le problème est encore à l'étude.

17° Roland de Crémone. — Ses Quæstiones super quatuor libros Sententiarum que conserve un seul ms., Paris, Mazar., 795, ne sont pas un commentaire, mais bien plutôt une somme. Divisée en quatre livres : De Deo uno et trino ; De Deo creulore ; De incarnatione et virtutibus ; De sacramentis et sacramentorum efjectibus. Le 1. III est perdu. L’ouvrage aurait été achevé en 1232. L'édition est en préparation. Se reporter surtout à l'étude de E. Filthaut, O. P., Roland von Cremona, O. P., und die Anfànge der Scholastik im Predigerorden, 1936. On y trouvera le détail des questions.

18° Philippe le Chancelier. — Sa Summa de bono dont, on a 14 mss au moins, marque une date dans l’histoire des idées et l'élaboration de bien des traités théologiques. Elle exerça une influence considérable sur les contemporains, et a été souvent reprise et démarquée. Le plan suivi part de la notion de bien, étudie d’abord le souverain bien, puis le bien créé et ses divisions : De bono intellectualis creaturæ ; De bonis corporalis creaturæ ; De creatura composita : ce sont les traités de l’ange et de l’homme, mais abordés suivant des divisions nouvelles, car dans ces créatures, certains biens ne peuvent être altérés par le mal (essence, libre arbitre), d’autres peuvent être diminués ou perdus par le péché. A cela succède l'étude du bonum gratiæ, avec les subdivisions de la grâce gratis data, de la grâce gratum faciens avec le traité des vertus. Par ce biais, l’auteur passe à la grâce des anges et à leurs hiérarchies ; il revient au problème des dons du Saint-Esprit, où l'œuvre s’arrête Inachevée. Cette somme se place tout à la fin de la carrière de Philippe (entre 1230 et 1236 sans doute ; certains disent 1232). On se demande même si elle fut publiée de son vivant. Son édition est en préparation.

19°- 20° Guiard de Laon et Guillaume de Durham. — L’un et l’autre, dans des questions conservées par le ms. de Douai. 434, renvoient à un ouvrage antérieur qu’ils appellent Summa, S’agit-il d’une raie somme de théologie ou de leur commentaire sur les Sentences ? On n’a découvert encore ni l’un ni l’autre.