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2363 SOMMES T II Ê < OGI Q l ES — SOMMIER (JEAN-CLAUDE) 2364

21° Guillaume d’Auvergne. — I ! n’y a pas chez lui un seul ouvrage intitulé Somn.e mais son Magisterium divinale, sans en porter le nom, réalise la chose. Rédigé entre 1223 et 1240, il comprend un certain nombre de traités publiés séparément : De Trinilate ; De primo principio ; De anima (1230) ; De universo creaturarum (1231-1236) ; De fuie et legibus ; De sacramentis ; De virtute et moribus. Voir ici l’article Giili. aimi : d’Auvergne, t. vi, col. 1970 ; et aussi J. Kramp, Des Wilhetm von Auvergne Magislerium divinale, dans Gregorianum, 1920, p. 538-584 ; 1921, p. 42-78 et p. 174-187.

22° Albert le Grand. — On a de lui au début de sa carrière, avant 1246, une première Summa de creaturis dont les éléments épars se retrouvent et se rejoignent. Cinq parties : 1. Summa de quatuor coœvis (c’est-à-dire de materia prima, de lempore, de cœlo, de angelis) ; 2. Summa de homine ; 3. Summa de bono et virtutibus ; 4. Sununa de sacramentis ; 5. Summa de incarnalione et resurreclione. Seules les deux premières parties sont éditées. Puis, à la fin de sa carrière, sa Summa theologica, dont la première partie doit être postérieure à 1270 (t. xxxi de l’éd. Borgnet), la seconde à 1274 (t. xxxii, xxxm). Elle suit le plan de Pierre Lombard. La rédaction n’en fut pas achevée, le traité des vertus qui est annoncé, ainsi que celui du mariage, au aient correspondu aux 1. III et IV ; ils ne furent pas écrits. Sur les rapports entre ces divers ouvrages, bonne mise au point de O. Lottin, Commentaire des Sentences et Somme théologique d’Albert le Grand, dans Rech. théol. anc. médiév., 1936, p. 117-153.

23° Alexandre de Halès. — Sa Summa nniversee theologiæ est en cours de réédition à Quaracchi (3 vol. sont parus : 1924, 1928, 1930). Elle était inachevée à la mort de son auteur (1245) ; Guillaume de Méliton fut officiellement chargé par Alexandre IV quillet 1256) de la compléter ; mais lui-même mourut en 1257. D’autres terminèrent. En raison de ces interventions successives et des emprunts incontestables faits à Philippe le Chancelier, Guillaume d’Auxerre, Jean de La Rochelle, Bonaventure, le problème se pose de la part exacte qui revient à Alexandre dans le plan, les matériaux, la rédaction de la Somme telle qu’elle se trouve publiée. Sans doute sera-t-il difficile à résoudre.

24° Gui de l’Aumône. — Un ms. de la Bibliothèque nationale de Paris, lai. 14 891, fol. 176-206, conserve cette somme encore incomplète malgré ses 133 chapitres. Elle traite de la Loi et des préceptes : loi mosaïque puis loi évangélique, avec la division des préceptes en prœcepla necessitatis et supererogationis ; les premiers se subdivisant à leur tour en moralia, judiciaria, sacramentalia. Le tout demeure inédit.

25° Anonyme de Hâte. — C’est à l’école de Hugues de Saint-Cher qu’il faut rattacher cette somme conservée par le ms. de l’université de Bàle, II, IX, Iti, et écrite peut-être vers 1240-1250. Elle a été étudiée par Grabmann, dans Rech. théol. anc. médiév., 1935, p. 73-81, qui donne l’analyse assez complète de son contenu, et par II. Weisweiler, ibid., 1936, p. 402-407.

26° Saint Thomas d’Aquin. — En attendant l’article qui sera consacré ici à la personne et à l’œuvre de saint Thomas, on consultera, pour sa Summa contra gentiles, M. Bouyges, Le plan du « Contra gentiles » de

5. Thomas, dans Archiv. de plùl., t. III, 2e part. (1925), p. 176-197 ; et Bulletin thomiste, 1930, p. 105-112. Pour la Somme théologique, consulter M. Grabmann, La Stiiiime théologique de saint Thomas d’Aquin ; introduction historique et pratique, trad. Vansteenberg-he ( 1 925).

27° Ulrich de Strasbourg. — Sa Summa de bono devait être divisée en huit livres, traitant respectivement de la connaissance de Dieu, de l’Etre de Dieu, de la Trinité, de la création, de l’incarnation, du Saint Esprit, avec ses dons et les vertus, des sacrements et de la béatitude. Aucun des 21 mss ;.c uellement connus ne la donne complète ; nulle part Ile ne dépasse le Ve traité du 1. VI. Composée entie 1202 et 1272. elle est contemporaine de la Somme de saint Thomas. Le livre I er en a été édité par J. Daguillon, L’Irich de Strasbourg. La Sununa de bono, 1930. Se reporter à son introduction pour l’ensemble du problème. Un autre chapitre, De pulchro, a été édité par Grabmann.

28° P.-J. Olieu. — On doit pouvoir appeler Summa, comme lui-même d’ailleurs le fait, ses Quæstiones super Sententias. Il semble bien qu’il ait conçu un vaste plan d’ensemble dans lequel il grouperait les Questions disputées qu’il soutint au cours de nombreuses années ; mais il ne semble pas qu’il l’ait jamais pleinement réalisé et rédigé. On possède ainsi : 6 questions sur la I re partie ; IIS sur la II » ; 9 sur la IIIe ; 35 sur la IVe ; à ces dernières doivent s’ajouter les 17 questions de perfeclione evangelica et 10 autres de vita religiosa et conjugali. Voir l’étude de V. Doucet, dans Archiv. franc, hist., t. xxviii, 1935, p. 410-415.

29° Henri de Gand. — Sa Somme, telle qu’elle se présente, éditée à trois reprises au moins, comporte 75 articles distribués en trois parties : une première d’introduction, sur la science en général, son objet et la science théologique ; une deuxième sur Dieu, son existence et ses attributs ; une troisième sur la Trinité. Elle est donc fort loin d’être achevée. Elle aussi a dû utiliser largement des Questions disputées par l’auteur. Sa composition s’échelonne sur d’assez nombreuses années ; une bonne partie était composée dès 1280.

30° Gérard de Bologne. — Composée ou rédigée entre 1313 et 1317, sa Summa théologies est demeurée inachevée. Elle comporte 45 questions dont les douze premières, d’introduction générale, suivent de près le plan et les idées d’Henri de Gand. La suite, traitant de Dieu et de ses attributs (13-36), puis de la Trinité (37-45), s’inspire beaucoup plus de la Somme théologique de saint Thomas. On en connaît deux mss, plus quelques extraits. Consulter B.-M. Xiberta, De summa theologiæ magislri Gerardi Bononiensis, dans Analecta ord. carmel., 1923, p. 1-54.

31° Nicolas de Strasbourg. — Sa Somme découverte par M. Grabmann dans le Yatic. lat. 3 091 s’inspire surtout d’Albert le Grand et de saint Thomas. Elle est antérieure à 1323. Voir Grabmann, eu aujgejundene lateinische Werke deulscher Mystiker, Munich, 1922, p. 43-68.

32° La « Summa de bono » anonyme. — Elle se trouve dans le Vatic. lat. 4305, et s’inspire elle aussi de saint Thomas et d’Albert le Grand. Peut-être son origine est-elle à rechercher parmi les dominicains allemands. L’attribuer à Jean de Lichtenberg serait tentant.

La bibliographie a été indiquée au cours de cette étude. On peut y ajouter comme ouvrages généraux : J, Simler, Des Sommes de théologie, Paris. 1871 ; (J. Robert, Leséeoles et l’enseignement de la théologie pendant la première moitié du XII’siècle, 1909 ; M. Grubmunn, Die Geschichle der scholastichen Méthode, t. ii, p, 13-25, 476-563 ; J. de Ghollinck, Le mouvement théologigue du IIIe siècle, 1914 ; Seoborg, Lelirbuch der Dogmenyeschichtc, t. III, 1913, p. 320 sq. ; G. Paré, A. Brimct, P. Tremblay, La renaissance du XI 7* siècle. Les écoles et l’enseignement, 1933 ; M. Grabmann, La Somme théologigue de saint Thomas d’Aquin, 1925.

P. Glorieux.

    1. SOMMIER Jean-Claude##


SOMMIER Jean-Claude, théologien fiançais, archevêque in parti bus de Césarée en Cappadoce. — Il naquit à Vauvillcrs (Haute-Saône), au diocèse de Besançon, le 22 juillet 1661, Qt de solides études a Paris et à Besançon et conquit à Dole le diplôme de docteur en théologie, le. Il mars 1690 ; il était aussi licencié en droit canonique. Attiré en Lorraine par Mgr de Bissy, évêque de Toul, il fut successivement curé de La Bresse, de Girancourt et de Champs (Champ-le-Duc), dans les