Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SCIACCA FRANÇOIS D]

SCIENCE

L596

p. thi :  ; Vntonmo (la ( istcllaminur..S( ;)ni du /> tmii eappuceini délia prou, di Palermo, t. ii, Palerme, 1922, p. 2029.

A. TeETAERT.

SCIARA Antoine-Thomas, t lient in italien, originaire d’Asti, professeur de théologie et de droit. mort le 23 novembre 1718. a lai.se : 1. l’heologia bellica omnes jere difficultates ad militiam tum temstrem, tum maritimam pertinentes complectens et dilucidans, atque in VIII libros distributa, Home. 1702-1703 ; 3 vol. in fol. : 2e éd. en 2 vol. in-fol., Augsbourg, 1707. 2. Additamentum ad theologiam bellicam, Home. 1715, in fol. 3. Romanus pontifex omnium jurium disposilione propugnandus christianæ reipublicse exhibetur, Rome, 1712. in-fol. I. Raggionamenti sacro-regali interna al pwgatorio, Home. 1706, in I".

Huiler, Nomenclator literarius, : &’éd.. t. IV, col.’Mil ;

Bund, Catalogua auctorum imi scripserunt de theologia morali etprætica, Rouen, 1900, p. 1 lit ; Richard et Giraud, Bibliothèque sucrée, 1.

, p. 19 ; l’cller. Biographie universelle,

t. xi. Paris, 1831, p. : i : t2 (fait de Sciara un dominicain) ; Mémoires Je Trévoux, 1727, p. 18 ; Journal îles savants, t. x m ii, p. 262 ; Roskovany, Romanus pontifex Primas, t. vi, Nitra, 187 : i, p. 631-632 et t. ix, p. 667.

.T. Mercier.

SCIENCE.

Le mot science est un de ces termes généraux dont l’emploi est marqué à propos de tout ordre de connaissance. La science, en effet, spécifie la connaissance de trois façons : d’abord quant à la certitude : la connaissance de simples probabilités ne mérite le nom de science que si elle est un acheminement vers la certitude : ensuite, en lui conférant un caractère général : les faits ne sont pour la science qu’un point de départ pour déduire des lois générales ; en fin. en orientant la connaissance vers la recherche de causes : il s’agit moins de décrire les événements, de classer les faits que d’en dire le pourquoi. On pourrait donc définir la science brièvement : une connaissance par les causes.

A côté de cette signification qu’on pourrait appeler objective, le mot science peut être employé subjective ment, c’est-à-dire pour qualifier « la connaissance exacte et ordonnée de certaines choses déterminées. connaissance possédée par un sujet particulier. C’est ainsi que nous pouvons parler de la science d’un Laplace ou d’un Newton.

La théologie accueille cette double signification du mot science. Aussi pouvons-nous considérer, du point de vue objectif, la science sacrée en général et ses rapports avec la science simplement humaine ; du point de vue subjectif, les diverses sciences ou connaissances que la théologie reconnaît aux diverses intelligences. Plusieurs aspects du point de vue subjectif ont déjà été traités, par exemple, la science du premier homme avant la chute, voir Justice originelle, t. nui, col. 2028-2029 ; la science des prophètes, voir Prophétie, t. xiii, col. 711-720 ; la science de la sainte Vierge pendant sa vie terrestre, voir MARIE, t. IX, col. 2100 2 113 ; la science des apôtres, voir t. i, col. 1655.

Nous aborderons ici :
I. La science sacrée (point de vue objectif) et. au point de vue subjectif :
II. La science de Dieu (col. 1 598).
III. La science des anges et. par analogie, celle des âmes séparées (col. 1620).
IV. La science du Christ (col. 1028).

I. LA SCIENCE SACRÉE.
I. Ses diverses branches.
II. Ses rapports avec la science purement humaine (col. 1596).

I. I.v SCIENCE SACRÉE II SES DIVERSES BRANCHES.

— Les sciences sacrées se différencient des sciences purement bumaines essentiellement par leur objet toi me] : le révélé, duquel, comme d’un principe certain, l ispni humain, tclalr : par la foi s efforce de d&duire des conclusions.

On trouve ce caractère de science sacrée dans la théologie dogmatique, science par excellence des vérités révélées et qui. par là même, commande à toutes les autres sciences sacrées. Mais l’étude systématique el raisonnée des dogmes n’est pas la seule science sacrée dont l’objet formel soit réglé par la révélation. Il faut également citer : l’herméneutique et l’exégèse, dont l’objet est précisément l’Écriture sainte, source de la Révélation et qui, à ce titre même, ont une certaine priorité sur la théologie systématique : la théologie positive avec ses différents aspects, théologie historique, histoire des dogmes, patrologie, théologie scripturaii e. toutes sciences nécessaires à la présentation exacte el sûre des principes et des conclusions de la théologie’systématique. Sur un autre plan, la théologie morale et ses perfectionnements, théologie mastique et ascétique, sont par excellence des sciences sacrées, puisqu’elles s’appliquent à former l’homme selon les exigences de sa fin surnaturelle et de la perfection que commande ou inspire cette tin. Voir Théologie, [nterpré i i ion de l’Écriture, Tradition.

Le </ro/7 canonique est aussi, dans son genre, une science sacrée et à un double titre : il a pour objet de formuler les lois qui régissent l’Église, société surnaturelle, et sa force obligatoire lui vient de l’autorité’de l’Église dont l’origine est surnaturelle et dont le domaine s’étend à l’ordre surnaturel. Science sacrée également la liturgie, qui règle le culte dû à Dieu conformément à l’ordre de la providence et en s’inspiraul îles données de la révélation, en sorte que, comme l’affirmait le pape Célestin I". la loi de la prière manifeste la loi de la croyance. Denz.-Hannvv., n. 139. Enfin, l’histoire de l’Église elle-même et l’hagiographie doivent être comptées parmi les sciences sacrées : elles perdraient leur nature et leur raison d’être si elles ne mettaient pas en relief les principes d’action surnaturelle qui règlent les destinées de l’Église et produisent, dans les âmes, des fruits de sainteté véritable.

IL Les sciences sacrées et leurs rapports vvec i.i.s sciences purement humaines. On ne peut ici qu’esquisser dans ses lignes très générales le problème de ces rapports, les aspects particuliers devant en être étudiés dans des articles ou des ouvrages spéciaux concernant chaque branche du savoir religieux. Ces consi dérations générales peuvent se formuler sous un double aspect, soit en envisageant le rapport des sciences sa crées aux sciences humaines, soil. à l’inverse, en envisageant le rapport des sciences humaines aux sciences sacrées.

1° Des sciences sacrées aux sciences humaines.

I.es sciences sacrées présupposent, impliquent ou appel lent le secours des sciences humaines.

Tout d’abord dans la démonstration rationnelle des vérités, préambules de la foi et motifs de crédibilité, la philosophie et l’histoire sont indispensables à quicon que veut se rendre à lui-même ou rendre aux autres raison île sa foi. Voir RAISON, t. XIII, col. 1030 10 In. Ensuite, les sciences sacrées reçoivent de la philologie, de l’histoire, de la géographie, de l’élude comparative des Icxles. les arguments préliminaires qui permettent soit de rétablir dans une intégrité plus parfaite les textes authentiques de la sainte Écriture, soit d’éliminer des textes interpolés ou supposés. De plus, l’hcr méneutique et la théologie elle-même trouvent de pré denses indications dans les données de plusieurs scien ces connexes à l’histoire (préhistoire, géologie, paléoil tologie. etc.), en ce qui concerne les origines du monde, la création de l’homme, l’état de justice originelle, la nature et l’universalité iu déluge, l’unité du genre humain, etc. Il devient de plus en plus difficile d’aborder ces questions sans considérer au préalable les points certains, probables ou douteux que nous livrent ces sciences.