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SPONDE (1IKNK1 DE)

SI’OHER (PATRICE)

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viniste au service de Jeanne de Navarre ; il eut pour parrain Henri de Bourbon, le futur Henri IV. Après d’excellentes études, il devint maître des requêtes pour le roi de Navarre. La conversion au catholicisme et la mort de son frère Jean, la lecture des ouvrages de Baronius et de Bellarmin, l’influence du cardinal Du Perron le décidèrent à abjurer le calvinisme, ce qu’il fit en 1595. Il se rendit à Borne vers l’an 1600 ; il se détermina alors à embrasser l'état ecclésiastique et fut ordonné prêtre le 26 mars 1606. Le pap « Paul V lui confia divers emplois à la Curie et il fut fait recteur de Saint-Louis des Français. Après vingt-cinq ans de séjour dans la Mlle éternelle, Henri de Sponde dut quitter la Curie en 1626, sur l’ordre exprès d’Urbain VIII, pour monter sur le siège épiscopal de Pamiers auquel la confiance du roi de France venait de le promouvoir. Dans cette charge Henri de Sponde se dépensa sans compter pour ramener les hérétiques à l'Église et pour appliquer les décrets du concile de Trente ; il mourut saintement à Toulouse le 18 mai 1643.

Œuvres. — Outre un traité De cœmeteriis sacris souvent réédité, Henri de Sponde est l’auteur des ouvrages suivants : Annales ecclesiastici ex xii tomis Cœsaris Baronii S. R. E. cardinalis presbyteri in epilome redacti, Paris, 1613, in-fol. ; Annales sacri… a mundi creationc ad ejusdem reparalionem, Paris, 1639, in-fol. ; Annalium… Baronii continuatio ab anno MCXX VII ad annum MDCXXII, Paris, 1639, in-fol. On compte de nombreuses rééditions et traductions de ces divers ouvrages.

Pierre Frizon a écrit une Vita Sponduni qu’il a placée en tèto d’une édition des trois grands ouvrages d’Henri de Sponde, Paris, 1649, in-fol. Le seul travail sérieux sur ce grand évêque est l’ouvrage liés punis et liés objectif de Mgr Vidal, Henri de Sponde, recteur de Saint-Louis aes Français, évêque de Pamiers, 1568-1643, Rome-Paris, 1929, L’indication de cet ouvrage dispense de toutebibliographie. On consultera utilement : Mgr Ræss, Die Convertiten seil der Ileformation, t. iii, Fribourg, 1866, p. 285-295 ; Féret, La /acuité de théologie de Paria et ses docteurs les plus célèbres, t. iii, Paris, 1904, p. 257 sq. L’abbé Contrasty a publié trois rapports adressés par Henri de Sponde au Saint-Siège sur l'état de son diocèse, Cinq visites ad lintina >, XVI* et XVlI’siècles, Paris, 1913, p. 67-156 (la traduction qui accompagne lo texte des rapports est souvent fantaisiste).

J. Mercier. 2. SPONDE (Jean de), frère aîné du précédent, né à Mauléon en 1557, converti en 1593, mort prématurément le 18 mars 1595. Outre des travaux d'érudition, Jean de Sponde a écrit une Déclaration des principaux motifs qui induisent le sieur de Sponde… à s’unir à l'Église catholique. Ensemble la responce d’un catholique romain sur le mesme subjccl, Melun, 1594, in-N° ; Lyon, 1595. Le ms. 24 867 du fonds français île la Bibl. nat. contient (fol. 186 r°-fol. 197 r°) un accueil de la responce du Sre [sic] de Sponde catholique a/wslolic romain conseilI]er et ma[itre] des requctes du roy a la profession de foy d’un protestant de ré formation. Il ne faut pas confondre Jean de Sponde avec son lils, également prénommé Jean, évêque de Mégara et coadjuteur d'1 lenri de Sponde en 163 I, évêque île Pamiers en 1641. Cf. Eubel, liierarchia catholica, t. iv, p. 88 et 237.

Vidal, op. cit., passim ; Bayle, Dictionnaire historique et critique, i. v, Amsterdam, 1734, p. 226-229', Mlchaud, Biographie universelle, nouv. éd., t. sx, p. 78 ;.Motei i, Le grand dictionnaire historique, 1759, i. i, p.. r >iif> ; Richard, Dictionnaire universel… îles sciences ecclésiastiques, I. v, 1762, p. 159 ; iiurter, Nomenclator, :  ! éd., coi. nos.

J. Mercier,

    1. SPORER Patrice##


SPORER Patrice, frère mineur recolle ! allemand et moraliste célèbre (xvii s s.). — NéàPassau, il entra dans l’ordre en 1637 el appartinl à la province de Strasbourg. Il enseigna successivement la philosophie à

Augsbourg (1644) et à Passau (1649), ainsi que la théologie à Dettelbach (1653-1665) et, depuis 1665, à Passau. Il fut aussi pénitencier de la cathédrale d’Augsbourg et de Passau (1645-1653), prédicateur de la cathédrale de Passau (1652-1653) et exerça jusqu'à trois fois la charge de définiteur provincial. Il mourut à Passau le 29 mai 1683. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages importants de morale. Il édita ses leçons de Dettelbach sous le litre : Tirocinium théologies moralis conscientiam, actum humanum et peccalum in génère moraliler explicans et applicans, Wurzbourg, 1660-1661, 3 vol. in-8°, intitulés respectivement : 1. Actionum humanarum immediata régula conscientia moraliler explicata, 1660 ; 2. Actus liumanus moralizalus, 1661 ; 3. Peccalum moraliler explicalum, 1661. Comme fruit des disputes théologiques tenues au même séminaire franciscain, P. Sporer publia avec ses deux élèves Herménégilde Fdrsch et Bonaventure Schwab le Seraphim moralis. Amor Dei super omnia theologico-practice explicatus atque ad dispulationem publicam expositus, Yurzbourg, 1662 ; la base de l’exposé de l’amour suprême de Dieu est constituée par la vision que saint François eut lors de la réception des stigmates. Ainsi les deux ailes du Séraphin, qui couvraient tout le corps du Christ crucifié, représentent la définition et l’obligation de la charité, qui non seulement doit s'étendre à Dieu, mais aussi à tout le corps du Christ, à chaque homme. Les deux ailes étendues au-dessus de la tête du Christ et les deux autres déployées pour le vol symbolisent la charité parfaite de Dieu, qui nous élève au-dessus de nous-mêmes objective et appretiatiue, extensioe et intensive. P. Sporer est encore l’auteur d’une théologie morale, qui au cours des temps a été favorablement appréciée par tous les moralistes et qui, avec quelques remaniements, sciait encore de nos jours à la hauteur de la science morale. La première partie, intitulée Tirocinium sacramentale praclicum ad instruclioncm ordinandorum et curandorum, parut du vivant de l’auteur, à Salzbourg, en 1681-1682, en 4 vol. in-8°. La seconde partie ne vil le jour qu’après la mort de P. Sporer et sur l’ordre des supérieurs provinciaux : Theologia moralis super decalogum seu deeem Dci prsscepta, à Salzbourg, en 10851687, 6 vol. in-8° ; 2e éd.. ibid., 1690-1693. La première partie, remaniée et augmentée, a été éditée sous le titre : Theologia moralis sacramentalis, à Salzbourg, 1688-1689, 1699-1701, 1711-1713, 1722. Ces deux parties furent publiées en un seul ouvrage, .sous le titre de Theologia moralis super decalogum et sacramenta, a Salzbourg, 1692-1693, 1700, 1711, 1722 ; ainsi qu'à Venise, 1704, 1716, 1718, 1724, 3 vol. in fol., dont les deux premiers traitent des préceptes du décalogue et le troisième des sacrements. Le P. Clulian Katzenbcrger, O. F. M., y ajouta encore deux tomes, à savoir le t. iv : Supplementum théologies moralis sacramentalis et le t. v : Supplementum théologies moralis decalogalis, qui parurent tous deux à Salzbourg en 1724. I es éditions ultérieures comportent aussi ces deux Supplemenla, à savoir celles de Venise, 1726 et 1755 1750, 5 vol. in-fol. Cette théologie morale a été récemment éditée par 1. Bierbaum, o. F. M., a Paderborn, 1899 1901 et 1903-1905 en 3 vol. in-8°.

P. Sporer adhère, comme son confrère A. Bcilïcnstuel, au probabilisme. Cette théologie morale, à cause de la séparation trop rigoureuse entre la morale et le droit canon, ne constitue pas encore un l oui organique, où les matières soient exposées et traitées en entier ; elle surpasse cependant les théologies morales sysle

matiques postérieures par la solidité de la doctrine, la

clarté et la méthode de l’expose et l'érudition qui s’y fait jour. Aussi la théologie de P. Sporer ne fut elle pas seulement répandue dans les provinces franciscaines d’Allemagne, où elle fut obligatoire dans l’cnsei-