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SUAREZ. TRAITÉS SCOL ASTI QUES


immerito novum aliudque opus possil et appellari et existimari, dit Yadmonitio de cette édition définitive, Salamanque, 1595. Une bonne part des nouveaux développements avaient pour occasion la polémique contre Yazquez. Voir de Scorraille, op. cit., t. i, p. 301. On ne donne qu’une faible idée des additions en signalant que 9 sections sur 213 sont entièrement nouvelles : au total c’est presque le quart de l’ouvrage qui est fait de développements complémentaires.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire et à ce que semble dire le P. de Scorraille, op. cit., t. i, p. 254, on trouve encore, même datés d’après 1595, des exemplaires du De Verbo qui n’ont pas reproduit ce texte définitif, mais le précédent. Ce sont des éditions de Venise, 1600 (Paris, Bibliothèque nationale, D. 2504) et 1605, conformes, comme celle de Venise, 1593, au texte donné par l'édition de Lyon, 1592. Il est intéressant de signaler qu’on possède donc plus facilement qu’on ne l’aurait soupçonné le moyen de mettre en parallèle le texte définitif et celui qui l’a précédé, au moins celui de 1592. Ne parlons pas, faute d’avoir pu l’atteindre, du texte de 1590, mais à s’en fier aux titres, la deuxième édition, 1592, ne diffère de la première, 1590, que par ce qu’elle annonce ainsi : emendata…, scholiolis ad marginem illustrata…, indice copiosiore ac uberiore aucta. En tout cas, pour voir du premier coup d'œil si le texte d’une vieille édition est ou non le texte définitif, il suffit de faire attention au nombre de sections de certaines disputes. Le nombre des disputes est dans les deux cas de 56, mais la 4e est passée de 10 sections à 12 ; la 8e de 3 à 4 ; la 26e également, la 31e de 8 à 9 ; la 49 « de 2 à 4 ; la 51e de 3 à 4 et la 54e de 7 à 8. On a même ainsi la raison de fautes qui se sont perpétuée" ! jusque dans la plus récente réimpression : par exemple, édit. Vives, t. xviii, p. 479 : Disputatio XLIX in duas sectiones distributa.

b. Commentariorum ac disputaiionum in 7J/ am parlem Divi Thomas tomus secundus, Alcala, 1592 (Vives, t. xix). — C’est le De mysteriis vitœ… Christi. On possède encore le manuscrit original, Rivière, n. 523 ; de Scorraille, op. cit., t. i, p. 255, note.

c. Commentariorum ac disputationum in III* m parlem Divi Thomæ tomus tertius, qui est primus de sacramentis, Salamanque, 1595 (Vives, t. xx-xxi). — Cinq traités composent ce gros ouvrage : De sacramentis in génère ; De baptismo ; De confirmatione ; De sacrosancto eucharistiæ sacramento ; De arcano missæ sacrificio. Chacun d’eux est divisé en deux parties, l’une dogmatique et l’autre morale.

d. Commentariorum ac disputationum in IIl* m partem Divi Thomæ tomus quartus, Coïmbre, 1602 (Vives, t. xxii). — Six parties : De pœnitendæ virtute ; De pœnitentia ut est sacramentum ; De extremic unctionis sacramento ; De purgalorio in génère, an et ubi sit ; De su/Jragiis ; De potestate concedendi indulgentias, et an sit et quid sit indulgentia. C’est l’ouvrage qui fut l’objet de la condamnation racontée plus haut col. 2639 ; on trouve pourtant la section condamnée à disparaître restée intacte dans toutes les éditions postérieures. Voix de Scorraille, op. cit., t. ii, p. 101.

e. Disputationum de censuris in communi, excommunicatione, suspensionc et interdiclo itrmquc de irrcgularitate, tomus quinlus additus ad ///" » partem Divi Thomæ, Coïmbre, 1003 (Vives, t. xxiii). — Dans la première idée de Suarez, la matière de cet ouvrage devait formel la dernière partie du volume précédent ; c’est l’ampleur de son œuvre qui le força à dédoubler le volume. Une des éditions du De censuris a été mise à l’Index, mais cette condamnation était portée en faveur de Suarez ; l'édition prohibée fut celle de Venise 1606 : les éditeurs avaient falsifié l’ouvrage en y supprimant certains passages capables de gêner la politique du sénat vénitien alors en conflit avec l'Église.

Suarez cite ordinairement tous ces ouvrages in 7// am partem en indiquant simplement le numéro d’ordre de chaque tome ; il arrive même au De censuris d'être cité ainsi : iii'</e tomum v in tertiam partem D. Thomæ. Defensio fidei, I. VI, c. vi, n. 16, édit. Vives, t. xxiv, p. 690. Quand la référence indique seulement question et article de la Somme, c’est qu’il s’agit du commentaire ; et, comme dans l'édition Vives certains volumes sont dédoublés et en tout cas leur numérotation toujours différente de celle qu'énonce Suarez, les recherches ne sont pas facilitées. Voici un tableau récapitulatif :

T. i in III"°, q. i-ix ou disp. I-XXV = édit. Vives, t.xvii ; - — q. x-xxvi ou disp. XXVI sq. = édit. Vives, t. xviii.

T. n in ///" », q. xxvii-lix = édit. Vives, t. xix.

T. m in III™> ou l De sacramentis, q. i.x-xliv ou disp. I-XLV = édit. Vives, t. xx ; — q. lxxv-lxxxih ou disp. XLVI sq. = édit. Vives, t. xxi.

T. iv in Jll, m ou il De sacramentis, q. lxxxiv sq. = édit. Vives, t. xxii.

T. v in III* m ou De censuris, = édit. Vives, t. xxiii.

b) Traités dans le cadre de la Somme de saint Thomas. — C’est la deuxième manière suarézienne. Suarez lui-même, au début de son De Deo, a marqué le changement, Lectori oplimo, édit. Vives, t. i, p. xv. Le texte de la Somme n’est plus ni reproduit ni commenté, il y a simplement une table de concordance des questions de saint Thomas et des différentes parties du traité suarézien ou, moins encore, une référence générale indiquée dans la préface. En définitive, le traité est parfaitement autonome et il ne se compose plus de disputes et de sections, mais de livres et de chapitres. Il peut être assez bref. Suarez se contente alors de publier ses cours ; il peut au contraire être très développé, Suarez met alors son autonomie à profit. Certaines publications posthumes reproduisent des cours absolument tels quels.

a. In primam. — a) De Deo uno et trino, Lisbonne, 1606 (Vives, t. i). — Il y a trois traités différents : De divina substantia ejusque allributis in très libros divisus ; De divina prædestinalione et reprobationc (deux livres) ; De sanctissimo Trinitatis mysierio (douze livres). Un index donne la concordance de l’ouvrage avec les quarante-trois premières questions de la Somme théologique, mais pour certains articles Suarez doit se contenter de dire : omittitur ou remittitur. Plus nombreux sont les renvois précis à sa Métaphysique, laquelle est abondamment mise à contribution dans le cours du premier et du troisième traité, du premier tout spécialement. Dans une lettre au P. de La Bastida, Suarez lui-même fait connaître que presque tout ce que contient ce volume avait déjà été donné dans ses cours. Cf. de Scorraille, op. cit., t. ii, p. 118.

P) De angelis (Vives, t. n). — Publié seulement après la mort de Suarez, Lyon, 1620, l’ouvrage avait été préparé par lui dans tous ses détails et même déjà soumis par ses soins au jugement de l’Inquisition ; c’est ce que nous apprend Yad leclorem de l'éditeur au début du De gralia, édit. Vives, t. vii, p. v. De cette édition le De angelis est le t. ii, et, de fait, Suarez le présente comme le premier traite de la deuxième partie de son œuvre sur la Prima de saint Thomas. La première partie étant De Deo uno et trino, la deuxième est De Deo creaturarum omnium e/Jectore et, la création en général ayant été exposée dans la Mitaphysique, le premier traité est celui de la créature Incorporelle. Suarez se contente de rappeler que saint Thomas parle des anges dans la I », q. l-liv, mais il ne donne pas de concordance détaillée. Il procède en effet d’une façon toute personnelle : quatre livres pour considérer chez les anges ce qui est de l’ordre de la nature, quatre autres pour ce qui est de l’ordre de la