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SUISSE — SULPICE-SÉYKKK
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deux pédagogues de réputation universelle : Pestalozzi et le 1'. Girard. L'œuvre « le l’illustre cordelier fribourgeois a été pour ainsi dire reprise par des pédagogues contemporains, tels que l’abbé Horner et surtout par Mgr Eugène Dévaud, professeur de pédagopj i 1 univei ïtî de 1 ribourg, cmi 1 ni a cr&< ré-, em

ment un institut spécial de pédagogie ; les élèes y sont formes aux met hodes d’enseignement d’une façon théorique et pratique. Outre de nombreux articles publiés en Suisse et à l'étranger, Mgr Dévaud, qui jouit d’une grande autorité en la matière, a publié plusieurs ouvrages ou brochures dont voici les principaux : L’enseignement de l’histoire naturelle èi l'école primaire ; La pédagogie scolaire en Russie soviétique ; Pour une étale active selon l’ordre chrétien ; Lire, pur 1er. rédiger, procédés d’enseignement actif applicables a des classes a plusieurs degrés ; Le système Decroly et lu pédagogie chrétienne, etc.

Les questions sociales et ouvrières ont de dès bonne heure attiré l’attention des catholiques suisses. On n’a pas oublié la fameuse Union de Fribourg, où, sous les auspices de Mgr Mermillod, les sociologues cat holiques les plus cininents de la Suisse et de l'étranger préparèrent les voies à l’encyclique Rcrum novarum du pape Léon XIII. Il faut rappeler ici les noms de Gaspard Decurtins, de Georges Python, de l’avocat Feigenwinter, de Bâle, et de tant d’autres laïques et ecclésiastiques qui n’ont cessé de se dévouer aux classes laborieuses et oui fondé toutes sortes d’oeuvres sociales. Il convient de souligner à ce propos la grande figure diMgr Beck, polémiste et orateur populaire, dont l’influence a été considérable en Suisse depuis une quarantaine d’années.

Il faut relever aussi l’essai très intéressant de certains sociologues pour faire revivre le système corporatif, adapté aux conditions nouvelles de la société. Ces essais ont été déjà couronnés d’un certain succès, surtout dans la Suisse romande.

Parmi les écrivains religieux les plus connus de la Suisse, et surtout de la Suisse romande, Mgr Besson, évêque de Lausanne. Genève et Fribourg, tient une place éminente. Ses Discours et Lettres pastorales, qui forment déjà une série de neuf volumes, s’imposent a l’attention non seulement des catholiques, mais même des protestants, par leur haute valeur doctrinale et apologétique, et surtout la grande charité qui les inspire. Historien d’une rare compétence, Mgr Besson a publié plusieurs ouvrages, qui ont connu un véritable succès par haïr mérite scientifique et la beauté' de l’impression et de l’illustration ; nous citerons en particulier : L’art barbare dans l’ancien diocèse

île Lausanne ; Antiquités du Valais ; Monasterium

Acaunense ; Nos origines chrétiennes (Étude sur les commencements cu christianisme en Suisse romande) ; L'Église et la Bible ; Saint Pierre et les origines de la primauté romaine : L'Église et l’imprimerie dans les anciens diocèses i/e Lausanne et de Genève jusqu’en i-jj'). Parmi les œuvres apologétiques de Mgr Besson,

nous citerons encore ses Lettres a un jeune homme, ses opuscules sur l’infaillibilité du pape, sur la confession, etc., qui ont paru dans la collection des Questions actuelles, et surtout L'/ nulle aplanie. Après quatre

cents ans. où l'éminent prélat, sans affaiblir en quoi

que ce soit les dogmes cat ludiques, s’clïorce de mettre

en valeur non pas ce qui divise, mais ce qui unit encore les protestants et les catholiques. Les derniers écrits ont eu une répercussion profonde dans les milieux protestants.

Les catholiques suisses n’ont pas de revue théologique proprement dite, mais celle lacune e^i en partie comblée par les publications de l’université de Fribourg, Nous citerons la Revue thomiste, qui a été fondéi ci a paru à Fribourg en 1899 ; le Divus Fhomas,

Jahrhuch fur Philosophie und spekulative Théologie ; celle revue a été fondée en 1886, à I’aderborn, par Mgr Ernest Gommer : elle paraît à Fribourg, sous la direction du P. Ilàfele. depuis 1923. Signalons encore les Studia Friburgensia, travaux publiés sous la direction des dominicains, professeurs à l’université de Fribourg. Cette collection, qui paraît depuis 1921, comprend déjà onze volumes.

Si la Suisse est le pays qui publie relativement le plus de journaux, de périodiques et d’illustrés de tout genre, elle reste tributaire de l'étranger en ce qui concerne les grandes revues spéciales et générales. Nous pouvons toutefois mentionner quelques revues de large culture, qui traitent parfois des questions théologiques ; ainsi, dans la Suisse alémanique la Schweiz, Kirchenzeilung ; dans la Suisse romande, Nova et Vêlera, que dirige Charles.Journet, professeur de théologie au séminaire de Fribourg. Cette dernière revue a pris la place de la Revue de Fribourg. laquelle avait elle-même succédé à la Revue de la Suisse catholique, qui fut dirigée pendant de longues années par Mgr Jaccoud, recteur du collège Saint-Michel et professeur de droit naturel à l’université de Fribourg, un des hommes les plus cultivés de la Suisse catholique et qui a laissé un ouvrage intéressant et spécifiquement suisse : Droit naturel et démocratie, 1923.

Nous n’avons pas à parler ici de la théologie protestante, sinon pour en souligner l’orientation nouvelle, qui se manifeste surtout dans les facultés de théologie de Haie, de Genève et de Lausanne. On sait que la pensée protestante en Suisse a passé par une grave crise de négation et de dissolution ; un certain nombre de pasteurs et de théologiens en sont arrivés à nier la révélation, les miracles, la divinité du Christ. Si le peuple, dans son ensemble, reste encore croyant et même pratiquant, ses chefs religieux donnent parfois le spectacle d’une véritable anarchie religieuse. Voir à ce sujet l’art. La Réforme en Suisse, de Charles Journet, paru dans le Dictionn. apol., t. iii, p. 7 ! i 1-7 12. Le R. P. Gétaz, O. P. — un Suisse authentique, converti du protestantisme, — vient de publier, dans les Studia Friburgensia, une thèse consacrée aux Variations de la doctrine christologique chez les théologiens protestants de la Suisse romande au A'/A'e siècle. Fribourg, 1940. Cet ouvrage se recommande de luimême aux théologiens et aux historiens de la pensée religieuse contemporaine.

Mais un fait nouveau vient de se produire qui pourrail avoir d’heureuses conséquences pour l’avenir du protestantisme : c’est l’influence qu’exerce Karl Barth, réfugié à Bâle, sur un certain nombre de jeunes pasteurs et de théologiens. Sans doute cette influence aura beaucoup de peine à entamer ce christianisme libéral, qui a des racines si profondes dans le monde protestant, d’autant plus que l’outrance des thèses de Barth pourra difficilement se concilier avec la moderation du tempérament helvétique. On en a eu une preuve significative dans la polémique qui a mis aux luises Karl Barth et Emile Brunner, de Zurich, au sujet de la théodicée chez. Calvin. D’autre part, les cal holiques ne sauraient oublier l’opposition foncière, absolue de Barth à l'égard de l'Église catholique, qui est pour lui l'Église de l’Antéchrist. Il n’en reste pas moins vrai que l’influence de Barth pourra avoir

d’heureux effets sur la pensée protestante en ce sens qu’elle ramène les esprits a la notion de dogme et à la croyance sans équivoque à la divinité du Christ.

.1. BONDALLAZ.

    1. SULPICE-SÉVÈRE##


SULPICE-SÉVÈRE, historien et hagiographie lai in du Ve siècle. Ni' eu Aquitaine aux environs <ie 360, d’une famille distinguée, voir Gennade, De uir. illustr., 19, Sulpice Sévère fit d’excellentes études litté

raires et juridiques. Il ctail aocal renommé et il avail