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SI PERSTITION — SURÉROGATOIRES (ŒUVRES’2824
l". du 21 avril et du 1° juillet 1841, du 2 septembre

1843, du 28 juillet 1847, du 30 juillet 1856. Cf. Ami du clergé, 1892, p. 7 10. A l’égard du spiritisme, même prudence théorique, même sévérité pratique : C’est là surtout que le différend menace de passer à l’état aigu. Si, en effet, l’autorité ecclésiastique ne déclare pas a priori le caractère préternaturel des causes qui sont à l’œuvre dans le spiritisme, pourquoi Imposer un frein à la curiosité universelle’.' Elle n’ose même pas enrayer, sur ce domaine, l’investigation des vrais savants’.' A quoi tient cette différence ? Elle lient à ce que la foule quand elle improvise des i cabinets noirs », quand elle consulte les tables et les voyantes, n’est pas mue par l’amour désintéressé de la science. Ce qu’elle veut, c’est entrer en communication avec l’au-delà. Or… les activités de ce monde nouveau ne sont pas assez rigoureusement connues pour que l’on en puisse exclure toute intervention de la puissance des ténèbres, d Th. Mainage, La religion spirite, p. 180-184.

Nous laissons volontairement à pari d’autres questions à l’ordre du jour comme le fait de faire tourner les tables, l’usage de la baguette des sourciers ou des radiesthésistes, la lecture des dispositions du corps ou même de l’âme par l’écriture, la disposition des membres, l’élude des rêves par la psychanalyse : ces usages ont sans doute d’autres faiblesses et inconvénients ; mais, dans la mesure où ce sont des arts qui s’essaient à devenir scientifiques, tout soupçon de superstition en sera écarte.

Sur le mot superslitio. Thésaurus linq. latin, d’il. Estienne.

Sur los superstitions des primitifs, voir V. Schmidt, Origine et évolution de la religion, trad. Lemonnyer, 1931 ; Der Ursprung <ler Gottesidee, ti vol., 1934-1935 ; L. Lévy-Bruhl, La mentalité primitive, 1910 ; du même, La mythologie primitive, 1935 ;.1. Maritain, dans Revue thomiste, 1938, p. 319.

Sur les superstitions des Grecs et des Romains, pas de travail d’ensemble, sauf l’ait. Aberglaube, de Kiess, dans

Realencgcl. de Pauly-Wissowa, t. t, p. 29-93 ; des monographies développées sur les superstition populaires se

trouveront en abondance dans S. Reinach, Cultes, mythes et religion, 1 vol., passim, surtout t. ii, p. 7, 12 ; t. iii, p. 21, 32, 15, 54, 68. — Sur les superstitions quasi-officielles, A. Rouché-Leclercq, Histoire de la divination dans l’antiquité, 4 vol., 1870-1882 ; L’astrologie grecque, 1899 ; Catalogus astrolog. grSSCOr. de I loi I et l’r. (lu mont, 1899 ; du inèioe l’r. Cumont, L’astrologie et la magie dans le paganisme rumain, dans Revue d’hist. et de liltér. relui.. 1906, p.’.'<'> sc|. ;

du même, Religions orientales dans le paganisme romain, L907. — - Sur la corruption d"s mythes primitifs : I.. l’ici Ici-, Griechische Mythologie, 4’édit., 1921 ; du même, Rômische Mythologie, trad. franc, par I.. Dietz, Les dieux de l’anc. Rome, 1805 ; E. Ausi, Die Religion der Humer. L899 ; Wilamowitz-Mollendorf, Der Glaube der Hellenen, 1934 ; (). Kern, Die Religion der Griechen, 2 vol., 1926-1935. — - Sur les légendes latines : Warde Fawler, The roman festivals, 1899 ; E. Pais, Fastie annula, culti < légende…, 1806. —

Sur la laïcisation des rites païens en général, t.. Rreliier et I RalilToI, Les survivances du culte impérial romain. A propos des rites shintoïstes, 1920.

l’ouï’notre but, suffisent les synthèses résumées de Christus, sur les religions de la Chine, de [’Inde ; et l’excellente Chronique d’histoire dis religions d’A. Vincent dans Revue des sciences relig., 1937-1939, qui recense les principaux ouvrages récents ; voir aussi p, Lagrange, (>. 1’., Les Mystères : l’Orphisme, 1937 ; sur la décroissance des superstitions primitives, 1’. Schuhl, Essai sur la formation de la

pensée grecque, 193 I.

Sur les superstitions des Juifs, lire l’Ancien Testament avec des comra mtaires un peu spécialisés comme cens de Desnoyers, 3 vol., et de Ricclotti, 2 vol., trad. Auvray, 1939 ; voir aussi Frazen, L* folklore île l’Ancien Testament. Sui la question obscure de la religion composite de l’Egypte, voir la u i.i nn, La religion des anciens Egyptiens, trad. Wlld, 1937, ei surtout É. Drioton, L’Egypte, 1939. Pour l’islamisme, von E. Westermarck, Survivances païennes dans la civilisation mahometane, trad. R. Godet, Paris, 1936.

Sur les supersl il ions du et lennes, E. de Faj e, (nusligius

et gnosticisme, 1913 ; S. Reinach, Orpheus, abondante bibliographie des c. VIII et i ; R. Allô, L’Église en /ace ilu syncrétisme païen, Paris, 1911. Sur la pensée scientifique des Pères et leur altitude envers les superstitions, P. Duhem, Le système du monde, t. ti, p. 393-494, Paris, 1914 ; ! ’. Manon, Saint Augustin et la culture antique, Paris, 1938. Sur les > paganles du haut Moyen Age en Gaule, en

Espagne, en Germanie et ailleurs, très abondantes sont les

source^ d’information : d’abord les conciles et les recueils

pénitentiels ; par ailleurs les serinons de saint Césaire d’Arles († 542), cf. R. Boese, Superstitiones Arelalenses a Cœsario collecta’, Marbourg, 1909 ; e De correctione rusticorum, de Martin de R’ag i († 580) ; les sermons d saint Eloi († 659 ?) ; cf. E. Vacandard, L’tdâlâtrie en Gaule au yPet au ~i/< siècle, dans />ce. des quest. hist., I. i.xv, 1899, p. 12 Ilà I ; IndlcuUtS superstitiunum et paganiariim, 1’. L., I. i.xxxix, col. 810818 ; Cf. Alh. Saupe, Der Iniliealus… dans l’rogramm des stddlisehen Hculgqmnasiumszn Leipzig, 1891, et Seidersdonl

le travail est résumé en notes dans Hefele-Leclercq, Hist.

des conciles, t. iii, p. 825 ; Liber Scarapsus de saint l’irmin, P. L., t. lxxxix, col. 1029-1050 ; cf. S. Berger, Les superstitions populaires dans le Lib. Scæ., dans Méluslne, t. ii, p. 25-27 ; Superstitions et paganim Einsiedlenses, édit.

1’. Piper, dans Mélanges Châtelain, 1900, p. 300-301 ;

Homilia de særilegis, édit. Caspari, 1880, cf. S. Rerger, l’n sermon sur la superstition, dans Mélusine, t. iii, p. 217220 ; Dora Gougaud, Les dévotions ilu Moyen-Age, 1030. Pour l’Espagne wisigothique, et. Mac Kenna, Paganism and pagan survivais in Spotn….Washington, 1938.

Sur les superstitions actuelles, on trouvera scientifiquement catalogués les éléments d’une étude théologique dans A. van Gennep, Manuel du folklore français contemporain, 1 vol., Paris, 1030-1038 ; voir aussi P. Lacroix, Superstitions, croyances populaires, dans Moyen Age et Renaissance, t. I b, c. x.xiv, 1818.

Pour l’explication théologique, nous avons suivi presque exclusivement saint Thomas, Summa théologien, IIMI", q. xc.ii-xc.vi, avec les commentaires de Cajelan. Mais on peut préférer Suarez, De religione, tr. iii, t. II, éd. Vives, t. xiu ; Rusembauin, Noldin et autres auteurs cités au cours de l’article.

P. SÉJOURNÉ.

SURÉROGATOIRES (ŒUVRES). — Dans le langage théologique, on appelle œuvre surérogatoire

toute bonne œuvre accomplie par le chrétien en plus de ce qui lui est strictement demandé par la loi. Œuvres obligatoires et œuvres surérogatoires étant essentiellement, les unes et les autres, des œuvres bonnes, qui peuvent et doivent être rapportées à la (in dernière surnaturelle du chrétien, un double problème se pose à leur sujet et justifie cet article spécial : l’exposé théologique de leurs mutuels rapports dans l’organisation de la vie spirituelle du chrétien ; le problème apologétique de la valeur des œuvres surérogatoires, valeur contestée pai un certain nombre d’adversaires, notamment par les protestants. On exposera donc : I. La doctrine catholique. IL La controverse protestante.

I. Doctrine catholique.

1° Considérations générales. — l il certain nombre de considérations interviennent ici qui impliquent ou enseignent expressément cette distinction. - L Lu loi ne saurai ! atteindre tous les actes vertueux considères dans leur individualité propre. Sans doute, sous l’aspect général d’actes vertueux, on peut dire que tous les actes de toutes les vertus relèvent de la loi naturelle, puisque la raisiin de chaque homme édicté qu’il faut agir vertueusement »..Mais il n’en est plus de même quand on considère chaque acte pris en particulier, car il > a beaucoup de choses qui se l’ont en conformité acc la vertu. auxquelles pourtant la nature ne donne, de prime abord, aucune inclination : c’est par une instigation de la raison que les hommes les découvrent et les reconnaissent utiles pour bien vivre. S. Thomas, Sum. theol., I 1 II", q. xciv, a. 3 (trad. Laversin). La loi

humaine elle même exerce son choix sur ces actes vertueux pris, dans leur singularité ; sans doute. il n’y a aucune vertu dont la loi ne puisse prescrire les ailes ;