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SUTTON (THOMAS DE)


ses dans la réplique de Richard Knapwell, le Correc torium Corruptorii Quare, dont l’article 32 fait de lar emprunts au premier, et l’article 85 au second.

C’est à cette même époque, vers 1286, que doit se rapporter la réplique de Nicolas Ochain, O. M., Contra detcrmiruitionem Sutton circa questionem de unitate forme, transmise par le ms. d’Assise. l’in. fol. 109-112 v°. Et, dans le même ms. :

5° Questio : L’irum forma fiât ex aliquo, attribuée formellement à Thomas de Sutton, fol. 31. Elle est suivie de diverses questions sur la matière et la forme qui sont peut-être du même auteur et pourraient constituer des Qiuvstiones super Metuplu/sicam.

6° Expositio in libros de generatione et eorruplione (lib. I, lect. 18-25 ; lib. II). C’est le complément du commentaire laissé incomplet par saint Thomas. Il se trouve dans la ms. d’Oxford Merton Coll., 274, Inc. : Postquam autem prineipium… Postquam Philosophus delerminavit.

Expositio in librum Perihermenias.

Achèvement

du commentaire que saint Thomas a donné de cet ouvrage et qui s’arrêtait au t. II, lect. 2. C’est sans doute celui qu’on lit au ms. de Paris, Bibl. nat., lat. 16154, fol. 270 d.

Interventions scolaires.

Conservées dans les

recueils scolaires : Assise 158 (fol. 335 V-358 v°) et YV orcester Q. 99 (fol. 3 et 11, Il d et 28 a, 38). La première renvoie à une Question de Richard de Hetherington où Thomas de Sutlone frater fait office de répondant : elle doit donc être antérieure à 1290-1291. Les autres sont probablement de 1300-1302, et se laissent identifier avec certaines de ses Quæst. disput. Ce sont, soit des determinationes de Thomas, soit des interventions aux vespéries de Guillaume de Maklefield, O. P., ou à des disputes de Nicolas de Stratton.

9° Trois sermons, du 23 novembre 1292, 1 er mars et 24 mai 1293. Attribués à Pred. Sutton, ils sont conservés dans les mss de Worcester Q. 46 et d’Oxford, New Coll., 92.

10° Determinatio contra emulos et detraclores fratrum predicatorum. — Écrit polémique contre ceux qui prétendent que les frères prêcheurs ne vivent pas suivant la norme apostolique. Conservé dans les mss d’Oxford, Lincoln Coll., 81, et Merton Coll., 68, il a été édité par F. Pelster dans Archiv. fratrum prædicat., 1933, p. 74-80. Inc. : Quia quidam emuli fratrum ordinis predicatorum impingunt in eos… Sa composition peut dater soit des environs de 1293, soit de 1300.

A ces indications fournies par les manuscrits euxmêmes, les notices biographiques, celle surtout du Catalogue de Stams, repris par Pignon, viennent ajouter un certain nombre d’autres ouvrages, mis ici en petites capitales italiques : Fr. Thomas de Sutona, natione anglicus, magister in theologia, scripsit (11) supra predicamesta ; (12) super sex principia ; item complevit scriplum Thome super perihermenias ; (13) item super PRIORa ; item de unitate formarum ; item duo quodlibet ; (A)item DE relatione ; (15) /tv ; j/

SUMMAM THEOLOGIE ; (16) ITEM SUPER PSALTERIUM.

Presque tous sont demeurés inconnus ; on ne sait même pas trop à quoi correspond le 15e : summa theologiæ. Le précédent, de relatione, pourrait être l’opuscule du même nom que le catalogue de la Tabula attribue à saint Thomas, mais dont on ne semble pas connaître de manuscrits.

Les n. 11, 12 et 13, s’ils existent encore, doivent se cacher sous l’anonymat parmi les nombreux recueils de logique que conservent nos bibliothèques. Quant au commentaire sur le Psautier (n. 16) il se pourrait qu’on dût l’identifier avec le Comment, super secundum noclurnum Psalterii du ms. de Bruges, ~>2 (fol. 1-125 a) qui le dit a fratre Thoma anglico de ordine predicatorum fratrum. Et en ce cas il serait à rapprocher aussi de

celui que mentionnait l’ancien inventaire de Cîteaux, sous son n. 41 : Postilla fratris Thome Anglici a primo Psalmo usque ad 37. Il faut rappeler toutefois que le catalogue de Laurent Pignon met au compte de Thomas Walleys un ouvrage similaire : fr. Thomas Anglicus… scripsit bonam postillam super duos nocturnos primos Psalterii. Il paraît plus probable, d’après ce titre même, que le traité de Bruges appartient à ce dernier et non à Thomas de Sutton. A noter qu’un ms. d’Eischtat 145 (fol. 1-121 v°) possède aussi un traité de Thomas Anglicus super Psalterium.

IL Œuvres contestées. — Il faut ranger tout d’abord au nombre de celles-ci toute une série d’opuscules, édités à plusieurs reprises parmi ceux de saint Thomas et dont l’authenticité fait toujours l’objet de chaudes discussions. Ce sont :

17° De instantibus (opusc. 36). Inc. : Quoniam omnem durationern concomitatur instans… (éd. Vives, t. xxvii, p. 512).

18° De natura verbi intellectus '(opusc. 14). Inc. : Quoniam circa naturam verbi intellectus… (éd. Vives, t. xxvii, p. 268).

19° De principio individuationis (opusc. 29). Inc. :

Quoniam due sunt in homine (éd. Vives, t. xxvii,

p. 465).

20° De natura generis (opusc. 42). Inc. : Quoniam omnis creatura generis limitibus conlinelur… (éd. Vives, t. xxviii, p. 5).

21° De natura accidentis (opusc. 41). Inc. : Quoniam omnis cognitio humana a sensu incipit… (éd. Vives, t. xxviii, p. 1).

22° De natura materiæ et dimensionibus interminatis (opusc. 32). Inc. : Postquam de principiis sermo habilus est… (éd. Vives, t. xxvii, p. 487).

23° De quatuor oppositis (opusc. 37). Inc. : Quoniam quatuor sunt oppositiones ut dicitur… (éd. Vives, t. xxvii, p. 520).

C’est, à leur propos, tout le problème de l’authenticité des Opuscules thomistes qui est en jeu. Grabmann considère ces sept traités comme étant sans aucun doute de saint Thomas ; Mandonnet veut y voir au contraire la première collection d’apocryphes qui ait fait intrusion dans la collection des 32 opuscules authentiques, et qui s’y soit maintenue d’abord en un seul bloc pour s’y diluer ensuite plus ou moins complètement. On les trouve effectivement ainsi groupés, dans de très bons manuscrits tels que : Avignon, 251 (dont nous avons suivi l’ordre), Paris, Sainte Geneviève, 238, Rome, Vatic. lat. 807, Bordeaux, 131, Bruges, 491, etc. Ils y sont attribués tantôt à un frère prêcheur, tantôt à un frère Thomas, tantôt à frère Thomas d’Aquin. Au cas où l’attribution à saint Thomas serait à rejeter, c’est la candidature de Thomas de Sutton qui serait de beaucoup la plus vraisemblable. Dans le ms. d’Avignon 251, par exemple, tous ces écrits sont présentés comme étant du même auteur : incipit liber de verbo ejusdem… de principio individuationis ejusdem…, etc. Or le premier traité qui fournit explicitement son nom : incipit liber de instantibus edilus a fratre Thoma ordinis Predicatorum, se retrouve dans un ms. du Vatican, lat. 806, accompagné de la note suivante (d’une main du xv c siècle) : Credo tractalus iste de instantibus fuerit esse editus a fratre Thoma de Sutona Anglico. Ce rapprochement invite à penser à Sutton. Tel était l’avis de.Mandonnet qui ajoutait : « L’examen de quelques points de doctrine m’avait conduit depuis un certain nombre d’années à ici te persuasion. Plusieurs de nos apocryphes rentrent dans la préoccupation personnelle de ce théologien : défendre la doctrine de saint Thomas en résolvant les difficultés que les premiers adversaires soulèvent contre cette doctrine… La composition de ce groupe de sept opuscules, en tant qu’il peut être l'œuvre de Thomas