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SYLLABUS - SYLVIUS (FRANÇOIS)


1882 ; J. Bricout, dans Revue du clergé français, janvier, mars et avril 1913 ; J. Chantrel, Annales ecclésiastiques de 1860 à 1866, Paris, 1867 ; L. Choupin, Valeur des décisions doctrinales et disciplinaires du Saint-Siège, Paris, 1928 (capital) ; F. Desjacques, dans Études, juillet 1889 ; H. Dumas, dans Études, mai 1875 ; Mgr Dupanloup, La convention du 15 septembre et l’encyclique du 8 décembre, Paris, 1865 ; L. Falconi, Le Syllabus pontifical ou réfutation des erreurs qui y sont condamnées, traduit par E.-J. Materne, Paris, 1876 ; Frins, art. Syllabus, dans Kirchenlexicon ; L. Gôtz.Der Ultramonlanismus als Wellanschauung auf Grund des Syllabus, 1905 ; F. Heiner. Der Syllabus in ultramontaner und antiultramontaner Beleuchtung, Mayence, 1905 ; H. Hello, Le Syllabus au XXe siècle, Paris ;.1. Hergenrôther, Katholische Kirclie und christlicher Staat, trad. angl., Londres, 1876 ; C.-A. Horoy, La clé du Syllabus, Paris, 1887 ; Hourat, Le Syllabus, dans la collection Science et religion, Paris, 1904 ; É. Keller, L’encyclique du 8 décembre 1864 et les principes de 1789, ou l'Église, l'État et la liberté, Paris, 1865 ; J. Laforet, Le Syllabus et les plaies de la société moderne, Louvain, 1872 ; Mgr Maupied, Le Syllabus et l’encyclique Quanta cura, Tourcoing, 1876 ; card. Mazzella, De religione et Ecclesia, Rome, 1885 ; Mgr Meirieu, évêque do Digne, Entretiens sur l’encyclique de S. S. Pie IX du 8 décembre 1861 et sur le Syllabus qui l’accompagne, Paris, 1865 ; Montalembert, L'Église libre dans l'État libre, Paris, 1863 ; Newman, A letter… to his Grâce the duke of Norfolk, Londres, 1875 ; Ojetti, Synopsis rerum moralium et juris canonici, Prati, 1911 ; C. Passaglia, Sopra l’enciclica publicata il giorno YIII décembre MDCCCLXIV, et sopra le LXXX propositioni il giorno medesimo condemnale, Turin, 1865 ; Chr. Pesch, Tract, dogrnat. de Ecclesia Christi, Herder, 1898 ; Petitalot, Le Syllabus, base de l’union catholique, Paris, 1877 ; Raulx, Encyclique et documents, Bar-le-Duc, 1865 ; Rinaldi, Il valore del Sillabo, studio teologicoe storico con appendice di documenti, Rome, 1888 ; P. Roh, Die Encyclica Papst Pius IX. vom 8 Dez. 1864, Fribourg, 1869 ; Alex, de Saintvlbin, L’encyclique et les évéques de Erance : Recueil complet des lettres… de N. N. S. S. les archevêques et évêques de Eriuice, Paris, 1865 ; P. Schanz, dans Staalslexicon, Herder, 1904 ; Scheeben, Uandbuch der kathol. Dogmatik, Fribourg, 1873, traduction par l’abbé Belet, Paris, 1877 ; Schrader, De theologia generatim, Poitiers, 1874 ; S. Sordi, // Sillabo di S. S. Pio IX…, Vérone, 1865 ; Verdere.au, Exposition historique des propositions du Syllabus, Paris, 1877 ; L. Veuillot, L’illusion libérale, Paris, 1866 ; F.-X. Wemz, Jus decretalium, 4 vol., Rome.

L. Brigué.

    1. SYLVIUS François##


SYLVIUS François, célèbre théologien de Douai (xvii'e siècle). — De son nom il s’appelait François du Bois, latinisé en celui de Sylvius. Né à Brainele-Comte (Hainaut) en 1581, il commença ses humanités à Mons, étudia la philosophie à Louvain à la pédagogie du Château ; c’est à Douai, où il avait déjà commencé de professer, qu’il prit le bonnet de docteur en théologie en 1610, mais c’est seulement après la mort d’Estius (20 septembre 1613), qu’il put avoir une chaire magistrale. Chanoine de Saint-Amé en 1618, il devint doyen de ce même chapitre en 1622, ce qui lui donnait les attributions de vice-chancelier de l’université. Très unie et très remplie, sa carrière de professeur se déroula sans incidents notables. D’ailleurs modéré et doux, étranger à la rabies theologica, il savait éviter les polémiques violentes, si fréquentes à l'époque. Cela ne l’empêchait pas d’avoir ses idées personnelles. Dès les premières manifestations du jansénisme, il prit nettement parti contre VAugustinus. Il mourut le 27 février 1649, laissant la réputation d’un prêtre croyant, pieux, mortifié et chaste ; « la douceur de son caractère a passé dans ses ouvrages » (Paquot). Avec Estius il a contribué à faire la réputation de la jeune université de Douai. Ce dernier le surpasse peutêtre pour la pénétration et la critique des textes scripturaires, mais Sylvius demeure l’un des bons scolastiques du xvii c siècle, fidèle aux enseignements essentiels du thomisme.

Voici la liste de ses principaux ouvrages dans l’ordre chronologique, tous publiés à Douai : 1. I). Thomæ Aquinatis opuscula, 2 vol. in-12, 1608-1609. — 2. Ex plicatio doctrinæ S. Thomæ et conflrmatio thesium ex eodem de molione primi moloris, in-4°, 1609. — 3. Liber senteniiurum… de slalu hominis post peccalum, in-12, 1614, souvent réimprimé depuis ; en 1705 un anonyme janséniste essaya de le tirer au profit de ses idées en le publiant, avec une courte préface, sous le titre : Genuina jansenistarum… circa quinque famosas proposiliones doctrina, dudum jansenianas ante turbas expressa sententiis Sacræ Scriptural et SS. Patrum ; c’est un contre-sens sur la pensée de Sylvius. — 4. Pastorum inslructiones a S. Curolo Borromœo edilæ, 1616 et 1624, adaptation aux besoins des Églises belges des instructions pastorales de l’archevêque de Milan. — 5. Commentaria in Summum theologicum S. Thomæ, en 4 vol. in-fol., parus à Douai de 1620 à 1635, puis une seconde fois 1622-1648 du vivant de l’auteur ; on signale une editio novissima à Anvers, 1698. C’est de beaucoup l'œuvre la plus importante de Sylvius ; sans aller jusqu'à dire, avec Paquot, que ce commentaire est le meilleur que l’on ait sur saint Thomas, il faut en reconnaître les singuliers mérites. L’auteur remarquant les lacunes de la Somme sur la matière de jure et justifia a consacré à cette question de très nombreuses notes. Pour ce qui est des doctrines sur la liberté, la grâce, voire la prémotion physique, il se rallie au système général des thomistes contemporains. — 6. Orationes theologicæ, in-12, 1621, il y en a treize, de contenu assez divers et qui exposent, sous forme oratoire, des questions de haute théologie. — 7. Pétri Binsfeldii enchiridium theologiæ pastoralis locupletatum, 1622, réédité en 1626, 1633 ; Cologne, 1647 ; Anvers, 1679 ; ce qui témoigne du succès de ce très pratique manuel que Sylvius ne fit d’ailleurs que mettre au point. — 8. Libri sex de præcipuis fidei nostræ orthodoxæ controversiis, in-4°, 1638. — 9. Commentarium in Genesim, 1639 ; Sylvius avait entrepris un commentaire de la Bible qui n’est pas la meilleure partie de son œuvre ; il a publié aussi, en 1644, le commentaire sur l’Exode ; les deux commentaires sur le Lévitique et les Nombres (ce dernier inachevé) n’ont pas été publiés de son vivant. — 10. Summa conciliorum dudum collecta per B. Carranza… additionibus F. Sylvii illustrata, 1639. — 11. Resolutiones variæ, 1640, 1644, décisions de cas de conscience, généralement assez embrouillés, selon la mode de l'époque ; Sylvius se rallie à un probabilisme modéré. — 12. Litleræ eximiorum DD. G. Colvenerii, F. Sylvii et V. Kendour ad ser mam Leopoldum, Belgii gubernatorem, scriptæ 27 jul. 1648, quibus testantur se Janscnii doctrinaux semper proscriptam voluissc, 1648, prise de position des plus nettes à l’endroit du jansénisme commençant. — Au même sujet se rattachent les deux numéros suivants : 18. Veritas et œquitas censuræ pontificiæ PU V, Gregorii XIII et l’rbani VIII super articulis 79damnalis sive antithèses depromptæ digestœque ad mentem S. Auguslini ex luculentis commentariis G. Fstii et F. Sylvii, quoi ipsæ, tôt rationes cur Universilas Duacena Urbanam bullam de his articulis promptissime acceptarit, 1649 ; il s’agit des articles de Baïus condamnés par saint Pie V, de nouveau par Grégoire XIII, enfin par la bulle In eminenti d’Urbain VIII (1641), qui prohibait aussi VAugustinus 19. Epistola ad internuntium apostolicæ Sedis, écrite par Sylvius peu avant sa mort pour attirer l’attention du Saint-Siège sur le péril janséniste.

Les œuvres de Sylvius ont été réunies par le 1'. Norbert d’Elbecque, Anvers, 1698, rééditées à Paris, 1714, et à Venise, 1726. Les quatre premiers volumes reproduisent le commentaire de la Somme théologique, le t. vi les commentaires sur l'Écriture, le t. v donne les numéros 2, 3, 6 (complété par Il autres discours), 8 et 10 de la liste précédente. Les simples éditions de textes procurées par Sylvius n’y ont pas été insérées.