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SYRIENNE (ÉGLISE). LITURGIE


ministère (pour les hommes, pour les femmes et pour les enfants) : l’onction des malades ; les sept psaumes de la pénitence ; La bénédiction des maisons ; la confession.

A la fin du rituel on trouve un abrégé de certaines vérités que le prêtre aura à rappeler aux fidèles : les dix commandements de Dieu ; les cinq obligations de la confession (se souvenir de ses fautes, s’en repentir, les confesser d’une confession véridique et sans honte, accomplir la pénitence imposée pour les fautes, avec le ferme propos de ne plus pécher) ; les vérités dont il faut toujours se souvenir (la mort, le jugement, l’enfer et le paradis) ; les péchés de la mort (l’orgueil, l’envie, la colère, la paresse, l’avarice, la gourmandise, la luxure, etc., ce sont, ajoute le rituel, les péchés pour lesquels il n’y a pas de pénitence, c’est-à-dire ce sont les péchés dont on ne veut pas se repentir). L’abrégé énumère les sept sacrements de la sainte Église (le baptême, le saint-chrême, l’onction sacrée, l’ordre, la confession, le sacrifice, le mariage) ; puis les sept commandements de la sainte Église : 1. assistance au sacrifice les dimanches et fêtes ; 2. jeûnes prescrits par la sainte Église ; 3. abstinence des aliments défendus les mercredis et vendredis ; 4. confession des péchés au prêtre ; 5. participation au sacrifice ; 6. continence dans le mariage aux temps défendus ; 7. paiement des dons, dîmes et prémices ; les œuvres de charité (il y en a quatorze, dont sept pour le corps et sept pour l'âme) ; les grandes vertus (l’espérance, la charité et la foi). Suit une formule de bénédiction générale. Il s’agit d’une formule d’absolution, la voici : « Que Dieu le Père très fort et tout puissant vous fasse parvenir à la vie éternelle. Par le pouvoir de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par ce pouvoir qu’il confia à ses apôtres qui l’ont communiqué aux évêques et ceux-ci à ma misère, par ce pouvoir qui a été placé en mes mains, moi, esclave faible et pécheur, je vous délie ô frère béni (tel), de tous vos péchés, ceux que vous avez confessés et ceux que vous avez oubliés, les mortels et les véniels, ceux que vous avez commis la nuit et le jour. Par le pouvoir de Notre-Seigneur Jésus-Christ, je vous délie de tous les liens, excommunications, malédictions et interdits, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit pour la vie éternelle. Que la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la compassion de Notre-Dame la vierge Marie, mère de Dieu, soient pour le pardon de vos fautes et la rémission de vos péchés. Amen. » Suit la bénédiction des prêtres ; la bénédiction de tous objets nouveaux offerts pour l’usage de l’autel (calice, patène, ornements, encens, vases) ; la prière sur l’autel profané par les infidèles ou les hérétiques (sans faire usage du saint chrême) ; la prière sur les enfants ; la prière sur les malades ; les prières sur les objets qui ont appartenu à un mort (lit, habits…) avant la levée du corps ; l’hymne à la levée du corps.

Les autres livres liturgiques sont manuscrits. On en trouve de nombreuses copies dans les différentes bibliothèques d’Europe : bibliothèque Vaticane, British Muséum. Bibliothèque nationale de Paris, et dans les monastères syriens, spécialement au monastère de Charfé. cf. I. ArmaJet, Catalogue des manuscrits de Charfel ; dans les monastères de Saint-Marc de Jérusalem, de Mar-Mattaï près de Mossoul et de Zaafaran. E. Renaudot a traduit dans sa Liturgiarum orientalium collectio, Paris, 1716, trente-sept anaphores qu’il attribue à l'Église jacobite. Denzinger a donné une traduction latine d’une bonne partie du rituel et du pontifical de l'Église syrienne, Rilus orientalium, 2 vol., Wurzbourg, 1863-1864.

2. Catholiques.

Dès la constitution de l'Église syriaque catholique, la Propagande s’est occupée d'éditer les livres liturgiques devant servir au culte de ce nouveau groupement.

DICT. DE THI-OL. CATHOL.

La première édition du bréviaire a été donnée, en 1696, à Rome (moins l’office du dimanche) ; puis en 1787 sous ce titre : Breviarium feriale syriacum S. S. Ephrem et Jacob syrorum juxla ritum ejusdem nationis (avec l’office du dimanche) et en 1853 sous ce titre : Officium feriale juxta ritum Syrorum S. C. de Propaganda Fide jussu editum. L’imprimerie du séminaire de Charfé en a fait une nouvelle édition en 1902.

Pour l’usage du chœur une ample édition, en sept volumes, a été faite à Mossoul entre 1886-1896 ; elle est intitulée : Breviarium juxta ritum Ecclesiæ Anliochenæ Syrorum ; on l’appelle encore le Phinkith. Le psautier a été imprimé à part. Afin que le peuple puisse participer à la prière officielle de l'Église, on a été amené à imprimer les oraisons et les lectures de l’office en langue arabe sous ce titre : Lectionarium syriacum seu collectio orationum et lectionum qute in horis canonicis per totum anni decursum exceplo jejunio quadragesimali ab Ecclesiæ syriacæ clero adhiberi soient, Mossoul, 1879.

Jusqu’en 1843 le missel syriaque resta manuscrit et variable d’un diocèse à l’autre. Chaque prêtre avait un missel dans lequel il avait réuni quelques anaphores, celles-ci étant très nombreuses et, d’après certains, dépassant la centaine. Pour obtenir une certaine uniformité, la Propagande fit éditer, en 1843, à Rome, un missel qu’elle intitula Missale syriacum juxta ritum Ecclesiæ Antiochense Syrorum. Il contient sept anaphores, celles de saint Jacques, de saint Pierre, de saint Jean Chrysostome (il semble que c’est un Jean de Mardine), de saint Xyste de Rome, de Matthieu le pasteur, de saint Basile et de saint Jean l'évangéliste et enfin une anaphore de la consignation du calice pour la messe des présanctifiés. Cf. art. : Présanctifiés (Messe des), t. xiii, col. 77-1Il et spécialement, col. 84-92. En 1922, une autre édition du missel a été faite au Liban par les soins du patriarche Rahmani sous ce titre : Missale juxta ritum Ecclesiæ apostolicæ Antiochense syrorum, Charfé, 1922. Cette édition donne six anaphores : celles de saint Jacques, des douze apôtres, de saint Marc, de saint Eusthate, de saint Basile, de saint Cyrille et un ordo consignationis calicis. Ce ne sont pas toujours les mêmes anaphores dans les deux éditions et des variantes existent dans les anaphores pareillement intitulées.

Le diaconicon : En Orient, le diacre prend une part prépondérante à la liturgie eucharistique ; son rôle est souvent tenu, à la messe quotidienne, par le servant de messe. C’est lui qui lit l'épître et les répons. Les prières qu’il a à réciter sont presque aussi considérables que celles récitées par le célébrant. C’est pourquoi on a été amené à constituer un livre spécial à l’usage du diacre, appelé diaconicon. Un essai de diaconicon a été édité, à Mossoul, en 1868, intitulé : « Service de la messe privée selon le rite syrien » ; une nouvelle édition en fut donnée en 1881. Plus tard le patriarche approuva une autre réédition non datée. Le diaconicon complet n’a été édité qu’en 1905 à Charfé.

Le lectionnaire : L'édition romaine du missel contenait déjà quelques péricopes des évangiles pour les messes. Le premier volume de I'évangéliaire a été imprimé à Charfé en 1912 et l'épistolier en 1925 ; tous deux contiennent les lectures qui doivent être faites durant la célébration de la sainte liturgie.

Le rituel, le pontifical et autres livres liturgiques pour l’administrai ion des sacrements et sacramentaux : Une première édition du rituel a été donnée à Beyrouth en 1872 ; puis, en 1922, le patriarche Rahmani édita à Charfé le Liber rilualis usui Ecclesise Antiochense Syrorum ; il apporta des modifications importantes à la première édition. I. Armalel avait préparé une édition du pontifical et n’a fait paraître que la

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