partie contenant les ordinations mineures. Avant l’impression du livre des funérailles en 1925, à Charfé, on pouvait trouver les oflices funèbres dans le rituel.
Le calendarium ad usum diœceseos Mausilensis Syrorum a été édité à Mossoul en 1877. Dix ans plus tard parut encore à Mossoul le Calendarium juxta ritum Ecclesiæ Antiochenæ Syrorum.
Ce sont les principales éditions des livres liturgiques que nous avons pu étudier de près. Cf. Bickell, Conspeclus rei Syrorurn litterariæ, Munster, 1871, p. 59 sq.
2° L’office divin.
Dans l'Église syriaque, il se divise en sept parties : Ramchô, qui correspond à vêpres, se récite la veille (la journée ecclésiastique commence avec le coucher du soleil). Le Soulorô, équivaut à complies ou apodypne ; Liliô à matines ayant quatre nocturnes. Le Safrô est l’office du malin. Les prières de la journée sont tierce, sexte et none.
Le clergé jacobite est tenu de réciter l’office divin au chœur et ne connaît pas la récitation privée. Dans la branche catholique, la récitation de l’office est obligatoire pour les clercs des ordres sacrés et cela de par la coutume établie depuis la première édition du bréviaire. Le synode de Charfé tenu en 1888 stipule que, à partir du diaconat, il y a obligation pour lesclercs de réciter l’office au chœur chaque jour à condition qu’il y ait dans l'église au moins deux prêtres ; si un diacre ou un des clercs dans les ordres sacrés est arrivé en retard il poursuivra la récitation avec le chœur et suppléera privatim à la partie manquée ; cf. Synode de Charfé, c. iii, art. 6, éd. lat., p. 45 sq. Actuellement la récitation privée commence à prévaloir. Les occupations paroissiales et la présence d’un seul prêtre dans nombre de localités, par suite de la pénurie de prêtres, rend l’office choral impossible. Dans ce but une édition du bréviaire en petit format a été imprimée.
3° L’année liturgique.
Dans l'Église syrienne, elle est réglée suivant le calendrier julien pour les jacobites et le calendrier grégorien pour les catholiques. La liste des fêtes se trouve dans les calendriers imprimés dont il a été question plus haut et au début ou à la fin d’un certain nombre de livres liturgiques. N. Nilles a étudié l’année liturgique de l'Église syrienne dans son Kalendarium monnaie utriusque Ecclesiæ orientalis et occidentalis, 2° éd., Inspruck, 1896-1897, t. i, p. 428-136, 459-484 ; t. ii, p. 415 sq., 639-646 ; cf. Revue de l'Église d’Orient, t. ii, p. 148 sq.
L’année liturgique commence avec novembre. Plusieurs cycles composent l’année. Les principales fêtes forment le centre de ces cycles, des dimanches les préparent et les terminent. Ainsi on a le cycle de Noël, celui de Pâques avec le jeûne quadragésimal ; la Pentecôte, avec les dimanches qui la suivent jusqu'à la fête de la Croix le 14 septembre. Cette fête forme un nouveau cycle avec les dimanches suivants jusqu'à la fin de l’année.
Les jeûnes sont au nombre de cinq : le grand carême, qui dure sept semaines, commence le lundi de la quinquagésime et se poursuit jusqu'à Pâques. Originairement, on jeûnait jusqu’au coucher du soleil ; les jacobites commencent à tolérer la cessation à trois heures et même à midi. Le patriarche autorise quelquefois l’usage du poisson. Encyclique du patriarche Ignace Élie III, en février 1930 ; cf. revue Al-Hikmat, 1930, p. 66-69.
Les catholiques n’obligent au jeûne que ceux qui ont 21 ans révolus et leur jeûne dure jusqu'à midi. Les jacobites âges de 20 ans sont soumis à la loi de l’abstinence des mercredis et vendredis. Les malades, les pauvres et les femmes enceintes ou nourrices sont exceptés ; cf. Bedjan, p, 51 ; Nau, can. 180 du patriarche Cyriaque. Et ils jeûnent depuis le coucher du soleil jusqu’au lendemain midi.
Le jeûne de Ninive dure trois jours : les lundi, mardi et mercredi de la troisième semaine avant le grand carême. Autrefois du temps de saint Éphrem, il durait six jours et n'était prescrit que pour des circonstances extraordinaires. Les nestoriens le pratiquent et l’appellent le jeûne des vierges, les coptes, le jeûne de Jonas, les arméniens, le jeûne de Sorbe et Serge ; cf. revue Al-Hikmat, 1930, p. 62 sq. ; Nilles, op. cit., t. ii, p. 645 sq. ; Synodus Sciarfensis Syrorum, p. 60 ; Bedjan, p. 57.
Les trois autres jeûnes ne sont plus actuellement que des jours d’abstinence. C’est dans les monastères qu’ils ont eu leur origine. La coutume a voulu les imposer aux fidèles, mais avec beaucoup d’adoucissement. Le jeûne de Noël commençait le 15 novembre et se terminait le soir du 24 décembre (encore observé par les moines), mais il a été réduit à 15 jours en Occident (Antioche), 25 en Orient (Mésopotamie). Celui des apôtres allait du lundi après les fêtes de la Pentecôte jusqu'à la fête des saints Pierre et Paul, 29 juin pour les jacobites. Les catholiques, d’après le synode de Charfé, le commencent le 16 juin. Le jeûne de la Vierge commence le 1er août et finit le soir du 14. Cf. Bedjan, p. 56 sq. De fait les catholiques les réduisent à 9 jours avant Noël, à 8 jours avant la fête de l’Assomption et à 4 jours avant la fête des saints Pierre et Paul.
Les mercredis et vendredis, sauf de Pâques à la Pentecôte et de Noël à l’Epiphanie, sont encore des jours d’abstinence dans l'Église jacobite et la catholique ; cf. Synodus, p. 60-62. Les catholiques s’abstiennent de manger du laitage (œufs, lait, fromage) ; les jacobites s’interdisent encore de manger du poisson et de boire du vin durant le grand carême. Les moines s’abstiennent même de manger des mets préparés à l’huile. Cf. Bedjan, p. 55. Voir aussi art. Abstinence, t. i, col. 267-268.
D’après le synode de Charfé de 1888, les fêtes d’obligation ont été fixées à vingt, outre les dimanches de l’année. Loc. cit., p. 65 sq.
4° La musique sacrée dans l'Église syrienne n'était pas encore étudiée au début de ce siècle. Les tons et les mélodies se communiquaient de génération en génération par une tradition orale qui faisait perdre avec le temps à cette musique sa finesse et son cachet propre. Chacun ajoutait au dépôt reçu. Les pères bénédictins se sont mis à l'œuvre pour retrouver les airs primitifs et les dégager de tous les apports étrangers. Dom Jeannin et dom Puyade ont public deux articles sur l’octoèchos syrien, dans la revue de VOriens christianus, nouvelle série, t. iii, 1913, p. 82-104 et 277-298. Puis en 1928 ils ont donné, avec la collaboration de dom A. Chibas-Lassalle, deux volumes intitulés : Mélodies liturgiques syriennes et chaldéennes. Le t. i or contient une introduction musicale où sont étudiées les mélodies syriennes, d’abord dans leur état actuel (modalité, composition, exécution, rythme, comparaison avec le rythme poétique), ensuite par rapport à la critique historique que l’on peut en faire. Le t. ii comporte une introduction liturgique où sont étudiées les diverses catégories de chants syriens (Bowothô, Qolé, Madroché, Enioné, Qonouné, Takhechfoto, Tawsfotho). Viennent ensuite les 910 mélodies syriennes, textes syriaque et musical. Cf. Synode de Charfé, p. 40-42.
VI. Liis théologiens jacobites.
La littérature théologique jacobite est très riche et très variée, mais malheureusement en grande partie manuscrite. Outre les quelques éditions et traductions parues çà et là, nous signalons deux collections en cours de publication qui donnent le texte original des écrivains orientaux et la traduction : la Patrologia orientalis et le Corpus scriptorum christianorum orientalium. Nous