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    1. SCIENCI DE JÉSUS-CHRIST##


SCIENCI DE JÉSUS-CHRIST. ERRE ! RS CONDAMNÉES

L660

<li-t. X1Y, ; i. u. qu. c). La réponse est plus négative encore :

Des réalités sensibles (Tarne du Christ) recul sa science expérimentale, et pour cela point n'était besoin de lumière angélique, la lumière de l’intellect agent était suffisante ; quant à la science infuse, l’Ame du Christ la recul par une influence supérieure qui venait immédiatement de Dieu : c « -i d’une manière ext raordinaire eu effet que cette âme fui une au Verbe de I >ieu en l’unité de personne, ci c’est également d’une manière extraordinaire qu’elle fui immédiatement remplie de science pai ce même Verbe de Dieu, muis passer par l’intermédiaire des anges.

Conclusion. Oui Il admirerait la psychologie

harmonieuse du christ ?

Jésus a vécu, par *., science acquise, notre vie intellec tuelle a nous, comme il a vécu celle des Allées par sa science

infuse, comme H a vécu celle de Dieu par sa science bienheureuse, m a qui serait tenté de s'étonner de cette multiplicité de connaissances, qu’il suffise de rappeler mie toutes s’harmonisent les unes par rapport aux autres, parce

qu’elles sont toutes un las on de la lumière divine irradié

d uis l’intelligence cri ée, el qu’elles tendent par conséquent, chacune à leur manière, a ramener celle-ci vers l’unité de cette lumière divine en laquelle tout se simplifie et s’ordonne, liens, op. cit., note ">(j, p. 328 ; voir F. Claverie, Harmonie des ii"i^ sciences, dans Jimic thomiste, p. 302 sq.

IV. Les documents de l'Église en regard des i rrei i ; s V.NCH wi.s et modernes. — 1° Dans l’anliquité. — 1. Condamnation des hérésies qui impliquent suit la négation de la science humaine du Christ, soit une ignorance positive en cette science : arianisme, apollinarisme, nestorianisme, monopliysisme, monothélisme, adoptianisme. On se reportera soit à l’art. A<, oètes, t. i. col. 588, soit aux différents articles concernant ces hérésies, pour y trouver la condamnation implicite des erreurs qu’elles contiennent touchant la science du Christ.

2. Condamnation explicite de l’agnoétisme.

a) làicore que le Libellas emendationis de Leporius ne soit pas un document du magistère, on peut le considérer comme i i premier crayon du tome à Flavien », voir ici t. ix. col. 139, tant comme expression de la foi catholique, qu’en raison de l’influence que cette rétractation a exercée sur les controverses cliristologiques postérieures. Or. selon le libellus, « il n’est pas permis de dire que le Seigneur des prophètes, même en tant qu’homme, ait ignoré quelque chose ». Voir col. 16 16.

b) Dans un document officiel, qui n’est cependant pas une définition, saint Grégoire, écrivant à Kuloge. condamne l’agnoétisme.

Scientiam, quam ex humaLe Christ nia posséder, et

oitatis natura non habuit, ex les anges comme lui, la

qua ciim angelis creatura science qu’il ne tenait pas de

fuit, liane se cum angelis, qui la nature de son humanité, creatura sunt, habere denegavit.

Diem ergo et horani judi cil s, ii Deus il homo ; sed

ide i, quia I (eus est homo.

Res autem valde manifesta esi, quia qinsqius nestorianus non esi, agnoita esse nullatenus potest Bannw., n. 248).

par laquelle il était créature, Comme les anges.

i lieu ri homme, il connaît

le jour et l’heure du juge ment ; mais cYsi parce qu’il

est Dieu en même temps

qu’homme. "est donc chose

manifeste que quiconque

1 1 >enz.- n’est pas nestorien ne peut

non plus en aucune façon

ci nagnoète. Dans ce texte, il faut savoir distinguer l’assertion

i ilique de l'état historique de la question, moins

exactement compris par saint Grégoire, i es agnoètes, en effet, n'étaient pas parvenus à l’hérésie par la voie du nestorianisme en divisanl les natures, mais bien plutôt par celle de l’eutychianisme, en attribuant toute la perfection à la seule nature divine, rejetant toutes les infirmités qui sont nôtres sur la nature humaine. Erreur de perspective historique qu’il laul d’autant plus facilement pardonner au pape que son

assertion n’est pas uw définition dogmatique. Cf. A. d’Alès, op. cit.. ]>. 259.

c) Condamnation de Thémistius, tout d’abord au concile du Latran de fil ;), can. 18, Denz.-Bannw., n. 271, voir ici Martin I er, t. x, col. 193 ; ensuite, au IIIe concile de Constantinople de 681, voir t. ni. col. 1270. I.e texte dans M a lis i. Concil.. t. xi. col. I 1 1 1)

(actio x), 5(il BC (actio xii.

Erreurs modernes.

1. Les réformateurs. les

fondateurs du protestantisme ont renouvelé au xvi siècle l’hérésie agnoète. Calvin, dans son commentaire sur saint Matthieu, admettait que le Fils de Dieu n’a pas refusé, pour notre amour, l’humiliation de l’ignorance et qu’en particulier dans sa passion, la véhémence de sa douleur lui fit perdre le souvenir du décret céleste qui l’avait envoyé sur terre pour y être le rédempteur du genre humain ». In Matlh.. c. xxiv, xxvi, Corpus reformatorum, t. lxxiii, Halle, 1834, col. 671, 722. Zwingle tient également que la science du Christ eut des accroissements successifs. Confessio ad Carolum V, dans Opéra, t. n. Zurich, 1530, p. 538. Bellarmin cite également des lextes de Bucer, dans Enarrationes sur les synoptiques et de Théodore de Bèze, De hgpostatica duarum in Christo naturarum unione et ejus effectibus, Genève, 1579, voir Bellarmin, C.ontroversiæ, De Christo. 1. IV. c. i. Bellarmin cite aussi, niais à tort, semblc-t-il. des lextes de I. ut lier. On sait, en effet, que Luther enseignait formellement que le Christ connaissait le jour du jugement, comme homme, même avant sa résurrection. Voir ici t. i, col. 589. Les affirmations erronées des réformateurs ne provoquèrent aucune condamnation directe : elles tenaient trop peu de place dans leur système et l'Église avait de plus graves préoccupations à leur sujet.

2. L'école gunthérienne. — L’explication gunthérienne de l’union hypostatique, voir ce mot t. vu. col. 5ô I sq.. laissait le champ libre a l’hypothèse de l’ignorance dans l’humanité du Christ, l.a simple unité dynamique, la seule que cette école conçoit dans le Christ, est parfaitement compatible avec l’ignorance du dernier jour. Voir Giinlher, Yorschule der specul. Théologie, 11° partie, p. 295. Aussi Baltzer est-il dans la logique du système en écrivant qu’il est impossible d’interpréter les claires paroles de l'Écriture dans un sens différent, et que le surenchérissement des scolastiques y contredit ouvertement, en affirmant que le Christ a été. dès le sein de sa mère, admis à la vision béat ilique ». Theologische liricfe un Dr Anton Gunther, p. 200.

La condamnation globale portée par Pie IX sur le système gunthérien en atteint à coup sûr cet aspect particulier. Voir t. vu. col..v>ti.

3. Quelques isolés. On doit ici signaler quelques

isolés, indépendants de tout système théologique, qui

ont. au xix'e siècle, ressuscite l’agnoétisme ancien. I.a science de vision béatifique est. dans le Christ, la raison qui condamne toute hypothèse d’ignorance. Aussi est ce a l’existence de cette science quc s’en

prennent ces ailleurs, lis contestent qu'à leur époque

existe encore le consent cillent universel sur lequel les

théologiens s’appuyaient pour affirmer l’existence de

la science bienheureuse : et ils apportent les arguments qui paraissent militer contre la possibilité d’une telle science dans l'âme du Christ : l'état de voie dans lequel

se i rouvait l’humanité du Christ, les souffrances endurées dans la passion, la nécessité ('.') de reculer au

moment de la glorification suprême de l’humanité du Christ la vision bienheureuse qui en est le principe : toutes raisons qui ont déjà été examinées et discutées ici. voir.h si s Christ, col. 1330 sq. Ces raisons ont été apportées par II. Klee, Dogmatik, i. ii, p. 128 sq. ; par Mgr Laurent, Das heilige Evangelium unseres Herrn Jesu Cnristi…, p. 361 sq. ci plusieurs mires,