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1675 SCOLAIRE LÉGISLATION). [NTERD. ET TOLÉRANCES DE L'ÉGLISE L676

qu’une préparation ordinaire : une Formation spéciale s’impose. De même que les facultés de lettres et des sciences f< rment « les licenciés et des docteurs dont la compétence fera apprécier la valeur des établissements où ils enseigneront, de même les licencies et docteurs en théologie sont tout désignés pour devenir d’excellents professeurs de science religieuse et des professeurs spécialises dans leur matière.

111. Lis INTERDICTIONS BT LES TOLÉRANCES DE

l'Église catholique (can. 1374). — Les interdictions de l'Église relativement a la fréquentation des écoles dangereuses pour la foi ou les mœurs des enfants sont contenues dans le canon L57 1 : Que les enfants catholiques ne fréquentent pus les écoles non catholiques, neutres et mixtes, c’est-à-dire ouvertes aussi à des non catholiques.

Après cette Interdiction générale, le canon prévoit, vu les difficultés présentes, eu certaines régions ou pour certaines personnes, des exceptions possibles : // appartient ii l’Ordinaire du lieu seul, de décider, d’après les instructions du Siège apostolique, dans quelles conditions et avec quelles précautions pour éviter le danger de perversion, la fréquentation de ces écoles pourra être tolérée.

La règle.

Elle est simple : défense de fréquenter toute école non complètement catholique. Seule,

l'école intégralement catholique répond aux exigences du droit divin, en vue de l’instruction et de l'éducation des enfants catholiques. Toute autre école est donc, par rapport à la formation chrétienne de l’enfance, insuflisante sinon positivement mauvaise, l’ne telle école ne peut donc être fréquentée.

Le texte canonique prévoit trois sortes d'écoles insuffisantes ou mauvaises ; les écoles confessionnelles noncatholiques, les écoles areligieuses et neutres, les écoles mixtes, c’est a-dire ouvertes officiellement aux catholiques et aux dissidents.

Voici le principe de morale justifiant la défense portée par l’autorité ecclésiastique : « Il n’est permis à personne, sous aucun prétexte, et quel que soil le dom mage qui puisse en résulter, de s’exposer à un danger prochain et certain de pécher. Ht cette règle est d’autant plus stricte qu’il s’agit de péchés plus graves.

Or, les péchés contre la foi sont, après la haine de Dieu, les plus graves que l’on puisse commettre. Il n’est donc jamais permis de fréquenter une école où l’on est certain de trouver pour la foi chrétienne un danger prochain qu’il est impossible de rendre éloigné.

Il faudra voir, en premier lieu, si dans l'école qu’on

demande a fréquenter, le péril de perversion est tel qu’il soit absolument Impossible de le rendre éloigné, comme par exemple, toutes les fois que l’on y enseigne ou qu’il s’y fait des choses contraires à la doctrine catholique nu aux bonnes mœurs, choses qu’on ne saurait entendre, à plus forte raison faire, sans détriment pour l'âme. Un tel péril doit être absolument évité mi prix de n’importe quel dommage temporel, fût-ce même de la vie. Instruction du Saint-I ifliee auxe êques îles États-1 nis, lit novembre 1875.

Dans leur lettre collective du 18 septembre 1908, les

évêques français taisaient une allusion nette a relie

éventualité.

Que si, cequ'à Dieu ne plaise, (l'école) s’obstinail a être un péril pour la toi de vos enfants, vous devriez ci nous ne cesserons de vous le rappeler et de vous soutenir dans la défense de vos droits vous devriez leur en interdire l’ac ces, au prix des suites quelconques pouvant résulter de l’acte de conscience que vous amie/ ainsi accompli en lions Franl.us ri en iiiuis chrél iens.

l. École confessionnelle non catholique. Cette école

existe dans les pays religieux, mais mm catholiques, protestants ou schismatiques. On comprend quel dan ii présente, au poinl de vue de la fol des entants,

une école où tout renseignement et spécialement un enseignement religieux obligatoire est ordonné en fonction d’une religion fausse. Les catholiques d’Aine

rique du Nord ont été obligés de subir cet état de choses jusqu’au début du siècle dernier. C’est à force de réclamations et de luttes qu’ils sont parvenus a obtenir l'école strictement neutre, qui représente un progrès réel au point de vue catholique ; en France. l'école laïque, lorsqu’elle devient sectaire par la faute des maîtres, et contrairement au principe même de la loi, présente un danger analogue, et parfois plus grave encore, puisque ce danger ne tend à rien de moins qu'à supprimer tout sentiment religieux dans l'âme de l’enfant. Oc telles écoles sont des plus dange reuses pour l’enfant ; le péril que l’on y court est un péril presque toujours grave, prochain et certain. Il est donc difficile d’admettre que de telles écoles puissent être fréquentées en sûreté de conscience.

2. L'école mixte. — Le droit canonique n’entend pas, par école mixte, l'école ouverte indistinctement aux enfants des deux sexes ; il s’agit des écoles où les maîtres appartiennent à des confessions religieuses différentes et donnent l’instruction à des élèes pareille ment de confessions différentes. Dans le cas où un programme minimum d’instruction religieuse serait imposé à tous les élèves, programme choisi parmi les matières communes aux différentes religions représentées dans l'école et développé par n’importe quel maître, appartenant à n’importe quelle religion, on saisit immédiatement l’importance et l'étendue du péril causé par un tel enseignement à la foi des catholiques : enseignement nécessairement insuffisant, incomplet, et de plus fatalement déformé et erroné lorsqu’il sera donné par un maître non catholique.

Alors même que dans ces écoles renseignement serait purement profane, ces écoles resteraient souverainement dangereuses :

Kn effet, non seulement on trouvera eu elles les scandales qui viennent de la conduite et de la fréquentation des maîtres et des condisciples hérétiques, niais, en nuire, ce sérail naïveté de penser qu’en ouvrant toutes glandes les portes à des maîtres non catholiques, on ne leur permettra pas. a temps et à contre-temps, en toute occasion et en dehors de toute occasion, de circonvenir la simplicité des enfants, de l’envelopper dans îles pièces d’autant plus efflcaces à les perdre que l’artifice en est plus inattendu et plus dissimulé. Instruction du Saint-Office aux évêques suisses, 2C, mars 1866.

De l'école mixte proprement dite, il faut rapprocher

l'école catholique ouverte à des non catholiques. Ici le danger est moins grand et la règle générale admet plus facilement des tempéraments. Néanmoins, l'Église tient à marquer théoriquement sa répugnance pour un tel état de choses. Cette répugnance est justi fiée, d’une part par le péril permanent que crée à la foi des catholiques le contact d’enfants non catholiques (voir l’instruction de la S. C. de la Propagande, 25 avril 1868), d’autre part par l’espèce de compromission avec le schisme ou l’hérésie que sont contraints de subir les directeurs de telles écoles.

Ces écoles, catholiques en principe, deviennent en fait des écoles neutres, ou moins catholiques. En ce qui concerne les écoles catholiques d’Orient, où les religieux ci religieuses sont obligés d’accepter des élèves Schismatiques, des règles précises ont été tracées par Home, afin de sauvegarder la loi des catholiques. Voir HÉRÉSIE, t. vi, col. 22 12.

En France, l'école catholique est en général aux seuls catholiques, mais les recommandations Instantes laites par l’Eglise aux écoles d’Orient d'éliminer les sujets non catholiques susceptibles de corrompre par

leur compagnie et leurs discours les enfants catholiques, constituent une précieuse indication pour les maîtres. Ce qu’il faut chercher dans nos écoles catholiques, c’est moins le nombre des élèves que la qualité.

lai tous cas. il ne faut pas que les enfants des écoles