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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/86

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1673 SCOLAIRE LÉGISLATION). INSTRUCTION RELIGIEUSE L'ÉCOLE L674

plus solide garantie d’une sage et vertueuse direction

de notre vie ici bas ».

Mais en ce cas. que penser des dissident s ? On dit : « L'école officielle est ouverte à tous les enfants sans distinction de religion. Comment donc imposer un enseignement religieux officiel ? La réponse est simple et nous l’avons déjà prévue : à enfants catholiques, maîtres catholiques et enseignement catholique. L’exemple de l’Alsace-Lorraine avec ses écoles confessionnelles, catholiques et protestantes, indique que la solution est relativement Facile et ne demande qu’un peu île bonne volonté de la part des pouvoirs publics. Il suffira pratiquement d’exonérer de l’assistance aux leçons religieuses les dissidents religieux et les enfants élevés en dehors de toute religion.

2. Unité de maître ù l'école primaire pour les deux enseignements. — Pour garder vraiment à l’enseignement religieux son caractère officiel et une efficacité pleine, il serait bon. au moins pour l’enseignement très élémentaire, de le confier au maître même qui donne l’enseignement profane, et non pas uniquement au prêtre charge du service religieux.

Sans doute, il ne saurait être question d’appliquer cette règle à l’enseignement secondaire, où chaque professeur enseigne une matière déterminée, et où l’enseignement religieux, en raison de son importance, requiert un professeur spécial. Il s’agit donc uniquement des écoles primaires et populaires, dans lesquelles, en règle générale, un seul et même maître est chargé de tout l’enseignement d’une même classe et d’une même section, ou bien encore des petites écoles de illage, oii un seul instituteur dirige l'école entière.

En demandant dans ces écoles un maître unique pour l’enseignement religieux et pour l’enseignement profane, on exprime un vœu qui répond à l’idéal de l'école catholique. Cet idéal n’est pas toujours réalisable..Mais il faut le connaître afin de s’en écarter le moins possible dans la pratique.

Qu’on ne dise pas que l’instituteur, quel que soit son sentiment à l'égard de la religion, pourra se tenir, en classe, dans une neutralité stricte. Car son exemple, sa manière de s’exprimer, son silence même — pour ne pas parler de son abstention en tout ce qui concerne les pratiques religieuses — ne seront pas sans laisser de traces dans des âmes impressionnables comme le sont celles des enfants. D’un mot, le Saint-Office, dans son instruction du lit ; mars 186(>, a résumé la pensée de l'Église sur les maîtres qui s’abstiennent, dans les écoles populaires, de l’enseignement et de la pratique de la religion : < L’autorité des maîtres, qui est très puissante sur l’esprit de la jeunesse, entraîne les enfants par une force naturelle à approuver tout ce qu’ils leur voient faire ou leur entendent dire ; d’où il suit que l’indifférence des maîtres pour la religion, leurs erreurs contre la foi, leur mépris du catholicisme, empoisonnent comme d’un souffle empesté leurs cœurs tendres et les corrompent entièrement, en éteignant la flamme de la piété. »

Dans les écoles secondaires et supérieures.

Voici,

à ce sujet, le texte du canon 1373, S 2 : Que la jeunesse qui fréquente les écoles secondaires et supérieures reçoive un enseignement doctrinal plus complet, et que les Ordinaires des lieux veillent à ce que cela se fasse par des prêtres pleins de zèle et de science.

Le commentaire de ce canon comporte plusieurs idées maîtresses : la formation chrétienne qui s’impose, dans les collèges secondaires et les lycées, a tous les jeunes gens catholiques, se complète ici d’un enseignement religieux plus parlait ; — cet enseignement à la fois théorique et pratique, repose avant tout sur la doctrine ; — il doit être donné par des prêtres qualifiés pour cette mission.

1. Un enseignement plus complet. C’est parce que l’homme est ordonné à une fin surnaturelle qu’il doit diriger sa formation Intellectuelle et morale en fonction de l’ordre surnaturel. Ce principe fonde la doctrine catholique de la nécessité primordiale d’une formation chrétienne, à laquelle doivent se rapporter les autres perfectionnements de l’esprit et du cœur.

On ne saurait donc se contenter d’imposer à tous les jeunes gens des collèges secondaires un programme uniforme et minimum d’instruction religieuse, tel qu’on peut le concevoir dans les écoles primaires et au premier catéchisme. Ce souci des âmes exige davantage. La science religieuse, comme toute science, doit être distribuée à chacun selon ses besoins et ses capacités. Dans les collèges secondaires, l’enseignement prend une envergure que ne connaissent point les écoles primaires ; il est donc nécessaire que l’enseignement religieux y soit aussi, comme l’affirme le droit canon, plus complet. A mesure que l'élève franchira les divers échelons du programme des éludes, il faudra lui donner un enseignement de plus en plus perfectionné et proportionné au développement de ses facultés. Cf. décret de la S. C. du Concile, 12 janvier 1935. Pie X avait précisé cette disposition dans l’encyclique Acerbo nimis par l’art. 5 : < Dans les grandes villes, surtout celles où il y a des universités, lycées, collèges, on éta blira des cours de religion pour soustraire (au danger) la jeunesse qui fréquente les écoles publiques où il n’est pas fait mention de religion. » (15 avril 1905.)

2. Une formation doctrinale.

Pour être complet, l’enseignement religieux doit être consolidé par la pratique des vertus chrétiennes. On ne consolidera pas la foi catholique sans ajouter à la doctrine la pratique religieuse.

Mais la base de cette pratique doit être avant tout doctrinale ; juventus, dit le droit canon, religionis doctrina excolatur. La doctrine ! Il serait à désirer que l’on comprit bien toute la signification de ce mot : dans l’enseignement religieux secondaire et supérieur, moins d’apologétique et plus de dogmatique ! C’est souvent en réfutant des objections qu’on éveille, dans les meilleurs esprits, des difficultés insolubles ; et puis, notre religion par elle-même est si belle, sa doctrine si élevée et sa morale si parfaite, qu’elle est à ellemême sa meilleure démonstration. Qu’on relise les Pères de l'Église et l’on constatera combien leur enseignement est avant tout doctrinal. Sans doute, une place doit être réservée à la défense du dogme, mais la place prépondérante doit être certainement attribuée à leur exposé traditionnel et théologique.

3. Des maîtres capables.

Dans l’enseignement primaire, le maître donne l’enseignement à la fois profane et religieux. Ici, à matière spéciale, maître spécial. Le professeur d’enseignement religieux devra être choisi en vue de s ; i fonction. Il sera, dit le droit canonique, un prêtre. Seul, en effet, le prêtre a suffisamment étudié la théologie pour pouvoir dispenser aux fidèles instruits un enseignement religieux plus élevé. La coutume de nommer dans les établissements olliciels ou libres des aumôniers, chargés d’y donner renseignement religieux, est donc excellente ; le caractère neutre des collèges de l'État et l’enseignement hostile de certains professeurs laïques ne sont pas, en règle générale, une raison suffisante d’y supprimer les aumôniers et renseignement religieux dont l’influence heureusi tout au moins un salutaire contrepoids.

Le texte du droit ajoute que ces prêtres don ent pleins de science et de zèle. Leur zèle cm in a des apôtres et des éducateurs émérites ; leur science les m i.i.i leur fonction d’instruct » m i i

précisément, il faut remarquer qu’il la

cate. Pour bien donner un enseignement religieux à des esprits déjà OUVerl aux problèmes da jour, il tant plus