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    1. SCOLASTIQUE##


SCOLASTIQUE. L'ÉPOQUE DES PÈRES

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bien la pensée scolastique de l’auteur : Ea qun~ su/ri

l’tdci tlebent per scientuun distingui et deelarari, p. 81.

Léonce de Byzance est le type du théologien aristotélicien utilisant la philosophie pour expliquer le dogme d’une façon orthodoxe. Voir ici t. ix, sur sa philosophie, col. 404-408, et sur les applications christologiques de cette philosophie, col. 408-414. L’aristoténsme de Léonce est fortement teinté d’un platonisme, qui continue celui des commentaires d’Aristote par le philosophe Procius. Et cette remarque vaut pour tous les aristotéliciens du Moyen Age.

Saint.Jean Damascène est le premier auteur donnant une synthèse théologique justifiée par les explications rationnelles empruntées à la philosophie. Son ouvrage capital, II ^y » ) yvûaetoç. La source de la connaissance, est divisé en trois parties : les deux premières constituant une introduction, philosophique et historique, la troisième, de beaucoup la plus longue, formant une dogmatique à peu près complète. La première partie, KeçâXaia çiXoaoqjocà, Chapitres philosophiques, contient surtout une série de définitions empruntées aux anciens philosophes, Aristote, Porphyre et aux Pères de l'Église qui, même en philosophie, sont ses véritables maîtres. Le Damascène considère la philosophie comme la servante de la philosophie vraie dont Jésus-Christ est le docteur. Cette idée vient originairement de Philon, mais elle avait été utilisée par Clément d’Alexandrie "et Grégoire de Nazianze. La deuxième partie. Le Livre des hérésies, n’est qu’une introduction historique à la théologie. C’est un catalogue de cent trois hérésies ou doctrines fausses. La troisième partie. Exposé de la foi orthodoxe, comprend c< nt chapitres, répartis en quatre livres par les Latins. L’Exposé de la foi catholique est une explication méthodique du symbole de Nicée-Constantinople, sur le plan qu’avait adopté Théodoret dans la 0eîcov Soyp-âTtov èmtv.lt, . Sur la II', "."'", Y'.woecoç de Jean Damascène, voir t. viii, col. 697. l’our la métaphysique du dogme, voir col. 709 sq. : pour l’influence exercée par le Damascène sur la scolastique occidentale, voir col. 750.

Théodore Abou-quàra, dans ses opuscules publiés en grec, P. G., t. xi.vn et ceux qui ont été imprimés en arabe par E. Hacha, Beyrouth. 1904, présente, au dire de son dernier éditeur, un résumé de la théologie catholique et un modèle de la scolastique narsiasite ».

Photius, dans les Amphilochia, consacre un certain nombre de questions, une cinquantaine environ, aux problèmes trinitaire et christologique, voir t.xii, col. 1539-1540 ; il y apparaît, ainsi que dans son Traité sur le Saint-Esprit, comme un représentant de la scolastique grecque ». Hergenrôther, Photius, l’atriarch von i'.onstantinopel…, t. iii, Ratisbonne, 1809, p. 052.

Knfin, les chaînes et les florilèges rappellent les « sentences » médiévales : ils s’appliquent a préciser la terminologie et s’essaient à systématiser les dogmes. Voir surtout la Doctrina Patrum de incarnatione Verbi, édit. F. Diekamp, Munster-en-W., 1907.

En Occident.

Si Tertullien injurie copieusement

les philosophes, il les connaissait néanmoins et il utilise les concepts philosophiques pour préciser sa pensée théologique, par exemple sur la Trinité, OÙ il est le premier a proposer la formule très personse unius substantite. Adv. Praxeam, c. n. /'. L. (édit. de 1866), t. ii, col. 18m BC. Voir sur ces spéculations trinitaires, A. o Ali s. La théologie de Tertullien, Paris, 1905, p. 81103. Si Tertullien se plaît, comme dans le De carne t'.hristi, c. v, « à humilier les superbes qui manquent de déférence envers Dieu », A. d’Alès, np. cit., p. ; ">, il reconnaît néanmoins le caractère rationnel de la religion révélée. Lorsqu’au lieu de combattre avec les hérétiques, |] discute avec les infidèles…, Tertullien met beaucoup de soin à s’emparer des vérités communes sur ! i « quelles l’accord est r ; iit ou près de se faire entre

la foi et le bon sens naturel… Quanti il doit proposer la donnée chrétienne à ceux qui l’ignorent, Tertullien ne s’entoure pas seulement de témoignages historiques, il recourt aux précautions oratoires, il atténue ce qu’une doctrine si nouvelle peut avoir d’offensant pour le sens humain, il insinue que, s’il faut à toute religion des postulata, ceux de la religion chrétienne ne sont pas les plus durs à admettre… (Son) langage n’est pas d’un homme qui veut être cru sans raisons, et cru d’autant plus qu’il affirme des choses plus incroyables, i A. d’Alès, op. cit., p. 35-30. Pour Tertullien, le christianisme est sapientia de schola ceeli, De anima, c. i : cf. c. xvi, P. L., t. ii, col. 688 B ; 715 BC. Il cite à plusieurs reprises Is., vii, 9, Nisi crediderilis, non intelligetis (LXX : oùSè p.rj aovrJTe ; Yulg. : non permanebitis). Cf. De baptismo, c. x ; Adv. Marcionem. t. IV, c. xx, xxv, xxvii ; t. V, c. xi, P. L., t. i, col. 1319 C ; t. ii, col. 138 B ; 452 A ; 400 A ; 532 A.

Lactance, dans les Inslitutiones, reprend la question religieuse dans son ensemble : son œuvre est un essai de systématisation des vérités révélées, mais vues surtout du côté moral. « Lactance veut y présenter la religion chrétienne comme une véritable sagesse, comme une philosophie qui a, sur tous les systèmes précédemment enseignés, de singuliers avantages, en ce qu’elle résout d’une manière rapide, franche, certaine, ce fameux problème du souverain bien contre lequel ont échoué les sages de l’antiquité païenne. » Cf. Lactance, t. viii, col. 2435.

Hilaire de Poitiers, surtout dans le De Trinilale, fait souvent appel aux concepts philosophiques pour présenter le dogme trinitaire ou christologique d’une façon méthodique et systématique. S’il a mérité le surnom d’Athanase de l’Occident, il dépasse certainement Athanase pour l'étude philosophique des questions agitées et par le caractère personnel de sa pensée. Voir ce qu’il dit lui-même, De Trinilale, t. I, n. 18, 19, P. L., t. x, col. 37-39. Sur ses conceptions philosophiques appliquées à la théologie, voir ici t. vi, col. 2419 sq.

Marius Yictorinus composa divers ouvrages sur les questions religieuses. De ses traités contre l’arianisme, Adversus Arium libri IV, De generatione divini Verbi, De homousio recipiendo, saint Jérôme, De viris illusl., ci, P.L., t. xxiii, col. 739 B, dit qu’ils sont obscurs et que les seuls érudits les comprennent : c’est que précisément l’auteur réfutait l’arianisme par la philosophie néoplatonicienne. A l’instar de Tertullien, Marius Victorinus écrit que celui qui croit vient à la science, Adv. Arium, t. IV, n. 17. P. L. (édit. 1844), t. viii. col. 1125.

Avec saint Augustin, nous trouvons, plus fortement affirmée, l’importance de la dialectique pour la théologie. Voir le De doctrina christiana, t. II, n. 31 sq., P. L., t. xxxiv, col. 47 sq. Sur les rapports de la raison et de la foi chez saint Augustin, voir ici t. i, col. 2331 sq. É. Gilson a bien tracé les grandes lignes de ces rapports : Avant la foi, la raison intervient pour formuler ce qu’il faut croire. Cette première exigence est impliquée dans la définition même : credere est cuin assensione cogitare. De prsedestinatione sanciorum, n. 5, P. L., t. xliv, col. 903. Pour qu’il y ait assentiment à ce (pue l’on pense, il faut d’abord qu’il y ail pensée el par conséquent aussi que la raison propose un objel défini à notre acceptation. Ce n’est pas tout. Si la foi consiste en l’assentiment à un témoignage autorisé, il faut connaître ce témoignage et poser les titres de cettl autorité. En un sens, donc, avant de croire pour coin prendre il faut comprendre pour croire : ergo intellige ut credas, crede ni intelligas. Epist., cxx, c. i. n t. xxxiii, col. 153 154 ; Serm., xun.c. i.n.T. t. wxviii. col. j :.T. Vdii Ici, t. i, col. u :  ;  :  ; *. Avant la loi. l’in telligence dont parle i< i Augustin n’est autre qi