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THÉOLEPTE THÉOLOGIE


Philocalie, Venise, 1782, p. 855 ; Athènes, 1893, t. II, p. 227-232 ; P. G., t. cxliii, col. 381-400. Il ne manque à l’édition que l’équivalent des feuillets 8 r-9 v, 3e ligne.

3. Traité sur la « népsis » et l’oraison (προσευχῇ). sainte a "dyade" et mère des vertus.

4. Renouvellement symbolique des miracles d’Égypte dans les ascètes (à une religieuse).

5. Symbolisme du miracle de la guérison de la femme courbée.

6. Catéchèse pour la fête de la Transfiguration.

7. Traité sur la quiétude et l’oraison (ἡσυχίας, προσευχή).

8. Sur la soumission à la supérieure.

9. Leçon sur la conduite modèle des moines vivant en communauté.

10. Les passions confondues par la discrétion (aux religieuses).

11. Du silence (siopes).

12. Sur le jeûne (pour le dimanche de la tyrophagie).

13. Sur le jeûne.

14. Naissance du Christ et vie religieuse (aux religieuses).

15. Sur l’humilité et les vertus.

16. De la charite (aux religieuses).

17. Sans titre (τοῦ autou).

18-23. Homélies pour chacun des dimanches de Pâques à la Pentecóte inclusivement (aux religieuses).

21. Memento détaillé des enseignements de Théolepte à Eulogie et à son assistante, Agathonice.

25-28. Quatre lettres à Eulogie. La derniére a été écrite durant la derniere maladie de Théolepte : « il n’en a pas envoyé d’autre, parce qu’il s’en est allé chez le Seigneur » (à la fin de l’index de l’Ottob. 405).

Il est prématuré de porter un jugement sur la pensée de Théolepte. Ce que nous avons pu en lire n’atteste pas un esprit original. Il peut cependant éclairer certains aspects de la vie monaslique au xive siècle. On devra aussi relever attentivement les traits qui l’apparentent à l’école hésychaste. Il a été l’élève du méme Nicéphore dont Grégoire Palamas se réclamera, voir plus haut, et a conseillé ce dernier encore dans le monde ; cf. Philothée, Eloge de Palamas, P. G..t.cli, col. 561 A. On devra donc tenter une confrontation des doctrines. Notons seulement l’insistance sur la népsis, la proseuché, la prière du caur (assez souvent, mais semble-t-il, sans la technique physiologique de certains hésychastes).

Sources biographiques. — Nicéphore Choumnos, Éloge funèbre de Théolepte, edité par J.-Fr. Boissonade, Anecdota græca, t. v, Paris, 1833, p. 183-239, et qui constitue l’une des principales sources de cette notice ; Mathieu d’Éphèse, Oraison funèbre inédite, Vindob. theol. gr. 174, fol. 131-135 ; les historiens cites ; les correspondants de Théolepte : N. Choumnos, éd. Boissonade, Anecdota gr. nova, n. 88, 89, 36, 123 ; N. Grégoras, éd. Guilland, Correspondance de Nicéphore Grégoras, Paris, 1927, p. 17 ; Michel Gabras, Marcian. gr. 446, lettre 52, 96 ; G. Akyndinos, Marc. gr. 155, fol. 31.

Pour l’æuvre nous n’avons pu vérifier si le morceau publié par la P. G., t. cxliii, col. 399-404 appartient vraiment au groupe du codex. Ottob. gr. 405. À signaler aussi Fabricius, Biblioth. gr., 1re éd., t. X, p. 138, 546-547 ; A. Ehrhard, dans K. Krumbacher, Gesch. der byzant. Literatur, 2e éd., p. 99. La notice utile de IX. Guilland, 'op. cit., p. 379-382 devra être soigneusement contrôlée sur V. Laurent, Échos d’Orient, t. Xxvi, 1927, p. 146, 359-360.

J. GOUILLARD.


THÉOLOGIE. Discours sur Dieu. Il sera question ici de la théologie chrétienne, catholique. On peut la définir provisoirement : une discipline où, à partir de la Révélation et sous sa lumière, les vérités de la religion chrétienne se trouvent interprétées, élaborées et ordonnées en un corps de connaissances. Après une section consacrée au nom, cet article comportera un exposé historique, col. 316, et une étude spéculative, col. 417.

I. INTRODUCTION : LE MOT.

Comme beaucoup de mots de la langue ecclésiastique, le mot théologie est passé tel quel, par simple transposition, du grec et du latin dans les langues modernes. Avant de s’y fixer dans son sens actuel, le mot θεολογία, tout comme les mots θεολόγος et θεολογεῖν, a connu des usages assez divers, qu’il n’est pas commode de ramener à quelques lignes simples. On se référera au Thesaurus de Suicer et aux excellentes études de Petau, Dogmata theologica, t. 1, Proleg., c. 1 ; de Mattes, art. Théologie, dans le Dict. encyclopéd. de la théol. cath. de Wetzer et Welte, trad. Goschler, t. xxii, p. 310 sq. ; de F. Kattenbusch, art. Theologie, dans la Realencyklopädie de Hauck, t. xx1, p. 901 sq. ; de J. Stiglmayr, Mannigfache Bedeutung von « Theologie » und « Theologen » , dans Theologie und Glaube, t. xi, 1919, p. 296-309 ; de P. Batiffol, Theologia, theologi, dans Ephem. theol. lovan., t. v. 1928, p. 205-220 ; de F. Kattenbusch, Die Entstehung einer christlichen Theologie. Zur Geschichte der Ausdrücke θεολογία. θεολογεῖν, θεολόγος, dans Zeitsch. f. Theol. u. Kirche, nouv. série, t. xi, 1930, p. 161-205.

I. Dans le paganisme.

Le mot θεολογία n’a que rarement, dans l’antiquité païenne, le sens qu’il prendra dans le christianisme de doctrine sur Dieu. Les païens n’envisagent la divinité que du point de vue d’une explication des choses de ce monde ; ils appellent théologiens les poètes du passé qui, comme Orphée, Homère et Hésiode, ont composé des théogonies, ou encore les prosateurs qui ont formulé des spéculations sur l’origine du monde. Aristote oppose à ces « théologiens », qui donnaient du monde une explication mythologique, les « philosophes » comme Thalès ou Anaximandre et les « physiologues », qui cherchaient l’explication des choses dans les choses elles-mêmes et dans les éléments physiques. Platon, qui emploie lui-même une fois le mot θεολογία pour désigner la mythologie en sa valeur éducative profonde, Rép., 379 a, sera classé par les néoplatoniciens, et même par certains Pères de l’Église, parmi les « théologiens ». Stiglmayr, art. cité, p. 296-297 ; Kattenbusch, art. cité, p. 163.

Aristote, en un passage fameux, Met., VI, i, 1025 a, 19, distingue trois parties dans la philosophie « théorique » : la mathématique, la physique et la théologie ; celle-ci, qui est évidemment la plus digne des trois, est identique à la « philosophie première », c’est-à-dire à la métaphysique. De fait, Aristote nous a livré, dans le livre XII de la Métaphysique, une doctrine philosophique sur Dieu qui a une réelle valeur de science. Un énoncé semblable concernant les trois sciences théoriques se trouve à Met., XI. viii, 1064 b, 2 ; le passage est peut-être inauthentique. Il est certain que, dans le reste de son œuvre, Aristote emploie θεολογία et les mots apparentés pour designer la mythologie, et non plus la métaphysique. Kattenbusch, art. cité, p. 167..

L’emploi du mot au sens de doctrine concernant Dieu est donc, sinon douteux, du moins exceptionnel, avant les stoïciens. Zénon divisait la philosophie en logique, éthique et physique, et Cléanthe, son successeur, subdivisant chacune de ces espèces en deux, distinguait dans la derniére la physique et la théologie. Vers la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ, Panétius de Rhodes distinguera trois sortes de théologie : du moins semble-t-il être l’auteur de cette distinction qu’on retrouvera chez son disciple indirect, Varron, dans un texte auquel fait allusion Fertullien, Adv. nat., II, 1 et 2, et que nous a conservé saint Augustin : Tria genera theologis dicit esse, id est rationis quie deb diis explicatur, eorumque unum mythicon appellari, alterum physicum, tertium civile…, De civ. Dei, I. VI, C. v, P. L., t. XLI, col. 180 ; cf. I. IV, c. xxvii, et I. VI, c. XII. Ainsi les stoïciens ont-ils connu un emploi du mot theologia comme désignant, d’après l’équivalent que donne saint Augustin, la ratio quæ de diis explicatur, l’explication qu’on donne des dieux, laquelle peut être prise de trois points de vue : du point de vue