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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/272

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THÉOPHILE D’ALEXANDRIE — THEOPHILE D’ANTIOCHE


sur lequel se greffera aussi bien la théologie de Cyrille que celle de Chalcédoine ; et l’on comprend ainsi pourquoi du ve au viie siècle deux camps opposés se réclameront de son autorité.

Eucharistie.

Chaque fois qu’il aborde la question

de l’eucharistie, Théophile fait preuve du plus franc réalisme : 0soû ccoijwe SiocSiSoToa… ®eoû al[iot. tô 7rôu.a… Xptoxoû acô[i.a tj Ppcôaiç, xalXpiOTOÙaI|j.a T) tï601ç. In myslicam cenam, P. G., t. lxxvii, col. 1028 sq. ; cf. Epist. pasch., 16, § 11, 17 et 20, Hilbcrg, p. 169, 177, 181. En revanche il ne semble pas s’être inquiété du problème de la conversion. Un seul texte fait allusion à la sanctification des oblata par le Saint-Esprit : Dicit enim [Origenes] Spiritum sanction non operari ea quee inanimia sunt, nec ad inrationabilia pervenire. Quod adserens non recogitat aquas in baptismale mys~ ticas adventu Spiritus consecrari panemque dominicum, quo Salvatoris corpus ostenditur et quem frangimus in sanctificationem nostri, et sacrum calicem — quæ in mensa ecclesiæ conlocantur et ulique inanimia sunt — per invocationem et adventum Sancti Spiritus sanctiftcari. Epist. pasch., 17, § 14, Hilberg, p. 196. Théophile insiste bien davantage sur les effets de notre participation aux saints mystères, la vie, l’immortalité, la joie, la rénovation de notre nature, la rémission des péchés. In myslicam cenam, P. G., t. lxxvii, col. 1020 C, 1021 AB, 1028 B, 1029 AB. Il met bien en relief le caractère sacrificiel de la cène, qu’il distingue du sacrifice de la croix : ço6epôv tô TeXoûfxevov ô j.6ajoc, ô ctiteutÔç OuaidcteTaci, ô àfjivôç toù ©eoù ô aïpwv ttjv àjjiapTÎav -où y.6010v oçayiâ^sTai, - ô Tzax-qp eùcppaîveToa. - ô uiàç éxouaîcoç UpoupYEÏTOa, oùx ûtto twv Œojxâyoïv <rrj(i.£pov, àXX’ûcp’Éauxoû, ïva SsiE, j) éy.oûaiov rè (Tcorf ( ptov niOoç. lbid., col. 1017 A ; cf. col. 1028 B, 1029 B. Cependant il existe un rapport entre l’eucharistie et le sacrifice du calvaire ; si le Christ a été crucifié pour les démons, comme l’aurait enseigné Origène selon Théophile, ceux-ci ont droit comme nous de participer au repas mystique : Si enim et pro dœmonibus crucifigetur, ut novorum dogmalum adsertor adfirmal, quod eril privilegium aut quæ ratio, ut soli homines corpori ejus sanguinique communicent et non dœmones quoque, pro quibus in passione sanguinem fuderit. Epist. pasch. 16, § 11. Hilbcrg, p. 169. Ce bref résumé montre, croyons-nous, que Théophile mériterait de retenir l’attention des historiens du sacrement de l’eucharistie.

La littérature ancienne concernant Théophile est bien connue. Aux publications récentes citées dans le corps de l’article on peut ajouter les ouvrages suivants : O. Bardenhewer, Geschichte der altkirchlichen Literatur, t. iii, I rlbourg-en-B., 1923, p. 115-117 ; I’.. Basset, Le synaxaire arabe facobtte, Patrol. Orient., t. i, p. 345-347 ; A. Baumhichte der syrischen Literatur, Bonn, 1922, p, 164 ; Chr. Baur, Der heilige Johannes Chrysostomus und seine Zeit, I. ii, Munich, 1929 ; l. Cavallera, Saint Jérôme, sa ci. < / v, /i u iii, rr, Louvain, v±2, t. i, p. 193-286 ; i. ii, p. 3143 ; W. von Christ, Griechische Literatur geschichle, t. n / », b- éd. (O. SUihlin), Munich, 1924, p. 1381 sq. ; Chrysostomos (archim.), Z a.-a’O / = ?av6 // —, ’J. —, : L, ; ’I' -.’, ;, t. XXI,

p. 305-335 ; W.-E. Cmm, Der Papyrus codex sœc. Vl-VIlder Philippibibliothek in Chellenham, Koptische theologische Schrlflen, mil einem LSeitrag von A. Ehrhard.dans Schrilten der wlttenschafilichen Gesellscha/t in Strassburg, fasc. iii, Strasbourg, 1915 ; Dictionnaire d’histoire et <U géographie

istique, art..1/, tandric (.1. Fuivre), t. ii, col. 319 s<|. ; inthropomorphites (A. Lchaut), t. iii, col. :. : 17 ; I..1.

r, Antike und Christentum.l. iii, Miiiister-en-W., 1932, p. IH’.i sq. ; i.. Drioton, Lu discussion d’un moine anlhropomorphite audien avec le patriarche Théophile d’Alexandrie n l’a dans la Hernie de l’Orient chrétien, II<

1.x, 1915-1917, p. 92 lOŒl 113-128 ; L. Dm pape

U Un tra’lans les Annales de philosophie chrétienne, t. exi, IHS.", . p. 200 sq. ; Histoire ancienne dr rSgllse, t. ii, p. 608-626 ; t. iii, p. 38-106 ; li. Bvetts, U Ut tory o/ the patriarchs o/ the coplic Church of Alexandria, dans P. O., t. i, p. 425-430 ; F. Haase, Altchristliche Kirchengeschichte nacli orientalischen Quellen, Leipzig, 1925, p. 200 sq. ; P. Ladeuze, Élude sur le cénobilisme paklwmien, Louvain, 1898, p. 202 ; J.-P.-N. Land, Anecdola syriaca, t. iii, Leyde, 1870, p. 156 sq. ; G. Lazzati, Teofilo d’Alessandria. Milan, 1935 ; H. Lielzmann, Apollinaris von Laodicea und seine Schule, Tubingen, 1904, p. 36 sq. et 76 ; H.-G. Opitz, art. Theophilos von Alexandrien dans Pauly-Wissowa, Real-Encijclopadie der classischen Alterlumswissensclia /t, t. v A, 2, 1934, col. 2149-2165 ; M. Richard, Vne homélie de Théophile d’Alexandrie sur l’institution de l’eucharistie dans la Revue d’histoire ecclésiastique, t. xxxiii, 1937, p. 46-54 ; Les écrits de Théophile d’Alexandrie dans Le Muséon, t. lii, 1939, p. 33-50 ; A. Struckmann, Die Eucharistielehre des heiligen Cyrill von Alexandrien, Paderborn, 1910, p. 12 et 130-138 ; S. Vismaia, Un patriarca aiessandrino del V" secolo dans La Scuola cattolica, 1935, p. 513517 ; Ed. Weigl, Christologie vom Tode des Athanasius bis zum Ausbruch des nestorianischen Streiles, Munchencr Studien zur hist. Théologie, fasc. 4, Munich, 1925, p. 113-120.

B. Delobf.l et M. Bichard.

    1. THÉOPHILE D’ANTIOCHE (SAINT)##


2. THÉOPHILE D’ANTIOCHE (SAINT),

sixième évêque de cette ville, sous le règne de Marc Aurèle. — I. Vie et œuvres. II. Doctrine.

I. Vie et œuvres. — La vie de saint Théophile nous est à peu près inconnue. Nous saxons seulement qu’il naquit près de l’Euphrate, ce qui ne l’empêcha pas de recevoir une éducation grecque très soignée. Élevé dans le paganisme, il se convertit au christianisme par la lecture de la Bible et par le spectacle des vertus chrétiennes. Il fut nommé évêque d’Antioche en 169 d’après Eusèbe, donL la chronologie est d’ailleurs fort douteuse : l’historien en effet place en 177, l’élection du successeur de Théophile, Sérapion, mais il se trompe entièrement, car Théophile lui-même parle dans son Apologie de la mort de Marc-Aurèle arrivée en 180. Ce que l’on peut dire de mieux, c’est que l’épiscopal de saint Théophile couvre une partie du règne de Marc-Aurèle et qu’il dut s’achever assez peu de temps après l’avènement de Commode.

Eusèbe, Hist. eccles., IV, xxiv, énumère plusieurs ouvrages de saint Théophile :

1° Trois livres à Auloli/ciis. — Us constituent pour nous tout l’héritage littéraire de leur auteur. À la différence de la plupart des autres apologies, ils ne sont pas adressés aux empereurs ni à l’opinion publique en général, mais à un personnage, vrai ou fictif, du nom d’Aulolycus. Le 1. I er s’efforce de réfuter les objections du destinai aire sur la nature de Dieu, la providence, la signification du nom chrétien, la foi a la résurrection des morts. Il s’achève par la démonstration de la folie du paganisme. Le 1. II continue et complète le 1. I er : il oppose à la mythologie païenne et aux enseignements contradictoires des poètes et des philosophes grecs la doctrine des prophètes et les récils de la Genèse sur les origines du monde et de l’humanité. Enfin le 1. III est consacré à l’examen des griefs les plus habituellement opposés au christianisme par l’opinion publique, anthropophagie immoralité, etc. Il s’achève par la démonstration de l’antériorité des écrits mosaïques sur les ouvrages grecs les plus anciens : selon Théophile, Moïse doit avoir vécu de neuf cents à mille ans avant la guerre de Troie. Les livres saints des chrétiens sont donc bien plus vieux que D’importé quel livre profane.

2° Contre l’hérésie d’Hermogène. - Cet Hermogène était un gnostique, différent, semble-t-il, de celui

contre qui écrivit Tcrtullien et qui elail peintre à Car thage. On ne voit pas pourquoi l’évêque d’Anliochc

aurait réfuté un hérétique africain.

! Contre Marcion. — Loofs a essayé de démontrer

non seulement que l’ouvrage de saint l heophile contre

Maie ion aurait clé connu et vililisé par saint Innée, niais encore qu’il clait possible, pu les i dations qu’en