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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/599

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TOLÈDE (CONCILES DE). SUCCESSION


traite de la procession des Rogations, fixée au 14 décembre, les sept autres canons ont une portée exclusivement politique. Les décrets du concile furent approuvés et publiés par le roi, dans son ordonnance du 30 juin 636.

Baronius, Annales, an. 636, n. 6 ; Labbe, t. v, col. 17351740 ; Hardouin, t. iii, col. 597 ; d’Aguirre.t. iii, p. 403-407 ; Mansi, t. x, col. 653 ; Bruns, Bibl. eccles., part. I, p. 245 ; Gonzalez, Coleccion…, t. II, p. 318 ; Florez, op. cit., t. vi, p. 167.

6° Le VIe concile. — Mais, dès le début de 638, Chintila exprima le désir qu’un nouveau concile se réunît dans l’église Sainte-Léocadie de Tolède. Ce fut le VIe concile national.

L’assemblée compta cinquante-deux évêques d’Espagne et de Gaule Narbonnaise, avec les quatre métropolitains, Selva de Narbonne qui présida, Julien de Braga, Eugène de Tolède et Honoré de Séville. Seul le métropolitain de Mérida était absent.

Dix-huit canons furent promulgués. Le premier est une nouvelle profession de foi, amplification de la profession de foi du IVe concile. Hahn, Bibl. der Sumb., n. 180. Les autres canons sont d’ordre ecclésiastique ou politico-religieux. On y retrouve encore la préoccupation d’affermir l’autorité royale et d’exclure les Juifs de la vie civile du pays. Le concile félicitait même Chintila d’avoir porté un édit enjoignant à tous les Juifs de quitter le royaume. À l’avenir, déclare le canon 3, tout roi qui montera sur le trône devra prêter serment de ne plus tolérer l’impiété juive et de conserver dans toute leur vigueur les présentes ordonnances. C’est de là qu’est venu aux rois d’Espagne leur titre do « Roi Catholique ». Voir col. 1193.

Notre attention doit se porter particulièrement sur quelques canons intéressant la pénitence publique. Ces canons complètent et précisent les dispositions du IVe concile. On a vu qu’un laïque, ayant reçu la pénitence, ne pouvait plus quitter cet état et devait, même au besoin par la force, y être ramené. Le principe est rappelé au canon 7. Mais, si le pénitent en danger de mort est un homme jeune encore et marié, l’évêque l’autorisera, après guérison, à rentrer avec sa femme, s’il ne lui est pas possible de garder la chasteté et cela jusqu’à l’âge où la continence lui sera possible. De même pour une jeune femme. Toutefois si celui des conjoints qui n’était pas entré en pénitence vient à mourir, le survivant ne peut se remarier. Can. 8.

En 640 mourait Chintila. Son fils Tulga, malgré son extrême jeunesse, fut choisi pour lui succéder. Mais il fut impuissant à maintenir l’ordre. Plusieurs grands du pays offrirent la couronne à l’un des leurs, Chindasvinte qui, presque octogénaire, s’empara du pouvoir (642) et fit couper les cheveux à Tulga en signe de profession monacale, afin de l’éloigner du trône. Une partie de la nation s’insurgea contre l’usurpateur et la guerre civile s’ensuivit. Elle se termina par le triomphe de Chindasvinte.

Baronius, Annales, an. 638, n. 11-12 ; Labbe, t. v, col. 1740-1753 ; Hardouin, t. tu, col. 601 ; d’Aguirre, t. iii, p. 407-419 ; Mansi, t. x, col. 659 ; Florez, op. cit., t. vi, p. 341-346 ; Bruns, Bibl. eccles., part. I, p. 249 ; Coleccion…, t. ii, p. 324 sq. ; Fita y Colome, Suplemento al concilio national Toledano VI, Madrid, 1881.

7° Le VIIe concile. — Pour remédier aux maux de l’État et de l’Église, le roi réunit un concile national : ce fut le VIIe concile de Tolède (18 octobre 646), avec vingt-huit évêques, dont quatre métropolitains, ceux de Mérida, Séville, Tolède et Tarragone.

La préface assez longue qu’on lit dans les collections conciliaires doit être rattachée, sans aucun doute, au premier canon avec lequel elle fait corps. Elle explique, en effet, l’objet de ce canon : punir les perturbateurs de la paix nationale et empêcher le retour de sembla bles troubles. Les sanctions prononcées contre les fauteurs de la guerre civile furent draconiennes. Il n’y manquait que la peine de mort, qu’un concile ne pouvait se risquer à prononcer. Le vieux roi, d’ailkurs, s’en chargeait bien tout seul.

Les canons 2-5 concernent différents points de la discipline ou de la liturgie. Le dernier canon est un hommage rendu par le clergé au roi d’Espagne : par égard pour le roi et pour sa résidence, ainsi que pour aider le métropolitain, les évêques des environs devront passer chaque année un mois dans cette ville sur l’appel du métropolitain, sauf au temps de la moisson et de la vendange.

Baronius, Annales, an. 646, n. 30 ; Labbe, t. v, col. 18361845 ; Hardouin, t. iii, col. 619 ; d’Aguirre, t. iii, col. 419 ; Mansi, t. x, col. 763 ; Bruns, Bibl. eccles., part. I, p. 259 ; Coleccion de canones…, t. ii, p. 353 ; Florez, op. cit., t. vi, p. 180.

Après le procès-verbal du concile, Mansi donne quatre fragments d’un autre concile de Tolède, dont l’époque est inconnue, t. x, col. 775. Une partie de ces fragments est passée dans les Décrélales de Grégoire IX, t. I, tit. xxiii, De officio archidiaconi, c. 2 ; tit. xxiv, De officio archipresbyteri, c. 3 ; tit. xxvi, De officio sacristm, c. 1 ; tit. xxvii, De officio custodis, c. 2. D’après Mansi, se rattacheraient également à ce concile deux professions de foi.

8° Le VIIIe concile. — Le vieux roi Chindasvinte avait associé au pouvoir son fils Reccessvinte, qui lui succéda en 652. Reccessvinte convoqua aussitôt les évêques et les grands du royaume pour un concile, le huitième concile plénier de Tolède (encore que dans l’ancien titre du procès-verbal, il ait été simplement qualifié de provincial). Le concile se réunit le 16 décembre 653. Le roi y assista ainsi que les quatre métropolitains de Mérida, Séville, Tolède (appelée ici regia urbs) et Braga. En outre étaient présents quarante-huit autres évêques, un grand nombre d’abbés, des représentants d’évêques absents et seize comtes et ducs. Le roi présenta aux évêques un tomus (publié par K. Zeumer, Leges Wisigoth., dans Mon. Germ. hist., Leges nat. germ., t. i, 1902, p. 472) les exhortant à l’orthodoxie et protestant de la sienne propre, mais demandant surtout la révision du serment exigé par le canon 75 du IVe concile, ainsi que des peines portées contre les traîtres au pays et au roi. Il les engageait à prendre les décisions nécessaires et demandait aux grands et aux palatins présents au concile d’observer ce qui serait décidé, promettant lui-même de confirmer les décisions.

Ce fut là l’objet principal des discussions et l’on aboutit à un accord qui permettait, nonobstant le serment, de réaliser les mesures de clémence projetées. On trouvera plus loin le détail des décisions du concile, qui élabora également un règlement nouveau pour la succession royale. La question juive ne fut pas passée sous silence. Quelques canons concernent la continence des clercs, can. 4-7, leur instruction, can. 8, la pratique du jeûne, can. 9. Cf. Magnin, L’Église wisigothique, p. 61.

Le tout était précédé d’une profession de foi orthodoxe, calquée sur le symbole de Nicée-Constantinople, avec le Filioque ; nous n’avons pas à nous arrêter à cette profession de foi classique, dont on retrouve des citations dans le Décret de Gratien, dist. XIII, c. 1 ; caus. XXII, q. ii, c. 1 ; q. iv, c. 1, 9.

Baronius, Annales, an. 653, n. 2-7 ; Labbe, t. vi, col. 394432 ; Hardouin, t. iii, col. 952 ; d’Aguirre, t. iii, col. 435-468 ; Mansi, t. x, col. 1206 ; Bruns, Bibl. eccles., part. I, p. 265 ; Coleccion de canones…, t. ii, p. 361.

9° Le IXe concile. — L’année suivante, en 655, eut lieu le IXe concile (simplement provincial) dans l’église de Marie, sous la présidence d’Eugène II de Tolède. L’assemblée ne fit qu’ajouter aux ordonnances plus