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TRICASSIN (CHARLES-JOS.) — TRINCARELLA (PIERRE DE)

in-8°, Maycnce, 1687. — 11. Outre cette copieuse littérature latine, le P. Charles-Joseph a donné quelques traductions françaises d’ouvrages de saint Augustin : le De gratia et libero arbitrio, le De correptione et gratia avec des remarques et des explications ; on signale aussi de lui des réponses, en français, à des difficultés relatives à la prédestination, l’une adressée à un grand seigneur ; l’autre à une dame ; une Réponse à la réponse de l’auteur de l’épître adressée à tous les docteurs de France, où est exposée toute la doctrine de saint Augustin sur la grâce et le libre arbitre, Paris, 1678. — 12. Le danger que présentait pour le christianisme la philosophie cartésienne n’avait pas échappé au P. Charles-Joseph ; il s’en explique dans La philosophie de M. Descartes contraire à la foi, in-12, Paris.

Bern. de Bologne, Bibl. scr. O. M. C., Venise, 1747, p. 60 ; recopié par Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 449-450.

É. Amann.

TRIGOSO Pierre, jésuite, puis capucin (xvie siècle). — Né à Catalayud (Espagne), le 21 juin 1533, il étudia sous Dominique Soto et Mancio, tous deux dominicains, à Salamanque, puis à Alcala. En décembre 1556, il entrait dans la Compagnie de Jésus, où il travailla surtout comme prédicateur, en Espagne d’abord, puis, à partir de 1570, dans les Pays-Bas. Vers 1580 il passa à l’ordre des capucins, en Italie. Prédicateur dans les Marches, il devint finalement professeur à Bologne, puis à Naples, où il mourut le 20 juillet 1593. C’est durant sa carrière de professeur qu’il commença la publication d’une Somme théologique, extraite des œuvres de saint Bonaventure et disposée dans l’ordre de la Somme de saint Thomas : Sancti Bonaventuræ summa theologica ex ejus in Magistrum Sententiarum scriptis accurate collecta, copiosisque commentariis illustrata. L’auteur l’avait divisée en quatre parties : 1. De Deo uno et trino ; 2. De Deo creatore ; 3. De incarnatione ; 4. De sacramentis, le tout devant comprendre six volumes ; il n’en est paru que la première partie du t. i, in-fol., Rome, 1593 ; Lyon, 1616, qui, en vingt et une questions, traite de Dieu et donne sensiblement le contenu des quinze premières distinctions du l. Ier des Sentences.

Trigoso ouvre la série des commentateurs de Bonaventure au xviie siècle et, pendant un temps, il eut quelque influence sur la direction des études de son ordre. Venu du thomisme, il interprète Bonaventure dans le sens de celui-ci. Ses préférences vont, d’ailleurs, aux doctrines généralement reçues dans l’Église. On a noté sa prédilection pour Rich. de Mediavilla, où il voit un intermédiaire entre l’ancienne école franciscaine pénétrée d’augustinisme et la jeune école thomiste.

Boverius, Ann. capuc., t. ii, 1639 ; Wadding, Bibl. scr. O. M., éd. de 1908, p. 194 ; Sbaralea, Suppl…, éd. de 1921, t. ii, p. 371 ; Bern. de Bologne, Bibl. scr. O. M. capuc. ; Hurter, Nomenclator…, 3e éd., t. iii, col. 147 ; Collect. francisc, Assise, t. v, 1935, p. 45-67, 370-417 ; Buchberger, Lexikon für Theol. und Kirche, t. x, p. 291.

É. Amann.

TRILEA (Bernard de). — Originaire de Nîmes, entra très jeune chez les frères prêcheurs. Il fut envoyé une première fois à Paris vers 1260-1265. On le voit, de 1266 à 1276, sous-lecteur et lecteur dans divers studia de l’ordre. Puis il retourne à Saint-Jacques pour y prendre ses grades théologiques. Il lit les Sentences en 1282-1284, et succède comme régent, dans la chaire des étrangers, à Hugues de Billom, de 1284 à 1287. Il devint en 1291 provincial de Provence. Déposé l’année suivante, il mourut le 4 août 1292 en Avignon, à son retour du chapitre de Rome.

On possède de lui, des questions sur le traité De sphera, de Jean de Sacro Bosco, quelques sermons de 1282, un commentaire sur l’Apocalypse (Avignon 88), des Questions disputées et des Quodlibets.

Ses Questions disputées portent sur la connaissance de l’âme, soit unie au corps, soit séparée (ces dernières dans deux mss : Vatic. Borgh. 156, fol. 77-116 ; et Nurenberg, Cent. I. 64, fol. 54-87). Ses Quodlibets sont au nombre de trois, le dernier incomplet mais devant peut-être se voir annexer les huit questions du Paris Nat. lat. 15 850, fol. 12-16. Grabmann présente comme hautement probable l’attribution d’un quatrième Quodlibet, conservé près des autres dans Florence, Nazion. 1153 A. 3, fol. 286-299.

La Tabula et le Catalogue de Laurent Pignon lui attribuent en outre des Postillas super Proverbia, super Cantica, Ecclesiasten, super librum Sapientie, super Johannem… item quæstiones de spiritualibus creaturis et potentia Dei ; …item quæstiones de differentia esse et essentiæ ; tous ouvrages perdus. Le Comment, in Sententias porté sous son nom, dans un ms. de Paris Mazarine 880 est postérieur à sa mort.

L’étude de ses Quodlibets permet d’enregistrer un « progrès très net dans la méthode, qui a acquis une fermeté remarquable, où l’on reconnaît l’influence de la Somme ; quelques progrès aussi dans l’usage des arguments d’autorité patristique. Surtout fidélité absolue à la doctrine de saint Thomas qui n’est cependant nommé nulle part ; par exemple pour la matière première, l’unicité de forme, la nature de la béatitude, la théorie de la connaissance. Souvent même beaucoup de ces questions quodlibétiques ne sont que du saint Thomas copié intégralement ; la Somme et les Quodlibets sont surtout exploités ». Bernard de Trilia ne laisse pas, d’ailleurs, de repenser les problèmes et de faire progresser parfois, en quelques points, la pensée de son maître.

P. Glorieux, Répert. des maîtres en théol…, t. i, 1933, n. 41 ; La litt. quodlibétique, t. i, p. 101-104 ; t. ii, p. 66 sq. ; M. Grabmann, Bernhard von Trilia O. P…, dans Divus Thomas, Fribourg, 1935, p. 385-399.

P. Glorieux.

TRINCARELLA (Pierre de), frère mineur, dont la personnalité demeure mystérieuse. Les hypothèses les plus diverses sont émises au sujet de la graphie de son nom. Ainsi L. Wadding, Script, ord. minorum, p. 194, écrit Trimavella ; Pierre-Rodolphe de Tossignano, Historia seraphicæ religionis, Venise, 1586, p. 332, porte Triniavella ; d’autres encore mettent Trincavella ; enfin le cod. 200 de la bibliothèque Antonienne de Padoue porte Trincarella. J.-H. Sbaralea, op. cit., p. 371 semble donner la préférence à la graphie Trincavella, qui, dit-il, était le nom d’une famille vénétienne. Un certain Victor Trincavella de Venise a publié en 1520, à Venise, une Quæstio de reactione juxta Aristotelem et Averroem. Nous préférons toutefois la lecture Trincarella, adoptée dans le ms. 200 de la bibliothèque Antonienne de Padoue, qui contient le commentaire sur le l. IV des Sentences du franciscain. D’après les uns il serait italien et originaire de Venise, ou de Mandello del Lario, dans le diocèse de Côme ; d’après d’autres, il serait français et natif de Narbonne.

Pierre Trincarella a composé une Lectura in quartum librum Sententiarum, conservé dans le ms. 200 (xve siècle) de la bibliothèque Antonienne de Padoue. Il débute : Quæritur ufrum decuerit esse aliqua sacramenta in nova lege. Nous ne savons pas s’il a écrit un commentaire sur les trois premiers livres des Sentences ; on n’a pu découvrir jusqu’ici que ce commentaire sur le IVe livre des Sentences.

L. Wadding, Scr. ord. min., Rome, 1906, p. 194 ; J.-H. Sbaralea, Suppl., t. ii, Rome, 1921, p. 371 ; A.-M. Josa, I codici manoscr. della bibl. antoniana di Padova, Padoue, 1886, p. 227 ; Pierre-Rodolphe de Tossignano, Historiarum seraphicæ religionis libri tres, Venise, 1586, p. 332.

A. Teetært.