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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/1088

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ZOLA (JOSEPH) — ZONARAS

nico-hongrois que Joseph II venait d’y transférer de Rome. Avec Tamburini et d’autres ecclésiastiques, il se fit l’exécuteur des desseins du souverain qui allait devenir empereur en 1780. Cf. art. Joséphisme, t. viii, col. 1543. L’institution où enseignait Zola n’était autre qu’un des fameux « séminaires généraux », sur lesquels comptait l’empereur-sacristain. Ces séminaires n’eurent pas longue vie, à la mort de Joseph II (février 1790), ils furent supprimés et les évêques lombards rétablirent les séminaires épiscopaux. Zola et Tamburini durent renoncer à leurs chaires. Mais, après l’invasion française et l’union à la France de la République cisalpine, 1796-1799, Zola se vit confier à l’académie de Pavie une chaire de diplomatique et de droit. Le retour passager des Autrichiens, 1799-1800, amena la suppression de cette académie, mais la création, au lendemain de Marengo, de la République italienne, qui devait devenir cinq ans plus tard le royaume d’Italie, fit revivre l’établissement ; Zola y reprit son enseignement, mais mourut le 5 novembre 1806, précédant de vingt ans dans la tombe son collègue Tamburini.

Il a laissé : Un discours latin, peut-être leçon inaugurale : De vitanda in historia calamitatum Ecclesiæ dissimulatione, Brescia, 1774. — Prelezioni teologiche, qui résument son enseignement de Brescia, traitant des lieux théologiques et des fins dernières, 2 vol., Brescia, 1775 ; dans une 2e édit., Pavie, 1785, a été inséré le Commonitorium de Vincent de Lérins, ainsi que divers textes augustiniens ; mise à l’Index, 10 juillet 1797, à cause de la préface du t. ii. — De ratione et auctoritate S. Augustini in rebus theologicis ac speciatim in tradendo mysterio prædestinationis et gratiæ dissertatio cum prologo galeato, Pavie, 1788, sans nom d’auteur, mis à l’Index le 5 février 1790. — Une réédition avec notes de l’ouvrage de l’anglican G. Bull, Defensio fidei Nicænæ, Pavie, 1786. Voir ici t. ii, col. 1242. — Commentaria de rebus christianis ante Constantinum Magnum, 3 vol., 1778-1786. — Prælectio de catechista habita ad alumnos suos cum iis explicare aggrederetur sancti Augustini librum de catechizandis rudibus, Pavie, 1781. — En collaboration avec Tamburini, Palmieri et d’autres une sorte de périodique, Biblioteca ecclesiastica et di varia letterature, dont quatre volumes parurent à Pavie de 1790 à 1793. — Tamburini a publié des Opera posthuma de Zola, 2 vol. in-8°, avec une vie de l’auteur.

Il y a sur Zola une monographie : Notizie istorico-critiche intorno alla vita, al costumi ed alle opere dell’A. D. Giuseppe Zola ; voir aussi les auteurs signalés à l’art. Tamburini, t. xv, col. 34 ; Michaud, Biographie universelle, t. xlv, p. 575-576 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 710.

É. Amann.


ZONARAS Jean, écrivain ecclésiastique byzantin du xiie siècle. — On sait peu de chose de sa vie. Sous Alexis Comnène (1081-1118), Zonaras cul au Sacré-Palais des fonctions importantes : (i.é-, aç opoMYyiipioç tîjç ÇilyXrfi, ce que Krumbacher traduit par : commandant des gardes du corps et avait la’lignite de TrptoTao-rçLpTJTK ;. Pour des raisons que nous ignorons, chagrins de famille ? complications politiques ? il renonça au monde et se lit moine au couvent de Hagia Glykeria, dans l’une des îles des Princes. C’est dans cette retraite qu’il composa les nombreux écrits qui sont restés de lui. Il a pu prolonger son existence jusque dam la M) onde moitié du xu° siècle.

Canoniste, Zonaras est l’auteur d’un commentaire de la littérature canonique, qui lui a valu une grande réputation. De peu postérieur à Alexios AlistèOM, qu’il a utilisé, un peu antérieur à Théodore Balsamon, il forme avec ces deux auteurs le triumvirat des grands canonlstes byzantins, dont les décisions ont fait loi pendant longtemps et continuent à être prises

en considération. À ce moment les collections canoniques sont à peu près définitivement closes et nos auteurs ajoutent peu de chose à la masse des documents qu’ils commentent : successivement Zonaras énumère les canons des apôtres, les conciles œcuméniques : Nicée (325), Constantinople (381), Éphèse (431), Chalcédoine (451), le Quini-Sexte (692), le II* de Nicée (787) et les deux conciles photiens de 861 (celui qui est appelé npto-T) jefld Ssuxépa), et de 879880. Viennent ensuite les conciles particuliers : Carthage (celui de saint Cyprien en 252), Ancyre (314), Néocésarée (315), Gangres (340), Antioclie (341), Laodicée (343), Sardique (343), Carthage (419) et le concile tenu par Nectaire à Constantinople en 394. Suivent les « lettres canoniques » de Denys d’Alexandrie, de Pierre d’Alexandrie, de Grégoire le Thaumaturge, d’Athanase (au nombre de trois), les quatre lettres de Basile le Grand, et celle de Grégoire de Nysse. De ces textes, Zonaras entend donner une explication sommaire, à l’usage des commençants, qui ne veut pas se perdre dans le détail de la procédure. En fait il a réussi à fournir un excellent commentaire tant au point de vue du fond qu’à celui de la forme. Pour éclairer le sens des textes, il recourt soit à l’histoire générale et à celle des institutions, soit à la comparaison des canons entre eux, essayant au besoin de concilier les textes divergents ; il est naturellement porté aux solutions plus bénignes. La langue est excellente. C’est un des très bons commentaires canoniques de l’Église byzantine ; il est d’ailleurs possible qu’une grande partie des exégèses canoniques mises au compte de Balsamon doive lui être attribuée. À côté de ce travail d’explication, on cite aussi de Zonaras deux dissertations indépendantes : rispi to’j (X7) Ssïv Sûo Stas^aSéXffouc —rt-f/ aù-r^v àyâ^zn^i, Trpôg yâu.ov (Qu’il ne faut pas que deux cousins germains épousent la même femme) ; Aéyoç 7rpoç toùç rrçv çuoixtjv tîjç Ycivîjç èxp&rp j.iy.atoL 7)You|j(.évouç (Contre ceux qui estiment que la simple émission physique du semen est une souillure).

Zonaras est également connu comme le commentateur des TïTpàaT’.va et des jjiovoo-n/a de Grégoire de Nazianze. À l’exemple de Cosmas de Jérusalem (milieu du viir 5 siècle), qui avait donné une Collectio et inlerpretatio historiarum quarum meminit Dious Gregorius in carminibus suis (cf. P. G., t. xxxviii, col. 339-680), à l’exemple de Nicétas David, le Paphlagonien, qui avait fait paraître dans la seconde moitié du ixe siècle une Paraphrasis carminum arcanorum S. Gregorii Nazianzeni (édit. Dronke, Gœttingue, 1840, cf. P. G., ibid., col. 681-842 et t. cv, col. 577-582), Zonaras commenta lui aussi les textes poétiques, souvent assez difficiles à expliquer, du Nazianzènc. Mais le travail du moine du xiie siècle s’est souvent trouvé confondu avec celui de Nicétas. En 1568, Zacharic Skardylios avait publié sous le nom de Nicétas une’i^p(i.Yjve[oc elç rà TSTpàoTi/a toG rpT^yoptou qui est à restituer à Zonaras, lequel d’ailleurs a largement utilisé son prédécesseur. — Les Kâvoveç àvaaTàaïu/n de l’Octoéchos, composé ou tout au moins réformé par Jean Damnscènc ont été également commentés par Zonaras ; ce travail est demeuré inédit, sauf l’introduction, Iltpl >cav6voç xai eîpjvoo xal xpoîtaptou xaa gjSyjç, précieuse pour l’intelligence des textes liturgiques byzantins ; elle publiée au t. v du Spicilegium Ilomanum, 1841, p. 384-389. Zonaras a lui-même composé un canon sur la sainte Vierge, où il célèbre Marie victorieuse de toutes les hérésies, depuis celle d’Arlus Jusqu’à celles. toutes récentes, des bogomiles et des « latins » ; à ces derniers est reprochée leur doctrine de la procession du Saint I spiit rrb tilroque, qui met en Dieu un double