Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1759

    1. TRINITÉ##


TRINITÉ. CONTROVERSE DU F1L10QUE

1760

tifler. Seul le début concerne la procession du Saint-Esprit ; les objections des Grecs, les réponses des Latins sont exposées, col. 487-510. L’influence d’Hugues Éthérien se fait sentir à maintes reprises.

2. Les écrits de Nicéphore Bkmmyde († 1272) ont été alternativement employés par les Latins et par les Grecs pour ou contre la procession du Saint-Esprit a Pâtre Filioque. Voir Nicéphore Blemmyde, t. xi, col. 444.

3. Georges Acropolite peut, à la rigueur, être cité comme un partisan de l’union entre Grecs et Latins, puisqu’il fut un des artisans de cette union au concile de Lyon de 1274. On notera cependant une évolution profonde en son esprit touchant la procession du Saint-Esprit. Michel l’Ange, despote d’Épire, l’ayant fait prisonnier en 1257, Georges profita de deux ans de captivité pour écrire sur la procession du Saint-Esprit en un sens plutôt défavorable aux Latins. Deux discours sont le fruit de ce travail. Dans le premier, « l’auteur s’élève avec force contre les discussions stériles des théologiens et demande l’union sur les bases d’une morale commune ; dans le second, il défend le dogme photien avec les arguments accoutumés des polémistes byzantins ». M. Jugie, art. Acropolite (Georges), dans le Dicl. d’hist. et de géogr. ecclés., t. i, col. 378. Ces deux discours dans le t. n des œuvres complètes éditées à Leipzig, 1903, collection Teubner. Mais une fois acquis au parti unioniste, Georges Acropolite lui resta fidèle jusqu’à sa mort (1282). Il composa en faveur du dogme catholique un opuscule qui fut brûlé par ordre d’Andronic II et qui, pour cette raison, ne nous est pas parvenu.

4. Le patriarche Jean XI Veccos ou Beccos († 1293) fut converti au Filioque, encore simple chartophylax, par la lecture du traité de Nicéphore Blemmyde. Cette conversion, d’ailleurs sincère, favorisait les desseins de Michel Paléologue en faveur de l’union des Églises. Cf. L. Bréhier, art. Beccos, dans le Dict. d’hist. et de géogr. ecclés., t. vii, col. 357. Après l’abdication du patriarche Joseph, antiunioniste, Veccos fut élevé à la dignité patriarcale quin 1275). Ses œuvres sont nombreuses, dans lesquelles il professe la double procession : 1. Ilepi TÎjç svtiæoç xal eîpiQvïjç tûv tÎ)ç TtaXaiâç v.vl véaç’Pa^r/jç èxxXTjatôv (1275), P. G., t. cxli, col. 15-156 : défense de la doctrine romaine à l’aide des Pères grecs, n. 1-34 ; réfutation des objections de Photius, n. 35-49 ; de Jean Phurnès, n. 49-54 ; de Nicolas de Méthone, n. 55-64 ; de Théophylacte de Bulgarie, n. 66-70. Ce sont là les falsificateurs de la vraie doctrine et les fauteurs du schisme. 2. Dans la Lettre synodale au pape Jean XXI (1277), l’article consacré au Saint-Esprit renferme expressément la profession de foi au « Saint-Esprit procédant et du Père et du Fils, comme d’une seule source », col. 946947. 3. Dans Y Apologie, homélie prononcée en 1280 pour montrer que l’union n’abolit aucunement les coutumes grecques, on devra retenir un passage, n. 4, en faveur du dogme de la procession ab utroque, col. 10161020. 4. Dans l’ouvrage de polémique Ad Constantinum libri IV, col. 337-396, adressé en 1280 à l’empereur pour réfuter les doctrines de Georges de Chypre, la question du Filioque est reprise dans le sens catholique : « Que le Verbe soit engendré par le Père et que l’Esprit en procède, c’est le point culminant de la foi sincère et exacte », col. 396. 5. Vers 1280 également, Ilepi TÎjç èxTropeûoewç toû àyiou IIveûjxaToç, où il rétablit la vraie pensée de Basile et de Cyrille, col. 157. 6. Sentence synodale (1280) au sujet d’un passage altéré de Grégoire de Nysse (préposition èx à rétablir : t6 Se IIveij(jia to ayiov xal èx toû IlaTpoç Xéyexai, xai (èx) toû Yioû elvxi), col. 284 D. 7. Réponse à Théodore, évêque de Sougdcea (1280), sur les questions posées par celui-ci relativement à la procession de l’Esprit col. 289-337. 8.’AvTippir)Tixà (1280) contre Andronic Camatérès : remarques sur son traité de la procession du Saint-Esprit, afin d’établir la paix de l’Église et de réfuter les écrits qui peuvent compromettre cette paix, col. 396-613. 9. Recueil d’épigraphes (1280), c’est-à-dire de textes empruntés aux Pères grecs favorables à la thèse latine : aux noms déjà habituellement rencontrés s’ajoutent ceux de Jean Chrysostome, du Damascène, de Métaphraste, de Théodore de Raïthou (fréquemment cité), de Sophrone ; de Maxime, de Taraise. Veccos y montre que les deux formules èi ; uioû et Si* uioû sont équivalentes, col. 613-724. Il avait d’ailleurs déjà établi cette équivalence dans le Ilepi ttjç évwoewç, col. 60, en marquant toutefois que èx convenait mieux au Père qui est la source des deux autres, et 8tà mieux au Fils, qui a sa source dans la première personne. 10. Encore d’autres àvTipp7)Ti.xà > col. 728864 ; c’est une réfutation en règle des assertions de Photius : fidèle à une méthode employée dans la plupart des livres de polémique déjà cités, Veccos rappelle le texte qu’il veut critiquer et le fait suivre de ses observations. 11. Pendant son exil, après 1282, Veccos adresse à Théodore de Sougdæa une profession de foi pour montrer la concordance parfaite des doctrines contenues dans ses ouvrages, ’E7tiCT7)[xeîto(ji( ; tûv ccùtoû ànoLcGiv p16Xô>v xal ypacpôv CTUpLçwviaç ; profession de foi, dit-il, de « Jean, par la miséricorde divine humble archevêque de Constantinople, condamné jusqu’à sa mort à l’exil et à la prison, pour son attachement à la vraie doctrine des Pères sur la procession du Saint-Esprit, du Père et du Fils, col. 1019-1028. 12. Toujours pendant l’exil, vers 1282-1284, avec la même suscription, une lettre sur la procession du Saint-Esprit, à Alexis Agallianos, diacre de la Grande-Église, un de ses adhérents qui l’avait abandonné, col. 275-282. 13. Après 1284, Ilepi àSixîaç ?jç ô^éaT/), toû oixeioo 6p6vou à7reXa0e((T, sur l’injustice qu’on lui fit en l’enlevant de son siège ; il montre une fois de plus qu’il eut raison d’enseigner la procession a Paire Filioque, col. 940-1010 (la justification comprend deux discours). 14. En 1285, il écrit Contre le « tomos » de Georges de Chypre (le patriarche Grégoire qui lui avait été substitué). Cet usurpateur avait essayé, dans ses écrits, d’interpréter en sa faveur un texte du Damascène ; Veccos découvre dans ses traités des erreurs importantes qu’il signale à l’empereur, et c’est ainsi qu’il provoqua (1290) l’abdication forcée de Grégoire, col. 863-926. 15. Enfin, en 1293, avant sa mort, AiafrrjXï), son testament spirituel, dans lequel il îenouvelle sa profession de foi touchant la procession du Saint-Esprit, col. 1027-1032.

On le voit, non seulement Veccos est resté fidèle à la foi catholique, mais il s’en est fait le champion décidé. « De tous les théologiens de Byzance, c’est celui qui a présenté, avec le plus de force les arguments favorables à l’union des Églises et a défendu avec le plus d’érudition l’antiquité de la double procession. Il a exercé une grande influence sur les luttes théologiques de la fin du xiiie siècle et ses œuvres devaient fournir aux futurs champions de l’union avec Rome leurs arguments les plus solides. » L. Bréhier, art. cit., col. 362. Voir ici, Jean Beccos, t. viii, col. 656.

5. Constantin Méliténiotès (fin du xiiie siècle) partagea fidèlement les doctrines et les revers de son maître Jean Veccos. Il composa lui-même deux discours sur la procession du Saint-Esprit. P. G., t. cxli, col. 1039-1274 : « Le principal intérêt en est fourni par la constatation que la procession du Saint-Esprit a Paire Filioque est déjà enseignée dans les écrits des principaux théologiens du ive et du v c siècle. Au point de vue du contenu et de la forme, Constantin dépend de son maître littéraire Jean Veccos. » Voir ici t. iii, col. 1227.