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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/116

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    1. TRINITÉ##


TRINITÉ. DOCUMENTS OFFICIELS

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6. Un autre compagnon de doctrine et d’infortune du patriarche, l’archidiacre Georges le Métochite (t après 1308), plus encore que Constantin Méliténiotès, atteste sa dépendance d’idées à l’égard de Veccos. Mais son grand ouvrage en cinq livres sur la procession du Saint-Esprit (que nous connaissons par Allatius, Diatriba de Georgiis eorumque scriptis, n. 137, Paris, 1651, p. 345-348), est encore inédit. Il s’agit toujours des Pères qui ont défendu chez les Grecs la procession ab utroque, des textes difficiles à expliquer, des doutes à dissiper, des objections à résoudre. Migne en a reproduit quelques fragments, tirés du I. IV, dans P. G., t. cxli, col. 1405-1420. Mais le thème de la procession du Saint-Esprit fait le fond des deux écrits publiés in extenso dans Migne, d’après Allatius : 1. Réfutation des trois chapitres du moine Maxime Planude, col. 1275-1308 ; 2. Réfutation des écrits de Manuel neveu du Cretois (du métropolite de Crète, Nicéphore Moschopoulos). Voir ici, t. vi, col. 1238.

7. Barlaam de Seminara, évêque de Gorace († 1348), est un calabrais de culture grecque. Voir t. ii, col. 407. Il a écrit contre les Latins et pour les Latins, selon les fortunes de son existence mouvementée. En faveur du Filioque, nous avons de lui : 1. Un bref traité sur la procession du Saint-Esprit, P. G., t. cli, col. 12811282 (lequel n’est que la fin de la deuxième lettre écrite à ses amis de Grèce ; on devra donc rectifier ce qui a été dit à ce sujet, t. ii, col. 408) ; 2. Une réponse à Démétrius Cydonius, pour lui exposer les motifs de son adhésion au Filioque, col. 1301-1309 (trois motifs : beaucoup de Pères ont ainsi entendu la sainte Écriture ; c’est la doctrine de l’Église romaine ; cette doctrine a été sanctionnée au IIe concile de Lyon), col. 1301 ; 3. Une lettre à Alexis Calochète, où il montre que, faute d’admettre le Filioque, on s’expose à tomber dans l’hérésie ou à déclarer hérétiques les plus grands des Pères grecs, col. 1309-1314 ; 4. Une démonstration du Filioque par seize arguments scripturaires, col. 1314-1330. De ces arguments, plusieurs n’ont qu’une valeur d’allégorie prise dans les types ou les manifestations de l’Ancien Testament ; un seul (le 12e) est vraiment concluant : il s’appuie sur le De meo accipiet.

8. Démétrius Cydonius, dont il vient d’être question, vécut à la fin du xive siècle et au début du siècle suivant. Voir t. iii, col. 2444. On trouvera, dans la notice qui lui est consacrée, la liste des ouvrages manuscrits intéressant la procession du Saint-Esprit. Traducteur en grec de la Somme théologique de saint Thomas, Cydonius était pénétré de la théologie latine. On trouvera, dans la P. G. : 1. Sa lettre à Barlaam, où il lui expose ses doutes touchant la procession du Saint-Esprit et lui demande comment il a été amené à admettre le Filioque, t. cli, col. 1283-1301. 2. Un traité « sur la procession du Saint-Esprit », en treize chapitres, dont le dernier a l’avantage de présenter en une cinquantaine de lignes tout le résumé de l’ouvrage, t. cliv, col. 863-958.

9. Manuel Calécas († 1410), dans son Contra errores Grircorum, P. G., t. clii (traduction latine), consacre les trois premiers livres à établir la doctrine romaine de la procession du Saint-Esprit, col. 17-186. Pctau a formulé sur cette œuvre le jugement suivant : Manuel Caleras, auctor eruditus et catholicus, cujus habeo volumen egregium pro Latinis adversus Grœcos, in quo de processione Sanrti Spiritus uberrime, accuratissimeque disputât, nihil ut hoc de argumento scribi pnssit doctius ur tubttliu ». Dr Trinttate, t. VII, c. i, n. 11. Caleras veut d’-montrer « que les principaux théologiens du IV et du v » siècle, tant de l’Orient que de l’Occident, nt pleinement d’accord sur ce point de doctrine. Mai’, il fn » it avouer que, pu suite sans doute de sa formation théologique, le religieux dominicain connaît

I beaucoup mieux les écrits des Pères latins que ceux de ses anciens coreligionnaires ». S. Vailhé, art. Caléi cas, t. ii, col. 1332. Calécas garde néanmoins la tendance générale de la théologie byzantine qui place les Pères au premier rang de l’argumentation et sacrifie plus ou moins complètement les spéculations scolastiques. Il remet à l’étude un texte du Damascène en ] apparence opposé au Filioque : « Nous disons que l’Esprit vient du Père et qu’il est l’Esprit du Père ; mais nous ne disons pas qu’il vient du Fils, nous disons simplement qu’il est l’Esprit du Fils. » De flde orth., t. I, 8 (voir ici t. viii, col. 522). Calécas fait observer que Jean Damascène réserve la préposition èx au Père uniquement, paice qu’il est la première personne. En ajoutant : « Nous ne disons pas », Jean aurait simplement rappelé l’usage, sans cependant condamner la procession a Filio, col. 159.

10. Le moine Maxime Chrgsoberge (fin du xive siècle ) a laissé une exhortation aux Cretois pour les conjurer de se rallier au Filioque. P. G., t. cliv, col. 12171230. Peu de raisonnements ; quelques rares citations patristiques ; adjuration émouvante cependant, lacrymis potius quam verbis, dit l’éditeur, col. 1215.

En face de ces défenseurs de l’orthodoxie catholique, les partisans de la thèse photienne sont nombreux. Voici les principaux, dont les noms en italique indiquent une monographie dans ce dictionnaiie. Au xe et xie siècle : l’empereur Léon le Sage ; Michel Cérulaire ; Théophylacte ; au xiie, Euthymius Zigabène, Nicétas Stétathos, Nicolas de Méthone ; Andronic Camatéros ; Nicétas de Maronée, Nicétas Acominatos ; au xiiie, Grégoire Palamas, Constantin Acropolite, Maxime Planude, George Pachymère, Georges de Chypre ; au xiv 8, Nil Cabasilas, Nicolas Cabasilas, Théophane de Nicée, Mathieu Blastarès, l’empereur Manuel Paléologue, Joseph Bryennios.

III. DOCUMENTS CONCILIAIRES ET PONTIFICAUX.

— Différents points de la théologie trinitaire sont fixés d’une manière plus nette par les documents conciliaires et pontificaux. Nous procédons par ordre chronologique, en remontant toutefois jusqu’à Léon IX, dont le symbole marque un point de dépari important.

1° Symbole de foi de Léon IX (1053). —

Sur la théologie des trois personnes consubstantielles, voir ci-dessus, col. 1726. Denz.-Bannw., n. 343. Sur la procession du Saint-Esprit, Léon IX affirme la procession a Pâtre et Filio, tout en confirmant l’égalité de la troisième personne avec les deux premières : le Saint-Esprit est « coégal, coessentiel, coomnipotent, coéternel en tout avec le Père et le Fils et il est, pleinement, parfait et vrai Dieu ». Ibid., n. 345.

2° IIe concile de Lyon (1274). —

Sur l’histoire de ce concile, voir t. viii, col. 1374 sq. Deux documents conciliaires concernent la question trinitaire : 1. La constitution dogmatique sur la procession du Saint-Esprit. Denz.-Bannw., n. 460. Sur la portée de cette constitution, voir t. viii, col. 1383. — 2. La profession de foi, prescrite par Clément IV et Innocent IV, et à laquelle Michel Paléologue et les évoques déclarèrent se rallier. Voir le texte, t. viii, col. 1384-1386 : Denz.-Bannw. , n. 461-466. La premièic partie, relative à la Trinité, reproduit à peu près le symbole de Léon IX. La partie relative à la procession du Saint-Esprit propose explicitement la formule ex Paire Filioque procedentem, en grec : èx ITarpic ; TLoij re. Voir col. 1387.

3° Concile de Florence. —

Le concile de Florence fournit deux définitions dogmatiques relatives au mystère de la Trinité.

1. Décret d’union pour les Grecs ((> juillet 1439). — On a lu à l’art. Florence (Concile de), t. vi, le récit des pourparlers et des discussions qui précédèrent, oit à Fcrrarc, col. 31-33, soit à Florence même, col. 34-41,