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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/471

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VALENCIA. DOCTRINES C A R A CT É HISÏ I o I ES

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Nimirum quia sine vero conccplu hypostasis et subsistentise, qucm docet philosophia, quiestionem theologicam de unione hypostatica, pcrinde ac cœcus loquitur de coloribus, tractant, lurpissime aberrant in explicanda vi lu/jus unionis, sicut docuimus in libris noslris contra ubiquitatem, in quibus vix potuimus a Schmidelino oblincre, ut saltem quid essel subsislenlia intelligeret. Édition des Dispulationes de controversiis christianse fldei (29) du cardinal Bellarmin, 1586-1593. Le P. Hentrich, qui a établi ces dates (1586 pour les t. i et ii, 1593 pour le t. ni), fait bonne justice de la prétendue altération doctrinale du texte de l’auteur. D’après Quesnel et Serry, "Valencia aurait substitué au Bellarmin banésien un Bellarmin moliniste. Documents en mains, le P. Hentrich réfute l’assertion et conclut que, si Valencia éditeur apporta quelques modifications au texte originel, ces modifications sont de peu d’importance. Peut-être, même, purent-elles consister en une atténuation de certaines formules anti-protestantes, voire « anti-lovaniennes ». Op. cit., p. 103-110. — Examen et refulatio præcipui mysterii doctrinte calvinistarum, de re eucharistica, cum responsione ad objectiones Antonii Sadeelis et Fortunali Crelii (31), 1589, in-4°, 212 p.

c) Apologies et discours. — Nous rassemblons, sous ce titre, divers écrits : Oratio in obitum ducis Alberti (Il bis), 1580. — Apologia de ss. missse sacriflcio (13), 1581, in-8°, 463 p. : exposée ici sous forme d’apologie contre un traité d’Herbrand, paru l’année précédente, la doctrine de Valencia sur la messe intéresse l’histoire de ce grand sujet. Cf. M. de la Taille, Mysterium fidei ; M. Lepin, L’Idée du sacrifice de la messe ; et ici même, art. Messe, t. x, col. 1177-1178. — Oratio de veris ac falsis rerum divinarum doctoribus discernendis (21), 1585, in-4°, 39 p.

Discours, Suppliques ou Exposés du P. de Valencia, relatifs aux controverses De auxiliis (42). Liévin de Meyer les a édités dans son Historiée controversiarum de divinse gratise auxiliis. Dans la 2e éd., Venise, 1742 : p. 256, supplique à Clément VIII pour que soient communiqués intégralement et en temps voulu aux défenseurs les chefs d’accusation ; p. 322, lettre à Clément VIII sur la méthode à prescrire pour que les controverses aboutissent ; p. 344-349, discours devant Clément VIII président, allant à montrer comment Molina n’attribue pas plus de pouvoir foncier au libre arbitre que ne lui en attribuait saint Augustin ; p. 353-355, 358-359 et 362, exposés oraux sur ce que peut ou ne peut pas le libre arbitre humain selon S. Augustin et selon Molina.

d) Traités doctrinaux. — Nous qualifions ainsi trois ouvrages importants où, sans préjudice de la controverse, domine l’exposition doctrinale.

a. Analysis fidei catholicse (20), 1585, in-4°, 434 p. Une grande partie de cet ouvrage est reproduite dans les Commentaires. Elle constitue un septième point dans la q. i de la disp. I du t. m. Ce point comprend huit sous-questions où Valencia établit la nécessité, conséquente au fait de la révélation chrétienne, d’une autorité infaillible, magislra et judex controversiarum fidei, humana divinitus inspiraia, bera Christi Ecclesia, s’exprimant, d’après l’Écriture et la Tradition, par le pape, les conciles, les décrets pontificaux, le consentement des docteurs de l’Église et des fidèles. Ibid., col. 130-380. Ce vaste développement qui représente un traité de l’Église catholique, correspond au seul art. 10 de la q. x de la IIa-IIæ. Valencia introduit lui-même en ces termes son punctum 7 : Etsi autem de his ipsis rébus in nostro libro analysis fidei multa scripserimus, tamen minime jam decere judicamus, disputationem talem prœterire in hoc opère, præserlim cum quædam interdum addiluri nunc simus.

b. Libri quinque de Trinilale (23), 1586, in-4°, 888 col. Ainsi que nous le montre la suite du titre, Valencia n’oublie ni ne néglige, jusque dans ce traité fort spéculatif, son rôle de défenseur de la foi catholique, en Allemagne surtout, en face de l’hérésie protestante : In quorum postremo, ajoute-t-il en effet, nominalim refutantur horribiles blasphemiie cujusdam pestilenlis libri non ita pridem de eodem argumenlo in Polonia edili.

c. De reali Christi prsesentia in eucharistia et de transsubstantialione panis et vini in corpus et sanguinem Christi, libri très (24), 1587, in-4°, 4 fol. et 264 p. La polémique n’en est pas absente : In quorum postremo nominatim respondetur Fortunato cuidam, Calvini discipulo. Il s’agit de ce Fortunat Crelius qui, en 1586, avait publié un écrit sur l’eucharistie ; il répliquera, en 1589, par un in-4° paru à Heidelberg, puis en 1590.

e) Recueil final. — De rébus fldei hoc lempore controversis libri (36), Lyon, chez Pierre Boland, 1591, in-folio de 905 p. Il contient, avec l’ensemble des écrits déjà publiés séparément et petit à petit par Grégoire de Valencia à Dillingen, puis à Ingolstadt, plusieurs opuscules nouveaux ou présumés tels. L’auteur les a revus et groupés de façon rationnelle, ajoutant deux index très riches : l’un des passages scripturaires, l’autre des matières traitées. L’ouvrage est dédié au duc de Bavière, Guillaume V.

f) Commentaires théologiques. — Commentariorum theologicorum tomi quatuor. In quibus omnes materiæ quæ conlinentur in Summa divi Thomse explicantur, Ingolstadt. Valencia livrait là, non plus un Becueil des écrits précédents, mais, repensée en fonction de la Somme théologique de saint Thomas et en pleine maturité intellectuelle, une théologie catholique universelle avec les éléments de philosophie rationnelle qui s’y trouvent impliqués. L’œuvre est dédiée à Guillaume V, duc de Bavière. Paru en 1591, le t. i comprend toute la première partie de la Somme (1520 colonnes in-fol.). Il fut réédité, sans changement, en 1592. La I » -II* forme le fond du t. n publié en 1592 (1400 col.). C’est la IP--II* qui fournit texte aux 2376 col. du t. iii, édité en 1595, et la III » avec son Supplément aux 2340 col. du t. iv, paru en 1597. Béédition de l’ouvrage à Venise, chez Zalter, en 1600, et à Lyon, chez Vincart, en 1600. À noter la 3e édition, revue par l’auteur peu de temps avant sa mort, de beaucoup supérieure aux précédentes, Ingolstadt, 4 vol., in-fol. ; et Lyon (Cardon) où elle reparut en 1609 ; Ingolstadt, 1611 ; Lyon (Cardon) en 1642, in-8° de 1172 p., 1619. Un abrégé par P.-B.-J. parut à Cologne.


III. Traits doctrinaux caractéristiques.

Il s’agit ici, en suivant les Commentaires, de dégager certains traits doctrinaux caractéristiques du Corpus de Valencia. La synthèse, ensuite, ira de soi.

I. TRAITS DOCTRINAUX CARACTÉRISTIQUES DANS LE T. 1er.

Distribué en huit disputes subdivisées, chacune, en questions qui, elles-mêmes, se partagent en points, le t. i est le plus riche de tous en implications philosophiques. Sauf l’éthique, qui ressortit aux t. n et iii, toute la philosophie s’y trouve exploitée. La théologie stricte y est représentée par le traité de Dieu un et trine, des anges, de l’homme en état d’innocence. Les discussions sur Dieu créateur et provident, l’univers matériel, l’homme spirituel et corporel, relèvent en droit de notre raison naturelle.

De Dieu considéré en lui-même.

1. Son existence.

Dieu existe-t-il ? C’est à démontrer. Sans doute, écrit Valencia réfutant saint Anselme, audito nomine Dei, tous pensent aliquid quo melius cogitari non possit, tamen non propterea sequitur, omnes illico agnoscere esse Deum. Non enim id statim cogitant per