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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/988

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WALAFRID STRABON — WALSINGHAM (ROBERT)

ductions de passages bibliques, inscriptions pour peintures religieuses, hymnes à la Vierge ou aux saints, exhortations pieuses, quelques pièces retiennent l’attention. La première, intitulée De visionibus Wettini, est la mise en vers par Walafrid d’un récit composé précédemment en prose par Hatton, abbé de Reichenau, P. L., t. cv, col. 770 ; Wettin, moine de Reichenau et maître très aimé de Walafrid, est censé raconter ce qu’il a vu dans l’autre monde, enfer, purgatoire, paradis ; c’est une occasion de reprocher leurs fautes aux prêtres, aux moines, aux évêques, aux moniales, aux fonctionnaires, à Charlemagne lui-même et d’exhorter avec vigueur les vivants à se corriger ; les personnages visés sont indiqués par des acrostiches ; esquisse, si l’on veut, de la Divine Comédie, mais nous sommes loin du chefd’œuvre, le souffle manque. Vient ensuite la Vie de saint Blatmaïc, environ 200 vers ; un saint irlandais, fils de roi, désireux d’ascétisme et même du martyre, se retire dans_l’île de Hy en Ecosse, exposée aux incursions normandes, et réalise son désir du martyre. La Vita sancti Mammæ, 650 vers, est un essai d’épopée chrétienne ; on y raconte les exploits d’un chrétien de Césarée de Cappadoce, martyr sous Aurélien. Ces légendes hagiographiques, pleines de ce merveilleux dont s’enchantaient les moines du Moyen Age, nous laissent sceptiques et le ton épique n’est pas pour nous réconcilier avec elles. Walafrid n’est pas l’auteur d’une Vita Beati Leudegarii en deux livres, que Migne donne en appendice de ses œuvres d’après dom Pitra, qui d’ailleurs ne se prononce pas avec certitude sur l’auteur. Dom Pitra, Histoire de saint Léger, Paris, 1846, p. 464.

Parmi les petits poèmes de Walafrid, il faut faire une place particulière à son Hortulus ou De cultura hortorum, description poétique du petit jardin médical d’un monastère. Bien qu’il soit loin d’être unique en son genre, cet Hortulus se distingue de ses congénères par sa sensibilité, le sentiment délicat de la nature et la connaissance des maîtres de la médecine ancienne. Walafrid, on ne peut le nier, est vraiment poète. L’édition la plus récente est celle du D r Henri Leclercq, Le petit jardin, texte latin et traduction française avec introduction et commentaire, Paris, 1933.

Les éditions des divers ouvrages ont été indiquées au cours de l’article. Les œuvres poétiques de Walafrid ont été rassemblées par Dummler dans les Mon. Germ. hist., l’oetw latinl œvi carolini, t. h. La Visio Wettini est précédée du texte en prose de Hatton. La Vita saneti Galli, d’un disciple de Walafrid, d’après le texte en prose de celui-ci, est donnée en appendice.

Outre les ouvrages déjà cités, voir dom Ceillier, Hist. yen. des auteurs sacrés et ceci., édition Vives, t. xii ; Manitius, Gesch. der latein. Literatur des M. A., t. i, p. 302 ; M.-L.-W. Laistner, Thought ami letters in Western Europe A. D., 600-900, Londres, 1931 ; J. de Ghcllinck, S. !., Littérature latine au Moyen Age, t. 1, Paris, 1939 ; dom Philibert Schmitz, Histoire de l’ordre de Saint-Iienoît, t. ii, Maredaous 11112.

H. Peltier.


WALDEN Thomas, de son nom Thomas Netter, et ainsi appelé du lieu de sa naissance, en 1377 ou 1380 ; carme anglais, confesseur des rois Henri V et Henri VI, connu surtout par sa participation aux travaux des conciles de Pise, en 1409, et de Constance, en 1415, et par ses controverses contre Wiclef, décédé au couvent des carmes de Rouen, le 3 novembre 1430, alors qu’il accompagnait le roi Henri VI qui venait se faire couronner roi de France. On a de lui entre autres ouvrages : Doctrinale antiquitatum fidei Ecclesiæ catholicæ adversus Wiclefilas et Husilas, Paris. 1521-1532, 3 vol. in-fol., réimprimé à Salamanque, 1566, Venise, 1571, B. Blanctotti en a donne en 1759-1759 une édition remarquable ; Fasciculi zizaniorum Wicleffi, longtemps demeuré inédit, a été publié à Londres, 1858, dans les Rerum britannicarum medii ævi scriptores, n. 5.

Dictionary of national biography, t. xiv, p. 231-234 ; Bibliotheca carmelitana, p. 79-80 ; Études carmélitaines, 1911, passim, 1921, p. 120 ; Fabricius, Bibliotheca latina, t. vi, p. 264-265 ; Trithème, De scriptoribus ecclesiasticis, col. 767 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 817-818 ; Bund, Catalogus auctorum qui scripserunt de theologia morali, p. 164. On trouvera dans la Protest. Realencyclopædie, t. xiii, 749-753, une recension très complète des œuvres du Waldensis.

J. Mercier.


WALENBURCH (Adrien et Pierre Van), théologiens et controversistes rhénans. — Adrien Walenburch naquit à Rotterdam au début du xviie siècle. Docteur in ulroque jure, il embrassa l’état ecclésiastique et devint chanoine de la cathédrale de Cologne. En 1661, il fut nommé évêque d’Adrianopolis et vicaire général de Cologne. Il mourut le 14 septembre 1669. Son frère Pierre, né également à Rotterdam, suivit l’exemple fraternel. Docteur en droit civil et canonique, chanoine de la collégiale Saint-Pierre de Mayence, il devint, en 1658, évêque sufîragant de Jean-Philippe Schoenborn, archevêque de Mayence, et, en 1659, doyen de la cathédrale Saint-Pierre. A la mort d’Adrien, Pierre Walenburch fut nommé vicaire général de Cologne. Il mourut le 21 décembre 1675.

Adrien et Pierre Walenburch sont connus, surtout par leurs controverses avec les protestants. Sous le titre Tractatus générales de controversiis fidei, Cologne, 1670, 2 vol. in-fol., Pierre Walenburch a réuni divers traités écrits par son frère ou par lui ; il est difficile de faire la part de chacun, mais il semble que la majorité des traités soient l’œuvre de Pierre. Le t. 1° contient les traités suivants : Examen principiorum fidei, Cologne, 1647, in-8° ; 1667, in-4° ; Methodus augustiniana defendendi et probandi fidem catholicam ex solo verbo Dei, Cologne, 1645, in-12 ; 1647, in-8° ; 1660, in-4° ; De articulis fidei necessariis, 1659 et 1666 ; De instrumentis probandæ fidei sive discussio Bibliorum vulgarium, 1666 ; De perpétua probatione fidei per testes, 1665 ; De testimoniis seu traditionibus non scriptis ; De præscriptionibus catholicis, 1666 ; De missione protestantium, 1656 ; De unilate Ecclesiæ et schismale protestantium, 1642, 1647 et 1656. On trouve dans le t. n seize traités d’inégale valeur et dont voici les plus intéressants : De Ecclesia ; De sanctis ; De purgatorio ; De SS. eucharistia ; De justifient ione ; De meritis. Les ouvrages des frères Walenburch se recommandent par l’excellence et l’habileté de l’argumentation. « Ces deux volumes, dit Arnauld, devraient être entre les mains de tous ceux qui s’occupent de théologie. »

Foppens, Bibliotheca belgica, t. II, p. 1018-1019 ; Hœss, Die Convertiten seit der Rejormation, t. vii, p. 397-443 ; Hurter, Xomenclator, 3° éd., t. iv, col. 79-82 ; Eubel, Hierarchia catholica, passim. Le Cursus theologiæ de Migne reproduit au t. 1 un certain nombre des traités des frères Walenburch.

.1. Mercier,


WALSINGHAM Robert. — Les historiographes anciens en avaient fait un double personnage : un Jean et un Kobert Walsingham. B.-M. Xiberta a fait justice de ces prétentions.

Robert, originaire de Walsingham, entra dans l’ordre des carmes. Il appartint au couvent de Norwich et à la province anglaise. Lorsque en 1303 celle-ci fut divisée, pat décision du chapitre général de Narbonne, il se rangea dans le parti de l’opposition ; il prit sa part des sanctions appliquées par le chapitre de Londres, en 1305. Cela ne l’empêi lu