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CARLOYITZ

1770

de Bnlcovine, à laquelle on rattacha la Dalmatie, fui a son tour di clarée autonome, i : I i bei aovitz, -on centre, érigé en mi tropole indépendante.

L’Eglise grecque orthodoxe d’Autriche, qui avail eu jusqu’en 1865 Carloi il/ pour unique métropole, se trouva désormais scindée en troi distincts, mais coor donnés : le groupe serbe de Hongrie et de Croatie, le groupe roumain de Transylvanie, le groupe serbo-roumain de Bukovine et de Dalmatie. Le patriarcat de Carloviiz sortait amoindri et mutilé de cette réorganisation. A. d’Avril, op. cit., p. 365-364 ; Verein, op. cit., p. 871372 ; Théarvic, L’Église serbe orthodoxe de Hongrie, dans les Échos d’Orient, t. v (1901-1902), p. 168-109. A la suite de ces événements, en juillet 1874, le congrès national serbe fut convoqué à l’effet de désigner un candidat pour le siège patriarcal, vacant depuis quatre ans. L’évéque serbe de Bude, Stoîkovich, y réunit 05 suffrages ; mais le gouvernement autrichien, pour qui l’élu était trop aident patriote serbe, récusa ce choix. Un nouveau scrutin amena le nom d’ivaskovich, métropolitain d’Hermannstadt. Il fui agréé et démissionna pour venir occuper son nouveau poste. Kn dehors de cette élection, le congrès s’occupa de réformes intérieures. Il enleva au clergé l’administration exclusive des hiens de l’Église et la direction de l’instruction publique, pour l’attribuer au congrès. Il se conféra également des droits sur l’organisation des cures, des consistoires, du conseil métropolitain, su ! ’la lix.dion du nombre des diocèses et leur délimitation, sur la fondation et la suppression des couvents, sur la dotation des prêtres et des évêques, sur l’organisation des paroisses. A cet effet, il institua uni’commission mixte permanente, dont les membres laïques seraient choisis par lui, et les membres ecclésiastiques nommés par le patriarche. La présidence en reviendrait de droit au patriarche. Le congrès se déclarait en même temps incompétent dans les questions purement ecclésiastiques, dogmatiques et liturgiques. Ces mesures, votées en 1874, furent sanctionnées et appliquées dès 1875. Le congrès national se composa, à partir de cette époque, de 50 membres laïques et de 25 ecclésiastiques ; la commission permanente instituée par lui comprenait cinq laïques sur neuf membres. Il devait se réunir tous les trois ans, sous la présidence du patriarche.

En janvier 1882, le congrès fut appelé à donner un successeur au patriarche défunt, Ivaskovich. Son choix se porta de nouveau sur l’évéque de liude, Stoîkovich, déjà refusé’en 1874 par le gouvernement. Il le fut une seconde fois. Zsirkovich, évéquede Carlstadt, ne fut pas agréé davantage, et le siège resta vacant. Ni l’un ni l’autre des deux candidats n’avait obtenu l’unanimité des suffrages nécessaire pour rendre l’élection valable indépendamment de toute confirmation gouvernementale. Le gouvernement, s’appuyant sur de prétendus droits, procéda alors à une nomination directe et lit tomber sou choix sur Angiélich, évêque de Bacs. Le candidat gouvernemental était très antipathique au parti avancé, champion de l’idée de la (’nantie Serbie en face des prétentions croates et surtout magyares. La lutte sur ce terrain à la fois national et religieux continuait en effet aussi vive que par le passé. Serbes et Croates parurent un moment s’unir contre l’oppresseur commun. le Magyar ; c’était en 1886, à l’occasion d’une visite de l’archevêque croate d’Agram, M, |r Slrossmayer, au patriarche serbe de Carlovitz, el en 1888, à propos du cinquantenaire sacerdotal du prêtai croate, que son

patriotis et son dévouement à la cause slave ont rendu

également cher aux Serbes et aux Croates. In 1890, le congrès eul à élire un successeur au patriarche Angiélich, mort en 1888. Il choisit M r Brankovich, évêque de Témesvar, qui appartient au parti national modéré. Ce parti, tout en soutenant les intérêts de la religion et de la nationalité- serbe, ne rejette pas toute idée d’entente

avec Us maîtres magyares. Il revendique sii

une plu^ large autonomie nation.. ! 1 n

n liège, le nouvel élu déclara que d la politique Berait bannie d<

de l’école. Il promit aussi de pratiquer une entente

cordiale avec l’élément la. que. Assez bien accueil

début. M" Brankovich se vil i dans la i

son altitude tr.qi conciliante a l’égard du

hongrois. Cependant, il avait protesté énergiqueou ni,

en 1894, à la Chambre des magnats, contre les mesures

de magyarisation. V. rs la même époque, le syn

copal, dont il était président, avait été dissous pour

n’avoir pas accepté- le^ candidats présentés par II

vernement à deux siègi - épiscopaux vacants. A. d’Avril,

op. cit., p. 365-378 ; Lopoukhii

tserkvi ve a/a viékié, Saint-Pétersbourg, 1901, p. 428 431.

La situation ne paraît pas s’être améliorée dans ces dernières années. Il existe actuellement deux partis : celui du patriarche et du haut clergé, celui du peuple et du bas clergé’. Le bas clergé se plaint d’être oubl même sacrifié. Les mesures disciplinaires prises contre lui par le patriarcal, et approuvées par le gouvernement hongrois (16 avril 1900), n’ont pas contribué, loin de là, à calmer les esprits. Le congrès national, émanation du peuple, se trouve également en lutte avec le pouvoir ecclésiastique, pour la défense de ses droits, en particulier, de ceux relatifs au choix des évêques dans lequel il intervient. Cf. dans le Bogoslovski Yiestnik de l’Académie ecclésiastique de Moscou, juin 1901. l’article de Voskrésenski sur La.istn/ue des Slaves ortho doxes, p. 358-373. L’auteur y résume le Schématisme officiel de 1900 et y donne les renseignements les plus complets sur la situation actuelle de l’Église de Carlovitz. Il y revient dans un article du n. de juillet-août 1902, p. 556-566.

Le congrès national, convoqué en 1897, avait été clos par le gouvernement dès les premières séances. Il ne fut autorisé à se réunir à nouveau qu’en juin 1902. Les rapporls avec le gouvernement hongrois étaient alors moins tendus qu’en 1897. et tout se passa dans l’ordre.

Pour terminer ce court aperçu historique, nous donnons la liste des évêques ou patriarches de l’Église serbe d’Autriche depuis 0890 :

1° Arsène Tchernoïévich, 1690-27 octobre 1706.

2° Isaïe Diakovich, 1708.

3° Sopbrone Podgoritebanine, 27 mai 1710-7 janvier 1711.

1 Vincent Popovich, 6 mai 1713-23 octobre 17 ! >.

.". Moïse Pétrovich, 7 février 1726-27 juillet ! "

6° Vincent Joannovich, 22 mars 1731-6 juin 1737.

7 Arsène Joannovich Schakabent, 21 octobre 1741-7 février 1718.

8° Isaïe Antonovich, 27 août 1748-22 janvier 17 i’.'.

9 » Paul Nénadovich, 20 juillet 1719-15 août i"

10° Jean Georgiévich, 27 août 1769-23 mai 1773.

11° Vincent Joannovich Vidak, 5 juin 1771-18 février 1780.

12 » Moïse Poutnik, 10 juin 1780-28 juin 1790.

13° ctienne Stratimirovich, 29 octobre 1790 1796 ?)ptembre li

li I tienne Stankovich, Il novembre 1837-31 juillet 1841.

15° Joseph Rajachich, Il septembre 1842-1’décembre 1861.

Ki’Samuel Machiriévich, 1864-1870.

17’Ivaskovich, 19 juillet 1874-Il mai 1881. Il se retira en 1879 et laissa la conduite îles affaires à un administrateur. Germain Angiélich, évêque de I

IS" Germain Angiélich, janvier 1882-26 novembre 1888.

19" Georges Brankovich, 21 avril 18

La liste qui précède a él’loubinski,

op. cl., p. 016021, el A. d’Avril, op. cit., p. 338. Leurs