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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/309

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1927
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CATECHISME


P. Maunoir, S. J., publia, par ordre de Ma r de Cornouaille, en armorique : Le sacré collège de Jésus, divisé en cinq classes, Quimper-Corentin, 1659. Hézard, p. 485.

2° Les catéchismes des missions, des écoles et des paroisses. — La première moitié du xvii c siècle vit éelore en France une riche floraison d’oeuvres de réformation religieuse. Tous les chefs de ce grand mouvement de rénovation furent personnellement des catéchistes et développèrent autour d’eux l’enseignement du catéchisme et de l’instruction religieuse. Un homme de grande initiative, Adrien Bourdoise, à la veille de son sous-diaconat, en 1612, formait une communauté d’ecclésiastiques, qui offrit ses services à M. Froget, curé de Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris. Le but de l’institution était de s’occuper de la formation des ecclésiastiques et de pratiquer dans la paroisse tous les actes du ministère. Les prêtres de la communauté s’adonnèrent avec un zèle spécial aux catéchismes paroissiaux et à la préparation des enfants à la première communion. Quand Bourdoise eut constaté que les résultats des catéchismes étaient peu notables, il ouvrit en 1622 une école, espérant faire pénétrer la religion dans les familles par les enfants. Les prêtres de la communauté devaient s’appliquer particulièrement à l’instruction des jeunes garçons dans les petites écoles, que Bourdoise appelait « les séminaires des chrétiens ». Il confia plusieurs écoles de filles aux Filles de Sainte-Geneviève, fondées par M lle du Blosset et M me de Miramion. La vie de M. Bourdoise premier prestre de la communauté de Saint-Nicolas du Chardonnet, in-i t>, Paris, 1714. Il fonda des écoles en dehors de Paris, et son exemple fut imité en plusieurs villes, notamment à Orléans et à Beauvais. Il avait composé lui-même un catéchisme, Les rudiments de la foi en faveur des simples fidèles, qui n’a pas été imprimé. Sa méthode était claire, facile, agréable et insinuante. Il employait les images pour mieux graver dans la mémoire les leçons du catéchisme. Les règlements qu’il avait rédigés pour les catéchismes de la paroisse ont été publiés après sa mort : Règlements et matières des catéchismes qui se font en la paroisse de Saint-Nicolas du Chardonnet, Paris, 1665, 1668. Ces catéchismes avaient lieu le dimanche après les vêpres ; les enfants y étaient répartis en cinq classes ; l’ordre des matières et la méthode suivie différaient pour chacune de ces classes. Pendant plus de 40 ans, cette méthode ne fut enseignée que de vive voix. Dès 1622, on imprima des feuilles volantes, de 4 ou 8 pages, sur mauvais papier. Ces instructions traitent de sujets variés et ne sont pas toutes destinées aux enfants ; quelques-unes s’adressent à des catégories spéciales de personnes, par exemple aux femmes enceintes et aux « prestres decolez », qui étaient leur collet pour célébrer la sainte messe. La forme elle-même varie ; tantôt elles sont des expositions suivies, tantôt elles procèdent par demandes et par réponses ; dans ce cas, ce sont de véritables leçons détachées d’un catéchisme. Un prêtre du séminaire Saint-Nicolas en a réuni 41 sous le titre : Recueil des abrégés contenant plusieurs instructions chrétiennes nécessaires à toute sorte de personnes, Paris, s. d. Mais elles sont encore dans ce recueil à l’état Isolé, avec leur titre spécial et leur pagination propre, telles qu’elles avaient d’abord été distribuées séparément. D’autres publications catéchétiques ont été faites par les prêtres du séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet : Catéchisme contenant l’ordre des matières gui t’enseignent dans les cinq classes différentes qui se font à Saint-Nicolas du Chardonnet (avec les fêtes), in-32, Paris, 1657, 1664 ; Diverses instructions dressées en forme de catéchisme, in-12, Paris, 1659 ; Nouveau recueil d’abrégés contenant diverses matières pour faire primes, catéchismes et instructions populaires, etc., in-12, Paris. 1669, 1686 ; Catéchisme servant de disposition pour faire avec fruit’ « première communion, divisé en trois parties, in-32, Paris, 1681 ; Ca téchisme contenant les quatre parties de la doctrine chrétienne avec quelques instructions pour les principales fêles de Vannée, in-32, Paris, 1687. Un membre de la communauté, Simon Cerné, originaire de St’ez, publia sous le voile de l’anonyme, en 1662, un recueil contenant la plupart des anciennes instructions, disposées dans un ordre meilleur, et plus de cinquante nouvelles instructions. Son Pédagogue des familles chrétiennes, réédité en 1671, et pour la 5e fois en 1684 (le privilège de cette édition révèle le nom de l’auteur), est divisé en quatre parties : 1° ce qu’un chrétien doit croire et savoir ; 2° les sacrements ; 3° les pratiques chrétiennes ; 4° les péchés, les abus et les dérèglements à éviter. L’auteur affirme dans la préface que cette manière d’écrire des abrégés d’instruction et d’instruire ainsi les enfants et les personnes âgées était en usage depuis 40 ans et avait produit de grandes bénédictions.

L’influence de Bourdoise se fit sentir au delà de la paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet. Dans toutes les missions qu’il prêchait, il faisait le catéchisme. Les ecclésiastiques, qui venaient se former dans son séminaire, étaient appliqués aux catéchismes. Dans les commencements, il les dispersait le dimanche dans les villages voisins de Paris afin de les exercer à ce ministère ; plus tard, il les employa à la paroisse, et il les renvoyait dans leurs diocèses, pleins de zèle et habitués à la méthode de Saint-Nicolas qu’ils propagèrent dans toute la France. Plusieurs évêques recommandèrent cette méthode ou s’inspirèrent largement du catéchisme de Bourdoise dans la rédaction de leurs catéchismes diocésains, et le Catéchisme servant de disposition pour faire avec fruit la première communion, suivi des catéchismes des fêtes, à l’usage des écoles, était encore réimprimé, Paris, 1712 ; Amiens, 1789. Les cérémonies des premières communions solennelles, telles qu’elles se font en France, ont été empruntées à la paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet. La vie du vénérable serviteur de Dieu, messire Adrien Bourdoise, etc. (ms. 2152 de la bibliothèque Mazarine), t. IV, c. viii, p. 971-989 ; Hézard, Hist. du catéchisme, p. 204-205, 256, 257, 409 ; Id., Histoire du catéchisme français, dans la Revue du clergé français, 1903, t. xxxiii, p. 496-498.

Saint Vincent de Paul a travaillé à l’expansion du catéchisme comme fondateur des prêtres de la Mission, des dames et des filles de la charité. Le but principal de ce missionnaire zélé dans l’établissement de « la pauvre petite et chétive compagnie » fut de fonder, en 1624, une réunion de missionnaires qui se consacreraient à l’instruction, si négligée alors, du pauvre peuple à la campagne. Dans leurs missions, les prêtres de Vincent de Paul devaient faire chaque jour deux catéchismes. A une heure après-midi avait lieu le petit catéchisme pour les enfants. Les missionnaires se tenaient au milieu de leurs auditeurs et leur expliquaient très familièrement les mystères et les commandements. Le soir, du haut de la chaire, ils exposaient les mêmes matières, ainsi que les sacrements, le symbole, L’oraison dominicale et la salutation angélique, brièvement et familièrement, selon la capacité des paysans. Ils interrogeaient alors les enfants pendant un quart d’heure. C’était le grand catéchisme. A la fin de la mission, les enfants bien préparés faisaient solennellement leur première communion. Louis Abelly, Vie de. S. Vincent île Paul, t. IV, c. I, Lyon, 1836, t. iv, p. 339-311. Saint Vincent. avant appris qu’un de ses prêtres avait remplacé le grand catéchi par des prédications, en fut fort contristé et il lui écrivit que cela ne se devait pas, « parce que le peuple a plus besoin de catéchisme et qu’il en profile davantage. » Ibid. Il reste deux manuscrits du Grand catéchisme de la Mission, ou de Saint-Lazare : ms. 636 des archives de la congrégation ; cf. A. Milon, Répertoire bibliographique de la congrégation de I" Mission, Paris. 1903, p. 75 ; ms. français 9765 de la Bibliothèque nationale.