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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/356

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CAUSE


pain et un corps du Christ, l’être qui est commun bu vin et au sang du Sauveur. L’être de la matière pn naière du pain se (ii pouille di b différences qui le distinguent de l’être de la matière première du corps du Christ, I être de la forme substantielle du paine dépouille des différences qui le distinguent de l’être de la forme substantielle du corps du On -i>t, et les différences étant ainsi éliminées, il ne reste rien que de commun, et cet élément qui n’est ni la matière première ni la forme du pain, mais l’être (les deux, se tianssubstantie en l’être de la matière et de la forme, c’est-à-dire du corps du Christ. Virtute agenlis flniti non potest forma m formàm mutari, nec materiû in materîam ; sed wr » tutè agentis infihiti [quod habet actionem In totum ens), potest talis conversio fieri, qnia utrique formes et utrique materia est conimunis nuturæntis ; et id quod est entitatis in una, potest auctor cutis convertere in id quod est entilatis in altéra, sublato eo per quod ab altero distinguebatur. Sum. theol., III », q. LXXV, a. 4, ad 3um. Pareil mystère s’accomplit entre le vin eucharistique et le sang rédempteur. Ce miracle révèle donc une passivité spéciale de la matière première, passivité qui s’appelle la puissance obédienlielle (voir ce mot), et qui en éclaire par suite le concept et le rôle théologique. Cf. Chollct, Thèses théologies ad prolytatus gradum oblinendum, th. xxv, Lille, 1889, p. 76.

5° Si nous cherchons en quoi consiste la causalité de la matière et jusqu’où elle s’étend, sur le premier point la philosophie nous répond que la matière est cause interne, c’est-à-dire qu’elle concourt à l’être des substances corporelles à la façon d’un élément constitutif, et cela en passant par trois étapes successives : 1. elle reçoit la forme, en quoi Jean de Saint-Thomas, P/iil. nat., part. I, q. xi, a. 1, a raison de lui attribuer un rôle réceptif ; 2. elle est unie à la forme, ce qui lui l’ait donner par Suarez, Disp. metaphys., disp. XIII, sect. ix, n. 9, un rôle unitif ; 3. unie à la forme, elle constitue le composé ou la substance corporelle. Elle est donc doublement cause, elle l’est de la forme substantielle qui ne peut exister qu’en elle : Materia est causa forma in quantum forma non est nisi in materia, S. Thomas, Opi<sc. de principiis naturæ ; elle* l’est du composé dont elle est un des éléments constitutifs. C’est donc par sa présence et sa réalité, et non par une activité quelconque, qu’elle cause.

G< On comprend dès lors jusqu’où s’étend l’empire de la cause matérielle. Il ne dépasse pas les bornes du monde corporel. Cependant la théologie se demande s’il y a une cause matérielle des anges, et saint Thomas répond que, selon toute probabilité, il n’y a pas de matière dans les anges, et que, si, contrairement à toute vraisemblance, il y en avait une, elle ne pourrait aucunement être pareille à celle qui entre dans la composition des corps : Relinquitur quod materia, si qua sit in spiritualibus substantiis, non est eadem cum materia corporalium rcrum, sed multo altior et sublimlor, utpote recîpiens fomam secundum ejus tutalitatem. De substa>ttiis separatts, c. vu. Rapprocher cette thèse de la théorie de la materia primo prima de Scot, voir Ame, t. i, col. 1028 :

I. NATURB ni
LA CAUSÉ FORÉE LIS. — 1° La cause

formelle présente elle aussi quelques distinctions correspondant à celles de la cuise matérielle. A la matière seconde correspond la forme accidentelle, c’est-à-dire tonte détermination secondaire qui s’ajoute à une substance pour la compléter et la parfaire, l’orme accidentelle que la Bgnrè donnée au marbre par le statuaire. Le marbre existait déjà et cPest dans sa substance préexistante que vient se surajouter la détermination spéciale de telle ou telle figure. A la matière première correspond la forme substantielle qui s’unit à elle pour constituer primitivement une substance. Forme substantielle que l’âme qui s’allie au corps pour

avec lui un a lumain, un hon

philosophi s di i I oie ont longtemp

avoir si. dans un même individu, il peut y avoir plusù ibstantielles ; si, par exemple,

l’homme, il n a pas une forme d< ité qui le

fait être corps, une âme végétative qui lui donne La une âme sensitive qui lui apporte la faculté de sentir, une âme intellective qui le rend homme et capable de jouir de l’esprit et de la liberté. Le premier, saint Thomas, défendit résolument la thèse de l’unité formes, qui fut par beaucoup considérée d’abord comme averroïste et dangereuse, et lit ensuite h bien son chemin qu’elle est devenue une des affirmations les plus courantes de la théologie, et que le pape Pie IX écrivait à ce sujet à l’évéque de Brestau, le30avril 1800 : C’derantet hanc sententiam, qua union in hominej vitee principium animam scilicet rationalem, a qua corpus quoque et vitam omnem et sensum accipiat, m Dei Ecclesia esse communissimam atqw doclui plerisque, et probatissimis quidem, maxime cum Ecclesia dogmate ita vuleri cunjunctam, ut liujut légitima lolaque vera interpretatio, nec proinde sine errore in fide possit negari. Cf. Ame, t. i. col. 1."

2° S’il n’y a qu’une forme substantielle dans chaque individu, il y existe une grande multiplicité de forme » ou de déterminations accidentelles, et entre celles-ci, il y a un ordre naturel et nécessaire. Par exemple, dans l’homme, il y a une réalité, un acte, par lequel il parle, et exprime une idée ; il y a une autre réalité, un aulre acte par lequel il conçoit celle idée, une autre réalité qui s’appelle l’intelligence, parlaquelle il ]>eut concevoir cette idée ; a force de considérer souvent les mêmes objets, il acquiert dans son intelligence l’habitude de cette considération. Il a puisé ses idées dans la vie du monde extérieur que lui ont révélé des sensations et des sens multiples 11 y a aussi en lui-même une âme par laquelle il est, r laquelle il est homme. Or il est manifeste que la parole inspirée par l’idée la suppose, que l’idée suppose le pouvoir de l’émettre, et crée, par sa répétition, l’habitude correspondante. L’idée suppose encore la vie sensible, et tous ces phénomènes supposent l’àme qui est la première réalité, l’acte premier en nous. Acte premier, l’âme est donc la forme substantielle. Tous les autres acles sont seconds, constituent des formes accidentelles, concourent à développer, à grandir l’être et la vie de l’àme, à exercer son activité, et gardent entre eux, ainsi que nous l’avons dit, un ordre de priorité : les facultés précédant les habitudes, les habitudes procédant de certains actes et engendrant ensuite des actes meilleurs, les actes étant les derniers fruits de cette végétation de substance et de vie. Les actes de la vie organique pi dent ceux de la vie sensible, et ceux-ci précèdent à leur tour ceux de la vie intellectuelle, et, dans la vie intellectuelle, la lumière de l’intelligence marche avant les décisions du vouloir qu’elle éclaire et qu’elle sollicite. Cette constatation de l’ordre interne des facult des parties de l’homme est essentielle pour la théorie de la concupiscence. Voir ce mot.

3° A l’ordre interne des formes, il faut joindre la hiérarchie qui est leur cidre extérieur et le lien qui unit les différentes formes substantielles. Dans cette hiérarchie on rencontre d’abord une catégorie inférieure de substances corporelles et qui renferme plusieurs au-dessous, les natures purement corporelles, substances de minéraux ou de métaux, domaine de la mécanique, de l.i physique et de la chimie. A ce degré la foru comme enseelie dans la matière, emprisonnée par (lie, lui donnant l’être et la détermination spécifique, i ne pouvant, dans chacune de ses opérations, s’affranchir de son esclavage. Montons d’un degré : la habite la vie. h. m- 1rs végétaux la matière est déjà dominée parla forme qui lui commande, qui, principe d’action immanente, l’assouplit et la mène. Celle supériorité de Id