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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/360

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CAUSE

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risque de verser dans l< panthéii, — I afin le Dd fisme

naîtrait facilement de la même erreur. Malebranche écril ; i lieu ne parle « l’esprit et ne l’oblige à croire qu’en deus manières ; par I vidence et par la foi. le demeure d’aï

cord que la foi oblige à croire qu’il a d ni ; iis

pour l’évidence, il me semble qu’elle u’est point entière, el que nous ne sommes point invinciblement portos < croire qu’il > ait quelque autre chose que Dieu et notre esprit, i Sixième éclaircissement su, - la recherche de lu vérité. Moins absolu que l’occasionnalisme, le mécanisme ne fait pas intervenir sans cesse Dieu dans les événements du monde. Pour lui, le monde est composé de corps, les corps sont essentiellement constitués par l’étendue. Dans la matière il y a un mouvement ou créé par Dieu ou éternel, et ce que nous appelons activités, forces, énergies, n’est que transmissions de mouvements. Les corps n’ont donc pas d’activités propres, ils ne sont que récepteurs et transmetteurs de mouvements. Nous n’avons pas à réfuter plus spécialement ce système qui ne fait pas courir à la théologie d’autres dangers que ceux que nous avons découverts dans l’occasionnalisme ; il nous suffira de rappeler que le mécanisme ne peut tenir soit devant le témoignage de la conscience qui affirme en nous une réelle causalité, soit devant la biologie qui trouve dans la vie une réalité et une immanence d’action supérieure aux simples modifications de mouvements du mécanisme ; soit devant la chimie qui ne voit pas dans les modalités du mouvement une explication adéquate aux transformations profondes des corps ; soit devant l’analyse même du mouvement qui ne peut s’entendre sans des forces réelles et productrices d’actions.

iv. le PRINCIPE de causalité. — 1° La formule de ce principe n’est pas la tautologie suivante : « Tout effet a une cause, » mais cette proposition : « Tout ce qui arrive o ou « tout ce qui commence d’exister a une cause ». C’est la formule ordinaire et obvie. On peut, pour les savants, lui substituer celle-ci : « Tout être contingent a une cause, » qui est moins immédiatement évidente, mais qui est par contre plus compréhensive ; car elle enveloppe non seulement tout ce qui a commencé, mais encore tout être contingent qui, par hypothèse, n’aurait jamais commencé et aurait été créé ab seterno.

2° Le principe de causalité a pour adversaires ceux qui détruisent la notion de cause et ceux qui nient l’objectivité du principe.

1. La notion de cause est dél ruite par les sensualistes et les empiristes. N’admettant que les données de l’expérience, ils ne trouvent en celle-ci que de la succession, des antécédents et des conséquents ; et non pas la production, ni des causes et des effets. Ce système introduit dans la philosophie par Locke y est défendu par Hume, Stuart Mill et Spencer. Hume écrit en effet : « L’ne bille en Grappe une autre : celle-ci se meut : les sens extérieurs ne nous apprennent rien déplus… On taxerait avec raison de témérité et de précipitation impardonnable celui qui prétendrait juger du cours entier de la nature d’après un simple échantillon, quelque exact et quelque sûr qu’il put être, i 7* Essai sur l’entendement humain. I sens ne donnent donc que le fait d’une succession de phénomènes ; mais ce fait se répète et alors nous en prenons l’habitude et il naît en nous une inclination à lier ensemble l’antécédent et le conséquent. Le lien s’appelle principe de causalité. lies que des événements d’une Certaine espèce ont été toujours et dans tOUS les

cas aperçus ensemble, nous ne nous faisons plus le moindre scrupule de présager l’un à la vue de l’autre… Alors nommant l’un de ces objets cause et l’autre effet, nous les supposons dans un état de connexion : nous donnons au premier un pouvoir par lequel le second est infailliblement produit, une force qui opère avec la certitude la plus grande et avec la nécessité la plus inévitable. .. La cause est un objet tellement suivi d’un autre

objet’i'"’la présence « lu premier fasse touj< m second. <- Hume. ibid. Stuarl Mill soutient la même doctrine en la teintant d idéalisme si dans chaque ordre de phénomèni m* de phénomènes

nous prenons l’habitude d’att< !

perçu le premier, nous finissons par i que tous lev ordres de phénomèm amis i la

même succession et que, toujours et partout, un phénomène quelconque nous suggère l’attente d’un autre phénomène ; que tous, sans distinction d sont tels que le premier appelle le second et que le second suppose le premier. Or, si on appelle eau phénomène antécédent et effet le phénomène subséquent, on arrive à cette loi : tout phénomène suppose un ani’ « .iient qui est sa cause, ou bien tout phénomène suppose une cause. C’est le principe de causalité-, principe de toute induction, mais qui est lui-même le résultat de l’induction. Logique, I. III, c. v. Mais cette habitude psychologique invoquée par Stuart Mill suppose un certain temps : elle ne peut se contracter immédiatement et cependant nous trouvons l’idée de causalité impérieuse et vivante dans l’esprit de l’enfant ; il faut donc qu’elle y soit venue par une autre voie que celle de l’habitude. Llle y est éclose en effet par la voie de 11 dite : c’est Herbert Spencer qui nous l’explique : « Les successions psychiques habituelles établissent une tendance héréditaire à de pareilles successions, qui, si les conditions restent les mêmes, croit, de génération en génération, et nous explique ce qu’on appelle les formes de la pensée. » Psychologie, part. IV, c. vu. L’idée et le principe de causalité n’enveloppent donc objectivement que le fait de succession invariable, et subjectivement une inclination née de l’habitude et de l’hérédité-.

2° Les ka)i listes donnent du principe une autre explication qui n’en sauve pas mieux l’objectivité. Ils en font en effet une forme a priori de notre entendement, une règle subjective que l’esprit impose aux réalités, un aspect sous lequel nous devons nécessairement nous représenter hs faits, mais qui n’est pas fourni par l’expérience, qui la dépasse et la précède.

3° Il importe de bien préciser le champ d’application de ce principe. Il est une part spéciale d’un principe plus général et antérieur qui s’appelle le principe de raison suffisante. Celui-ci en effet prétend que tout a une raison suffisante et il s’applique à trois ordres : celui des essences ou des natures dans lesquelles il affirme que rien n’est sans une raison qui le constitue ; celui des existences dans lequel il affirme que rien nY sans une raison qui le détermine à être ; celui de la connaissance dans lequel il affirme que rien n’est connu sans une raison qui le manifeste. Tout a donc une raison, raison qui le qualifie intérieurement, qui le réalise au dehors, qui le manifeste à l’esprit. Il est clair que le principe de causalité concerne V existent* choses et se réfère à la seconde sphère d’application du principe de raison suffisante, et là encore il ne se confond pas avec ce premier principe ; parce que dire que tout ce qui existe a une raison déterminante et que tout ce qui arrive a une cause, c’est affirmer deux ch distinctes : la deuxième formule n’est vraie que des choses contingentes qui seules arrivent et ont une cause extérieure à elles, la première est vraie non seulement des réalités contingentes, mais encore de Dieu qu. une réalité nécessaire, n’a pas de cause en dehoi lui et, dans ce sens, échappe au principe de causalité, mais trouve en lui-même sa propi

ainsi justifie le principe de raison suffisante.

, Nous ne pouvons, dans un dictionnaire de théologie, prendre part à toutes les controverses dont le principe de causalité- a été- le thème. Il nous suffira, mais il est nécessaire, d’établir la valeur analytique et absolue de ce principe sur lequel repose toute la démonstration rationnelle de l’existence de Dieu. On entend par pria-