édition revue par l’abbé Bauzon a été publiée en 17 in-4o, avec les 2 volumes de tables, Paris, 1860-1869.
On a reproché au prieur de Flavigny des tendances jansénistes. Déjà à l’époque où paraissaient ses volumes, les Mémoires de Trévoux, souvent élogieux pourtant, faisaient des réserves sur sa doctrine toutes les fois qu’il était question de grâce et de libre arbitre. Voir par exemple Mémoires, novembre 1735, à propos d’un passage sur saint Hilaire, t. v, p. 122 sq. L’abbé Blanc s’est fait l’écho des accusateurs du siècle précédent. Introduction à l’étude de l’histoire ecclésiastique, in-8o, Paris, 1841, p. 206. Il faut reconnaître que dom Ceillier vivait dans un milieu suspect de jansénisme, et qu’il fut en relations avec des appelants et jansénistes déclares, comme Gouget, Uuguet et Petitpied. Mais si nous le jugeons sur ce qu’il a écrit, il semble que l’accusation de jansénisme portée contre lui est une grande exagération, sinon une absolue injustice. Au reste le prieur de Flavigny lit hommage au pape Benoît XIV, le 1er janvier 1751, des 17 volumes qu’il avait publiés jusque-là. Benoit XIV, dont personne ne peut contester la compétence ni l’autorité en fait de doctrine, reçut très favorablement l’ouvrage du bénédictin, et lui adressa un bref de félicitation en date du 4 septembre 1751. Un second bref suivit le xviif volume, le 4juin 1753. Ces deux lettres fort élogieuses sont conservées, avec d’autres qui concernent le prieuré de Flavigny, aux archives de Meurthe-et-Moselle, II, 10 i, 107.
Calmet, Bibliothèque lorraine, Nancy, 1751, col. 255-256 ; Michaud, Biographie universelle, 2’édit., Paris, s. d., t. vil, p. 3d3 ; abbé Guillaume, Notice sur le prieuré de Flavigng-sur-Moselle, Nancy, 1877 (extrait des Mémoires de la Société d’archéologie lorraine) ; Kirchenlexikon, t. II, col. 2089-2090 ; Hurter, Nomenclator, t. III, col. 1375 ; abbé Beugnet, Étude biographique et critique sur dom Rémi Ceillier, Bar-le-Duc, 1891 (extrait des Mémoires de la Société des lettres, sciences et ie Bar-le-Duc, 2’série, t. x) ; Léon Germain, Du titre de / de Saint-Jacques porté par dom Ceillier, dans le Journal de la Société d’archéologie lorraine, 1896, p. 66.
A. Beugnet.
1. CELESTIN I" (SAINT). Sa biographie sera suivie d’un bref commentaire des passages doctrinaux de sa ! tire aux évéques de Gaule et des Capitula annexés au sujet du semipélagianisme.
I. CELESTIN I" (SAINT). BIOGRAPHIE. — Ce pape, successeur du pape Boni face I", a été élu en septembre 122, et consacré probablement le 10 septembre 422. 11 mourut en juillet 432, probablement le 27 du mois.
Romain de naissance et diacre de l’Église romaine, Célestin fut élu sans contestation et remplit avec vigueur et dignité les devoirs de sa charge. Des lettres aux évéques d’Illyrie (Jaffé, 366), de Viennoise et Narbonnaise (Jaffé, 369 de Calabre et d’Apulie (Jaffé, 371), contiennent des nmandations relatives au maintien de la discipline en matière d’élections épiscopales. I n Afrique, le cas du prêtre Apiarius, destitué par son . mais rétabli dans ses droits par l’évêque de Rome, avait soulevé une opposition très vive des évéques i l’exercice du droit d’appel auprès du siège de Rome. I.a querelle durai ! depuis le pontificat du pape Zosime (417-418 Célestin intervinl par son légat Faustinus en ir d’Apiarius qu’il avait rem à la communion ; mais lis évéquea d’Afrique, réunis en concile à Carthage n 425), n’acceptèrent point sa décision et ils demandèrent au pape de ne plus recevoir de semblables appels comme contraires aux privilèges de l’Église d’Afrique, au bon ordre des relises, à la prompte et sûre expédition des affaires par les soins dos conciles provinciaux ou généraux do l’Afrique. Mansi, l. iv, col. 515.
Célestin oui : < intervenir dans toutes les grandes que r. ii, s dogmatiques de l’époque : invoqué par Cyrille
d’Alexandrie contre Nestorius, il tient un concile à Home
et écrit à Cyrille pour lui communiquer la sen tence d’excommunication portée contre Xestorius, s’il n’abjurait sa doctrine hérétique dans un délai de dix jours après avoir reçu la sentence (Jafté, 372), à Nestorius lui-même (Jaffé, 374), au peuple et au clergé de Constantinople (Jaffé, 375). Ses trois légats au concile d’Ephèse (431) agirent de concert avec Cyrille d’Alexandrie. Après le concile, le pape s’emploie auprès de Théodose II et de Maximien successeur de Nestorius pour pacifier l’Église d’Orient (Jaffé, 385-388).
Une lettre, favorable à la doctrine augustinienne et envoyée aux évéques de Gaule, a rapport au semipélagianisme (Jaffé, 381). Dans la Grande-Bretagne, les pélagiens avaient réussi à convertir les Brites à leur doctrine. Célestin leur envoya l’évêque d’Auxerre, saint Germain, pour les ramènera la vraie foi (129)et il donna mission à Palladius et à quatre missionnaires d’entreprendre la conversion de l’Irlande (431).
Jaffé, Regesta pontificum romanorum, 2’édit., 1885, t. I, p. 55 sq. ; Duchesne, Liber pontiftealis, 1892, t. i, p. 230 ; P. L-, t. lx, col. 417-558 ; H. Grisar, Geschichte Roms und der Piipste im Mittelalter, Fiïbourg-en-Brisgau, 1901, p. 65, 150, 289, 293, 403 ; Hel’ele, Concilicngescliichte, 2e édit., 1875, t. ii, p. 159 sq.
11. IIOIMER.
II. CÉLESTIN Ier. LETTRE CONTRE LES SEMIPÉLA-GIENS ET LES CAPITULA ANNEXÉS. — Ces deux documents d’un grand intérêt pour l’histoire de l’augustinisme et en particulier pour une sage appréciation de l’autorité accordée par l’Église au docteur d’Hippone, ont été déjà signalés. Voir Augustin, t. i, col. 2463 sq., et Augustimsjie, ibid., col. 2518. Il suffira donc d’ajouter ici les compléments indispensables. — I. Distinction des deux documents et origine des Capitula. II. Texte intégral des Capitula. III. Sources et doctrine des Capitula.
I. Distinction de la lettre de Célestin et des Capitula. — 1o Que le pape Célestin I", en l’an 431, ait, à l’instigation des laïques Prosper d’Aquitaine et Hilaire, adressé dileclissiniis fratrihus Venerio, Marino Leontio, Auxonio, Arcadio, Fillucio et cseleris Galtiarum episcopis, une lettre dans laquelle, après leur avoir reproché trop de mollesse à réprimer l’audace de certains prêtres qui soulèvent de téméraires questions, il formule l’éloge fameux de la doctrine de saint Augustin, qui est devenu comme une loi de l’Église, tout cela est incontestable : ce document a été analysé et le texte principal traduit, t. i, col. 2463. Il se terminait primitivement ainsi : « Puissions-nous être informé que toutes ces nouveautés qui nous déplaisent, vous les désapprouvez également. Nous en aurons enfin une preuve assurée, si, les méchants étant réduits au silence, des plaintes à ce sujet ne se font plus entendre. Deus vos incolumes custodiat, fralres carissimi. » Epist., xxi, n.3, P. L., t. l, col. 530.
2o A cette lettre de Célestin, dans tous les manuscrits et dans les anciennes collections canoniques depuis Denys le Petit, est jointe sans interruption une série de dix décisions sur la grâce, qu’on a nommées les Capitula Cxlestini. Dès le VT siècle ils sont largement cités, comme partie intégrante de la lettre de Célestin, par le diacre Pierre et ses compagnons écrivant (en 520) aux évéques d’Afrique exilés en Sardaiyne. P. L., t. xi.v, col. 1776. Cf. t. l, col. 525 ; voir t. i, col. 2461. Aussi le moyen âge ne distingua-t-il pas entre la lettre et les Capitula ; témoins, le diacre Florus dans son écrit contre .1. Scot Érigène ; Hincmar de Reims, dans son Liber de prædestin., c, xxi, xxii. P. L., t. cxxv, col. 149 ; Loup Serval, abbé de Ferrières, Collectaneum de tribus quæst., P. L., t. exix, col. 661-662 ; saint Remy, archevéque de Lvon, Liber de tribus epist., c. xxiii, P. L., t. cxxi, col. 1026. Mais depuis Baronius, malgré quelques tenants de l’authenticité célestinienne, la critique a définitivement établi les conclusions suivantes :
1. Les Capitula ne fuiit point partie de la lettre de