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CHARGE D’AMES - CHARI1 É


    1. CHARGE D’AMES##


CHARGE D’AMES.’l’col. 1 10$1-$21 1 J.

    1. CHARITÉ##


CHARITÉ. I N - raledclacharité. II. Vertu

lll Acte de charil Dieu.

iv. Acte prochain, v. Pi i

la charité envi rs Dieu et envers le prochain, j

1 i i, i i iji i i m m D m on ieni

i un amour prove nant de la volonté et accompagné d une grande estime ou appréciation de l’objet aimé. — 1° La charité n’eal poini l’amour, passion de l’appétit concupiscible, mais i amour, acte de la volonté et provenant de son libre choix. Toutefois dans l’homme où l’appétit reste parliellement sous le domaine de la volonté, la passion | peut exister avec l’acte de la volonté en subissant son

co andement. s. Thomas, Sum.theol., Ia-IIæ, q. xwi.

a. 3. Acte de volonté, l’amour consiste dans l’union affective avec un bien suffisamment perçu ou dans le mouvement d’inclination de la volonté vers ce bien. S. Thomas, Sum. theol., I 1 II", q. xxv, a. 2 ; q. xwi, a. I ; q. xxviii. a. 1. Inclination qui produit le désir et la recherche de l’objet jusqu’à ce que la volonté se repose avec jouissance dans sa possession. S. Thomas, Sut », theol., I a II", q. xxv, a. 2. Pour être ainsi aimé, ce bien doit <Hre en harmonie avec la volonté, S. Thomas, toc. cit., q. xxvii, a. 1. et être suffisamment connu, bien que la perfection et l’intensité de l’amour ne soient point nécessairement en équation avec celles de la connaissance. S. Thomas, loc. cit., q. xxvii, a. 2, ad 2° ».

— 2° A l’amour, la cbarité. d’après son sens étymologique et usuel, ajoute l’idée d’une certaine perfection affective provenant dune grande estime pour l’objet aimé. S. Thomas, Sum. theol., Ia-IIæ. q. xx.xi, a. 3. Ainsi toute charité est amour, mais tout amour n’est point charité. — 3° Quand la charité est mutuelle et accompagnée de bienveillance réciproque, elle prend le nom d’amitié. S. Thomas, toc. cit., q. xxvii, a. 2 ; II* II*, (j. xxin. a. 1. Tandis que l’amour de, concupiscence recherche uniquement son propre bien, l’amour d’amitié poursuit uniquement, ou du moins principalement, le bien de l’objet aimé. S. Thomas, Sum. t/ieoL, Ia-IIæ, q. xxvi. a. i. Aussi l’amitié, qui n’a pour but que l’utilité ou la jouissance, n’atteint point le niveau de la véritable amitié. S. Thomas, loc. cit., ad 2° ».

II. Vertu théologale de charité.

I. natubb. — 1° Définition.

Comme vertu théologale, la charité est cette vertu par laquelle Dieu objet de la béatitude surnaturelle est aimé à cause île son infinie perfection et le prochain est aimé par amour pour Dieu. D’où se manifestent l’objet et le motif de cette vertu.

1. Objet.

a) L’objet aimé par la vertu de charité n’est point Dieu considéré dune manière générale comme le bien universel, amour auquel le pécheur lui-même ne saurait se soustraire. S. Thomas. Sum. theol., [ », q. i.x.a..">, ni Dieu auteur de tout bien dans l’ordre simplement naturel, amour bon et légitime en lui-même, mais ne suffisant point pour la fin surnaturelle. S. Thomas, Sut », theol., I » II", q. cix, a. 3,

„l i ; il’il’, q. xxvi, a. 3 ; et propositions 31. 36, 38,

condamnées dans ISaius. Voir col. 90 sq. Suivant l’enseignement commun des théologiens, par la vertu de charité, l’on aime Dieu comme objel de cette béatitude que communique la vision intuitive. S. Thomas. Sum.

theol., I », q. ix, a. 5, ad i ; IIa-IIæ, q. sxviii, a. I.

Noua ne mais arrêterons peint A prouver ici l’inadmissibilité de l’opinion particulière de Ripalda, De cantate divina, disp. XXXV, Bect. m. n. 23 sq., selon laquelle une perfection divine intrinsèquement accessible a la seule raison, mais de Qui connue avec le cours de la grâce, connaissance appelée fidet iota.

est un objet BUfHsanl de la charité surnaturelle. Dans

l’élude de la toi l’un démontrera la faus été d’une notion

qui n’exige plu laUoo turnatui

commi i ai u « le foi et qui le n duit a

née intrinséqui ment naturelle, produite en nous par le procédé ordinaire, quoiqui d’une grâce actuelle. Dan » l’étude de la du

mérite I on prouvera que

naturel de la vision béatifique serait gravement men -i l’on admettait avec Ripalda qu’uni internent surnaturelle suffit pour produira u mérite à la récompense éternelle. Il resti que la vertu de charité a pourobjet Dieu posf I i vision béatifique. Danquelle stricte mesure i connaissance de Dieu comme bien surnaturel absolument indispensable pour le salut, surtout à <,

ut privés d< tout secours extérieur de la i chrétienne ? Grave et difficile question qui n’est d’ailleurs qu’un point particulier du mystérieux problème du salut des infidèles. Nous ne ferons qu’énoiu principales conclusions que l’on développera à l’article lui. Dans l’hypothèse d’une foi véritablement surnaturelle en une rédemption divinement opérée et sur mérites de laquelle on s’appuie pour obtenir le salut, hypothèse pour laquelle les anciennes religions au’cpie le judaïsme ne paraissent point présenter une base objective suffisante, mais qui peut être réalisée dansectes chrétiennes dissidentes, le caractère surnaturel du bien éternel espéré et aimé est assez manifestement connu dans l’idée même de salut mérité par e divine rédemption. En dehors de cette hypothèse, il peut suffire que l’on connaisse l’éternelle récompense comme étant de fait accessible seulement avec le secours divin. Comme en réalité ce secours divin n’est donné dans l’ordre actuel qu’en vue de la béatitude surnaturelle, c’est vraiment elle que l’on espère et que l’on aime. Il n’est d’ailleurs point requis d’avoir sur ce secours divin le concept théologique, même rudimentaire, pourvu que 1 on ait une foi suffisamment surnaturelle en la divine providence dispensant libéralement les secours nécessaires pour obtenir ce bonheur qu’elle prépare aux âmes de bonne volonté. Quant à cette foi surnaturelle strictement indispensable, l’on expliquera ailleurs ce qu’elle doit être et comment elle peut être possédée. Voir Foi.

b) Dieu ainsi aimé comme le bien surnaturel, est-ce simplement la nature ou l’essence divine virtuellement distincte des attributs, comme l’affirment plusieurs scotistes, notamment Frassen, Scotus académie* », Home, 1720. t. vin. p. iTti sq.’.' Kst-ce encore un seul attribut divin considéré isolément et nécessairement infini parce qu’il est divin, suivant Ripalda, De cantate divina, disp. XXXV, sert. i, x, et Pesch.iVajtocfioisM malice, Friboorg-en-Brisgau, 1898, t. vin. p.- :. Dieu n’est-il réellement aimé comme le bien infini que -i l’on aime toute l’infinie perfection qui constitue le bonheur des élus, c’est-à-dire l’essence divine et toi : altributs et les personnes divines elles-mêmes’1 Cette dernière opinion nous paraît philosophiquement et théologiquement mieux fondée. Philosophiquement elh pond mieux à la vraie notion du bien absolu. Ce qui constitue le bien dans un être, c’est sa propre perfection en tant qu’elle satisfait toutes ses aspirai ions ou quel désirable pour autrui. S. Thomas. Sum. theol., I », q. v. a. I ; Quant, ditp., De verUate, q. xxi. a. I. Pour cette possession du bien, l’être intégral ne suffit point, il faut encore la possession de tout ce qui lui convient. S. Thomas. Sum. theol.. I », q. V, a. 1. ad 1°". Le bien absolu est donc la plénitude parfaite de l’être et de tout ce qui lui convient. Ce qui n’est point réali* en Dieu par la seule existence essentielle de la nature divine. ni par la seule infinité de tel attribut divin. Cett. lisation n’est directement accomplie que par loi possession de l’infinie perfection sub omni c est-à-dire dans la nature, les attributs et les personnes