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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/553

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CHRETIENS — CHRISTIANISME RATIONNEL


1868 ; Jeter, Campbellism examinée ; Grande encyclopédie, t. viii, p. 1117-1118 ; A religious encyclopadia de Schaft, Edimbourg, 1883, t. i, p. 377, 644-645 ; Kirchenlexikon, t. iii, col. 228-229.

V. Ermoni.

    1. CHRÉTIENS DE SAINT-JEAN##


2. CHRÉTIENS DE SAINT-JEAN. Voir JVIandéens.

    1. CHRISMANN Philippe Néri##


CHRISMANN Philippe Néri, né à Hindelang en

Allgaû en 1751 et entré chez les récollets de Fiïssen en 1770, puisqu’en 1783 il était âgé de 32 ans et habitait au couvent depuis treize ans. Il était alors lecteur ou professeur de théologie. En 1792, il était encore professeur de théologie et d’histoire ecclésiastique, mais au couvent d’Augsbourg, et le 23 mai de cette année, il présidait dans l’église du couvent du Saint-Sépulcre de cette ville la soutenance, faite par son disciple, le P. Antoine Welscher, de thèses extraites de son livre : Rcgula fidei calliolicse et collectio dogmatum credendorum, Campidonæ, 1792. Ces thèses sont publiées en appendice dans cette première édition. En 1801, Chrismann était noté lector emeritus et ancien gardien du couvent d’Augsbourg, et il venait d’être récemment nommé définiteur de la province de la Haute-Allemagne ou de Strasbourg, à laquelle il appartenait depuis sa profession religieuse. Il était renommé comme prédicateur. On ignore la date de sa mort. Sa Régula fidei a été reproduite par Migne, Tlteologise cursus complétas, Paris, 1841, t. VI, col. 8771070. Philippe-Jacques Spindler en publia une 2e édition, in-8°, Augsbourg, 1844, et avec un nouveau titre seulement, ibid, , 1846, et Wurzbourg, 1854. Visant les rationalistes de son temps, Chrismann tendait à réduire au minimum le recueil des dogmes à croire. Il a trop restreint en particulier l’objet de l’infaillibilité de l’Église. Très chaudement recommandée par Dbllinger, sa Régula fidei fut condamnée par le Saint-Oftice, le 20 janvier 1869, et mise à l’Index. Seule, l’édition de Wurzbourg, 1854, était visée par la condamnation.

Tlteologise cursus complétas, t. vi, col. 877 ; Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 249 ; Parthénius Minges, Geschiclite der Franziskaner in Bayern, Munich, 1896, p. 270 ; Allgemeine deutsche Biographie, Leipzig, 1903, t. xlvii, p. 480 ; H.Reusch, Der Index der verbolenen Bûcher, Bonn, 1885, t. ii, p. 1006 ; Scheeben, dans Der Katholik, 1869, t. i, p. 265 sq.

E. Mangenot.

    1. CHRIST##


CHRIST. Voir JÉsrs-GiRiST.

CHRISTIANISME RATIONNEL ou DÉISME

ANGLAIS. Les dernières années du xviie siècle et la première moitié du XVIIIe virent paraître en Angleterre un groupe de philosophes, dont le dessein commun fut de ramener le christianisme à la mesure du raisonnable et du démontrable, en excluant la révélation, le mystère et le miracle. Us ne sont pas des athées : ils affirment des croyances religieuses ; leur but n’est pas non plus, comme de quelques-uns à cette époque, de concilier simplement la raison et la foi : leurs croyances religieuses ne se fondent que sur la raison ; ils ne nient pis cependant d’une façon absolue la révélation ; peut-être même leur dessein n’cst-il pas d’abolir le christianisme tout entier, mais ils nient la possibilité d’une révélation dont l’objet dépasserait la raison et partant l’utilité fondamentale de toute révélation ; ils déclarent impossibles prophéties et miracles, et rejettent ainsi les preuves extrinsèques que le christianisme et la révélation donnent de leur divine origine. Ils n’acceptent donc comme vérités que les données de la religion naturelle et comme preuve que la rationalité intrinsèque. i i le christianisme sans le surnaturel.

Entre la révélation de mystères — au sens où la religion entend ce dernier mol — révélation nécessairetnent limitée à un nombre restreint de privilégiés, et l’immutabilité, la perfection ou la justice de Dieu, disent les déistes anglais, il y a contradiction. Dieu est parfait et immuable ; la nature aussi est immuable. Dieu

a donc dû établir pour l’homme, dès la première heure, une loi parfaite et immuable. Il doit à sa justice de la faire connaître à tous également : une doctrine ne vient pas de Dieu qui ne peut être connue de tous. Dès lors, la raison qui est accordée à tous sans exception, qui est la lumière éclairant tout homme, n’est-elle pas la source authentique de la vérité religieuse ? n’en est-elle pas la mesure et le juge comme de la vérité philosophique et scientifique ? S’il en est ainsi, l’inconcevable, le mystère, pas plus que le contradictoire, ne saurait être vérité religieuse, et, somme toute la révélation est inutile : « Tout ce qu’elle enseigne de véritable, la raison avait qualité pour le découvrir et le reste ne compte pas. » En fait, disent-ils encore — car ils ont un aussi profond mépris du judaïsme que Voltaire — quelle invraisemblance à faire d’une obscure tribu à demi barbare, perdue dans un coin de l’Orient, la gardienne des secrets de Dieu ! Comment confondre le code de prescriptions frivoles, de dogmes ridicules, qui constituent le judaïsme, avec la loi éternelle de Dieu ? Cette loi n’est-elle pas plus proche de la religion de Confucius ?

C’est à la lumière de ces principes qu’il faut inter-’prêter les Écritures. Ce qu’elles apportent au monde ne peut être inconcevable sous peine de n’être pas la vérité. Aucune de leurs affirmations historiques ne saurait même être admise sans preuves rationnelles et sans une évidente consistance. Les prophéties ne sauraient donc être prises dans le sens littéral ; ce ne sont que îles allégories. Allégories aussi les miracles, ou s’ils sont plus, nous ne pourrons jamais en avoir la preuve expérimentale. D’ailleurs que prouveraient-ils ? Toutes les religions en offrent ; le seul moyen de distinguer les vrais miracles des faux, c’est de juger la valeur intrinsèque de la doctrine. Le témoignage sur lequel repose la révélation ne saurait donner certitude que si les vérités révélées « portent le caractère irrécusable d’une sagesse divine et d’une saine raison ».

Le credo des déistes anglais est nécessairement court. En général ils acceptent comme rationnellement évidentes ou démontrées l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, la vie future, mais sans la possibilité de peines éternelles. La morale et le culte sont plus simplifiés encore. « Obéir à la nature, tel est l’unique précepte de la religion, le résumé du culte universel… Celui qui dirige ses appétits naturels de la manière la plus utile à la fois pour l’exercice de sa raison, la santé de son corps et les jouissances des sens, peut être certain qu’il ne pourra jamais offenser son créateur. Puisque Dieu, en effet, gouverne toutes choses conformément à leur nature, il ne doit pas exiger de ses créatures raisonnables une autre conduite que celle qui est conforme à leur nature. » La loi naturelle contient donc toule morale. Il n’y a non plus d’autre culte que de lui obéir : la religion se ramène à « une constante volonté de nous rendre agréables à Dieu en agissant selon la fin de la création ». Le formalisme des sacerdoces et l’ascétisme sont antireligieux.

Ces doctrines furent soutenues pour la première fois en Angleterre par Herbert de Cherbury( 1581-1648), dans un livre intitulé : De veritate, Paris, 1624. Voir col, 2357 sq. Elles reparaissent en 1680 dans deux ouvrages de lilount (1654-1693) : Les deux premiers liwes de Philostrale concernant la vie d’Apollonius de Tyanes ; Grande est la Diane d’Ephèse. Sans les partager vraiment, Locke (1632-1704) achève de les réveiller dans son ouvrage : Le christianisme raisonnable, Londres, 1695, A ce moment d’ailleurs tout conspire en leur faveur. I.a révolution de 1686 atteint derrière les Stuarts l’anglicanisme avec si’s dogmes révélés, nombreux ei très précis ; de Hollande derrière Guillaume III arrivent plus que jamais l’a n ni ni. -mi suie et le socianisme, mais aussi les négations irrévérencieuses du Dictionnaire de Bayle (1695-1697), voir col. 488 -i’.ll ; et ces affirmations du Tractatun theolo-