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CAMALDULES — CAMATÉROS

un inventaire détaillé. — Boniface Collina a publié une vie de saint Romuald et une de saint Bruno, martyr, des poésies et quelques œuvres littéraires. — Basile du Verge, ermite de Saint-Joseph près de Vienne, en Autriche, a publié en allemand un Diarum camaldulense, ou vies des saints et bienheureux distribuées selon les jours de l’année, 4 vol., Vienne, 1754. Il avait donné en 1723 une vie illustrée de saint Romuald. — Maur Sartio édita en 1755 une dissertation sur la chasuble dytique de Ravenne, et, en 1748, une lettre De antiqua Picentum civitate Cupra-Montanæe. — Jean Claude Fremond, originaire de Bourgogne, moine de Classe, professeur de physique à l’université de Pise, correspondant à l’Académie des sciences de Paris, se fit connaître par sa Risposta apologeltca ad una lettera filisofica sopra il commercio degli Oli navigati, procedenti da eluoghi appestati, Lucques, 1745. Il publia ensuite : Nova et generalis introductio ad philosophiam, Venise, 1748 ; Examen in præcipua mechanicæ principia, Pise, 1758 ; De ratione philosophica, qua instrumenta mechanica generatim conferunt potentiarum actionibus corroborandis vel enervandis, Pise, 1759. — Gabriel de Blanchio, ermite de Saint-Clément de Venise, est l’auteur des traités ascétiques et scripturaires suivants : Martyrium divini amoris, Venise, 1710 ; Observationes historico-morales super Vetus Testamentum, 3 vol., Venise, 1758 ; Observationes historico-morales super Novum Testamentum, Venise, 1760. — Benjamin Savorelli publia le recueil des privilèges des abbés et des supérieurs de l’ordre des Camaldules (1762) et un commentaire de la règle de saint Benoît, spécialement destiné aux religieuses de son ordre (1751). — Mittarelli, prieur de Saint-Michel de Muriano et supérieur général de sa congrégation († 1777), auteur des Annales camaldulenses, publia la Bibliotlieca codicum manuscriptorum monasterii S. Michælis Venetiarum, cum appendice librorum impressorum sec. xv, in-fol., Venise, 1779. — Le pape Grégoire XVI (1831-1846) était camaldule.

S. Pierre Damien, Vita S. Romualdi, P. L., t. cxliv, col. 953 sq. ; A. Florentini, Hist. camald., 2 vol., Florence, 1575 ; Mabillon, Annales ord. S. Benedicti, Paris, 1706, 1707, t. iii, iv ; J. Mittarelli, Annales camaldulenses, ordinis sancti Benedicti, quibua plura interseruntur tum ceteras italico-monasticas res, tum historiam ecclesiasticam renique diplomaticam illustrantia, 9 in-fol., Venise, 1755-1772 ; Hélyot, Histoire des ordres, t. v, p. 236-239 ; Heimbucher, Die Orden und Kongregationeri, Paderborn, 1896, t. i, p. 203-208 ; L. Zarewic, Zakon Kamodubon (L’ordre des camaldules, sa fondation et ses souvenirs historiques en Pologne et en Lithuanie), in-12, Cracovie, 1872 ; Sackür, Die Cluniazenser bis zur Mille des 11 Jahrhunderts, Halle, 1892, t. i, p. 324 sq. ; t. ii, p. 278 sq. ; Les camaldules, dans la Revue bénédictine, t. iv (1887), p. 350-363 ; Razzi, Vite de santie beati dell’ordine di Camaldoli, in-4°, Florence, 1600 ; de Minis, Catalugus sanctorum et beatorum, necnon aliorum pie vita functorum congregationis Hetruriæ camaldultensium eremitarum, 2 in-4°, Florence, 1605 ; Ziegelbauer, Centifolium camaldulense, sive notitia scriptorum camaldulensium, in-fol., Venise, 1750. Cf. C. de Smedt. Introductio generalis ad historiam ecclesiasticam critice tractandam, in-8°, Gand, 1876, p. 300.

J. Besse.


CAMARGO (Ignace de), jésuite espagnol, né à Soria le 26 décembre 1650, reçu au noviciat le 30 décembre 1669, professa pendant 17 ans la théologie à Salamanque, où il mourut le 22 décembre 1722. Adversaire ardent du probabilisme, il s’attacha principalement aux doctrines rigides de son compatriote Michel de Elizalde et défendit le tutiorisme dans sa Regula honestatis moralis, seu tractatus theologicus tripartitus de regula moraliter agendi, in-fol., Naples. 1702, où il s’en prend surtout a ses confrères Terill et Esparza. Il reste de lui également un Discurso teologico sobre los teatros y comedias de este siglo, in-4°, Salamanque, 1689, réimprimé à Lisbonne en 1690, et une supplique à Clément XI, du 12 octobre 1706, au sujet du probabilisme, insérée dans l’ouvrage de Daniel Concina : Difesa della Compagnia di Gesu per le presenti circostanze,e giustificazione delle sue dottrine, in-4°, Venise, 1767, c. xlii, p. 60-65.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. ii, col. 574-575 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1244 sq. ; Döllinger et Reusch, Geschichte der Moralstreitigkeiten, t. i, p. 257-258, 264-267 ; t. ii, p. 163.

P. Bernard.


CAMARIOTA Mathieu, rhéteur et théologien byzantin du xve siècle. Il assista à la prise de Constantinople (1453), qu’il décrivit avec toutes ses horreurs. Ses ouvrages polémiques sont dirigés contre les latins et les barlaamites. En voici les titres : 1o Περὶ θείας χάριτος, καὶ φωτὸς κατὰ τῶν λεγόντων αὐτὴν κτιστήν εἶναι ; 2o Περὶ τῶν διδασκόντων νόθα καὶ ἀλλότρια ἐν τῇ ἐκκλησία ; 3o Ἀπάντυξις τοῦ ἱεροῦ συμβόλου.

Crusius, Turco-Græcia, Bâle, p. 76-83, 90 ; Oudin, Commentarius de scriptoribus ecclesiasticis, Leipzig, 1722, t. iii, p. 2519-2522 ; Cave, Historia litteraria, appendix, Cologne, 1720, p. 110 ; Sathas, Νεοελληνικὴ φιλολογία, Athènes, 1868, p. 60-61 ; Démétrakopoulo, Ὀρθόδοξος Ἑλλὰς, p. 120 ; Id., Προσθῆκαι καὶ διωρθώσεις, etc., Leipzig, 1871, p. 6 ; Zaviras, Νέα Ἑλλὰς, Athènes, 1872, p. 71-73 ; Gédéon, Χρονικᾶ τῆς πατριαρχικῆς Ἀκαδημίας, Constantinople, 1883, p. 30-35 ; Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 121, 122 ; Legrand, Bibliographie hellénique du xve-xvie siècle, Paris, 1885, t. ii, p. 322 ; Papadopoulo-Kérameus, Ἱεροσολυμιτικὴ βιβλιοθήκη, Saint-Pétersbourg, 1897, t. iii, p. 265 ; P. G., t. clx, col. 1019-1172 ; U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge. Bio-bibliographie, 2e édit, Paris, 1904, col. 759.

A. Palmieri.


1. CAMATEROS Andronic (Ἀνδρόνικος Καματηρός), théologien grec du XIIe siècle. Il appartenait à la haute noblesse de Byzance, et par sa mère, il était de la famille impériale des Doukas. A Byzance il occupa des charges importantes, telles que celles de préfet de la ville et de drungarios. Sur l’invitation de l’empereur Manuel Comnène, il rédigea contre les Latins la Ἱερά Ὁπλοθήκη, conservée dans plusieurs manuscrits sous ce titre : Σύγγραμμα Ἀνδρονίκου σεβαστοῦ τοῦ πατρόθεν μὲν Καματηροῦ, μητρόθεν δὲ Δοῦκα, συλλεγὲν καὶ συντεθὲν ὑποθήκῃ, μεθόδῳ, διδασκαλίᾳ τε καὶ αὐτοκράτορος κυρίου Μανουὴλ τοῦ πορφυρογεννήτου καὶ Ὁπλοθήκην ὁ Βασιλεὺς τὴν βίβλον ὠνόματε. La première partie est dialoguée. L’empereur Manuel dispute passionnément avec un cardinal sur la procession du Saint-Esprit. Il cite les textes des Pères, favorables à la théorie de l’Église orthodoxe et se livre à des escarmouches dialectiques, où défilent les syllogismes de ses devanciers, Photius, Nicétas de Byzance, Eustratios, Euthyinius Zigabènos, Nicolas de Mélhone, etc. La seconde partie a aussi la forme de dialogue. L’auteur, au moyen de citations et de syllogismes, réfute les monophysites, les monothélites, les théopaschites et les aphthardocètes, Selon Mgr Ehrhard, la date de la composition de cet ouvrage doit être placée entre 1170-1175. Le dialogue de l’empereur Manuel avec le cardinal a été résumé par Hergenrother, Photius, t. iii. L’empereur soutient que Rome ne doit sa primauté religieuse qu’à son privilège d’avoir été le siège de l’empire. Ses titres passèrent à la seconde Rome, lorsque Constantin établit sa capitale sur les rives du Bosphore. « La tradition cependant, les canons ecclésiastiques et les lois impériales favorisent les prétentions de l’ancienne Rome. » La cause de tout le scandale et du schisme a été l’addition du Filioque au Symbole. Il reproche aux latins de poser deux principes en Dieu, de détruire l’unité divine et de multiplier les propriétés des hypostases. L’enseignement latin mêne directement à des conséquences absurdes. Le dialogue est parsemé de basses adulations à l’adresse de l’empereur. Veccos le réfuta dans ses Ἀντιρρητικά. Il appelle Camatéros un homme célèbre