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CIEL

Lien ili-s traiti ; pocryphes.

Dans les hauteun < J > ciel) du côté de l’Orient, le perçoit an immen mblable i an jardin

Qeuri et eml tiennent le recevoir et le

conduisent dana un temple dont les murailles paraît i al construites de pure lumière. Au centre, but an trône ii radié d< iplendeura, était aasia le roi du monde, vieillard doui et bénissant, qui accueillit avec une bonté toute gracieuse sei élus et leur donna place parmi lea chœurs des saints, au royaume de la béatitude et de la charité. Franchi de Cavalieri, L" Passio SS. Perpétuas et Felieitatis, n. ii, dans Rômische Quartalschrift fur christl, Altertuniskunde und fur Kirchengetchichte, Rome, 1896, p. 126-132 ; cf. Pillet, Lesmartyrs d’Afrique, Lille, 1885, p. "27’t-ASi. Sur le texte êUXtovtsc to » npûTov x60|iov « lu manuscrit de Jérusalem publié à Londres par Harris et Giflbrd, cf. Duchesne, En quelle langue ont été écrits les Actes des saintes Perpétue et Félicité, Paris, 1891, p. 12-13. Voir aussi la note d’ilolstenius, sur la vision de sainte Perpétue, dans Acta primor. martyr., de Ruinart, édit. d’Amsterdam, 1713, p. 94, 107.

Il est évident, d’après tous ces témoignages, que les premiers martyrs considéraient le ciel connue un séjour ultra-terrestre et le lieu de la récompense. Cette p> I est d’ailleurs exprimée directement dans la Passion des saints Montan et Lucius. Un de leurs frères, Victor, favorisé d’une vision divine, interroge le Seigneur sur la vie future et demande où est le paradis. « Il est hors du monde, répond le Seigneur. Cui ille ait : Extra mundutn est. — Je voudrais le voir. — Mais où sera ta foi’.' » l’assio SS. Montant, Lucii et aliorum martyrum africanorum, c. vii, dans Ruinart, ibid., p. 237. Le caractère dogmatique du sujet, dans ces quelques mots, est nettement mis en lumière. De plus, tous les traits distinctifs généralement attribués par la tradition catholique au séjour des bienheureux se trouvent reproduits, sous des formes qui trahissent leur commune origine, dans ces antiques documents. Le ciel est avant tout le lieu où les élus seront réunis à Dieu et au Christ. « Qu’importe le genre de mort, répond Épipode à ses juges, pourvu que l’âme monte au ciel auprès de celui qui l’a créée ! » Dtmi modo anima cœlis invecta ad suum revertatur auctorem. Alexandre fait une réponse analogue, l’assio SS. Epipodii et Alexandri, c. vi, IX, ibid., p. 65-66. Les saints Montan et Lucius n’ont qu’un désir, celui d’aller au Christ dans le royaume. Quae ad Cltristum et ad regnum durant faciamus. Passio SS. Montant et Lucii, c. xi, ibid., p. 237. Des saints Fructuose, Augure et Kuloge, il est dit dans leurs Actes qu’ils ont mérité une belle habitation dans les cieux et qu’ils se tiennent à la droite du Christ. Meruerunt clignant habitalioneni in cœlis, ad dexteram Chris ti stantes. Acta SS. martyrum Fructuosi episcopi, Au~ gurii et Eulogii diaconorum, c. vii, ibid., p. i’2'.i. C’est la conviction de sainte Symphorose que son mari Cîetulius et son frère Amatius, martyrs de leur foi, vivent au milieu des anges avec le Sauveur, intor angelos, cum seterno rege. Passio sancta Symphorosse et septem filiorum ejus, c. i, ibid., p. 19. Le ciel est la patrie commune, édifiée avec les mérites des saints, patria sempiterna, quss meritis est constructa sanctorum. Passiu SS. Epipodii et Alexandri, c. i, ibid., p. 02 ; Eusèbe, Demartyribus l’a lest nue, c. xi, P. G., t. xx, col. 1504.

Il est représenté c nie le séjour de la gloire, Passio

sanctx Symphorosæ.c. i.dans Ruinart, ibid., p. 19. ("est un royaume ou les martyrs portent la couronne. l’assio

SS. PUmii ri sociorum ejus, c. xxii, ibid., p. 137 ;.Acta SS. martyr. Fructuosi episc, Augurii et Eulogii, c. v, ibid., p. 223 ; Eusèbe, Acta passionis s. Pamphili et sociorum, P. G., t. xx, col. li.’iii L’expression : martyrio coronattis esi la formule consacrée dans le Liber pontificalis, pour désigner le martyre. Duchesne, Le


teiii|) s i le ciel apparaît commi le lieu du

paJi n lii, i, iin>

A » ta SS mat i. I < vii, Ruii

ibid., p. 123. Il est aussi le lieu de la luin

ad lucem, est-il dit du martyr Pion

nii i I t., c. XXU, ibid., p. 137. Au

plus encore que sur la terre, m trouve la vie, la

et c’est a lit la mère de Sympbo rli d pour exhorter, « lu haut des remparts d’Autun

vaillant fils an martyr. tiodie, nate,

felici commutatione migrabis. Acta su

riant martyris, c. vii, ibid., p. 72. Enfin à l’idi

ciel s’attache étroitement l’idée de béatitude, Acta

mai il le., c. ni, iiitd., ꝟ. 261

la valeur de tous ces biens, c’est qu’ils sont éternels.

Symphorose met une particulière insistance à reb

devant Hadrien, ce caractère d’infinie durée. Gloviam

senipiternam [possident ; cum ssterno rege vit a a :

fruutttut l’assio sanctæ Symphorosa ?, etc.,

c. I, ibid.. p. 19 ; cf. Passio S. Heliconidis, n. 20, Acta

sanctorum, t. vi maii. p. T » : î.

Les mêmes données se remarquent plus tard dans h-s martyrologes qui ont remplacé les Actes des mai dont ils sont en quelque sorte le résumé et dont, parfois, ils reproduisent textuellement les paroles. Dans le martyrologe dit du Vénérable Bède, comme dans les recueils similaires d’Usuard, P. L., . cxxiii. col. 599sq., ou de saint Adon, P. L., t. cxxiii, col. 201 sq., il serait intént de relever le choix varié- de clausules ou d’expressions qui servent à caractériser, à des titres divers, l’entrée des saints au ciel. Saint Dizier est allé vers le Seigneur, migravit ad Dominum. S. Bédé, Starty gium, P. L., t. xciv, col. ""23. Sainte Pélagie est parvenue heureusement à la vie éternelle, ad vitam ssternam féliciter migravit. Ibid., col. Iu71. D*M comme les martyrs Martien et Satyrien, exhalent eu présence des anges leur sainte âme qui arrive au royaume des cieux. Ibid., col. Iu7.">. L âme de saint Paul, premier ermite, a été portée par les anges dans le ciel, parmi les chœurs des apôtres et des prophètes. Ibid., col. 807. Les saints I ructuose. Augure et Fuloge montent au ciel, portant des couronnes. Ibid., col. 819. L< nologe grec, public au xe siècle par ordre de l’empereur Hasile Porphyrogénète, reproduit avec la même fidélité les traditionnels enseignements et jusqu’aux expressions des premiers âges. Saint Isois le Grand monte vers le Dieu qu’il désirait posséder, t.ç.’<j ; 9e<Sv, ov èiceVv|M>e*i Xecîpuv £Ee8r, |ii|<Kv. Menolog., part. 111. julius. P. G., t. cxvii, col. 525. Saint Cyrille d’Alexandrie se rend vers le C.lnist pour recevoir la vie éternelle, r.^’o ; k. ££et$Y)|iT]VEv, xKoXafiùv rijv ociuivtov (utJv. Ibid., col i L’âme du saint martyr Aristion, évéque d’Alexandrie, va se réjouir dans le ciel avec les saints, ive/OoCoùpOCVOÎC [iEti t(ôv àftiov Ev : ij : v ;  : ji. Ibid., col. 28. Saint Porphyre reçoit la félicité éternelle, rr, v aiwviov àwsTkav* o-tv. Ibid., col. 52 ; cf. De sancto Cyriaco abbate vita, ci, n. 1, %, Acta sanctorum, t. vin septembris, p. 117 ; Jean, diacre de Constantinople, Ftta sancti Josephi hymnographi, c. xi., P. G., t. xc.vi. col. I.

Quelle que soit la diversité’des Eglises, l’hagiographie primitive ne laisse pas de reproduire partout, avec une surprenante unanimité’, cette conception fondamentale du Ciel. Même pour les détails, si l’expression parfois se

modifie et se nuance conformément au génie des langues ou des races, l’idée reste bien universellement la même. et l’on ne peut méconnaître l’origine commune, le fond Identique de ces divers enseignements. Lea I martyrs de l’Eglise copie sont remplis de la pensée du ciel. Jésus-Christ, i le bon Sauveur. vient cons r lui-même ses fidèles témoins et leur donner l’aSSUl que leur maison esi bâtie i d.nis la Jérusalem Ci i dans la cité de tous lesjusl I S de saint Eu-