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BAYLE — BÉATE DE CUENZA (LA)


présente comme l’hypothèse la plus difficile à soutenir (art. Simonide, notes). Tantôt il la proclame infiniment au-dessus de la raison, tantôt il l’accuse d’être en contradiction tlagrante avec elle (art. Simonide, notes, Pyrrhon, etc.), tantôt il la subordonne entièrement à la raison et ne veut l’interpréter que par ses seules lumières. Commentaire philosophique sur le Compelle in t rare. On retrouve la même attitude équivoque et perfide à l’égard de l’Écriture, des faits qu’elle rapporte, des miracles et des prophéties qu’elle contient. Vigouroux, Les Livres saints et la critique rationaliste, 1. III, c. I, t. ir, p. 204. Parfaitement logique dans son scepticisme, il ne recule devant aucune conséquence de son système. Si la vérité est inaccessible, que personne ne s’imagine en avoir le monopole et surtout que personne ne prétende l’imposer aux autres. La conscience errante a les mêmes droits que la conscience vraie. On pourrait à la rigueur se passer de toute croyance, ignorer Dieu, et les choses iraient tout aussi bien.

Par ses attaques, directes ou voilées, contre les dogmes chrétiens, Bayle devance et prépare Voltaire ; par son scepticisme et son indépendance à l’égard de toute orthodoxie, il ouvre les voies au protestantisme libéral.

I. Bibliographie.

La Vie de Bayle, par Des Maizeaux, reproduite dans l’édition complète de 1740 ; la notice placée en tète du Supplément au Dictionnaire, Genève, 1822.

II. Éditions.

Le Dictionnaire de Bayle a été souvent réédité ; l’édition de Prosper Marchand, 4 infol., Rotterdam, 1720, et les deux éditions de Des Maizeaux, 4 in-fol., Amsterdam, 1730 et 1740, sont les plus recherchées. L’édition de Trévoux, en 5 infol. , 1734, contient les remarques critiques faites par l’abbé L.-J. Leclerc, prêtre de Saint-Sulpice, sur divers articles. Beuchot a donné en 1824 une autre édition en 16 in-8° avec les notes de différents auteurs ; une traduction anglaise fut publiée par Birch et Lochman, 10 in-fol., de 1734 à 1741 ; les Œuvres diverses de Bayle ont été réunies et éditées en 1727 et en 1737, par Des Maizeaux, 4 in-fol., La Haye. Les œuvres de Bayle ont été mises à l’index par différents décrets, 18 novembre 1698 ; 31 mars 1699 ; 23 novembre 1699 ; 29 août 1701 ; 3 avril 1731 ; 17 juitfet 1731 et 10 mai 1757.

III. Doctrines.

Franck, Dictionnaire des sciences philosophiques, art. Bayle, Paris, 1875 ; Bouillier, Histoire de la philosophie cartésienne, Paris, 1854, t. ii, p. 461-487 ; Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, Paris, 1877 ; Hauck, Bealencyclopàdie, Leipzig, 1897 ; Vigouroux, Les Livres saints et la critique rationaliste, Paris, 1886, t. II, p. 198-209 ; Damiron, Mémoire sur Bayle et ses doctrines, Paris, 1850 ; Grande Encyclopédie, art. Bayle, par M. Picavet ; Lenient, Étude sur Bayle, 1855 ; Piffon, dans l’Année philosophique, 1896 sq.

V. Oblet.

    1. BAYLY Thomas##


BAYLY Thomas, fils de l’évêque anglican de Bangor Louis Bayly, étudia d’abord la théologie à Oxford et à Cambridge. Au cours d’un voyage en France, il se convertit au catholicisme ; de retour en Angleterre, il fut arrêté et enfermé par ordre de Cromwell à Nevvgate. Il réussit à s’échapper et se relira en Italie ; il s’attacha à la personne du nonce du pape à Ferrare, Ottoboni ; il mourut en 1657. On a de lui divers ouvrages historiques, théologiques ou politiques : 1° La vie et la mort de J. Fisher, évêque de Rochester, in-8°, Londres, 1635 ; 2° Conférence entre Charles 1 er et le marquis de Worcester, in-8°, Londres, 1649 ; 3° De la rébellion des sujets envers leurs rois, in-8°, Paris, 1653 ; 4° La fin des controverses entre les religions catholique et prolestante, in-4°, Douai, 1654 ; 5° La charte royale accordée sous les rois par Dieu lui-même, 1649.

Hoefer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1853.

V. Oblet.

    1. BAYON Nicolas##


BAYON Nicolas, né à Pont-à-Mousson vers 1570, docteur en théologie, fut promu chanoine de la cathédrale de Verdun, le 29 mars 1605, devint préchantre, et mourut en 1638. Il a publié : 1° De sacramentis Ecclesise et sacrosancto missæ sacri/icio liber, petit in-8°, Verdun, 1620 ; 2° De drcem Decalogi et quinque Ecclesim prxceplis, in-12, Verdun, 1621, avec l’approbation du prince Charles de Lorraine, évêque de

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

Verdun ; 3° Solutions des cas de conscience, in-8 Verdun, 1620 ; 4° Tractatus de contractibus tam in génère quant in specie, in-12, Paris, 1633.

Calmet, Bibliothèque lorraine, Nancy, 1751, col. 87 ; N. Robinet, Pouillé du diocèse de Verdun, Verdun, 1888, t. i, p. 111 ; J. Favier, Catalogue des livres et documents imprimés du fonds lorrain de la bibliothèque municipale de Nancy, Nancy, 1898, n. 9508, 9509, p. 572.

E. Mangenot.

    1. BAZAROV Ivan ivanovitch##


BAZAROV Ivan ivanovitch, théologien russe, né à Toula, le 21 juin 1819. Élève de l’Académie théologique de Saint-Pétersbourg, Bazarov, ses études achevées, enseigna les belles-lettres au séminaire de la capitale. En 1845, il fut envoyé à Baden-Baden comme recteur de la nouvelle église que les Busses venaient d’y fonder. Dès lors, il vécut à l’étranger et il mourut à Stuttgart, le 5 janvier 1895.

Bazarov a eu un réel mérile faisant connaître, le premier en Europe, la littérature théologique russe. Il traduisit en allemand le rituel slave du mariage, Die Ehe nach der Lettre und dem Ritus der Orlhodoxen russischen Kirche, Carlsruhe, 1857, et des enterrements, Ilavvuxi ; oder Ordnung der Gebete fur die Verstorbenen, Stuttgart, 1855, d’autres pièces liturgiques et l’Histoire de l’Eglise russe du comte A. Mouraviev. Son Histoire biblique est regardée comme un chef-d’œuvre de simplicité et de style. Bépandue par milliers d’exemplaires dans les écoles russes, elle vient d’atteindre la 29e édition. Collaborateur assidu de plusieurs revues théologiques, Bazarov a composé une trentaine d’ouvrages qu’il serait trop long de citer. Signalons seulement sa Correspondance avec le baron Gakslhausen touchant la question de l’union de l’Eglise d’Orient avec l’Église latine. Ce travail a paru en 1877 dans les Lectures de la Société des amis du progrès spirituel (Tchteniia obclitchestvie lioubitélei doukhovnago prosviechtcliéniia).

Messager ecclésiastique, 1895, n. 2 ; Strannik (Le voyageur), 1895, p. 226-228 (liste de ses ouvrages) ; Lopoukhine, Encyclopédie thèologique orlliodoxe, Saint-Pétersbourg, 1901, t. ii, col. 249-251 ; Le pèlerin russe (Russkii palomnik), 1888, n. 5 ; Wùrtembergischer Staatsanzeiger, juillet 1889 ; Vengerov, Dictionnaire critique des écrivains et des savants russes, t. ii, p. 48-50 ; Bogostovsky Viestnik, février 1902.

A. Palmiebi.

    1. BAZIN Jean-Baptiste##


BAZIN Jean-Baptiste, des frères mineurs de l’observance, était né à Auxonne le 14 janvier 1637. Bachelier en théologie, il fut encore dans son ordre supérieur du couvent de Dijon et définiteur de la province de Saint-Bonaventure de Lyon. Il mourut à Auxonne le 30 janvier 1708. Parmi les ouvrages qui lui sont attribués il faut mentionner le suivant : La grand’messe et la manière de l’entendre, et d’y assister saintement, selon l’esprit de Jésus-Christ et de l’Eglise, in-12, Lyon, 1687. Ce traité devint la troisième partie des Éclaircissements sur la sainte messe, justifiés par l’Écriture, les conciles et les Pères, in-12, Lyon, 1688.

Papillon, Bibliothèque [des auteurs de Bourgogne, Dijon, 1742, t. i, p. 19.

P. Edouard d’Alençon.

    1. BÉATE DE CUENZA (La)##


BÉATE DE CUENZA (La), surnom d’Isabelle-Marie Herraiz, illuminée espagnole, qui à Villardel-Aguila, en 1803, prétendit que Jésus-Christ habitait dans son cœur et que la majesté divine avait consacré son corps. La sainte Vierge et toute la cour céleste résidaient aussi en elle. Comme elle était le sanctuaire de Dieu, elle se déclarait impeccable et se permettait des libertés avec des personnes d’un autre sexe. Elle n’avait pas besoin de recevoir l’absolution et quand elle communiait, elle disait voir un bel enfant se fondre dans sa bouche. Dieu l’avait dispensée des préceptes ecclésiastiques. Elle tit la prophétesse, annonça la régénération du monde, une nouvelle prédication de l’Évangile, un nouvel apostolat.

II. — 16