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    1. BÉGHARDS##


BÉGHARDS, BÉGUINES HÉTÉRODOXES — BELGIQUE

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Raynaldi, Annal, eccl., an. 1373, n. 19 ; en rapprocher Gerson, Sermo de sancto Ludovico, dans Opéra, Paris, 1606, t. ii, col. 763, et Wasmod de Hombourg, dans son traité contre les béghards, composé vers 1400 et publié par H. Haupt, dans Zeitschrift fur Kirchengeschichte, Gotlia, 1885, t. vii, p. 574. Voir Turlupins.

Du reste, à mesure qu’ils s’éloignent de leurs origines, les béghards perdent une partie des traits qui les différencient nettement des autres hérétiques. Leurs doctrines se confondent, plus ou moins, non seulement avec celles des sectaires issus, comme les béghards, des frères du libre esprit, tels que les lollards, les luciférains, les turlupins, les hommes de l’intelligence, mais encore, à un degré variable, avec les autres sectes contemporaines : vaudois, apostoliques, lraticelles, flagellants, etc. En particulier, ils partagent la haine implacable <fe l’hétérodoxie du XIVe siècle contre l’Église de Rome.

I. Sources anciennes.

Le document capital, au point de vue théologique, est, dans les Clémentines, le c. H du 1. V, tit. iii, De hxreticis ; voir encore, dans les Clémentines, le c. I du 1. III, tit. xi, De religiosis domibus ut episcopo sint subjactse. Un grand nombre de documents ont été publiés par J. L. Mosheim, De beghardis et beguinabus commentarius, voir surtout la réédition de G. H. Martini, avec un double appendice, Leipzig, 1790 ; la bulle publiée p. 284, et que Jean XXII aurait lancée contre les béghards, en 1330, avec l’incipit In agro dominico, est imaginaire ; cf. H. Denifle, Archiv fur Litteratur und Kirchengeschichte des Mittelalters, Berlin, 1886, t. ii, p. 640. Il y a quelques bulles dans Raynaldi, Annal, eccl., notamment an. 1353, n. 26, an. 1365, n. 17, an. 1373, n. 19 ; cf. an. 1372, n. 34. Peut-être y a-t-il une allusion aux béghards dans le De imitatione Christi, 1. I, c. i, n. 3 ; 1. III, c. iii, n. 1 ; cf. A. Loth, dans la Revue des questions historiques, Paris, 1874, t. XV, p. 140-141, et en rapprocher P.-E. Puyol, La doctrine du livre De imitatione Christi, Paris, 1898, p. 59-60, et L’auteur du livre De imitatione Christi, Paris, 1899, p. 377-378. Parmi les auteurs qui ont parlé des béghards leurs contemporains, citons le franciscain Alvarez Pélayo, De planctu Ecclesix (écrit vers 1330), Venise, 1560, 1. II (des fragments sont reproduits dans Raynaldi, Annal, eccl., an. 1312, n. 17-18, an. 1317, n. 57-61) ; Gerson, dans Opéra, Paris, 1606, t. I, col. 342, 463, 523, 574, 588, 638 ; t. ii, col. 763, 774, 786 ; t. iii, col. 59, 258, etc. ; Félix Hemmeilin, cf. G. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, 5’édit., Paris, 1862, t. iii, p. 93-94. Des textes de grande importance ont été récemment publiés par H. Haupt, Beitrùge zur Geschichte der Sekte vom freiem Geiste und des Beghardentums, dans Zeitschrift fur Kirchengeschichte, Gotha, 1885, t. Vil, p. 503-576, et Zwei Traktate gegen Beguinen und Begharden, ibid., 1890, t. XII, p. 85-90 ; par W. Wattenbach, Ueber die Sekte der Britder vom freiem Geiste, dans Sitzungsberichte der K. preussischèn Akadeime der Wissenchaften zu Berlin, 18->7, p. 517-544 ; par I. von Dollinger, Beitràge zur Sektengeschichte des Mittelalters, Munich, 1890, t. H, p. 378-417, 702-705. Des documents sur la béguine Marguerite Porete ont été publiés par H. C. Lea, A history o/ the Inquisition of the middle âges, New-York, 1888, t. ii, p. 575-578 (non reproduits dans la traduction française de Sal. Reinach), et par Ch.-V. Langlois, Revue historique, Paris, 1894, t. Liv, p. 296-297, 297-299.

II. Travaux modernes.

W. Preger, Geschichte der deutschea Mystik im Mittelaltcr. Leipzig, 1874, t. i ; A. Jundt, Histoire du panthéisme populaire au moyen âge et au xvi’siècle, Paris, 1875 ; H. C. Lea, A history of the Inquisition of the middle âges, New-York, 1888, t. ii, p. 319-414 ; trad. franc, par Sal. Reinach, Paris, 1901, p. 383-496 ; H. Delacroix, Essai sur le mysticisme en Allemagne au xiV siècle, Paris, 1899, p. 77-134. Voir, en outre, les travaux cités au cours de cet article, surtout le livre de Mosheim et les articles de Haupt et de Wattenbach, et ceux qui sont indiqués dans Ul. Chevalier, Répertoire des sources historiques. Topo-bibliographie, col. 347.

F. Vernet.

    1. BEGUIN Daniel##


BEGUIN Daniel, né a Château-Thierry, le 14 octobre 1608, entré dans la Compagnie de Jésus le 22 octobre 1628, professa la théologie à Reims et y mourut le 19 mars 1696. On lui doit : De veritate divinitatis Christi per duodecim evidentia credibilitatis argumenta demonstratx, in-8°, Paris, 1680. Il publia aussi une Retraite et des Méditations.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la C* de Jésus, 1 I, col. 1129. JOS. RrUCKER.

    1. BÉGUINES##


BÉGUINES. Voir Réghards et Réguines hétérodoxes, col. 528.

    1. BÉGUINS##


BÉGUINS. Voir Réghards, col. 528 et Fraticelles.

    1. BEJA PERESTRELLO (Louis de)##


BEJA PERESTRELLO (Louis de), théologien portugais de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, vivait à la fin du xvie siècle. Il naquit soit à Coïmbre, soit à Perestrello. Il habita diverses maisons de son ordre à Rome, à Florence et à Rologne où il enseigna pendant de longues années le droit, l’Ecriture sainte et la théologie. Il eut à exercer les fonctions d’inquisiteur de la foi et fut le théologien du cardinal Paleoti. On lui attri^ bue divers traités : De contractibus libellariis ; De venditione re l’uni frucluosarum, 1600 ; Responsa casuum conscientix, 1587 ; Collegium sacrum Bononiense, in-8°, Cologne, 1629.

N. Antonio, Bibliotheca hispana nova, in-fol., Madrid, 1788, t. ii, p. 23 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. I, p. 129.

R. Heurtebize.

    1. BELGIQUE##


BELGIQUE. — I. Constitution belge. II. Statistique religieuse. III. Communautés religieuses. IV. Missions. V. Enseignement. VI. Congrès, œuvres sociales et charitables. VII. Sciences sacrées et publications.

La Relgique, réunie à la Hollande sous le nom de royaume des Pays-Ras après la chute de Napoléon I er, se révolta, en 1830, par suite des vexations religieuses d’un gouvernement calviniste et se constitua en royaume sous une monarchie constitutionnelle. Elle choisit pour roi Léopold I er, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, qui la gouverna jusqu’à sa mort arrivée le 10 décembre 1865. Son fils aine Léopold II lui succéda immédiatement ; il compte en 1903, un règne de 38 ans qu’aucune guerre n’a troublé. L’indépendance et la neutralité de la Relgique furent reconnues et garanties par les cinq grandes puissances : l’Angleterre, l’Autriche, la France, la Prusse et la Russie, lorsque la Relgique eut adhéré, le 15 novembre 1831, au traité dit des vingt-quatre articles, par lequel les cinq puissances fixaient les limites du nouveau royaume et sa part dans les dettes de l’État auquel il appartenait auparavant. L’article 25 disait : « Les cours d’Autriche, de France, de la Grande-Rretagne, de Prusse et de Russie garantissent à S. M. le roi des Relges l’exécution de tous les articles qui précèdent. » L’article 26 ajoutait : « A la suite des stipulations du présent traité il y aura paix et amitié entre S. M. le roi des Relges d’une part, et LL. MM. l’empereur d’Autriche, le roi des Français, le roi du royaume-uni de la Grande-Rretagne et d’Irlande, le roi de Prusse et l’empereur de toutes les Russies de l’autre part, leurs héritiers et successeurs, leurs États et leurs sujets respectifs, à perpétuité. » Voir Thonissen, La Belgique sous le règne de Léopold 1 er, Louvain, 1861, c. vi-vn. Malgré les bouleversements survenus, cette paix n’a jamais été troublée et la neutralité imposée à la Relgique a toujours été respectée.

I. Constitution belge.

La charte constitutionnelle, donnée à la Relgique par le Congrès national de 1830, proclame tous les Relges égaux devant la loi (a. 6) ; elle admet indistinctement tous les Relges aux emplois civils et militaires ; il n’y a plus de distinction d’ordre ni pour la noblesse ni pour le clergé. « La liberté individuelle est garantie. Nul ne peut être poursuivi que dans les cas prévus par la loi, et dans la forme qu’elle prescrit (a. 1 er). Le domicile est inviolable (a. 10) ; nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique, dans les cas et de la manière établis par la loi, et moyennant une juste et préalable indemnité (a. 11). La confiscation des biens et la mort civile sont abolies (a. 12, 13). La liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions en toute matière, sont garanties, sauf