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BONIFACE (SAINT) — BONJOUR (LES FRÈRES)


ront. » Tl distribuait ses cheveux et les rognures de ses ongles en guise de reliques. A ceux qui voulaient confesser leurs fautes, il disait : « Je sais tous vos péchés, il n’est pas besoin de les confesser ; ils sont remis, allez en paix. » Cf. Epist., lvii, col. 751-753. Boniface condamna les deux hérésiarques, et lit condamner Aldebert par le concile de Soissons (744) et de nouveau, en compagnie de l’autre « pseudo-prophète » , Clément, par le concile de Rome (745). Cf. les actes de ces conciles, col. 824-826, 831-837, et la v « lettre du pape Zacharie, ccl. 926-927.

Dans sa correspondance avec le pape, saint Boniface soulève diverses questions relatives à la théologie morale, au droit canon, à la liturgie, à la discipline ecclésiastique. On connaît le cas du prêtre qui, par ignorance, avait baptisé in nomine palria et fitiæt spiritu sanctct ; saint Boniface voulait qu’on réitérât le baptême, le pape le déclara valide. Cf. la viie et la xie lettres du pape Zacharie, col. 929, 943-945. Voir col. 269-270. Un autre point eflleuré dans cette correspondance a fourni, bien 5 tort, à l’incrédulité une de ses objections favorites contre l’infaillibilité de l’Église. Boniface fut aux prises avec le prêtre Virgile (peut-être le même qui devint archevêque de Salzbourg et fut canonisé). Boniface lui reprochait d’errer en matière de foi ; il en référa à Zacharie, qui lui manda de réunir un concile et de chasser Virgile de l’Église s’il était vrai que Virgile soutint cette doctrine perverse et impie quod alias mundus et alii hommes sub terra sint, seu sol et luna. Epist., xi, col. 916. Virgile a-t-il enseigné réellement la doctrine des antipodes ? C’est ce qu’il est impossible de savoir, car ce texte ne l’indique pas de façon claire ; en revanche, il y a l’affirmation de l’existence d’une autre race d’hommes, qui contredit la thèse catholique de l’unité du genre humain. Il n’est donc pas étonnant que le pape ait réprouvé cette opinion et cité Virgile à comparaître devant lui pour s’expliquer. Cf. D. Bartolini, Di S. Zaccariapapa et degli anni delsuo ponlificalo, Ratisbonne, 1879, p. 380-388 ; P. Gilbert, dans la Revue des questions scientifiques, Louvain, 1882, t. xii, p. 475-503. Les lettres de saint Boniface témoignent d’un profond respect et d’une entière obéissance au saint-siège. « Serviteur dévoué et fidèle disciple de vos prédécesseurs, écrit-il à Zacharie, je vous servirai et je vous obéirai, moi qui désire garder la foi catholique et l’unité de l’Église romaine, et ne cesserai d’inviter et d’incliner à l’obéissance envers le saint-siège tous ceux que Dieu me donnera pour auditeurs ou disciples. » Epist., xlx, col. 744. Avec raison, J. von Pilugk-Ilarttung, Allgemeine Weltgescliiclile, t. iv, Das Mitlelalter, Berlin, 1889, p. 518, a appelé Boniface « un pionnier du pouvoir du siège apostolique, >, et E. La-’isse a dit de lui qu’il a été, « par sa soumission envers le pape, par son zèle apostolique, par son esprit politique et organisateur, un des meilleurs artisans de la grandeur romaine. » Histoire générale du IVe siècle à nos jours, Paris, 1894, t. i, p. 290.

I. « ïuvnES. —Elles ont été recueillies par Giles, Sancti Bonifacii opéra, Londres, 1844, et réimprimées dans P. L., t. lxxxix, col. 687-892 (y compris les actes des conciles du temps de saint Boniface, col. 805-842, et la Vita s. Livini qui n’est pas de Bonitace, col. 871-888). Deux éditions meilleures des lettres de saint Boniface (et de son disciple Lui) ont été publiées l’une par P. Jaflé, Bibliotheca reruni germanicarum, Berlin, 1866, t. iii, p. 24315, l’autre parE. Duemmler, Monumenta Germanise historica. Epistolx, Berlin, 1892, t. iii, p. 231-431. Une meilleure édition des poésies a été publiée par E. Duemmler, Monumenta Germanise historica. Poetse latini sévi caroltni, Berlin, 1881, t. i, p. 3-23. Pour l’indication des autres éditions, et, en particulier, du pénitentiel dont il n’y a qu’un fragment dans P. L., col. 887888, de la grammaire, du fragment de prosodie et des Dicta de saint Boniface, cf. A. Potthast, Bibliotlieca historica medii mvi, 2’édit., p. 164-165, et G. Kurth, Saint Boniface, p. 186191.

II. Vie.

1° Vies anciennes : elles sont indiquées par A. Potthast, ibid., p. 1216-1217 ; les bollandistes, Bibliotheca hagio graphica latina antiquse et médise srtatis, Bruxelles, p. 209-210, 1327 ; G. Kurtli, ibid., p. 183-186 ; cf. p. 191-192. — 2° Travaux modernes : Mignet, La Germanie au viir et au ixe siècle. Sa conversion au christianisme, dans les Notices et mémoires historiques, Bruxelles, 1843, t. H, p. 33-69 ; J. P. Millier, Bonifacius. Eene kerkhistorische Studie, Amsterdam, 1870 ; A. Werner, Bonifacius, der Apostel der Deulsclicn und die Romanisierung von Mitteleuropa, Leipzig, 1875 ; G. Pfahler, S. Bonifacius und seine Zeit, Ratisbonne, 1880 ; H. Halin, H. Bonifaz und Lui, Leipzig, 1883 ; E. Lavisse, Études sur l’histoire d’Allemagne. La conquête de la Germanie par l’Église romaine, dans la Bévue des Deux Mondes, Paris, 1887, 10" série, t. lxxx, p. 878-902 ; A. Hauck, Kirchengeschiclite Deutschlands, Leipzig, 1887, t. I, p. 410-546 ; M. B. Schwalm, S. Boniface et les missionnaires de la Germanie au viir siècle, dans La science sociale, Paris, 1890-1892 ; Kuiilmann, Der heilige Bonifacius, Apostel der Deutschen, Paderborn, 1895 ; G. Kurth, S. Boniface, Paris, 1902. Voir Ul. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie, col. 325, 2476 ; A. Potthast, Bibliotheca historica medii sévi, 1e édit., p. 1218-1220 ; Tangl, Das Todes jahr des h. Bonifacius, dans Zeitschrift d. Vereins f. hess. Gesch. u. Landeskunde, 1903, t. xxxvil, p. 222-250.

F. VERNET.

    1. BONIS (Homobonus de)##


1. BONIS (Homobonus de), barnabite. Né dans la province de Crémone vers 1569, il entra dans la congrégation en 1591, remplit diverses fonctions dans plusieurs maisons et mourut à Bologne en 1634, à l’âge de 65 ans. S’est occupé surtout de la théologie morale et des cas de conscience. Très érudit, mais peu d’originalité. Ses principaux ouvrages sont : 1° Commentarii resolulorii de examine ecctesiastico et disquisitionibus moralis ac practicæ Iheologisc, christianse pliilosopliise ac casuurn conscientise qui in dies occurrere soient, etc., per qusestiones et casus ac propria principia luculenter conscripta, etc., in-fol., part. I, Bologne, 1623 ; part. II, ibid., 1626 ; part. III, ibid., 1727 ; 2° Commentaria de casibus reservalis tum episcopis, tum regularibus prselatis, in-4°, Bologne, 1617, 1628 ; 3° De humanse vitsestalibus eorumqueof’ficiis, etc., in-8°, Bologne, 1619 ; in-fol., ibid., 1623 ; 4° Enchiridion clericorum ac regularium, etc., in-4°, Bologne, 1634 ; 5° Consultationes et responsa selecliora qusestionum nwraliuni ac casuurn conscientise, 2 in-4°, Bologne, 1632, 1634 ; 6° Trac talus de modo addiscendi ae docendi moralem theologiam neenon aliis in ea considendi recloque usu fort externi et interni, in-4°, Bologne, 1635, ouvrage posthume ; 7° Arte teoricae pratica per ajutare nello spirito gli inf’ermi, etc., in-8’Bologne, 1616 ; in-4°, Rome, 1636 ; 8° Dialogo délie slazioni délie sette cliiese, in-12, Bologne, 1615.

Ungarelli, Bibliotheca script, e cong. cler. reg. S. Pauli, Rome, 1836, t. i, p. 242-246.

C. Berthet.

    1. BONIS (Joseph de)##


2. BONIS (Joseph de), barnabite, né en Lombardie en 1723, professa la théologie et le droit canon à Bologne. Ses principaux ouvrages sont : 1° De natura divinae gratisc, Milan, 1755 ; 2° De oratoriis publicis traclatus liistorico-canonicus, Milan, 1761 ; 3° De oratoriis privalis cornmentarius, Milan, 1780 ; 4° De processionibus ecclesiasticis opus hislorico-canonico-theologicuni, Milan, 1773 ; 5° Ordinum regularium apologia historicotlieologica, Bologne, 1773 ; 6° De veterum principutn erga calliolicam Ecclesiam obsequio, 1786 ; 7° Casus conscientise et sacrorum rituuni, Bologne, 1795, etc. Les ouvrages de J. de Bonis, qui était un théologien médiocre, sont intéressants au point de vue historique et canonique.

Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868, t. i, p. 316.

C. Berthet.

    1. BONJOUR (Les frères)##


BONJOUR (Les frères), fondateurs de la secte des farcinistes ou flagellants, nés à Pont-d’Ain en Bresse dans la dernière moitié du xviiie siècle, sont connus par le curieux cas de pathologie mystique qu’ils suscitèrent. L aine, curé dans le Forez, y prêcha une hérésie ana-